Georges Anex a poursuivi toute sa vie un vaste rêve éveillé, yeux étonnés et mains ouvertes.
Une existence ailée ; d’où son allure de dandy, ses longues enjambées, sa courtoisie souvent narquoise d’ailleurs et son urbanité.
Un monde imaginaire, où sensibilités et affinités se conjugueraient au lieu de se heurter; d’où son humour, sa hauteur de vues, sa constante attente de la nouveauté, sa défiance insolente de l’intellectualisme.
Une écriture personnelle, raffinée, toute de délectation et de séduction, paradoxale aussi puisque malléable et ouverte à la voix des romanciers dont il interprétait l’univers intérieur ; d’où sa façon d’entrer dans un livre comme une belle femme dans une robe qui lui va, créant ainsi un mystérieux rayonnement et une complicité généreuse.