Domaine français
Parution Jan 2021
ISBN 978-2-88927-876-3
128 pages
Format: 140 x 210 mm
Disponible

Domaine français
Disponible

Bruno Pellegrino

Dans la ville provisoire

Domaine français
Parution Jan 2021
ISBN 978-2-88927-876-3
128 pages
Format: 140 x 210 mm

Résumé

Au creux de l’hiver, un jeune homme s’installe dans une ville cernée par l’eau pour faire l’inventaire de l’œuvre d’une traductrice célèbre. Un ticket de supermarché enluminé de notes devient un document de même valeur qu’un manuscrit. Un tas d’habits sur le lit un indice aussi important que les piles de livres et de carnets. Dans un décor que floute l’omniprésence de l’eau, le jeune homme cherche à percevoir la voix de la traductrice, à se représenter son corps, jusqu’à emprunter ses gestes et ses pensées. Le processus d’allègement est inexorable et l’expérience devient vertigineuse. Ce roman baigné d’une lumière douce et trouble envoûte le lecteur grâce à une tension permanente, un secret.

Auteur

Bruno Pellegrino

Né en 1988, Bruno Pellegrino vit à Lausanne. Lauréat du Prix du jeune écrivain pour sa nouvelle «L’idiot du village» (Buchet/Chastel, 2011), il a publié quatre livres aux Éditions Zoé: Comme Atlas (2015), Là-bas, août est un mois d’automne (2018, qui remporte notamment le prix des Libraires Payot et le prix Écritures & Spiritualités), Dans la ville provisoire (2021, prix Michel-Dentan et prix Paysages écrits) et Tortues (2023). Bruno Pellegrino a été actif pendant dix ans au sein du collectif AJAR, auteur de Vivre près des tilleuls (Flammarion, 2016). Toujours chez Zoé, il co-écrit avec Aude Seigne et Daniel Vuataz les deux saisons de la série littéraire Stand-by (2018 et 2019) ainsi qu’un «roman de gare», Terre-des-Fins (2022).

Distinctions

Bruno Pellegrino, lauréat du prix Michel Dentan 2021 pour  Dans la ville provisoire 

Bruno Pellegrino, lauréat du prix Paysages écrits décerné par la Fondation Facim, pour  Dans la ville provisoire 

Bruno Pellegrino, lauréat du prix Bibliomedia 2022 pour  Dans la ville provisoire 

Dans les médias

« Dans la ville provisoire est une histoire d’infiltration, de submersion lente. Un roman d’imprégnation où les maisons même désertées, les objets les plus triviaux de la vie matérielle témoignent silencieusement en l’absence de leurs propriétaires. Où les lieux sont des âmes. Une maison, celle du poète et photographe Gustave Roud et de sa sœur Madeleine dans la campagne romande, était déjà un personnage à part entière de Là-bas, août est un mois d’automne (Zoé, 2018), le premier roman de ce jeune écrivain infiniment délicat, capable de rendre hypnotique le ballet d’une robe de soirée virevoltant derrière le hublot d’une machine à laver dans une buanderie collective. » Véronique Rossignol

Bruno Pellegrino était l’invité d’Ellen Ichters dans « Le Freak ! », une émission à réécouter ici

« Une histoire intuitive, organique ou rien n’est permanent. Des liens tissés d’absence. »

Bruno Pellegrino était l’invité de Linn Levy pour la newsletter « QWERTZ », une émission à réécouter ici

« Ce court récit intimiste dans une Venise épurée de ses clichés laisse une empreinte durable, par sa voix singulière et envoûtante. Une écriture qui, grâce à une acuité pour ce qui passe volontiers inaperçu, tisse à partir de détails très concrets des impressions et images fortes. »

Un entretien de Bruno Pellegrino avec Caroline Rieder à lire en entier ici

« À Venise, ville suspendue au niveau de la mer, le temps s’écoule différemment qu’ailleurs. Le narrateur, chargé d’inventorier les papiers d’une traductrice émérite, se juxtapose peu à peu à cette femme par une expérience intérieure vertigineuse. Un cadre rendu incertain par l’eau omniprésente et une écriture sensorielle étonnante. » Aurélie Sonnay, Payot Lausanne

« Les artistes, après tout, sont des gens comme les autres. Ils se brossent aussi les dents ; ils ont leurs rituels, leurs intérieurs, domestiquent le quotidien en gestes inlassables. Une empreinte d’intimité que se plaît à dessiner Bruno Pellegrino, peintre d’atmosphères habile à se glisser dans les coulisses de la création, derrière les paravents de l’atelier, là où le réel s’impose en amalgame de petits riens. (…) Écrire, décrire, c’est préserver de l’engloutissement. Bruno Pellegrino le fait en trempant, comme à son habitude, ses fins pinceaux dans la sobriété. Sa méticulosité se double d’une grande force d’évocation où les symboles s’entrelacent pour tenir la trame du récit. Et la robe de l’absente, comme une sirène répondant aux sirènes, d’ondoyer enfin entre deux eaux, en souvenir d’une présence. » Thierry Raboud

« Nous sommes dans une histoire qui, pour moi, traite du « désabusement ». Qui montre que malgré tout ce que nous pourrons/pouvons faire, il nous sera impossible de pénétrer la vie des autres. Que seule notre imagination peut nous en approcher. (…) Il me semble que lorsqu’on referme le livre l’image [du narrateur] se confond enfin avec celle de la traductrice. »

Un article de Noé Gaillard à lire en entier ici

« Dans son 3ème roman, baigné d’une lumière douce et trouble, le jeune auteur romand Bruno Pellegrino envoûte le lecteur grâce à une tension permanente, un secret. »

Bruno Pellegrino était l’invité d’Anne-Laure Gannac dans l’émission « Vertigo ». à réécouter ici

« Qu’est-il arrivé à la traductrice, atteinte d’une maladie dégénérative et enfermée dans une institution spécialisée ? Le jeune homme, qui d’autre part redoute la disparition prochaine de sa grand-mère, se coule peu à peu dans la tête et le corps de la traductrice, échafaudant les hypothèses les plus romanesques sur ses derniers instants dans sa maison. Bruno Pellegrino confirme son grand talent avec ce roman d’atmosphère qui fascine et inquiète. » Sophie Joubert

« Dans la ville provisoire est porté par l’écriture poétique et sensuelle, attentive aux détails, aux odeurs, à la lumière, qui distinguait déjà Là-bas août est un mois d’automne. (…) Ce sont [les petits riens qui forment le tissu des jours] qui tiennent le récit, duquel nous restons captifs grâce au rythme et à la tension d’une prose ciselée et comme nimbée d’un mystère. » Anne Pitteloud

« Venise, ville où l’eau s’écoule au rythme du temps. L’écrivain, dans son court récit, nous plonge dans une atmosphère mystérieuse, envoutante, irréelle. Un roman où les objets témoignent de l’absence. A travers ses lignes, Bruno Pellegrino tisse des liens avec les absents et notre imagination s’accroche à cette lumière à la recherche d’un secret perdu. » Dany Schaer

« Trois ans après le somptueux Là-bas, août est un mois d’automne, le Vaudois Bruno Pellegrino confirme son talent plein de subtilité. Comme son précédent roman, Dans la ville provisoire est empli de silences, de traces de vie, de détails qui n’ont l’air de rien et qui disent tout. (…) On reste une nouvelle fois épaté par la justesse de l’écriture de Bruno Pellegrino. Pas un mot de trop, pas une phrase alambiquée, mais un sens de l’observation sans faille et une manière admirable de laisser la langue couler pour suggérer le mystère, pour créer le trouble à travers une apparente simplicité. » Eric Bulliard

« Le narrateur se laisse envahir par la traductrice comme Venise se laisse envahir par l’acqua alta. Même mouvement lent, silencieux, presque doux. L’eau s’infiltre partout dans ce beau roman lui-même très fluide. Envahissement irrépressible. Catastrophe au ralenti qui donne à toute chose le goût du provisoire. L’eau, en inondant la ville, la ramène « au marécage dont on l’avait arrachée ». » Michel Audétat

« Une lueur d’aquarium » baigne finement Dans la ville provisoire. Ce n’est pas du tout la lumière de la grande peinture vénitienne. Titien, passe ton chemin. Le portraitiste Giovan Battista Moroni s’est embourbé : les coloris de Bruno Pellegrino sont grisâtres, vaseux, marbrés de limon. Ses pinceaux se soucient des petits riens. Quelques détails.

(…)

[Le] livre [de Bruno Pellegrino] n’est pas submergé par les inconnues d’une existence engloutie dans la mort comme Venise est régulièrement inondée par l’Adriatique. Esquissé plus que dessiné, le portrait de cette absente est rendu présent par son évanescence. A la lisière d’un réalisme magique qui ne l’est finalement point, la traductrice se profile comme une créature insaisissable, un peu méduse, un peu sirène, surtout humaine. Son chant mourant ne nous emmène pas dans les tréfonds paralysants de la mer. Son souvenir ondoie entre plusieurs eaux. Il y a beaucoup d’humilité à accepter qu’on ne puisse pas tout savoir d’un être. Cette perception relève de ce que la littérature peut amener de plus sensible. Bruno Pellegrino l’est particulièrement. » Thibaut Kaeser

« Les odeurs, sons et éclairages, sont admirablement rendus. L’écriture est précise, concrète, très évocatrice, de plus en plus sensuelle et envoûtante. L’atmosphère aquatique culmine dans les scènes finales, oniriques dans la vision qu’en donne le narrateur, alors que la Sérénissime résiste une fois encore à l’aqua alta. Un récit intimiste dont on conserve longtemps l’empreinte forte. » (T.R et S.H)

« Tout en taisant son nom, Bruno Pellegrino parvient paradoxalement à redonner sa substance à Venise, à nous la faire voir sous un autre jour. Son écriture, toujours minutieuse, élégante et souple, est en effet plus intuitive. On lui découvre un lâcher-prise qui rend sa prose plus immédiate et libre. Et sous sa plume originale, Venise, que l’on imagine volontiers rutilante de couleurs et de paillettes, se vêt plutôt de teintes ternes, gris pastel, comme si son image autrefois bigarrée avait été diluée par cette eau qui s’infiltre partout. »

Une chronique de Lucie Tardin à lire en entier ici

« Avec une écriture à la fois sèche, précise et évocatrice, Bruno Pellegrino séquence un récit teinté d’inquiétude en scènes métonymiques d’une netteté cinématographique, au réalisme presque onirique. » Blaise Guignard

« Tout comme son premier roman Là-bas, août est un mois d’automne, consacré au poète Gustave Roud et à sa sœur Madeleine, le deuxième livre de Pellegrino fait résonner des tonalités à la fois sensuelles et sobres, doucement ironiques et graves. Mais tandis que celui-là était placé sous le signe de la terre. Dans la ville provisoire est marqué par le leitmotiv de l’eau. » Thomas Hunkeler

« C’est dans la cuisine de son hôtesse fantôme que [le narrateur] procède au classement de ses nombreux papiers, carnets et livres. Au fil des jours et dans la solitude de sa propre existence flottante, le jeune homme lui imagine une vie en s’appropriant ses effets personnels. Or, le métier de la traductrice apparaît comme une activité similaire, qui redonne forme et convertit un monde déjà existant en superposant sa voix à celle des autres, imprimant une trace tangible et résistante à la fuite du temps, au délitement symbolisé ici par l’humidité envahissante.

Dans ce roman d’atmosphère poétique et subtil, le pittoresque est absent d’une Venise jamais nommée, qui semble vouée à l’engloutissement par les eaux, réduite à des rues boueuses et aqueuses jonchées de poissons morts, à des façades décrépites et des bâtiments abandonnés, où des relents lacustres participent au sentiment de pourrissement général. Même le recensement paraît vain, et la classification arbitraire de l’œuvre de l’inconnue inutile à la reconnaissance de sa vie déjà presque tombée dans l’oubli. Ce phénomène d’évaporation qui, par moments, menace aussi le héros est cependant compensé par des éclats lumineux : à mesure que la brume s’éloigne, la lumière le sauve du péril des eaux d’où il finira par renaître, in extremis. » Aline Sirba

« L’auteur réussit à nous faire entrer dans cette ville, dans cette résidence, dans la demeure de l’absente et, finalement, dans cette eau trouble qui envahit tout. En fait, ce sont deux personnes qui flottent dans une seule, au cœur d’une ville inondée. Il faut une plume sensible, artistiquement médicale pour nous entrainer dans ce flou des lieux et des êtres. »

« Aussi Dans la ville provisoire, troisième roman de Bruno Pellegrino, ne montre-t-il la ville et le visiteur qu’à travers la métaphore liquide : pluie de janvier, sirènes annonçant l’acqua alta, baskets trempées, boutiques surélevées et une somptueuse scène onirique, fellinienne, le passage d’un paquebot sous l’orage, déchirant comme de la soie le bord d’un quai. (…)

C’est l’art de Pellegrino de rendre passionnants les infimes mouvements qui agitent la psyché du narrateur et les eaux de la lagune (…) On retrouve dans le troisième et elliptique roman, portée à la perfection, la finesse de l’évocation indirecte propre à l’auteur. »

Un article d'Isabelle Rüf à lire en entier ici

« Le véritable personnage principal du roman est Venise (qui n’est jamais nommée). Loin des clichés touristiques, la ville hors saison distille un spleen terrifiant, cependant que les grandes marées submergent tout. La capitale des amoureux se transforme en égout à ciel ouvert, en cimetière pourrissant où les humains sont de trop. (…) Pellegrino livre un texte fascinant qui, en mêlant montée des eaux due au réchauffement climatique et tragédie personnelle, hypnotise durablement. » Stéphane Babey

« Du livre, il se dégage un mystère profond et délicat qui agit comme un envoûtement. »

Bruno Pellegrino, invité à la Maison de la Poésie. Une rencontre animée par Sophie Joubert à regarder ici

Le message de Bruno Pellegrino pour « La Salle des Machines » est à réécouter ici (minute 55)

« Attentif à rendre visibles les plus infimes détails du monde infra-ordinaire mais aussi sa violence, Bruno Pellegrino maîtrise à merveille l’art du plan cinématographique. Certains sont hypnotiques, telle cette image d’un goéland tenant dans son bec « une chose grise, dodue, vivante, qui se débattait », puis, campé sur ses deux pattes, gobant le rat « avec des mouvements saccadés de dinosaure ». Ses travellings sont tout aussi fascinants, et même si l’on a déjà suivi d'un regard stupéfait l’un des paquebots monstres qui hantent la lagune, on reste sidéré devant celui qui, en un mouvement fellinien, déchire au ralenti, « comme un tissu », la pierre du quai. Une autre image encore imprime en nous la dérive de la robe argentée finalement abandonnée dans l’eau, « sereine et silencieuse (…) comme un grand poisson jamais répertorié ».

Roman d’atmosphère baigné par « une lueur d’aquarium », Dans la ville provisoire, entre les eaux du rêve et le gris terne du ciel, a la transparence énigmatique et les irisations des méduses. Son style fluide épouse l’évocation d’un monde liquéfié où flottent êtres et choses promis à la déliquescence mais qui, pareils à la robe d’écailles, ne coulent pas – pas encore – et se meuvent lentement « juste sous la surface ». »

Un article de Camille Laurens à lire en entier ici

« Avec ce texte bref et magnétique, d’une écriture dépouillée et évocatrice, Bruno Pellegrino excelle à installer un climat tendu, distillant l’étrangeté à partir d’une situation apparemment anodine. » Geneviève Simon

« Bruno Pellegrino réussit l'exploit de nous tenir en haleine avec 128 pages de description et le plus parfait anti-scénario qui soit, le témoignage d'un archiviste qui classe les papiers d'une traductrice. Deux métiers de fourmi dans l’ombre des écrivains. Et deux personnages qui ne se rencontrent jamais. Tout tient à la justesse de la langue, à la sensibilité du regard porté sur cette ville d'eau qui s'engloutit inexorablement. »

Un article de Sabine Dormond à lire en entier ici

« Dans ce roman, un moment où il ne se passe rien est rempli d'une multitude de choses qui existent par le simple jeu du regard du narrateur sur tous les détails qu'il perçoit aux alentours. L'écriture a le pouvoir de nous transmuter dans le personnage principal et cette alchimie nous fait pénétrer dans sa vie, on ressent ce qu'il ressent. Fascinant. » Pierre Sandro
 

« Sous la plume du jeune écrivain suisse, la Serenissima se mue en une ville provisoire, quasi sous-marine, submergée en permanence par l'acqua alta, effacée à moitié par le brouillard et la pluie. Une ville aquarelle, peinte à l'eau. (…) Le deuxième livre de Pellegrino fait résonner des tonalités à la fois sensuelles et sobres, doucement ironiques et graves. » Thomas Hunkeler
 

« Dans la ville provisoire, Bruno Pellegrino observe la manière dont le temps efface les choses, mais avec douceur, et sans tristesse. (…) Lire ce bref roman deux fois de suite permet d'apprécier la finesse de l'écriture de l'auteur et de découvrir les petites surprises nichées dans les paragraphes. » DS

« Ainsi la voix de Bruno Pellegrino est-elle sûre, qui ne s’encombre pas d’effets inutiles, souple et sans trémolo, simplement belle. (…) Est-il question de montagne, dans ce court roman [Dans la ville provisoire] assez mystérieux, plein d’une grâce trouble, entêtante ? Pas vraiment, mais tout y est bien affaire de paysage et d’écriture, dans la façon qu’a le narrateur de saisir un monde a priori convenu, ici totalement réinventé : celui d’une Venise omniprésente mais non nommée, qui inspire de multiples variations sur les motifs de l’eau,  »acqua alta«  et brumes de l’âme… Il fallait un certain culot pour oser affronter un tel lieu commun et en faire un récit si parfaitement original, traversé pourtant de discrets souvenirs proustiens (…). » Fabrice Gabriel

« Avec ce deuxième roman, le Suisse Bruno Pellegrino signe un récit envoûtant. Les mots, choisis avec un grand soin, pénètrent peu à peu l’esprit du lecteur pour ne plus le lâcher, au rythme des vagues poisseuses de la mer s’écoulant dans les rues et lézardant les murs. Dans une langue à la fois précise et fluide, charnelle et liquide, le romancier évoque le combat – perdu d’avance – contre l’oubli et la finitude à laquelle nos vies et nos œuvres, des plus petites aux plus grandes, sont vouées. Un vernis à ongle se dessèche, l’œuf pourrit dans le frigo, la traductrice finit ses jours dans un asile. Le sol tangue sous les pieds, un paquebot à la dérive défonce un quai, la ville retourne au marécage dont on l’a tirée. Tout n’est que passage, nous dit-il. En attendant, le plaisir éphémère mais bien réel que procure son roman métaphorique est à saisir ! » Lucienne Bittar

« EPIC OMOT part en voyage, avec Bruno Pellegrino, entre mémoire et marée. »
Un entretien mené par Sarah Benninghoff à écouter ici

« Le décor ajoute au mystère de cette histoire qui tient le lecteur en haleine comme cette petite musique qui caractérise les films à suspense. (…) La plume de Bruno Pellegrino, est à la fois fine, subtile et incroyablement délicate. » Adélita Genoud

Coups de cœur

« Bruno Pellegrino explore avec grâce la thématique de l'oubli dans ce roman mystérieux à l'ambiance délicieusement étrange. Une plume remarquable ! Sublime ! » Lucie Lisant

« C'est un livre dont l'atmosphère m'a saisie dès les premières lignes. Un livre qui éveille tous nos sens, très visuel. Je me voyais dans l'eau, cette eau si présente. (…)Merci pour cette lecture qui m'a emmenée loin de nos soucis pour quelques heures et qui s'est ancrée en moi pour longtemps. » Christine

« Voilà un court roman particulièrement envoûtant, et Venise comme un rêve, d’apocalypse marine… Une vanité en forme de ville légendaire, pour ce qu’elle est, précaire, cernée par les eaux, et vouée au souvenir. » Lucie Eple

« Lire Dans la ville provisoire serait comme traverser un épais nuage de brume, on ne sait pas trop vers où l'on se dirige ni quand on ressortira. Seule certitude: la ville dans laquelle nous sommes plongé-e-s est bien celle de Venise, envoûtante et mystérieuse, mythique et fragile à la fois. (…) On avance dans le texte à l'aveugle, mais avec un réel plaisir, bercé-e par le temps qui passe et par la ville qui semble peu à peu (s')engloutir sous nos yeux. Peut-être n'est-il question que de cela d'ailleurs, du temps déjà révolu, de ce qui se présente à nous pour se métamorphoser et disparaître ensuite. Un court et beau roman habilement ficelé, qui éveille plusieurs de nos sens et joue avec nos repères. On lâche prise et on se laisse emporter, pour une lecture aussi subtile qu'intrigante. » Julie Fraiture

 

« Le traducteur d'une traductrice. Une écriture sublime. » Françoise Berclaz

« Dans une ville énigmatique, comme provisoire, notre héros erre sur les traces d'une traductrice disparue. Une écriture pleine de grâce et de simplicité pour une lecture juste magnétique. »

« Une ville en partie inondée, une traductrice disparue, un étudiant naufragé… C’est dans une ambiance de torpeur moite et néanmoins lumineuse que nous emporte l’auteur. Les sensations sont feutrées, le temps semble s’éterniser. Bruno Pellegrino, auteur du génial Là-bas, août est un mois d’automne (prix des libraires Payot 2018), récidive et nous fait passer un moment en suspension, entre rêve et désillusions, dans ce roman court et saisissant ! » Marion Renoul

« Bruno Pellegrino nous prend par la main pour parcourir cette ville d’eau et d’îles dans une ambiance digne de Thomas Mann. Très beau livre. »

« L'auteur nous emporte au fil de sa plume dans un flot de pages envoûtant. Laissez-vous submerger par ce roman troublant dans lequel la tension monte peu à peu, comme l'eau dans la ville provisoire… » Alexis

« Si vous aimez Venise l'hiver, laissez-vous emporter par la belle écriture de Bruno Pellegrino, sur les traces d'un jeune homme qui s'installe dans la ville pour faire l'inventaire de l'oeuvre d'une traductrice célèbre. Envoûtant ! »

« Ce petit prodige de littérature ne rentre dans aucune case et c'est heureux. La Venise sans apprêts, sorte de fêtarde démaquillée par les embruns que célèbre l'écrivain n'en est que plus émouvante et énigmatique. Quant à l'écriture, elle nous donne autant à sentir qu'à toucher et à penser cet univers flottant et brumeux, proche de l'engloutissement. Et nous voila absorbé.es comme dans les remous d'un rêve étrange dont on peine à se réveiller. » Pascal Thuot

« Bruno Pellegrino est le maître des ambiances. Ici, une douce quête qui peu à peu nous enivre, une ville qui vous happe et la furieuse impression de se tenir devant un grand écrivain ! »

« L'écriture de Bruno Pellegrino cisèle avec grâce et délicatesse les atmosphères et les personnages. » Laura Picro

« Le narrateur traverse une ville constamment noyée et humide au même rythme qu’il découvre la vie de la traductrice dont il inventorie les affaires. Il apprivoise ces deux inconnues aussi sobres, grises et belles à travers les moindres détails. L’eau accompagne notre personnage tout au long du roman. C’est d’ailleurs la seule à avoir un nom puisque l’homme, la ville et la traductrice en sont dépourvus. Un récit qui nous prouve que même au sein de ce qui nous semble être de banals quotidiens, il existe une part de mystère pour autrui. » Emma Bouman

« Bel exercice de style de Bruno Pellegrino dans sa construction d’un monde incertain au bord de la submersion. » Hervé Guillerme

« Un texte au rythme finement ciselé, calme et limpide, auquel il s'agit de faire confiance et de donner la main, auquel s'abandonner pour en ressortir zen et apaisé. » Cyrille Henry

« Une belle parenthèse hors du temps » Coline Chardon

« Dans la ville provisoire est un roman très attachant sur les choses minuscules qui s'attachent à nos pas, Bruno Pellegrino les écrit avec la simplicité, la précision et cette poésie à la manière d'un Robert Walser qui lui correspond à merveille. » Nicolas Vivès

« C'est un roman teinté à la couleur de la ville qui en est le sujet. De gris clairs et mystérieux. Le narrateur apprend à se reconnaître dans cette ville où il doit s'installer pour quelques mois. Mais s'il s'y reconnaît, pourra-t-il jamais vraiment le connaître, ce paysage qui change si souvent de visage? Le tout est de ne pas se laisser submerger par cette Aqua Alta ». Margaux Amici

« Une Venise engloutie sublimée par l'écriture de Bruno Pellegrino qui cisèle avec la grâce et la délicatesse d'un orfèvre les atmosphères et paysages où le minéral et le liquide se fondent. Superbe! » Laura Picro

« J’ai apprécié cette douceur un peu glauque et ce flou qui s’infiltre partout. Cela évoque Le Rivage des Syrtes de Gracq et l’écriture est belle. » Valérie

Droits vendus

Allemand
Acquéreur Verlag die Brotsuppe
Année 2021

Portugais
Acquéreur Editora Nos
Année 2021

Extrait

Les sirènes revenaient par intermittence cogner à la fenêtre. Elles surgissaient à l’aube sans signes avant-coureurs. Elles tournoyaient derrière la vitre, assourdissantes, les rideaux ne pouvaient rien contre elles, il aurait fallu des volets, ou murer la fenêtre.

Au début de mon séjour elles me réveillaient en sursaut, je me redressais dans mon lit, le torse moite. L’air humide s’infiltrait entre les draps. Je retenais ma respiration. Avec le temps, je n’ouvrais même plus les yeux. Couché sur le côté, une main sous l’oreiller, l’autre entre les cuisses, je me coulais contre le matelas, dans ma propre chaleur. Les sirènes étaient inoffensives, elles annonçaient simplement – avec des variations que je saisissais mal – qu’aujourd’hui encore, la mer entrerait dans la ville.

Je ne me rendormais pas, j’attendais qu’elles s’éloignent pour émerger. Je me frottais les paupières, comme un enfant, j’ouvrais les yeux. Dans la pénombre qui baignait la chambre, de grandes taches noires fleurissaient au plafond.

I

L’eau dessinait des motifs sur les vitres, qui se sont brouillés quand le train a redémarré après la dernière gare de la terre ferme. Les gouttes progressaient par à-coups, elles s’alourdissaient en fusionnant les unes avec les autres. J’ai rassemblé mes affaires, froissé mon gobelet de café, rangé le roman que j’avais feuilleté sans parvenir à le lire. Barres locatives, entrepôts, citernes et docks défilaient sous la pluie de janvier. Les flammes de ce qui ressemblait à une raffinerie de pétrole jaillissaient de deux très longues cheminées. Les gouttes se sont mises à filer à l’horizontale quand le train a accéléré en s’élançant sur ce pont dont on m’avait parlé.

C’est ici que débouchaient les fleuves du continent pour entrelacer leurs estuaires et former cette étendue parsemée d’îlots, sillonnée de courants et protégée de la mer par un cordon littoral. Je m’étais renseigné, je connaissais l’histoire. Comment des ormes, des mélèzes et des chênes abattus dans les montagnes avaient été acheminés jusqu’ici pour être taillés en pieux et enfoncés dans les bancs de boue et les talus herbeux. Comment cette forêt décapitée, lentement pétrifiée par la vase, avait servi de socle pour ce qui allait suivre. Il avait fallu corseter le terrain de quais en pierre, draguer les canaux, paver les places et élever les palais, partir en guerre et en rapporter des butins de bois précieux, de roches inusables, d’ivoire, de soies et d’épices, maçonner les façades de sable et d’ossements de chameaux, et puis poser des rails, tirer des câbles pour électrifier l’archipel, construire des parkings, des hôtels et des terminaux de ferry. Le sel avait tout de suite commencé son travail de sape, en une nuit le bas des murs s’était couvert de végétation aquatique.

Le pont traversait cet immense étang que la marée envahissait chaque jour, planté de joncs et de poteaux attachés trois par trois. À l’horizon, il devenait impossible de distinguer la lumière de l’eau, elles étaient ici un seul et même élément, gris et bleu, qui rongeait le contour des choses, adoucissait tout. La ville se trouvait au bout, pâle et compacte dans ce flou.

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Stand-by 1/4
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Lorsqu’un volcan dans la région de Naples entre en éruption, un prodigieux nuage de cendres paralyse progressivement l’Europe, clouant les avions au sol et brouillant les communications. Sur le point de s’envoler pour New York depuis Paris, Alix Franzen doit revoir ses plans. Au Monténégro, Nora, Vasko et Virgile, trois…