So gegen sieben Jahre lebte ich
dann in Berlin als ems’ger Prosaist
und kehrte, als die Herrn Verleger keinen
Vorschuss mir mehr gewähren wollten, in
die Schweiz zurück, die viele um der schönen
Berg’ willen lieben, um hier unverdrossen
fernerhin dichterisch bemüht zu bleiben.
Nun zähl’ ich immerhin schon fünfzig Jährchen,
sagen mir heute ein’ge graue Härchen.
Quelque sept ans, je vécus de la sorte
à Berlin en prosateur zélé,
puis regagnai, lorsque messieurs les éditeurs
ne voulurent plus m’accorder d’à-valoir,
la Suisse, que bien des gens chérissent
pour ses belles montagnes, afin de poursuivre
impavide, mes efforts poétiques.
Je compte à présent, tout de même, cinquante ans,
me disent aujourd’hui trois p’tits ch’veux grisonnants.
Was fiel mir ein?
Ja, es war hübsch für mich, mich nach der Göttin
zu sehnen, alle Plätze, alle Strassen hatten
ein Ansehen wie von reicherer Lebendigkeit.
Wie war’s mir mannigfaltig in der Seele, seit
ich sie für auserlesen herrlich hielt,
obschon ich offenherzig zu mir sprach: «Sie schielt.»
Das Fehlen der vollkommnen Schönheit
gab mir zu glauben Grund, sie sei die Schönste,
da Zärtlichkeit ja noch die Bildnerin
selbst ist. Wie kühl ist mit der Zeit das Herz mir
geworden. Habe ich den Schmerz vergessen,
der eigentlich das Sonnigste des Lebens ist,
woran ich mich erquickte, wie ich noch an keinem
Vergnügen hing? Wann ging die feine Stäubung
dem Schmetterling in mir verloren?
Wann fing es an, wann, wo begann, was mich
entfärbte, weshalb war’s mir eines Tages nicht
mehr möglich, süss um sie zu sterben, so
wie Liebende den blumenduftenden
Tod verstehen? Sieht für mich nun alles wie
entzaubert aus, doch müssen nicht die andern
auch lieblos durch das lange Leben wandern?
Was fiel mir schönheitstrunkner Seele ein?
Qu’allais-je imaginer ?
Oui, c’était bien joli pour moi de languir
après la déesse, toutes les places, toutes les rues
avaient un air, comme qui dirait, de vie plus riche.
Quel variété dans mon âme depuis
que je lui avais trouvé une touche
exceptionnelle, tout en me disant franchement: « Elle louche.»
L’inexistence de la beauté parfaite
me faisait croire qu’elle était la plus belle,
car c’est bien la tendresse, qui crée.
Quel froid, au cours des ans, pénétra dans
mon coeur. L’ai-je oubliée, cette douleur
qui est au fond le plus beau soleil de la vie,
à laquelle je me réchauffais, comme jamais je ne fis
à aucun plaisir ? Mais quand la fine poudroyance
s’est-elle perdue chez le papillon qui est en moi ?
Quand commença, quand, où, ce qui m’a
décoloré, pourquoi, un jour, me fut-il
impossible de subir pour elle une mort exquise, ainsi
que les amants savent mourir, dans un parfum de fleurs ?
Tout semble être à présent comme
désenchanté, pour moi, mais les autres ne doivent-ils pas
franchir la longue vie sans amour, eux aussi ?
Qu’allais-je imaginer, âme ivre de beauté ?