Poche
Parution Fév 2025
ISBN 978-2-88907-500-3
208 pages
Format: 105x165
Bientôt disponible

Postface: Nicolas Bouvier

Zoé Poche
Parution Fév 2025
Bientôt disponible

Postface: Nicolas Bouvier

Gustave Roud

Petit traité de la marche en plaine, précédé d’Adieu et de Feuillets

Gustave Roud

Petit traité de la marche en plaine, précédé d’Adieu et de Feuillets

Zoé Poche
Parution Fév 2025
ISBN 978-2-88907-500-3
208 pages
Format: 105x165

Zoé Poche
Parution Fév 2025

Résumé

La marche est le moteur de l’écriture de Gustave Roud. C’est sur la route que naît Adieu, son premier livre. Peu après, il compose Feuillets en rassemblant des notes prises sur le vif, dans une tentative de capter le réel à l’instant de son surgissement. Puisant dans le grave comme dans l’humour, Petit traité de la marche en plaine approfondit encore cette quête, pour arracher «à l’abîme du temps» bien plus qu’un pays: un paysage, et tous les vivants qui l’habitent.

Réunis ici, les trois premiers livres de Gustave Roud (1897–1976) donnent à voir la naissance d’une œuvre majeure de la poésie francophone du XXe siècle.

Auteur

Gustave Roud

Poète, Gustave Roud (1897-1976) est l’auteur d’une œuvre rare. Les trois volumes d’Écrits, publiés par Philippe Jaccottet en 1978, qui rassemblent l’ensemble de son œuvre poétique, sont de plus en plus lus. Ses textes poétiques répondent à des préoccupations contemporaines via une écriture d’une grande pureté classique : L’imaginaire roudien séduit les amateurs de poésie mais intéresse aussi les champs suivants : écocritique, géographie littéraire, études sur le paysage, ou encore queer studies.

Extrait

… Tu le sais, l’été c’est pour moi la route nuit et jour avec de longues paresses jusqu’à ce que le village choisi soit redevenu, hélas, ce qu’il est. Je ne prononcerais pas le mot de solitude si le récit que j’essaie de te faire ne risquait pas d’en tirer une ombre de clarté ; ne veuille y chercher, je t’en supplie, nul écho de plainte, nul désir d’être plaint. Ma solitude était celle qui, dès le printemps, n’ayant rien à dire à personne, dit adieu chaque soir aux arbres, aux plantes qui s’endorment, et ne connaît pas le sommeil qu’elle n’ait eu le temps de sourire de ses larmes. Est-ce que c’est tellement puéril, au reste, cette espèce de salutation dans l’ombre aux fleurs déjà grises qui se ferment sous la rosée? Elle me venait aux lèvres comme un jet de sang. Nulle réponse, ou une réponse comme éparse et vague qui m’était douce. Qu’importe si je l’inventais? Mais je ne le crois pas : un matin, sur la route de R., au bord d’une prairie où le troupeau des fleurs buvait le soleil de ses milliers de lèvres fragiles, une touffe de sauge a frôlé ma main, puis s’est lentement redressée. Pourtant l’air était mort.

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