Le premier interlocuteur de Robert Walser fut son frère aîné, le peintre Karl Walser. Même dans les années 1920 à 1933, lorsque cesse leur complicité et leur collaboration, le dialogue avec la peinture reste pour l’écrivain une source d’inspiration essentielle. En témoignent les textes présentés dans ce volume. L’exactitude de la description importe moins, ici, que l’aventure d’une transposition: les tableaux, ou parfois leur reflet dans la mémoire, libèrent l’imaginaire, la réflexion et le style. Pensant à Fragonard ou à Delacroix, à Breugel ou à Anker, à Daumier, à Renoir ou à Beardsley, Walser entraîne le lecteur dans un jeu qui allie de façon inimitable l’insolence et l’admiration.