Esmé a tout pour bien faire: un mari, deux enfants, une belle maison. Elle va tenter autre chose.
Ce roman indiscipliné relate, au long du printemps 1975, l’aventure d’une femme en fuite, en proie au doute, mais qui ne rebroussera pas chemin.
Esmé a tout pour bien faire: un mari, deux enfants, une belle maison. Elle va tenter autre chose.
Ce roman indiscipliné relate, au long du printemps 1975, l’aventure d’une femme en fuite, en proie au doute, mais qui ne rebroussera pas chemin.
« Magistral personnage de femme qui se débat dans ce désir de fuir, sans aucune lâcheté ni concession avec elle-même, mais avec au contraire un courage sublime, Esmé ouvre le bal des livres qui vont suivre. » Gabrielle Napoli
« On imagine la stupeur des jurés du Prix Georges-Nicole 1977 quand ils sont tombés sur le manuscrit bluffant de cette inconnue armée d’une écriture batailleuse, insolente, fiévreuse, qui avait fui une vie conjugale sans passion ni saveur parce qu’elle aimait trop ce qui est aimable: c’était l’autoportrait d’une femme qui tombait et se relevait, retombait et se relevait encore. » Michel Audétat
« 1975, Esmé, animée d’un délirant désir de fuite, quitte la maison familiale pour Lancelot de dix ans son cadet. Le début de l’épopée d’une femme assoiffée de vie et de langage floral. Une fuite mise en mots avec pragmatisme et passion. »
« 1975, Esmé, animée d’un délirant désir de fuite, quitte la maison familiale pour Lancelot de dix ans son cadet. Le début de l’épopée d’une femme assoiffée de vie et de langage floral. Une fuite mise en mots avec pragmatisme et passion. »
C’est jeudi de Pâques, demain c’est vendredi dit saint, et samedi, dimanche et lundi Esmé ira servir en petit tablier de dentelle nylon noir dans le vilain bistrot côté banlieue ouest. Comme Esmé n’a pas envoyé sa lettre au grand Canouille – oh et puis même si elle l’avait envoyée… – et que c’est les vacances, elle va là-bas dans la grande maison, dans le grand jardin, autour de midi, Canouille ayant gardé les enfants la matinée, et elle y reste jusqu’au souper, jusqu’au bain des gobettes, jusqu’au lit, jusqu’à l’histoire, et puis Esmé s’en va, rentre chez elle. C’est l’arrangement pour les vacances. De cette manière Mina et Julie ont: la maison de leur père, leur vraie maison, leur grande chambre, leurs lits, leurs jouets, leurs livres, leur tourne-disque, leurs animaux, leurs bicyclettes, leur jardin, leur rue, leurs petits copains, leur père au déjeuner et tout le matin et puis aussi ce pâlot fantôme d’Esmé en rôle sinon de mère de bonne femme à tout faire surgissant en cas de plaies, bosses, tartines et autres divers comptes à régler, tout l’après-midi et la soirée. La maison est sillonnée d’enfants du voisinage car ici on peut salir, crier, mettre de la boue dans les lavabos, s’entre-montrer le pipi et le zizi dans les wc aussi longtemps qu’il le faut, arracher les jonquilles par la tête, faire du tricycle dans la grande chambre, laisser toutes les portes grandes ouvertes puisqu’on entre et sort tout le temps. Esmé ramasse les corolles jaunes décapitées et les met nager dans un bol, elle va fermer et refermer les portes. Elle verse des verres de sirop, elle dit: ne dis pas tout le temps connasse à ta sœur, elle beurre et confiture des tartines, elle dit: remettez-les sur l’assiette si vous ne les voulez plus, ne les cachez pas entre les livres de la bibliothèque ni au fond de vos poches. Les enfants ne rient pas. Esmé non plus. Que fait-elle au juste ici. Que peut-elle faire encore ici. Et toutes les tartines recouvertes de miel, et tous les petits-beurre distribués, tous les jouets retrouvés, recollés, tous les habits interminablement rangés et tous les innombrables objets que disperse infatigablement le sillage des enfants ramassés, rassemblés, retriés – et tout ceci ne donne point, ne donne plus de réponse.
En vingt-cinq brefs tableaux, une auteure parcourt sa vie, prenant pour repères ses propres livres. Elle récrit son vécu, le change et le renouvelle, apporte aux heures sombres des touches claires. Elle joue. Une écriture réfléchie, tendue, qui s’interroge sur les liens parentaux ou passionnels, faillibles, parfois douloureux.
…
Une femme s’éprend de son thérapeute, le Docteur Ursus. Une situation qui, d’emblée, empêche l’expression simple des sentiments et des désirs. Aussi bien est-ce, pour cette femme, l’occasion idéale d’aimer. Dans ce cadre protégé, surveillé, rien de malheureux ne peut lui arriver. Enchantée au sens fort du terme, la patiente…