parution novembre 2014
ISBN 978-2-88182-933-8
nb de pages 250
format du livre 140 x 210 mm

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Blaise Hofmann

Marquises

résumé

 

Aux antipodes de l’Europe, voici les Marquises, une terre mythique, célébrée par Melville, Brel et Gauguin.

L’espace d’un hiver, Blaise Hofmann a parcouru les six îles habitées de l’archipel des Marquises. Et une île déserte.

Tour à tour bousculé, méditatif, ironique, emballé, il rend hommage à l’hospitalité des Marquisiens, à leur renouveau culturel. Il ne ferme toutefois pas les yeux sur les pick-up Toyota et les poulets aux hormones made in USA.

Blaise Hofmann fait le lien entre le passé de l’archipel et le quotidien d’aujourd’hui, il entremêle légendes insulaires, récits de navigateurs, comptes rendus de missionnaires, romans aventureux, correspondances de colons, presse locale, statuts Facebook et Tweeter. La nature y est aussi un personnage à part entière, une présence sensuelle.

C’est un carnet de route plein d’autodérision. Un regard empathique, curieux, critique et généreux sur ces îles du « bout du monde ».

 

 

 

biographie

Né à Morges en 1978, Blaise Hofmann est l’auteur d'une dizaine de romans et récits de voyage. Il reçoit en 2008 pour Estive le Prix Nicolas-Bouvier au festival des Étonnants voyageurs de Saint-Malo. Ses derniers ouvrages sont Marquises (2014), Capucine (2015), Monde animal (2016), Deux petites maîtresses zen (2021) et Faire paysan (2023).. Chroniqueur dans divers journaux suisses romands, il écrit aussi régulièrement des pièces de théâtre et des livres jeunesse, dont Les Mystères de l’eau (2018) et Jour de Fête (2019). En 2019, il a été l'un des deux librettistes de la Fête des Vignerons.

La Dépêche de Tahiti

« (…) Un regard empathique, curieux, critique et généreux sur la belle et mystérieuse “ Terre des Hommes “. »

marie claire - édition suisse

« (…) ce récit à la fois rationnel et poétique, bourré de détails a priori anodins, mais qui peu à peu tressent une exubérante couronne de fleurs à ces Marquises au pouvoir de séduction intact. »

L'Amour des livres

« Perdues au milieu de l’Océan Pacifique, elles ont été célébrées par Brel et Gauguin. Après un été dans les alpages (Estive), l’auteur repart en voyage sur ces îles du bout du monde, auxquelles il rend hommage dans une langue tour à tour méditative, enivrante, critique, empathique ou ironique. Un récit qui nous entraîne sur les sept îles de l’archipel à la rencontre des Marquisiens et de la nature, à la croisée des légendes insulaires, des traditions et de la modernité. »

viceversalittérature.ch

Noms d'îles

Par Ruth Gantert

 

«De retour sur l’île de Hiva Oa – après les leçons de Ua Huka, les communions de Ua Pou, la correspondance de Fatu Hiva et la robinsonnade de Motane – je quitte au plus vite Atuona, le village de Brel et de Gauguin.»

Le voyageur évoque ainsi, au cinquième chapitre, son parcours à travers les îles que les Européens appellent Marquises, visitées en hiver 2013-2014.  Le résumé qu’il en donne fait référence à différents épisodes qui marquent chacune des étapes. Le livre commence par l’arrivée à Ua Huka, où le voyageur vient assister au Festival des arts marquisiens qui dure trois jours. Il suit avec intérêt les démonstrations, danses, tambours, banquets, mais ne manque pas de noter le décalage entre un folklore récemment ressuscité et la vie actuelle des villageois, sous l’influence de la technologie moderne.  Sur son blog, il publie un compte rendu qui relate ses impressions sur le vif, n’omettant ni la «meuleuse qui polit un tiki de pierre», ni le caleçon Calvin Klein qui apparaît sous le costume traditionnel. Or, le blog est lu par les villageois et son auteur reçoit un retour immédiat sous forme de «baffe virtuelle» : les lecteurs marquisiens n’apprécient pas la fine ironie du récit et ne sont pas tendres avec ce touriste qui ose décrire le spectacle à sa manière. La narrateur, sincèrement désolé, «tout petit dans [ses] tongs», fait preuve d’autodérision bien plus que d’ironie envers les autres. Il plaide coupable – tout en promettant de continuer à livrer ses «impressions fraîches, parfois caustiques, brutes.»

C’est effectivement – et heureusement – ce qu’il fait, en relatant les fêtes de Noël passées à Ua Pou, en compagnie tantôt de catholiques, de païens, de protestants, et de témoins de Jehovah, de sorte qu’il se demande si «un imam prosélyte» ne va pas surgir au détour d’un sentier, dans le prochain village. Cependant, malgré le ton spontané du récit, le voyageur n’est pas un touriste naïf qui relaterait uniquement son vécu. Il s’agit au contraire d’un narrateur cultivé et curieux, qui se nourrit de lectures, s’instruit sur l’histoire des îles en fréquentant les bibliothèques et les musées, et cite les écrivains voyageurs passés par les Marquises, de Hermann Melville à Pierre Loti, de Victor Segalen à Jack London. Le plus touchant des témoignages écrits est cependant la «correspondance de Fatu Hiva»,  une liasse de lettres que lui remet la petite-fille adoptive du premier colon de  l’île, un Suisse nommé François Grelet, né à Vevey en 1868 et mort en 1916 à Omoa, village où il a créé une plantation de café. En lisant – avec le narrateur qui y passe la nuit et le jour suivant  – les lettres du colon suisse à sa mère veuve et sa sœur, faites de demandes d’argent et d’envoi du «Messager boiteux», de promesses d’un retour et de récits de maladies ou de calamités, on pense aux lettres de Rimbaud à sa famille.

A l’opposé des nombreuses conversations avec les Marquisiens ou les touristes, la «robinsonnade» évoquée fait référence à cinq jours passés sur l’île déserte de Motane dans une  solitude absolue, jusqu’à ce que le bateau vienne rechercher le narrateur et le ramener à Hiva Oa. À Atuona, il ne reste de Brel qu’une tombe et l’épave de son avion Jojo. Le voyageur poursuit sa route vers les deux îles qui manquent encore à son périple, Tahuata et Nuku Hiva. Les relations qu’il y noue et ses lectures complètent le tableau de ce paradis exotique entaché de côtés sombres: alcoolisme, maltraitance et violence sexuelle contre les femmes, racisme des blancs à l’égard des «barbares» longtemps accusés de cannibalisme.

Les sept chapitres consacrés aux sept îles adaptent leur style aux expériences relatées: si le trait est rapide, énergique et plein d’humour au début (en témoignent les zeugmes tels que «Le soir tombe, et l’oncle William aussi»), il se fait poétique et méditatif lors du séjour sur l’île déserte, et devient mordant ou mélancolique selon l’humeur du voyageur. Celui-ci s’obstine à prendre des sentiers peu battus, au sens propre comme au figuré.

La suite des différents épisodes pourrait sembler décousue, s’il n’y avait pas, en guise de fil rouge, le thème de la communication, de la circulation de la parole écrite ou orale qui entrelace les dialogues avec les personnes et avec les textes. Des «posts» rapides sur la toile aux lettres d’autrefois attendues pendant trois mois, des discussions animées autour d’une table aux repas pris devant un écran de télévision, le livre est essentiellement tissé de rencontres et témoigne de l’importance de la parole. Au centre du texte, le voyageur se fait tatouer «des caractères plus évocateurs que ces vingt-cinq lettres auxquelles je suis limité pour vous en parler.» La très belle fin du récit, située symétriquement par rapport au début, se passe sur un bateau qui quitte l’île, parfaite image de la société des classes, qui se reflète du pont inférieur au quatrième étage. Un Marquisien s’étant faufilé illégalement jusqu’au bar des riches passagers y joue de la guitare, avant de se saisir du CD que lui tend un touriste admiratif «pour y déposer son autographe». Voilà l’essence de Marquises: les mots manipulent, épinglent et prennent possession du monde,  que l’on pense aux noms donnés aux îles par les colons européens, mais ils peuvent aussi inviter à l’échange et en graver une trace.

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Viceversa Littérature

En bref en français

Dès son premier livre, Billet aller simple (L’Aire, 2006), Blaise Hofmann s’inscrit dans la littérature de voyage. Après Estive (Zoé, 2007), le récit d’un été dans les Alpes suisses, et le road movie littéraire de L’Assoiffée (Zoé, 2009), il retourne à la chronique du voyage avec Notre mer (L’Aire, 2009).  Marquises (Zoé, 2014) nous mène à l’archipel situé aux antipodes de l’Europe. En sept chapitres consacrés aux sept îles qu’il visite, le voyageur relate ses expériences, rencontres ou lectures dans un style tantôt énergique, rapide, empreint d’humour et d’autodérision, tantôt poétique et méditatif, mordant ou mélancolique. Un beau livre sur la parole et l’écriture, sur la rencontre des autres et la solitude, sur la fragilité de l’échange.

 

Noms d'îles

«De retour sur l’île de Hiva Oa – après les leçons de Ua Huka, les communions de Ua Pou, la correspondance de Fatu Hiva et la robinsonnade de Motane – je quitte au plus vite Atuona, le village de Brel et de Gauguin.»

Le voyageur évoque ainsi, au cinquième chapitre, son parcours à travers les îles que les Européens appellent Marquises, visitées en hiver 2013-2014.  Le résumé qu’il en donne fait référence à différents épisodes qui marquent chacune des étapes. Le livre commence par l’arrivée à Ua Huka, où le voyageur vient assister au Festival des arts marquisiens qui dure trois jours. Il suit avec intérêt les démonstrations, danses, tambours, banquets, mais ne manque pas de noter le décalage entre un folklore récemment ressuscité et la vie actuelle des villageois, sous l’influence de la technologie moderne.  Sur son blog, il publie un compte rendu qui relate ses impressions sur le vif, n’omettant ni la «meuleuse qui polit un tiki de pierre», ni le caleçon Calvin Klein qui apparaît sous le costume traditionnel. Or, le blog est lu par les villageois et son auteur reçoit un retour immédiat sous forme de «baffe virtuelle» : les lecteurs marquisiens n’apprécient pas la fine ironie du récit et ne sont pas tendres avec ce touriste qui ose décrire le spectacle à sa manière. La narrateur, sincèrement désolé, «tout petit dans [ses] tongs», fait preuve d’autodérision bien plus que d’ironie envers les autres. Il plaide coupable – tout en promettant de continuer à livrer ses «impressions fraîches, parfois caustiques, brutes.»

C’est effectivement – et heureusement – ce qu’il fait, en relatant les fêtes de Noël passées à Ua Pou, en compagnie tantôt de catholiques, de païens, de protestants, et de témoins de Jehovah, de sorte qu’il se demande si «un imam prosélyte» ne va pas surgir au détour d’un sentier, dans le prochain village. Cependant, malgré le ton spontané du récit, le voyageur n’est pas un touriste naïf qui relaterait uniquement son vécu. Il s’agit au contraire d’un narrateur cultivé et curieux, qui se nourrit de lectures, s’instruit sur l’histoire des îles en fréquentant les bibliothèques et les musées, et cite les écrivains voyageurs passés par les Marquises, de Hermann Melville à Pierre Loti, de Victor Segalen à Jack London. Le plus touchant des témoignages écrits est cependant la «correspondance de Fatu Hiva»,  une liasse de lettres que lui remet la petite-fille adoptive du premier colon de  l’île, un Suisse nommé François Grelet, né à Vevey en 1868 et mort en 1916 à Omoa, village où il a créé une plantation de café. En lisant – avec le narrateur qui y passe la nuit et le jour suivant  – les lettres du colon suisse à sa mère veuve et sa sœur, faites de demandes d’argent et d’envoi du «Messager boiteux», de promesses d’un retour et de récits de maladies ou de calamités, on pense aux lettres de Rimbaud à sa famille.

A l’opposé des nombreuses conversations avec les Marquisiens ou les touristes, la «robinsonnade» évoquée fait référence à cinq jours passés sur l’île déserte de Motane dans une  solitude absolue, jusqu’à ce que le bateau vienne rechercher le narrateur et le ramener à Hiva Oa. À Atuona, il ne reste de Brel qu’une tombe et l’épave de son avion Jojo. Le voyageur poursuit sa route vers les deux îles qui manquent encore à son périple, Tahuata et Nuku Hiva. Les relations qu’il y noue et ses lectures complètent le tableau de ce paradis exotique entaché de côtés sombres: alcoolisme, maltraitance et violence sexuelle contre les femmes, racisme des blancs à l’égard des «barbares» longtemps accusés de cannibalisme.

Les sept chapitres consacrés aux sept îles adaptent leur style aux expériences relatées: si le trait est rapide, énergique et plein d’humour au début (en témoignent les zeugmes tels que «Le soir tombe, et l’oncle William aussi»), il se fait poétique et méditatif lors du séjour sur l’île déserte, et devient mordant ou mélancolique selon l’humeur du voyageur. Celui-ci s’obstine à prendre des sentiers peu battus, au sens propre comme au figuré.

La suite des différents épisodes pourrait sembler décousue, s’il n’y avait pas, en guise de fil rouge, le thème de la communication, de la circulation de la parole écrite ou orale qui entrelace les dialogues avec les personnes et avec les textes. Des «posts» rapides sur la toile aux lettres d’autrefois attendues pendant trois mois, des discussions animées autour d’une table aux repas pris devant un écran de télévision, le livre est essentiellement tissé de rencontres et témoigne de l’importance de la parole. Au centre du texte, le voyageur se fait tatouer «des caractères plus évocateurs que ces vingt-cinq lettres auxquelles je suis limité pour vous en parler.» La très belle fin du récit, située symétriquement par rapport au début, se passe sur un bateau qui quitte l’île, parfaite image de la société des classes, qui se reflète du pont inférieur au quatrième étage. Un Marquisien s’étant faufilé illégalement jusqu’au bar des riches passagers y joue de la guitare, avant de se saisir du CD que lui tend un touriste admiratif «pour y déposer son autographe». Voilà l’essence de Marquises: les mots manipulent, épinglent et prennent possession du monde,  que l’on pense aux noms donnés aux îles par les colons européens, mais ils peuvent aussi inviter à l’échange et en graver une trace.

 

Ruth Gantert

OM5 TV

Blaise Hofmann est l'invité de Lenaïk sur OM5 TV pour parler de son dernier livre, "Marquises" (Zoé, 2014).
 

TV5 Monde

Blaise Hofmann est l'invité de TV5 Monde pour parler de son dernier livre, "Marquises" (Zoé, 2014).

Echo magazine

"(...) En élaguant les îles mythiques de leurs mirages, lagons turquoises et tribus tatouées aux sensuelles vahinés, Hofmann vit aussi l'exploration inversée, cinglante ou amusée. Paroles d'un de ses personnages: "En Europe, les gens sont devenus méfiants, fermés, égoïstes, tristes. Si c'est ça le résultat du progrès, il vaut mieux manger des bananes et du poisson cru dans une case en bambou tressé." (...)

Le colon venu de Vevey

Blaise Hofmann conte ses Marquises à hauteur d'homme, avec empathie et ironie, multipliant les dialogues et confrontant les points de vue. (...) 

Le Robinson de Motane

Il tentera même l'expérienec de la solitude sur Motane, l'une des îles désertes de l'archipel, Une robinsonnade de quatre jours qu'il décrit en ces termes: " Il est un temps où le voyageur doit cesser de manger à tous les râteliers, affronter son vide, ce temps s'appelle Motane (...) île déserte, c'est la pensée ralentie, la solitude est corrosive". (...)  La fin de son séjour approche, une peur diffuse l'effleure: "Je me réveille au paradis, et demain, s'ils ne viennent pas me chercehr, ce sera mon enfer". Quand les Marquisiens le récupèrent comme prévu, ils rient de celui qui n'a même pas su abattre un cochon sauvage."  Claude Marthaler

Le Courrier

"(...) Même si on pense aussitôt au chanteur belge Jacques Brel et au peintre français Paul Gauguin, qui y reposent, Marquises s'aventure bien au-delà des idées toutes faites sur "Te Fenua Enata" (appellation autochtone de l'archipel).

L'ouvrage ne ressemble pas aux récits de voyage. On sera surpris à la lecture de certaines pages de celui qui a reçu en 2008 le Prix Nicolas Bouvier au Festival Etonnants Voyageurs: Blaise Hofmann donne à lire les réactions qu'il a suscitées en racontant les Marquises sur son blog. Et l'on découvre que plus d'un îlien s'est montré indigné et s'insurge. (...) De quoi ajouter au caractère pluriel, multiforme du livre, lequel entremêle non seulement le passé et le présent mais également des comptes rendus de missionnaires, voire des récits de navigateurs

De cette diversité des angles et des échos naît un livre contrasté. (...)  Ironie et humour grinçant entrent en scène quand il est question de Paul Gauguin; sur place, des insulaires prudes ont brûlé certaines de ses toiles qu'ils jugeaient  osées. Dérision et autodérision ne manquent pas non plus. Séduit, méditatif, Blaise Hofmann salue dans ce livre vivant et dynamique l'hospitalité marquisienne et le renouveau culturel local, sans dissimuler les réalités de l'acculturation et de l'empreinte du mode de vie moderne dans l'archipel."  Marc-Olivier Parlatano

La Liberté

« (…) Sur les Marquisiens, l’auteur pose son regard curieux. Il se fait ethnologue, tantôt ironique tantôt naïf, séduit par les coutumes locales, agacé par l’attitude souvent arrogante des Blancs auxquels échappe l’horizon des tropiques. L’attitude de certains colons européens établis sur l’archipel depuis des décennies. L’écrivain suit leur parcours, transforme leur histoire d’immigrés en sagas familiales. (…) » Ghania Adamo

L'Hebdo

« (…) Et pourtant, nul “sentimentalisme déplacé” dans ce récit de voyage attentif, vivant, empathique, documenté et ironique qui tord le cou aux fantasmes d’une société de cannibales et de vahinés colportés par Loti, London ou même Gauguin. (…) Doté d’une belle capacité de remise en question, Blaise Hofmann voyage en digne héritier d’un Bouvier qui se laissait traverser par les pays autant qu’il les traversait avec patience et passion. (…) » Isabelle Falconnier

RTS

Le 3 novembre, Blaise Hofmann était à "Entre les lignes" sur RTS-Espace 2 pour parler de son dernier livre, Marquises.

Réécouter l'émission ici

Livres Hebdo

« (…) Il y parvient en restant sobre et équilibré, dans l’empathie comme dans l’ironie. Ses chroniques observent à bonne distance le métissage du catholicisme dominant avec les rites païens, les bières Hinano, le Dieu Toyota, la virginité perdue, le tatouage redevenu la pratique culturelle la plus vivante des Marquises, totem indélébile que le voyageur emportera avec lui à l’issue du périple, les Marquises pour toujours dans la peau. » Véronique Rossignol

Faire paysan (2024, Zoé poche)

Faire paysan

Entre le monde agricole et la population des villes, le dialogue semble rompu. On s’accuse mutuellement de ne rien connaître à la terre ou de l’empoisonner à coups de pesticide, et l’urgence climatique ne fait qu’envenimer la situation. Fils et petit-fils de paysans, devenu écrivain, Blaise Hofmann part à la rencontre de celles et ceux qui pratiquent encore le «plus vieux métier du monde». Le portrait qu’il en dresse, entre humour, tendresse et indignation, se lit comme une enquête sur notre époque.

Faire paysan

En ces temps de crise écologique, les paysans ont mauvaise presse. Le fossé se creuse entre eux, qu'on accuse d'empoisonner la terre, et une population urbaine qui aspire à une autre relation à la nature mais ne distingue pas un épi d'orge d'un épi de blé.
Lorsque Blaise Hofmann, fils et petit-fils de paysans, revient vivre à la campagne, il est le témoin direct de ces tensions. Lui qui a voyagé dans le monde entier part à la rencontre de celles et ceux qui, tout proches de lui, pratiquent encore le "plus vieux métier du monde", qui est "aussi le plus essentiel". Avec humour et tendresse, porté par une indignation grandissante, il emprunte les voies du reportage sur le terrain et d'une réflexion plus intime pour brosser le portrait d'un monde agricole qui se révèle, contre les idées reçues, en constante réinvention de lui-même.
 

Deux petites maîtresses zen

Japon, Cambodge, Laos, Birmanie, Thaïlande, Sri Lanka, Inde. En septembre 2019, l’écrivain-voyageur Blaise Hofmann s’en va sept mois en Asie, pour la première fois en famille. Ce sont de nouvelles contraintes, un temps constamment anticipé, des précautions, des routines, des frustrations ; c’est surtout l’émerveillement de voir le monde à quelques centimètres du sol, voyager lentement avec les yeux de deux petites filles qui sont à la maison où qu’elles se trouvent.

C’est l’occasion aussi de retrouver un continent standardisé, peuplé de gens comme lui, des touristes hypermodernes. Voici le récit d’un anti-héros faisant l’éloge de l’ennui, du détour. Blaise Hofmann livre un texte introspectif, aussi critique qu’ébloui, même quand un virus s’impose comme personnage principal de ce qui est peut-être le dernier récit de voyage d’avant la pandémie de Covid-19.

La Fête (2019)

La Fête

Lorsqu’en 2014, Blaise Hofmann est approché pour co-écrire la Fête des Vignerons 2019, il ignore tout de son histoire, de ses mythes, de la ferveur qu’elle exerce sur les gens depuis des siècles.

La curiosité l’emporte, le voilà catapulté dans l’univers de la Confrérie des Vignerons. Il invite le lecteur dans les coulisses de la Fête, raconte la gestation de cet événement unique au monde, patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, qui n’a lieu que cinq fois par siècle, rassemble 400000 spectateurs, un millier de choristes, des centaines de musiciens, danseurs, gymnastes et 5000 figurants. 

Pendant quatre ans, Blaise Hofmann sera tour à tour intrigué, amusé, ému, furieux, perdu, passionné, épuisé, émerveillé. On découvre avec lui une communauté pétrie de traditions, des hommes et des femmes amoureux de la nature, de la terre. On suit le cycle des saisons et celui de la vigne. Et on accompagne l’auteur, touché au cœur, qui décide de reprendre une petite vigne familiale.

Fête des Vignerons 2019. Les poèmes

Depuis 1797, le temps d’un été par génération, la place du Marché de Vevey accueille la Fête des Vignerons et son spectacle. Voici le livret de l’édition 2019, écrit pour la première fois de son histoire à quatre mains.

Au fil des poèmes qui le constituent, on retrouve le cycle des saisons et la terre, les hommes et les femmes qui exercent les travaux de la vigne. À la manière d’une treille, ce texte entremêle le régional et l’universel, le traditionnel et le contemporain, le concret et l’onirique. Un éloge des sens, de la lenteur, du vivre ensemble, de la nature, du « repaysement ».

Carnets ferroviaires. Nouvelles transeuropéennes

Que ce soit de Lausanne à Paris, de Vienne à Genève ou de Glasgow à Londres, chacun des treize auteurs de ce recueil situe son histoire à bord d’un train qui parcourt l’Europe. À l’occasion d’un long trajet en chemin de fer, l’une se souvient de son voyage dix ans plus tôt, elle traque la différence entre son être d’hier et d’aujourd’hui. Un autre se remémore la géniale arnaque dont il a été l’auteur, un troisième retrace l’incroyable hold-up ferroviaire du South West Gang dans l’Angleterre de 1963.

Ces nouvelles donnent une vue d’ensemble inédite sur la manière de concevoir l’Europe comme espace physique et symbolique. Les auteurs étant de générations très diverses, le lecteur appréciera les différentes manières d’appréhender notre monde proche et de s’y situer.

Nouvelles de Aude Seigne, Blaise Hofmann, Anne-Sophie Subilia, Gemma Salem, Bruno Pellegrino, Arthur Brügger, Daniel Vuataz, Marie Gaulis, Fanny Wobmann, Catherine Lovey, Julie Guinand, Guy Poitry, Yves Rosset.

Préface de Daniel Maggetti, postface de François Cherix

Capucine (2015)

Capucine

Elle était l’un des modèles parisiens incontournables des années cinquante, puis l’actrice de Federico Fellini, Georges Cukor, Blake Edward, Joseph Mankiewicz. Elle a joué avec John Wayne, Woody Allen, Jane Fonda, Romy Schneider, Claudia Cardinale, Jean-Paul Belmondo, Alain Delon...

Qui se souvient encore de Capucine ?

Blaise Hofmann part sur ses traces. À Saumur, sous les bombes de la Deuxième Guerre. À Paris, sur les podiums de haute couture et dans les caves à jazz de Saint- Germain-des-Prés. À Los Angeles, dans les fabriques de stars hollywoodiennes. Enfin, à Lausanne, où Capucine passe ses trente dernières années, avant de se donner la mort, le 17 mars 1990.

Ce roman biographique est un conte de fée tragique, cruel et actuel. C’est aussi le récit d’une enquête, un travail de mémoire. 

 

Estive (poche) (2011, Zoé poche)

Estive (poche)

Le temps d’un été, Blaise Hofmann est devenu berger. Son troupeau, mille brebis, « mille machines à vie » imprévisibles, il a dû l’apprivoiser, tout comme le climat, la solitude et la nature. Reportage dans les Alpes et quête identitaire, Estive est surtout un véritable récit de voyage, manifeste sur le dépaysement à une heure de chez soi.

L'Assoiffée

Ce pourrait être un scénario de road movie, c’est le chemin choisi un beau matin par la narratrice qui décide d’une rupture dans sa vie, d’un départ sans objet ni moyens.

Dès lors un long ruban d’asphalte se déroule devant elle, les campagnes et les bourgs défilent comme un monde d’images tandis que les rencontres sont brèves, parfois rudes parfois douces. L’arrivée à Paris se transforme en un séjour d’une saison où gravitent, dans une ivresse de rencontres, des gueux, des amicaux, des indifférents, des malheureux, un monde où la narratrice pratique la témérité et la compassion. Puis elle largue les amarres de la ville pour se diriger vers l’océan, là où se dissolvent toutes les volontés.

D’une écriture incisive, souvent orale, l’auteur donne vie à une héroïne qui s’échappe de sa vie comme un électron échappe à son orbite pour gagner sa liberté.

Estive (2007)

Estive

«Que fait un troupeau lorsqu’il est formé ? Il se déforme. Il faut le reformer. Je pense beaucoup à toi, Sisyphe.»

Estive est un récit  où l’auteur romance un été de berger en charge d’un troupeau de moutons. Ce carnet de route dans une vallée alpine fait partager au lecteur, tout au long de rencontres inattendues, d’images poétiques et de réflexions philosophiques, le quotidien difficile des paysans et des bergers. Le livre n’est pas seulement un témoignage mais un «récit d’apprentissage».

Ce texte à l’écriture fragmentée, incisive et ironique, interpelle autant la dysneylandisation des Alpes que l’aspect devenu exotique des métiers ruraux de montagne.

 

Né en 1978, Blaise Hofmann a publié un récit de voyage en 2006, Billet aller simple.

Marquises: extrait

« Je suis un Blanc en voie de renaturation. Le corail de Hane a percé la plante de mes pieds, des piqures de moustiques s’infectent à mes chevilles. J’ai des aigreurs d’estomac, un coup de soleil sur la nuque. J’ai les yeux pleins de verts, le nez plein d’humus, les oreilles pleines de craquements, la peau couverte de terre et la bouche sèche. »

 

« D’ici, tout est à nouveau vierge, intact, beaucoup trop grand pour moi. Quand le soleil se couche, je ne sais que faire de tout ce brun, tout ce vert, tout ce bleu, tout ce rose, du vent qui sculpte les roches volcaniques, de l’odeur iodée du large, de l’astre qui se noie sur l’horizon et de quelques chevaux sauvages. »