Domaine français
Parution Nov 2014
ISBN 978-2-88182-933-8
250 pages
Format: 140 x 210 mm
Disponible

Domaine français
Disponible

Blaise Hofmann

Marquises

Domaine français
Parution Nov 2014
ISBN 978-2-88182-933-8
250 pages
Format: 140 x 210 mm

Résumé

Aux antipodes de l’Europe, voici les Marquises, une terre mythique, célébrée par Melville, Brel et Gauguin.
L’espace d’un hiver, Blaise Hofmann a parcouru les six îles habitées de l’archipel des Marquises. Et une île déserte.
Tour à tour bousculé, méditatif, ironique, emballé, il rend hommage à l’hospitalité des Marquisiens, à leur renouveau culturel. Il ne ferme toutefois pas les yeux sur les pick-up Toyota et les poulets aux hormones made in USA.
Blaise Hofmann fait le lien entre le passé de l’archipel et le quotidien d’aujourd’hui, il entremêle légendes insulaires, récits de navigateurs, comptes rendus de missionnaires, romans aventureux, correspondances de colons, presse locale, statuts Facebook et Tweeter. La nature y est aussi un personnage à part entière, une présence sensuelle.
C’est un carnet de route plein d’autodérision. Un regard empathique, curieux, critique et généreux sur ces îles du « bout du monde ».

 

 

 

Auteur

Blaise Hofmann

Né à Morges en 1978, Blaise Hofmann est l’auteur d’une dizaine de romans et récits de voyage. Il reçoit en 2008 pour Estive le Prix Nicolas-Bouvier au festival des Étonnants voyageurs de Saint-Malo. Ses derniers ouvrages sont Marquises (2014), Capucine (2015), Monde animal (2016), Deux petites maîtresses zen (2021) et Faire paysan (2023).. Chroniqueur dans divers journaux suisses romands, il écrit aussi régulièrement des pièces de théâtre et des livres jeunesse, dont Les Mystères de l’eau (2018) et Jour de Fête (2019). En 2019, il a été l’un des deux librettistes de la Fête des Vignerons.

Agenda

Jeu. 24.10.2024

au Salon international du livre d’Alger

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Sam. 2.11.2024

Lecture musicale de Faire paysan aux Disputes de Rumine (Lausanne)

Jeu. 7.11.2024

au Musée des grenouilles (Estavayer-le-lac)

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Sam. 9.11.2024

au Musée de Bagnes

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Dans les médias

« (…) Il y parvient en restant sobre et équilibré, dans l’empathie comme dans l’ironie. Ses chroniques observent à bonne distance le métissage du catholicisme dominant avec les rites païens, les bières Hinano, le Dieu Toyota, la virginité perdue, le tatouage redevenu la pratique culturelle la plus vivante des Marquises, totem indélébile que le voyageur emportera avec lui à l’issue du périple, les Marquises pour toujours dans la peau. » Véronique Rossignol

Le 3 novembre, Blaise Hofmann était à « Entre les lignes » sur RTS-Espace 2 pour parler de son dernier livre, Marquises.

« (…) Et pourtant, nul “sentimentalisme déplacé” dans ce récit de voyage attentif, vivant, empathique, documenté et ironique qui tord le cou aux fantasmes d’une société de cannibales et de vahinés colportés par Loti, London ou même Gauguin. (…) Doté d’une belle capacité de remise en question, Blaise Hofmann voyage en digne héritier d’un Bouvier qui se laissait traverser par les pays autant qu’il les traversait avec patience et passion. (…) » Isabelle Falconnier

« (…) Sur les Marquisiens, l’auteur pose son regard curieux. Il se fait ethnologue, tantôt ironique tantôt naïf, séduit par les coutumes locales, agacé par l’attitude souvent arrogante des Blancs auxquels échappe l’horizon des tropiques. L’attitude de certains colons européens établis sur l’archipel depuis des décennies. L’écrivain suit leur parcours, transforme leur histoire d’immigrés en sagas familiales. (…) » Ghania Adamo

Blaise Hofmann est l'invité de Lenaïk sur OM5 TV pour parler de son dernier livre, « Marquises » (Zoé, 2014).
 

Blaise Hofmann est l'invité de TV5 Monde pour parler de son dernier livre, « Marquises » (Zoé, 2014).

« (…) Même si on pense aussitôt au chanteur belge Jacques Brel et au peintre français Paul Gauguin, qui y reposent, Marquises s'aventure bien au-delà des idées toutes faites sur  »Te Fenua Enata«  (appellation autochtone de l'archipel).

L'ouvrage ne ressemble pas aux récits de voyage. On sera surpris à la lecture de certaines pages de celui qui a reçu en 2008 le Prix Nicolas Bouvier au Festival Etonnants Voyageurs: Blaise Hofmann donne à lire les réactions qu'il a suscitées en racontant les Marquises sur son blog. Et l'on découvre que plus d'un îlien s'est montré indigné et s'insurge. (…) De quoi ajouter au caractère pluriel, multiforme du livre, lequel entremêle non seulement le passé et le présent mais également des comptes rendus de missionnaires, voire des récits de navigateurs

De cette diversité des angles et des échos naît un livre contrasté. (…)  Ironie et humour grinçant entrent en scène quand il est question de Paul Gauguin; sur place, des insulaires prudes ont brûlé certaines de ses toiles qu'ils jugeaient  osées. Dérision et autodérision ne manquent pas non plus. Séduit, méditatif, Blaise Hofmann salue dans ce livre vivant et dynamique l'hospitalité marquisienne et le renouveau culturel local, sans dissimuler les réalités de l'acculturation et de l'empreinte du mode de vie moderne dans l'archipel. »  Marc-Olivier Parlatano

« (…) En élaguant les îles mythiques de leurs mirages, lagons turquoises et tribus tatouées aux sensuelles vahinés, Hofmann vit aussi l'exploration inversée, cinglante ou amusée. Paroles d'un de ses personnages:  »En Europe, les gens sont devenus méfiants, fermés, égoïstes, tristes. Si c'est ça le résultat du progrès, il vaut mieux manger des bananes et du poisson cru dans une case en bambou tressé.«  (…)

Le colon venu de Vevey

Blaise Hofmann conte ses Marquises à hauteur d'homme, avec empathie et ironie, multipliant les dialogues et confrontant les points de vue. (…) 

Le Robinson de Motane

Il tentera même l'expérienec de la solitude sur Motane, l'une des îles désertes de l'archipel, Une robinsonnade de quatre jours qu'il décrit en ces termes:  » Il est un temps où le voyageur doit cesser de manger à tous les râteliers, affronter son vide, ce temps s'appelle Motane (…) île déserte, c'est la pensée ralentie, la solitude est corrosive« . (…)  La fin de son séjour approche, une peur diffuse l'effleure:  »Je me réveille au paradis, et demain, s'ils ne viennent pas me chercehr, ce sera mon enfer« . Quand les Marquisiens le récupèrent comme prévu, ils rient de celui qui n'a même pas su abattre un cochon sauvage. »  Claude Marthaler

Noms d'îles

Par Ruth Gantert

 

«De retour sur l’île de Hiva Oa – après les leçons de Ua Huka, les communions de Ua Pou, la correspondance de Fatu Hiva et la robinsonnade de Motane – je quitte au plus vite Atuona, le village de Brel et de Gauguin.»

Le voyageur évoque ainsi, au cinquième chapitre, son parcours à travers les îles que les Européens appellent Marquises, visitées en hiver 2013-2014.  Le résumé qu’il en donne fait référence à différents épisodes qui marquent chacune des étapes. Le livre commence par l’arrivée à Ua Huka, où le voyageur vient assister au Festival des arts marquisiens qui dure trois jours. Il suit avec intérêt les démonstrations, danses, tambours, banquets, mais ne manque pas de noter le décalage entre un folklore récemment ressuscité et la vie actuelle des villageois, sous l’influence de la technologie moderne.  Sur son blog, il publie un compte rendu qui relate ses impressions sur le vif, n’omettant ni la «meuleuse qui polit un tiki de pierre», ni le caleçon Calvin Klein qui apparaît sous le costume traditionnel. Or, le blog est lu par les villageois et son auteur reçoit un retour immédiat sous forme de «baffe virtuelle» : les lecteurs marquisiens n’apprécient pas la fine ironie du récit et ne sont pas tendres avec ce touriste qui ose décrire le spectacle à sa manière. La narrateur, sincèrement désolé, «tout petit dans [ses] tongs», fait preuve d’autodérision bien plus que d’ironie envers les autres. Il plaide coupable – tout en promettant de continuer à livrer ses «impressions fraîches, parfois caustiques, brutes.»

C’est effectivement – et heureusement – ce qu’il fait, en relatant les fêtes de Noël passées à Ua Pou, en compagnie tantôt de catholiques, de païens, de protestants, et de témoins de Jehovah, de sorte qu’il se demande si «un imam prosélyte» ne va pas surgir au détour d’un sentier, dans le prochain village. Cependant, malgré le ton spontané du récit, le voyageur n’est pas un touriste naïf qui relaterait uniquement son vécu. Il s’agit au contraire d’un narrateur cultivé et curieux, qui se nourrit de lectures, s’instruit sur l’histoire des îles en fréquentant les bibliothèques et les musées, et cite les écrivains voyageurs passés par les Marquises, de Hermann Melville à Pierre Loti, de Victor Segalen à Jack London. Le plus touchant des témoignages écrits est cependant la «correspondance de Fatu Hiva»,  une liasse de lettres que lui remet la petite-fille adoptive du premier colon de  l’île, un Suisse nommé François Grelet, né à Vevey en 1868 et mort en 1916 à Omoa, village où il a créé une plantation de café. En lisant – avec le narrateur qui y passe la nuit et le jour suivant  – les lettres du colon suisse à sa mère veuve et sa sœur, faites de demandes d’argent et d’envoi du «Messager boiteux», de promesses d’un retour et de récits de maladies ou de calamités, on pense aux lettres de Rimbaud à sa famille.

A l’opposé des nombreuses conversations avec les Marquisiens ou les touristes, la «robinsonnade» évoquée fait référence à cinq jours passés sur l’île déserte de Motane dans une  solitude absolue, jusqu’à ce que le bateau vienne rechercher le narrateur et le ramener à Hiva Oa. À Atuona, il ne reste de Brel qu’une tombe et l’épave de son avion Jojo. Le voyageur poursuit sa route vers les deux îles qui manquent encore à son périple, Tahuata et Nuku Hiva. Les relations qu’il y noue et ses lectures complètent le tableau de ce paradis exotique entaché de côtés sombres: alcoolisme, maltraitance et violence sexuelle contre les femmes, racisme des blancs à l’égard des «barbares» longtemps accusés de cannibalisme.

Les sept chapitres consacrés aux sept îles adaptent leur style aux expériences relatées: si le trait est rapide, énergique et plein d’humour au début (en témoignent les zeugmes tels que «Le soir tombe, et l’oncle William aussi»), il se fait poétique et méditatif lors du séjour sur l’île déserte, et devient mordant ou mélancolique selon l’humeur du voyageur. Celui-ci s’obstine à prendre des sentiers peu battus, au sens propre comme au figuré.

La suite des différents épisodes pourrait sembler décousue, s’il n’y avait pas, en guise de fil rouge, le thème de la communication, de la circulation de la parole écrite ou orale qui entrelace les dialogues avec les personnes et avec les textes. Des «posts» rapides sur la toile aux lettres d’autrefois attendues pendant trois mois, des discussions animées autour d’une table aux repas pris devant un écran de télévision, le livre est essentiellement tissé de rencontres et témoigne de l’importance de la parole. Au centre du texte, le voyageur se fait tatouer «des caractères plus évocateurs que ces vingt-cinq lettres auxquelles je suis limité pour vous en parler.» La très belle fin du récit, située symétriquement par rapport au début, se passe sur un bateau qui quitte l’île, parfaite image de la société des classes, qui se reflète du pont inférieur au quatrième étage. Un Marquisien s’étant faufilé illégalement jusqu’au bar des riches passagers y joue de la guitare, avant de se saisir du CD que lui tend un touriste admiratif «pour y déposer son autographe». Voilà l’essence de Marquises: les mots manipulent, épinglent et prennent possession du monde,  que l’on pense aux noms donnés aux îles par les colons européens, mais ils peuvent aussi inviter à l’échange et en graver une trace.

En bref en français

Dès son premier livre, Billet aller simple (L’Aire, 2006), Blaise Hofmann s’inscrit dans la littérature de voyage. Après Estive (Zoé, 2007), le récit d’un été dans les Alpes suisses, et le road movie littéraire de L’Assoiffée (Zoé, 2009), il retourne à la chronique du voyage avec Notre mer (L’Aire, 2009).  Marquises (Zoé, 2014) nous mène à l’archipel situé aux antipodes de l’Europe. En sept chapitres consacrés aux sept îles qu’il visite, le voyageur relate ses expériences, rencontres ou lectures dans un style tantôt énergique, rapide, empreint d’humour et d’autodérision, tantôt poétique et méditatif, mordant ou mélancolique. Un beau livre sur la parole et l’écriture, sur la rencontre des autres et la solitude, sur la fragilité de l’échange.

 

Noms d'îles

«De retour sur l’île de Hiva Oa – après les leçons de Ua Huka, les communions de Ua Pou, la correspondance de Fatu Hiva et la robinsonnade de Motane – je quitte au plus vite Atuona, le village de Brel et de Gauguin.»

Le voyageur évoque ainsi, au cinquième chapitre, son parcours à travers les îles que les Européens appellent Marquises, visitées en hiver 2013-2014.  Le résumé qu’il en donne fait référence à différents épisodes qui marquent chacune des étapes. Le livre commence par l’arrivée à Ua Huka, où le voyageur vient assister au Festival des arts marquisiens qui dure trois jours. Il suit avec intérêt les démonstrations, danses, tambours, banquets, mais ne manque pas de noter le décalage entre un folklore récemment ressuscité et la vie actuelle des villageois, sous l’influence de la technologie moderne.  Sur son blog, il publie un compte rendu qui relate ses impressions sur le vif, n’omettant ni la «meuleuse qui polit un tiki de pierre», ni le caleçon Calvin Klein qui apparaît sous le costume traditionnel. Or, le blog est lu par les villageois et son auteur reçoit un retour immédiat sous forme de «baffe virtuelle» : les lecteurs marquisiens n’apprécient pas la fine ironie du récit et ne sont pas tendres avec ce touriste qui ose décrire le spectacle à sa manière. La narrateur, sincèrement désolé, «tout petit dans [ses] tongs», fait preuve d’autodérision bien plus que d’ironie envers les autres. Il plaide coupable – tout en promettant de continuer à livrer ses «impressions fraîches, parfois caustiques, brutes.»

C’est effectivement – et heureusement – ce qu’il fait, en relatant les fêtes de Noël passées à Ua Pou, en compagnie tantôt de catholiques, de païens, de protestants, et de témoins de Jehovah, de sorte qu’il se demande si «un imam prosélyte» ne va pas surgir au détour d’un sentier, dans le prochain village. Cependant, malgré le ton spontané du récit, le voyageur n’est pas un touriste naïf qui relaterait uniquement son vécu. Il s’agit au contraire d’un narrateur cultivé et curieux, qui se nourrit de lectures, s’instruit sur l’histoire des îles en fréquentant les bibliothèques et les musées, et cite les écrivains voyageurs passés par les Marquises, de Hermann Melville à Pierre Loti, de Victor Segalen à Jack London. Le plus touchant des témoignages écrits est cependant la «correspondance de Fatu Hiva»,  une liasse de lettres que lui remet la petite-fille adoptive du premier colon de  l’île, un Suisse nommé François Grelet, né à Vevey en 1868 et mort en 1916 à Omoa, village où il a créé une plantation de café. En lisant – avec le narrateur qui y passe la nuit et le jour suivant  – les lettres du colon suisse à sa mère veuve et sa sœur, faites de demandes d’argent et d’envoi du «Messager boiteux», de promesses d’un retour et de récits de maladies ou de calamités, on pense aux lettres de Rimbaud à sa famille.

A l’opposé des nombreuses conversations avec les Marquisiens ou les touristes, la «robinsonnade» évoquée fait référence à cinq jours passés sur l’île déserte de Motane dans une  solitude absolue, jusqu’à ce que le bateau vienne rechercher le narrateur et le ramener à Hiva Oa. À Atuona, il ne reste de Brel qu’une tombe et l’épave de son avion Jojo. Le voyageur poursuit sa route vers les deux îles qui manquent encore à son périple, Tahuata et Nuku Hiva. Les relations qu’il y noue et ses lectures complètent le tableau de ce paradis exotique entaché de côtés sombres: alcoolisme, maltraitance et violence sexuelle contre les femmes, racisme des blancs à l’égard des «barbares» longtemps accusés de cannibalisme.

Les sept chapitres consacrés aux sept îles adaptent leur style aux expériences relatées: si le trait est rapide, énergique et plein d’humour au début (en témoignent les zeugmes tels que «Le soir tombe, et l’oncle William aussi»), il se fait poétique et méditatif lors du séjour sur l’île déserte, et devient mordant ou mélancolique selon l’humeur du voyageur. Celui-ci s’obstine à prendre des sentiers peu battus, au sens propre comme au figuré.

La suite des différents épisodes pourrait sembler décousue, s’il n’y avait pas, en guise de fil rouge, le thème de la communication, de la circulation de la parole écrite ou orale qui entrelace les dialogues avec les personnes et avec les textes. Des «posts» rapides sur la toile aux lettres d’autrefois attendues pendant trois mois, des discussions animées autour d’une table aux repas pris devant un écran de télévision, le livre est essentiellement tissé de rencontres et témoigne de l’importance de la parole. Au centre du texte, le voyageur se fait tatouer «des caractères plus évocateurs que ces vingt-cinq lettres auxquelles je suis limité pour vous en parler.» La très belle fin du récit, située symétriquement par rapport au début, se passe sur un bateau qui quitte l’île, parfaite image de la société des classes, qui se reflète du pont inférieur au quatrième étage. Un Marquisien s’étant faufilé illégalement jusqu’au bar des riches passagers y joue de la guitare, avant de se saisir du CD que lui tend un touriste admiratif «pour y déposer son autographe». Voilà l’essence de Marquises: les mots manipulent, épinglent et prennent possession du monde,  que l’on pense aux noms donnés aux îles par les colons européens, mais ils peuvent aussi inviter à l’échange et en graver une trace.

 

Ruth Gantert

« (…) ce récit à la fois rationnel et poétique, bourré de détails a priori anodins, mais qui peu à peu tressent une exubérante couronne de fleurs à ces Marquises au pouvoir de séduction intact. »

« Perdues au milieu de l’Océan Pacifique, elles ont été célébrées par Brel et Gauguin. Après un été dans les alpages (Estive), l’auteur repart en voyage sur ces îles du bout du monde, auxquelles il rend hommage dans une langue tour à tour méditative, enivrante, critique, empathique ou ironique. Un récit qui nous entraîne sur les sept îles de l’archipel à la rencontre des Marquisiens et de la nature, à la croisée des légendes insulaires, des traditions et de la modernité. »

« (…) Un regard empathique, curieux, critique et généreux sur la belle et mystérieuse “ Terre des Hommes “. »

Extrait

« Je suis un Blanc en voie de renaturation. Le corail de Hane a percé la plante de mes pieds, des piqures de moustiques s’infectent à mes chevilles. J’ai des aigreurs d’estomac, un coup de soleil sur la nuque. J’ai les yeux pleins de verts, le nez plein d’humus, les oreilles pleines de craquements, la peau couverte de terre et la bouche sèche. »

 

« D’ici, tout est à nouveau vierge, intact, beaucoup trop grand pour moi. Quand le soleil se couche, je ne sais que faire de tout ce brun, tout ce vert, tout ce bleu, tout ce rose, du vent qui sculpte les roches volcaniques, de l’odeur iodée du large, de l’astre qui se noie sur l’horizon et de quelques chevaux sauvages. »

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