Qui connaît encore Pietro Sarto ? Jeune homme, il a milité au parti communiste, appris le métier de peintre à Paris, croisé son compatriote Giacometti dans des brasseries de Montparnasse. Plus tard, il a créé avec des amis, au bord du Léman, un atelier de taille-douce réputé internationalement – il y a reçu entre autres la visite d’une First Lady et d’Henri Cartier-Bresson. Deux prix Goncourt lui ont consacré des textes. Il a maintenant 94 ans, son visage et son nom sont en train de s’effacer.
Quand Blaise Hofmann décide d’écrire sur lui, il tente de le rencontrer, parle à ses proches et reconstitue son parcours. Du Paris d’après-guerre à la Suisse des Trente Glorieuses et jusqu’à aujourd’hui, ce livre dresse le portrait empathique, mais sans concession, d’un homme touchant, obstiné, convaincu que, dans un monde en crise, l’art n’a de sens que s’il permet de tisser des liens et de réapprendre la contemplation.









