« Peut-on encore, à l’aube de l’égalité des sexes, lire le récit d’un féminicide dont le titre, Jean-Luc persécuté, est d’une évidente effronterie ? Heureusement ! Et pas parce que c’est Charles Ferdinand Ramuz qui l’a rédigé en 1908. Pas non plus parce que cet auteur suisse a vu ses œuvres publiées à la Pléiade un siècle plus tard. Mais on tournera ses pages parce que, comme l’écrivain, l’on aime « la nudité, la sauvagerie, les pierres »… Il s’agit bien sûr des hautes cimes valaisannes où se déroule l’histoire, et dont la nature rebelle travaille jusqu’au cœur les montagnards qui la sillonnent.
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La description, si dense, des paysages, des gestes et des liens fonctionne comme une vraie anthropologie interprétative de la vie rurale du début du XXe siècle. Au-delà de cette formulation que d’aucuns trouveront ampoulée, Ramuz noue avec grâce le destin de Jean-Luc au milieu des bisses et des pierriers. » Ilonka Akard