A une époque où les gens choisissent une destination sur la carte du monde comme ils optent pour un mets sur la carte des menus, qu’est-ce que voyager peut encore signifier ? Les distances parcourues et le nombre de pays ou de régions visités ne sont certainement plus un critère. On n’impressionne plus personne avec une addition de kilomètres.
Si l’on veut parler de voyage, il faut évidemment se tourner vers les écrivains. On ne voyage vraiment que dans sa tête. C’est sans doute l’intérêt, aujourd’hui, d’un concours littéraire sur ce thème-là.
Parmi les douze textes choisis pour la publication, l’un raconte comment une fille de dix-huit ans révoque les programmes de voyage que sa mère a préparés pour elle en Inde et conquiert sa propre liberté. Une autre se livre à un poignant voyage funèbre pour aller disperser les cendres de sa mère dans des îles grecques, selon ses dernières volontés, et une narratrice se rend pour la première fois en Palestine d’où ses parents ont pris la fuite en 1948. D’autres récits invitent au voyage sur l’île de Gorée, au Cameroun, en Patagonie, sur l’île de la Réunion, au Pakistan, sur le Nil, à la mer d’Aral et enfin au Mali.