Il y a dans ce livre un personnage étrange. C’est le harponneur. Il ne fait que trois brèves apparitions. Mais ne serait-ce pas lui qui a dicté ces notes et ces lettres non envoyées ? Ne serait-ce pas au harponneur, à son revenant plutôt, que la narratrice adresse ses bouteilles à la mer ?
Rappeler, évoquer, recréer la vie invisible au coeur du quotidien ; lancer, au fil des jours, une flottille de papier afin de tromper la séparation ; tel est le dessein de ce livre de bord aussi riche qu’un roman en émouvants personnages.
Comme avant Galilée, au temps où le harponneur hantait encore les océans, quand la terre était encore peuplée de mythologies, quand les dieux aimaient les mortels et les morts les vivants.