Domaine français
Parution Août 2017
ISBN 978-2-88927-458-1
240 pages
Format: 140x210 mm
Disponible

Domaine français
Disponible

Aude Seigne

Une toile large comme le monde

Domaine français
Parution Août 2017
ISBN 978-2-88927-458-1
240 pages
Format: 140x210 mm

Résumé

Sous nos trottoirs et nos océans, des millions de mails transitent chaque seconde à travers des câbles qui irriguent le monde. Surfant sur ce flux continu, Pénélope, June, Birgit et Lu Pan mènent leur existence de « millénials » aux quatre coins de la planète. Fascination ou familiarité, dépendance ou dégoût, leur rapport au web oscille, dans leur travail comme dans leur vie amoureuse. En découvrant l’univers de boîtes et de fils qui les relient bien plus concrètement qu’ils n’imaginent, ils élaborent un plan vertigineux pour atteindre leur but commun : mener une existence hors de la Toile.
Ce roman est un génial selfie du monde contemporain, dans lequel virtuel et réel sont toujours plus intriqués.

Vous avez lu le roman et souhaitez en savoir plus sur l’empreinte écologique du Web, l’installation des câbles sous-marins ou le fonctionnement d’un data-center ? Rendez-vous sur https://wordswideweb.tumblr.com, le blog d’Une toile large comme le monde !

Autrice

Aude Seigne

À 15 ans, un camp itinérant en Grèce révèle à Aude Seigne ce qui sera sa passion et son objet d’écriture privilégié pendant les dix années qui suivront : le voyage. En parallèle de ses études gymnasiales, elle commence donc à voyager pendant l’été : Grèce, Australie, Canada, La Réunion. Le lycée terminé, elle découvre le temps d’une année sabbatique l’Europe du Nord, de l’Est, et le Burkina Faso. Elle effectue ensuite un bachelor puis un master en lettres – littérature françaises et civilisations mésopotamiennes – pendant lesquels elle continue d’écrire et de voyager autant que possible : Italie, Inde, Turquie, Syrie. Tous ces voyages, ainsi que la rêverie sur le quotidien, font l’objet de carnets de notes, de poèmes et de brefs récits.

C’est à la suite d’un séjour en Syrie qu’Aude Seigne décide de les raconter sous la forme de chroniques poétiques. Parues en 2011 aux éditions Paulette, ces Chroniques de l’Occident nomade seront récompensées par le Prix Nicolas Bouvier au festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, et sélectionnées pour le Roman des Romands 2011. La même année, le livre est réédité aux éditions Zoé.

En 2015 paraît Les Neiges de Damas, suivi en 2017, d’Une toile large comme le monde. Parallèlement, Aude Seigne travaille, avec Bruno Pellegrino et Daniel Vuataz, à la série littéraire Stand-by, dont les deux saisons sont publiées respectivement en 2018 et 2019.

Agenda

Sam. 12.10.2024 , 10h00

au festival Littérature-enjeux contemporains (Paris)

En savoir +

Dans les médias

« …Aude Seigne se fait l'observatrice critique de [notre] monde pris dans la toile. Mais, elle-même enfant du siècle numérique, elle n'est jamais dans la dénonciation démonstrative. Elle s'emploie à rendre sensible les contradictions de ses personnages, reliés et seuls, leur vulnérabilité et leur force collective. Surtout, elle parvient à matérialiser le virtuel en rendant visible ces data centers ultra sécurisés et la cartographie des millions de kilomètres de câbles, sous nos pieds, au fond des océans, par lesquels transite une large part de nos vies. » V.R.

« Aude Seigne […] explore[…], avec finesse et force, notre avenir. […] Le roman raconte le monde global et fait le portrait d'internautes d'aujourd'hui. Qu'ils vendent leurs produits bios sur la toile, qu'ils soient  »community manager« , homme-grenouille au service des câblo-opérateurs, star du jeu vidéo, développeur, gestionnaire de containers dans un port gigantesque ou militante écologiste, ses personnages sont jeunes et en réseau à travers la planète… 

Leurs vies soigneusement décrites, et ce n'est pas la part la moins passionnante du livre, sont intimement liées au virtuel. Désir de changement, ferments de révolution, attirance pour le vide ? Ils se lancent dans un projet fou : mettre Internet en panne à l'échelle mondiale. Utopie ou Cauchemar ? » Eléonore Sulser

  

«  Aude Seigne réussit avec Une toile large comme le monde un pari littéraire intelligent et astucieux. Porté par une prose à la fois douce et incisive, son roman donne habilement chair à la cruciale question de nos relations au Web » Estelle Lenartowicz

« Une Toile large comme le monde ne s’ouvre pas directement sur la vie des internautes. Il plonge d’abord au fond des océans et met face à face un câble baptisé FLIN et un requin: «Les requins sont attirés par ce flux de données, cette effervescence aveugle qui a lieu loin de ses responsables. Ici, c’est un jeune requin crocodile qui s’approche de FLIN. […] Son nez pointu ricoche contre la couche extérieure, il essaie avec les dents, referme sa mâchoire autour du câble qui demeure impassible», écrit Aude Seigne.
«Pendant mes recherches, explique-t-elle, j’ai découvert qu’il y a quelques années, Google a donné une conférence de presse sur les requins qui s’attaquaient aux câbles. J’ai trouvé cette information à la fois très intéressante, très poétique et assez absurde… J’avais toutes les raisons de choisir cette scène en ouverture. Pour moi, le câble comme le requin sont des personnages.» »    Eléonore Sulser

Lire l'article en entier ici

« Une toile large comme le monde est un récit à la dynamique exemplaire, moderne comme une série télé, passionnant et regorgeant d'informations stupéfiantes ! Aude Seigne parvient à nous entraîner, aux côtés de ses personnages, dans ce projet complètement fou mais tellement tentant de ne plus vivre à travers un écran ! En avant pour la Grande Panne !  » Marianne Kmiecik, Librairie Les Lisières, Roubaix

«  Si Internet cessait de fonctionner ? Quel beau fantasme pour notre humanité connectée ! Mais pourquoi et comment l'arrêter ? Telle est la question à laquelle l'inventive Aude Seigne répond dans son roman Une toile large comme le monde. On l'a compris, cette toile est le fameux Web dont tous les pianoteurs parlent sans trop se demander ce qu'elle recouvre réellement. L'auteure genevoise suit plusieurs de ses usagers aux quatre coins de la planète. […] [Elle] a le talent de nous faire pénétrer en quelques lignes dans l'intimité de ces gens si différents reliés entre eux par la même dépendance  à  »une toile large comme le monde« . […]  »En réalité, aucun ne souhaitait la destruction totale d'Internet, mais ils ont oeuvré par motivation individuelle et par provocation, par plaisir de déjouer les règles et par insoutenabilité du monde.«  Leur vie change évidemment du fait de cet acte concerté de vandalisme planétaire. C'est moins ce résultat final qui retient l'attention du lecteur que les informations livrées par Aude Seigne tout au long du livre. Elles dévoilent des réalités angoissantes derrière l'aimable facilité d'utilisation du monstre Internet. » Benjamin Chaix

« [Aude Seigne] explore les liens que peut créer internet, ainsi que leur nature. Mais sans jamais vraiment verser dans le jugement. Elle ne décrypte pas, elle expose les faits. C’est l’énorme qualité du livre : il est si aisé de pointer du doigt les travers d’internet, mais s’effacer en tant que narrateur pour laisser le plein moteur narratif à FLIN, qui tisse les histoires, les imbriquent, les séparent ; les fait tout simplement exister. […] » Quentin Perissinotto

« Au-delà d’une réflexion pertinente sur l’importance croissante d’internet, décrite par ceux qui en vivent (tel le développeur réseau ou l’informaticienne), d’interrogations sur le coût écologique de ce phénomène, Aude Seigne construit une fiction drôlement intelligente : « internet est devenu presque gratuit…on parle de droit à la connexion. Et parce qu’être connecté devient aussi naturel que respirer l’oxygène, les gens pensent que c’est immatériel, qu’il n’y a pas d’impact sur l’environnement. C’est un énorme malentendu » explique Birgit à June lors de leurs premiers échanges. » Christine Sallès

« Poétique, documenté et passionnant. » C.R.

« L'auteure genevoise de 32 ans a réussi un double pari : écrire un livre très documenté sur le web et l'avoir écrit avec beaucoup de style.

Large comme le monde, c’est la toile que tisse Aude Seigne et dans laquelle la Genevoise glisse ses personnages. Toiles-mots et de câbles qui relient protagonistes, auteure et lecteurs aux quatre coins du globe dans une interrogation commune. […] Aude Seigne interroge plutôt qu’elle ne prend parti. Sous sa plume la poésie se mêle à la réalité des faits. Tout est vrai, la romancière s’est livrée à un très gros travail de documentation qui se fond discrètement dans des histoires de vie à rebondissement. » Anik Schuin

A écouter dans Versus Lire : Aude Seigne : Une toile large comme le monde

 

« le livre mixe les genres à l'image du web créant des liens entre des éléments éparses : Une toile large comme le monde mixe éléments documentaires, récits et commentaires du narrateur. Là où le roman réussit son pari c'est dans la description des personnages évoquant plus un travail d'aquarelliste, tout en subtilité. On a l'impression de suivre des ombres, des silhouettes, des personnages qui semblent vivre au ralenti, connectés mais isolés. » Christophe Bys

« Sans jamais porter de jugement, en utilisant des éléments techniques comme matériau romanesque, Aude Seigne écrit une sorte de polar ou de thriller calme et réfléchi, dont l’enjeu serait de cerner internet, dans toutes ses dimensions et conséquences. […]

Dans une langue très sûre et juste, [elle] nous fait rêver et réfléchir par le biais d’un roman établissant de multiples connections entre les personnages, les lieux, les sphères – privée, professionnelle, économique, sociale, écologique, technique, poétique… –, nous donnant ainsi une image de la bête immense et multiple qui influence en grande partie nos vies contemporaines. À la fin de la lecture, on est conscient que cette baleine grande comme la planète nous a avalés et qu’il ne sera pas facile d’en sortir. « Le cadavre d’un cachalot, ça n’existe presque pas, tant il est difficile d’envisager la mort d’un animal aussi volumineux ». Aude Seigne l’a fait. » Sébastien Omont

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« La Genevoise Aude Seigne publie un roman mettant en scène des forçats du net qui décident d’éteindre la Toile. Par ras-le-bol, excès de sollicitations ou prise de conscience de l’empreinte environnementale considérable de nos connexions. »

L'interview d'Aude Seigne par Laurent Nicolet à lire ici

«  […] « Internet n’est pas un esprit, il a besoin d’un corps », et ce corps est loin d’être inattaquable : c’est ce que rappelle un captivant roman suisse paru fin août. » 

Un article d’Annabelle Laurent à lire ici

«  Un roman très bien documenté, qui pousse à réfléchir à la place que nous souhaitons donner au virtuel dans nos vies et dans notre société. » Déborah Loye

« Lire un vrai livre pour échapper au monde connecté ? c’est raté ! Mais si Aude Seigne, écrivaine-voyageuse humaniste, cède aux sirènes numériques du temps, c’est pour mieux les ensorceler… A travers le quotidien de quatre jeunes gens ficelés (parfois matériellement !) au virtuel par l’omniprésente et surpuissante fibre optique, c’est toute la bizarre réalité du monde d’aujourd’hui qu’elle explore. Et à laquelle, telle un hacker, elle offre cette backdoor (porte de sortie) qu’est la littérature, peut-être la dernière liberté… »

« Rythmé, souvent drôle, bourré d’intuitions et d’informations saisissantes, ce techno-roman est peut-être le meilleur livre à lire pour comprendre le monde connecté dans lequel nous vivons. »

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« La toile : nouvel espace de jeu littéraire entre réel et virtuel »

Aude Seigne sur le plateau de TV5 Monde à regarder ici 

« Avec Une toile large comme le monde, [Aude Seigne] se frotte pour la première fois à la fiction. Toujours à l’échelle du monde. […]. La narration s’ouvre sur un chapitre d’une grande poésie. Un « écosystème des ombres» où les animaux marins vivent désormais avec FLIN, le câble qui relie l’Europe aux États-Unis, transportant chaque seconde sous l’océan 145 millions de mails. La suite est plus narrative, mais l’auteure tenait à cette entame, plus proche de son écriture. La poésie ressort d’ailleurs par touches. » Caroline Rieder

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« Richement documenté, Une toile large comme le monde combine avec habileté roman rigoureusement construit et angoissant message sur notre XXIe siècle. Avec des inquiétudes très actuelles autour du big data ou des empreintes carbone: le livre nous apprend, par exemple, que «une heure d’échange de mails dans le monde consomme autant d’énergie que 4000 allers-retours Paris-New York en avion» » Eric Bulliard

« […] Dans Une toile large comme le monde, Aude Seigne prend son sujet à bras le corps, le décortique dans tous ses aspects. Pour ce faire, elle s’est prêtée à de nombreuses recherches tant sur le fonctionnement que l’histoire et les conséquences d’Internet. Elle en a tiré Flin, personnage central et fil rouge de son roman. […] La grande force de ce roman est ainsi d’avoir réussi à donner corps à Internet. Là où l’on parle de flux, de données ou de réseau, Aude Seigne nous donne de l’aluminium, de l’acier et du polyéthylène. Internet prend une apparence, une adresse, une personnalité. […] En abordant aussi bien les réseaux sociaux, les applications de rencontres ou les conséquences écologiques d’Internet, l’auteur réussit un instantané contemporain et moderne de notre relation à la technologie. Une sorte de selfie sans filtre, si ce n’est celui de la littérature. […] » Marie-Sophie Péclard 

« Utopie ou dystopie ? Aude Seigne ménage avec brio l’incertitude, proposant un roman efficace, informé et ludique. » Florence Bouchy

« Aude Seigne réussit le tour de force d’aborder un sujet technique avec beaucoup de poésie. La construction implacable de son roman, la consistance de ses personnages, la qualité des informations utilisées pour sa trame font d’Une toile large comme le monde un roman passionnant et fascinant. » Pascal Schouwey, Top 5 des coups de cœur 2017.

« Aude Seigne nous entraîne dans un univers quasi inédit en littérature. Un lieu qui est partout et nulle part à la fois et qu’elle parvient à nous rendre pour une fois concret, tangible: internet. […]. [Ce livre est] une mine d’informations. L’écriture est rythmée, ironique, drôle, saisissante et amène à réflexions.

Stupéfiant, à lire. » Zazy

« Le projet d’Aude Seigne est original et convaincant : utiliser le roman choral pour donner vie au réseau internet. Sautant d’un personnage – et d’un bout du monde – à l’autre, elle construit des figures subtiles, dans un mélange réussi entre vie intime, vie professionnelle et rapport au web. Aude Seigne tisse habilement sa Toile, créant progressivement des liens entre les différents protagonistes. Le roman est empreint de problématiques bien réelles, comme les enjeux écologiques du web et son fonctionnement, qui sont mises au service d’un art romanesque très maîtrisé. Sans juger ni donner de leçon, l’auteur donne à voir le monde virtuel tel qu’il est, ambigu, capable du meilleur comme du pire. » A.K.

« A travers des personnages de fiction, Aude Seigne éclaire les aspects matériels peu connus d’internet. (…) La narration claire de ce tableau imaginaire d’une société sans internet fait réfléchir sur la place déterminante de la Toile et la fragilité de notre monde qui en est complètement dépendant. » L.G. et A.Le.

« La data est au centre de ce roman qui flirte avec l'anticipation. Comment vivre en dehors de la toile ? Comment se débarrasser des modèles anxiogènes qui nous gouvernent ? Virtuel et réel cohabitent et à travers cette enquête vous poussent à la réflexion. Un roman bien câblé. »

« A l’habileté de sa forme narrative, Aude Seigne ajoute un important travail de recherche et de documentation. Son roman se fonde sur l’idée que la littérature doit refléter le monde contemporain. En plus de ses qualités purement littéraires, Une toile large comme le monde met ainsi le doigt sur des préoccupations de plus en plus présentes dans notre quotidien, que ce soit à propos des big data ou de l’empreinte carbone d’internet. »  Éric Bulliard

« Dans ce roman pas de chiffres, mais une intrigue qu’on ne lâche pas et qui ne laisse pas indifférent, apportant des images et des émotions sur un sujet familier, mais qui s’avère moins connu, plus complexe et incontournable qu’on ne le pense. Vivre sans le Net ? maintenant ? Comment ? » Claire Peter

Coups de cœur

« Aude Seigne tisse une toile entre les continents, et à travers ses personnages, pointe toutes les contradictions de notre temps.

Chacun et chacune d'entre nous tient pour acquis la présence d'Internet, le droit à la connexion, les déplacements de marchandises, la possibilité de voyager. Mais tout cela a un coût énergétique et environnemental que l'on préfère ne pas voir.

Et si l'on essayait de s'échapper de cette toile ? »

Manon

« Connectés, oui, mais à qui, par quoi ?

Aude Seigne, comme une araignée, tisse le réseau et nous montre à quel point il ne tient qu'à un fil… »

 

« En suivant le câble FLIN qui relie l'Europe aux États-Unis, Aude Seigne nous fait voyager dans les entrailles d'Internet. C'est intelligent, brillant, vous n'utiliserez plus Internet de la même façon ! »
 

« Un roman qui fait réfléchir aux conséquences d’un monde où le réseau tomberait mais aussi à comment celui-ci impacte nos vies de tous les jours et impactera celles des futures générations. Un roman qui nous fait réaliser par ces personnages qu’il est impossible de dire qu’un tel réseau ne nous concerne pas tant il fait partie de nos vies sans même que nous y pensions parfois. Un roman, enfin, qui nous montre la beauté d’un tel réseau tout en exposant ses côtés les plus bas. » Rémy

L'intrégalité du coup de cœur ici : https://autempslire.com/2017/10/une-toile-large-comme-le-monde-aude-seigne-editions-zoe/

« Malgré son importance dans nos vies, internet est un thème peu abordé dans le roman contemporain. Aude Seigne s'empare du sujet pour nous livrer un roman intelligent et peut-être prophétique. » Pascal

« Aude Seigne nous explique comment faire dans ce roman très original et très connecté ! »

« Un roman où internet est le héros! Consciente de ses conséquences sur le monde (écologiques, sociales…) une poignée de personnages aux quatre coins du globe se met à à rêver à un retour en arrière, pour quelques jours peut-être… Un court roman bien ficelé, original, et instructif. Vous saurez tout sur cette toile large comme le monde! Fascinant! » 

« Mon roman préféré de cette rentrée littéraire ! Un roman choral autour du monde sur les problèmes liés à l'Internet. Etourdissant ! »

« Une toile large comme le monde est un récit à la dynamique exemplaire, moderne comme une série télé, passionnant et regorgeant d’informations stupéfiantes ! Aude Seigne parvient à nous entraîner, aux côtés de ses personnages, dans ce projet complètement fou mais tellement tentant de ne plus vivre à travers un écran ! En avant pour la Grande Panne ! »  Marianne

 

 

« Vous feriez de moi un libraire comblé, si vous pouviez dire toute l’admiration que j’ai pour Aude Seigne et son livre Une toile large comme le monde. »

« Un livre terriblement intelligent et pertinent qui pose un regard faussement candide sur le monde virtuel et le réel, le flux lent d'un bateau se délestant d'un câble qui fera les futurs liens entre les continents – des flux quasi immédiats de données informatiques, à quelques kilomètres de là des bases où sont enfermés des caissons, qu'il faut refroidir constamment pour éviter la surchauffe, où sont conservés nos données personnelles, à l'autre bout du globe des terres dénaturées pour récupérer des minéraux rentrant dans la composition des portables… Et si une poignée d'individus, par jeu ou par convictions, coupaient tout le système ? Un roman qui pose des questions sur ce qui nous paraît anodin aujourd'hui mais qui implique beaucoup d'effets sur notre environnement et notre impact écologique, nos relations entre les individus, l'intérêt de cette célérité constante, dans quel but ? » David

« Nous avons entre les mains un roman inspiré et inspirant, fabuleux polaroid de nos existences hyper-connectées. Nous connaissons tous les collisions de la Toile sur notre quotidien, mais en donnant forme au virtuel dans ce roman incarné du World Wide Web, l'auteur sonde avec délicatesse nos pratiques, les interroge et pointe du doigt l'impact environnemental du numérique. Ludique, poétique et troublant. » Sarah

Droits vendus

Italien
Acquéreur Società Editrice Fiorentina
Année 2024

Extrait

Il est allongé au fond de l’océan. Il est immobile, longiligne et tubulaire, gris ou peut-être noir, dans l’obscurité on ne sait pas très bien. Il ressemble à ce qui se trouve dans nos salons, derrière nos plinthes, entre le mur et la lampe, entre la prise de courant et celle de l’ordinateur : un vulgaire câble.

Appelons-le FLIN.

Au fond de l’océan, on dirait qu’il neige, comme lorsque l’écran se brouillait sur les anciens téléviseurs analogiques. C’est poétique, et organique : des cadavres de poissons émiettés, des détritus du monde entier pulvérisés qui tombent depuis la surface. Dans le noir absolu des fonds océaniques, ce sont des flocons gracieux qui mettent six mois à atteindre le câble, mais ne le recouvrent pas, ne créent pas de duvet, l’analogie avec la neige s’arrête là.

Tout a commencé avec un bathyscaphe. Ce sous-marin spécialisé dans les grandes profondeurs devait traverser l’Atlantique, trouver un trajet idéal pour FLIN, pour que son long corps – 7 000 km tout de même – puisse s’étendre des plages bretonnes aux côtes américaines, pour que ne survienne devant lui aucun obstacle, aucun canyon abyssal ou volcan sous-marin. La dorsale océanique, sorte de colonne vertébrale traversant l’Atlantique du Nord au Sud et marquant la liaison des deux plaques continentales, devait, elle, être franchie, c’était une nécessité logique. FLIN se ferait discret, si profond, si fin, si calme, mais unirait ce qui était disjoint : deux continents séparés par un océan.

Autour de FLIN évoluent des créatures qu’on ne verrait que dans un documentaire. La neige marine vient nourrir des araignées d’eau, fétus de pattes dégoûtants qui côtoient des crabes araignées d’un mètre et des poux marins géants, affairés sur le cadavre d’un cachalot. Le cadavre d’un cachalot, ça n’existe presque pas, tant il est difficile d’envisager la mort d’un animal aussi volumineux. Celui-ci mettra des mois à se décomposer, prendra encore longtemps part à cet écosystème des ombres, forçant les baudroies et les anguilles à le contourner. Grâce à un vampire des enfers – pieuvre rouge si diabolique qu’on dirait un méchant chez Walt Disney – la scène est éclairée, éclairée du bout des tentacules par des bactéries bioluminescentes, halo de lumière blanche dans l’eau noire à 3 000 mètres de fond.

Pendant des décennies, les cachalots étaient victimes des ancêtres de FLIN, les premiers câbles transatlantiques qui reliaient l’Europe à l’Amérique. Etait-ce la faute des câbles de l’époque, moins solides, moins bien arrimés sur le plancher océanique, les cachalots les prenaient-ils pour des algues ou des jouets? Toujours est-il qu’ils s’y étranglaient, et mettaient ainsi fin à leur fabuleuse espérance de vie, comme quoi l’adage «les petites bêtes ne mangent pas les grosses» s’avère complètement faux.

Le bathyscaphe avait pour mission de délimiter une zone de 100 mètres de large, sans obstacle, d’un bout à l’autre de l’Atlantique. Un couloir de 100 mètres de large qu’il faudrait ensuite viser, en affrétant un navire-câblier, qui traverserait l’océan à allure d’escargot, déroulant FLIN derrière lui. FLIN était mis à l’eau, jeté comme une ancre ou un sac de nœuds. Oui, FLIN allait s’ancrer au fond de l’océan, y emportant toute l’humanité avec lui. Il fallait plusieurs heures pour qu’un segment de câble atteigne le fond, ça coulait lentement, très lentement dans les 3 000 mètres d’épaisseur d’eau, de courants et d’animaux marins. Il a dû en voir des choses, FLIN.

J’aimerais vous dire qu’il ne le sait pas, FLIN, comment ça fonctionne, et qu’il n’y est pour rien, de toute l’histoire qui s’apprête à commencer. Mais ce n’est pas vrai. Car si on prenait FLIN en coupe, si on le sciait dans la largeur de ses quelques centimètres, on verrait qu’il a toutes les informations en lui, qu’il est fait de différentes couches destinées à protéger son précieux centre. Il y aurait, de l’extérieur vers l’intérieur, du polyéthylène, du PET, de l’acier, de l’aluminium, du plastique résistant aux chocs comme aux températures, du cuivre. Il y aurait enfin, au centre, des fibres optiques, pulsations de lumières invisibles à l’œil humain permettant de transporter, chaque seconde sous l’océan, 145 millions de mails.

Les requins sont attirés par ce flux de données, cette effervescence aveugle qui a lieu loin de ses responsables. Ici c’est un jeune requin-crocodile qui s’approche de FLIN. Son corps fuselé serpente sur le sol comme s’il essayait d’en imiter la forme, le renifle, il sent bien que la bête n’est pas d’ici. Son nez pointu ricoche contre la couche extérieure, il essaie avec les dents, referme sa mâchoire autour du câble qui demeure impassible. Surpris par la rigidité de l’objet, les yeux noirs du requin se révulsent brièvement, il retente une timide morsure pour vérifier. Il s’éloigne en sillonnant le sable. FLIN est parfaitement intacte.

Dans quelques heures, le soleil se couchera sur cette partie de l’Atlantique. Le plancton se dirigera vers la surface, fuyant les ténèbres. Les créatures des profondeurs le suivront, puisqu’elles vont où va la nourriture, croisant le dangereux poisson-voilier et l’étrange poisson-lune, le solide nautile et le gélatineux blobfish. FLIN, lui, restera immobile, transportant loin des regards fichiers, mails, images, vidéos, et tout ce qui utilise de près ou de loin le world wide web.

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