En 1938, celui qui publie son deuxième volume d’Histoires vraies, La Vie dangereuse, est connu et reconnu en tant qu’écrivain-reporter, aventurier au long cours : Blaise Cendrars fait partager à ses lecteurs des expériences vécues, il s’attaque à la réalité.
Avec J’ai saigné, chronique du recueil La Vie dangereuse, Cendrars attire son lecteur au cœur du souvenir de Champagne, en 1915, dix jours après son amputation du bras droit, lorsqu’il est évacué vers l’arrière. Survivant à l’horreur de la mutilation, le jeune homme blessé n’est plus qu’ « un pauvre vieux » : sa vie lui a filé entre les doigts, mais il veut survivre. En 1938, alors que le carnage est prêt à recommencer, le poète témoigne de sa guerre, de sa peur de mourir et, de fait, de son humanité.