Une fois n’est pas coutume, Ramuz s’inspire de faits authentiques pour publier, avec Derborence, son roman le plus célèbre : l’histoire d’Antoine, berger valaisan, qui revient à la vie après avoir été enseveli sous un éboulement dans la montagne.
Petite bibliothèque ramuzienne
Parution Juin 2022
ISBN 978-2-88907-010-7
256 pages
Format: 105x165 mm
Introduction de Peter Utz
Une fois n’est pas coutume, Ramuz s’inspire de faits authentiques pour publier, avec Derborence, son roman le plus célèbre : l’histoire d’Antoine, berger valaisan, qui revient à la vie après avoir été enseveli sous un éboulement dans la montagne.
« Disparu le 23 mai 1947, il y a septante-cinq ans, Charles Ferdinand Ramuz reste plus actuel que jamais. Les histoires qu’il raconte semblent ancrées dans une autre époque, mais leur propos est intemporel. Elles évoquent la condition humaine, avec tout ce qu’elle charrie d’amour et de tragédies. Son style aussi était très moderne, avec une écriture cinématographique qui savait saisir la réalité sous de multiples angles. La prose oralisée de celui que l’on accusait de « mal écrire exprès » se gorge aussi d’accents poétiques.
Son œuvre a inspiré tant les Français Céline ou Aragon qu’Alice Rivaz, Maurice Chappaz ou Philippe Jaccottet du côté de la Romandie. » Caroline Rieder
« Gens, montagne, survivant. Sous la plume de Ramuz, cela prend vie et sens. »
Une chronique de Noé Gaillard à lire ici
« La langue de Ramuz, reconnaissable entre mille, dit la condition humaine avec ses mots simples mais virtuoses. Elle révèle la petitesse comme la grandeur des hommes et des femmes face à la majesté intransigeante de la montagne. »
« Mon deuxième roman préféré de C.F. Ramuz ! La montagne comme une puissance presque maléfique, faisant planer une ombre quasi surnaturelle sur les vies des paysans suisses. »
« L'amour, la mort, la Suisse, la montagne, les paysans et la si belle simplicité du grand écrivain vaudois Charles Ferdinand Ramuz dans cette belle petite collection proche aux éditions Zoé. »
Est-ce qu’Antoine avait été inquiet ? c’est ce qu’on ne sait pas, mais il était curieux ; et, comme Séraphin s’était levé, il se lève. Séraphin va devant, Séraphin ouvre la porte. On a vu qu’il faisait, en effet, un beau clair de lune qui s’est découpé en blanc et brillant sur le sol de terre battue derrière eux.
C’est un fond d’herbe, c’est un fond plat avec quelques chalets. C’était une espèce de plaine, mais qui était étroitement fermée, à cause des rochers qu’on voyait de toute part faire leurs superpositions. Car, d’abord tournés vers le sud, les deux hommes ont vu d’où la lune était sortie, c’est-à-dire de derrière beaucoup de cornes qui sont là, et eux sont au pied ; puis, se tournant vers le couchant, ils voient que les parois y commencent, bien que pas très hautes encore, et se continuent en demi-cercle au nord et à l’est.
Séraphine avait fait quelques pas pour trouver une place d’où la vue fût entièrement dégagée ; Séraphin lève le bras. Séraphin montre là-haut quelque chose, c’est à quinze cents mètres au-dessus de vous.
Et il était facile de se rendre compte que de ce côté-là aussi, c’est-à-dire du côté nord, on était complètement enfermé et au levant de même, où l’ouverture de la combe était masquée par le premier plan de la montagne. Séraphin lève le bras, il fait naître devant vous un mur plus haut que tous les autres ; et on voit que partout on est au fond d’un trou ; cependant que ce grand mur est tout creusé d’étroites gorges où pendant en bougeant de petites cascades. Le regard le parcourt d’abord lui aussi ; puis il y a le doigt tendu de Séraphin qui l’oblige à s’arrêter.
Ramuz n’est pas que romancier et essayiste. Dès ses débuts, il s’est fait connaître comme un chroniqueur de grand talent, livrant à la presse suisse et française de nombreux textes où il aborde aussi bien l’actualité que l’histoire littéraire, le quotidien que les choses de toujours. Ce volume propose une…
Dans son titre déjà, Présence de la mort envisage l’inéluctable disparition de toute chose, face à une catastrophe imminente. En 1922, C.F. Ramuz ne pouvait songer au réchauffement climatique ni même à l’effondrement de la société post-industrielle. Mais le tableau qu’il dresse dans ce roman d’anticipation est plus…
C.F Ramuz n’a cessé de correspondre avec sa famille, ses amis, ses pairs, ses éditeurs, voire ses admirateurs. La lettre le rassure, apaise ses angoisses dans l’absence, ou met à distance son interlocuteur. Voici un Ramuz dans son quotidien, potache, philosophe, complice ou introspectif, qui s’amuse, s’inquiète et s’interroge sur…
Texte tardif (1939), Découverte du monde retrace les premières années de la vie de Ramuz, de son enfance lausannoise à son départ pour Paris, et jusqu’à ses débuts dans l’écriture. En revenant sur son itinéraire, l’autobiographe rend moins hommage à sa formation qu’il n’affirme sa vocation d’artiste.…
Ces nouvelles tardives, écrites entre 1943 et 1947, largement méconnues, dévoilent la modernité d’un écrivain qui a atteint une maîtrise virtuose de la narration. Elles déploient des récits visuels où la solitude de l’homme, le désir et la mort prédominent dans une esthétique du fragment. Ramuz s’y montre, plus encore…
Pour Ramuz, la nouvelle est un laboratoire. Dans sa quête de formules narratives originales et ses expérimentations stylistiques, le récit court lui offre un espace concentré dont il tire le meilleur parti dès son entrée en écriture, puis tout au long de sa carrière. Qu’il s’inspire du légendaire alpestre ou…
Juliette, 19 ans, débarque de Cuba au printemps dans une communauté vigneronne petite et étriquée, prise entre lac et vignes ; et la quittera secrètement en août pour une destination inconnue. Elle a beau être la nièce du cafetier Milliquet, Juliette restera une étrangère, foncièrement différente des villageois, principalement par…
Les trois nouvelles rassemblées ici ont été écrites par Ramuz durant les dernières années de sa vie (1878-1947). Elles dépassent largement le cadre régionaliste pour s’ouvrir aux grandes forces qui régissent la vie humaine. Qu’il s’agisse de la folle, une douce dérangée, qui attend le retour de son fiancé depuis…