Il y a maintes façons de rendre compte d’un conflit de l’ampleur de la Première Guerre mondiale. L’histoire, petite ou grande, analyse les faits, les chiffres, l’enchaînement chronologique des batailles, les réalités sociales passées par le filtre de l’analyse et du temps. La littérature, elle, rassemble ces mêmes données dans un unique bourbier, celui de l’absurdité humaine. Le camp ici n’a plus d’importance, les chiffres sont informes, parce que trop énormes, et les causes se mélangent avec les corps. Seul reste l’humain, un et indivisible.
Rassembler dans un même recueil quelques-unes des grandes nouvelles écrites aux quatre coins de l’Europe pendant ou juste après la guerre est donc une autre façon de raconter l’histoire. Mis bout à bout, ces récits singuliers d’êtres singuliers rendent compte de l’unicité des destins pris dans un seul et même engrenage, la guerre.
Robert Walser, Arthur Conan Doyle, Henri Barbusse, Richard Weiner, Liviu Rebreanu, Alexis Tolstoï, Stefan Zweig, Rudyard Kipling, Albert Londres, Italo Svevo
Textes réunis par Laure Pécher