Les éditions Zoé sont nées en 1975 dans le sillage des contre-cultures des années soixante. Nicolas Meienberg, dont les enquêtes de terrain interrogent les sans-pouvoir, Amélie Plume et son féminisme décomplexé, la vie de femme de chambre de Madeleine Lamouille — tels sont les textes des débuts, publiés par Marlyse Pietri, Sabina Engel et Arlette Avidor. Les trois collaboratrices éditent, mettent en page, impriment et diffusent, refusant toute forme de hiérarchie entre travaux intellectuels et manuels. Lorsqu’en 1983, Marlyse Pietri reste seule à la barre, la maison devient plus littéraire. Jean-Marc Lovay et sa fulgurance verbale, le regard familier et érudit de Nicolas Bouvier, Robert Walser l’observateur du quotidien, forment, avec beaucoup d’autres, la colonne vertébrale du catalogue.
Caroline Coutau reprend la direction en 2011, suivie d’une nouvelle génération d’auteur·ices, mobile, curieuse, collective, inventive et styliste. En parallèle, les traductions de l’allemand et de l’anglais se poursuivent, tout comme la publication de textes du patrimoine, en Zoé poche ou en volumes de milliers de pages : les Œuvres complètes de Gustave Roud, Tout Catherine Colomb ou Jours fastes, la foisonnante correspondance entre Corinna Bille et Maurice Chappaz.