Cendrars en toutes lettres
Parution Avr 2013
ISBN 978-2-88182-893-5
192 pages
Format: 140 x 210 mm
Disponible

Blaise Cendrars

Blaise Cendrars / Robert Guiette. Lettres 1920-1959. Ne m’appelez plus maître.

Blaise Cendrars

Blaise Cendrars / Robert Guiette. Lettres 1920-1959. Ne m’appelez plus maître.

Cendrars en toutes lettres
Parution Avr 2013
ISBN 978-2-88182-893-5
192 pages
Format: 140 x 210 mm

Résumé

C’est en 1920 que le jeune universitaire anversois Robert Guiette (1895-1971) passionné de littérature écrit à Cendrars (1887-1961), avant de le rencontrer à Paris l’année suivante. Dès lors, leur amitié transfrontalière favorise de nombreux échanges entre les milieux littéraires parisiens et bruxellois. Mais surtout, elle engage une correspondance très intense où Cendrars, poète d’avant-garde, puis écrivain célèbre, journaliste et mémorialiste, se confie volontiers et donne son avis sans concession.
Grâce au Journal de Guiette, ainsi qu’à ses comptes rendus des publications de Cendrars, les voix des deux amis se croisent constamment en échos et résonances, traces d’un respect mutuel qui dépasse largement la relation du maître à l’élève.

Auteur

Blaise Cendrars

Blaise Cendrars (1887-1961) est une figure majeure de la littérature francophone du XXe siècle. Poète, romancier, journaliste, il a parcouru le monde et l’a retranscrit en une langue puissante et novatrice. Son expérience en tant que soldat français lors de la Première Guerre mondiale, durant laquelle il perd sa main d’écriture, a nourri une grande partie de son œuvre. Il a également entretenu une correspondance avec de nombreuses figures intellectuelles et artistiques françaises de l’époque.

Extrait

Cher Monsieur,

Je vous remercie beaucoup d’avoir songé à moi pour votre causerie de cet hiver[1]. Je regrette beaucoup de ne pouvoir vous satisfaire. J’ai toujours refusé les notes biographiques que l’on m’a demandées. Non, je n’ai jamais publié de manifeste. Ni aucun article d’ordre esthétique poétique. Dans La Rose rouge, quelques articles sur la peinture qui étaient un commencement et arrêtés par la disparition de cette revue[2].

À part un article dans une revue américaine[3], où l’on parle longuement de « ma vie » et qui est d’ailleurs bourré de canards et plus sensationnel qu’authentique, je ne connais rien d’autre.

J’ai aussi été interviewé mais non au sujet de ma poésie.

On m’a interrogé sur la crise des suifs en Suède. Ce n’est pas une blague. Et voilà. C’est tout. Et je trouve que c’est bien assez. Parlez de mes livres et dîtes-moi tel que vous me voyez dans mes livres. Ça sera très bien. Moi, je ne puis pas vous parler de moi. Je n’ai pas le temps et vivre intensément est plus beau que d’écrire.

Merci et croyez-moi très cordialement vôtre,

Blaise Cendrars

 


[1] Il s’agit de la conférence que Guiette projette de donner à l’université de Louvain. Le 18 décembre, Cendrars répond au compte rendu qu’il lui en fait.

[2] Publiés dans la revue en 1919, Cendrars les a réunis sous le titre « Modernités » dans Aujourd’hui en 1931. La Rose rouge ne vécut que le temps de 16 numéros, de mai à août 1919.

[3] La lettre suivante précise qu’il s’agit de The Plowshare, petite revue confidentielle qui se passionnait pour les avant-gardes. Elle publia en 1919 un long article sur Cendrars. L’auteur, Gunnar Cedarschiold, s’y montre averti, sinon de la biographie exacte de Cendrars, du moins de ce qu’il donnait à entendre de sa vie, à commencer par la naissance rue Saint-Jacques, une origine suisse, un voyage en Transsibérien et un long voyage en Russie, immédiatement suivi d’un séjour à New York et dans tous les Etats-Unis. Jay Bochner ajoute que le numéro précédent avait publié une traduction de J’ai tué avec des illustrations de Fernand Léger.

 

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