Comme la Bretagne, le Valais fait partie de ces lieux que les artistes ont érigés en mythe : les Alpes, dans le fulgurant développement touristique des années d’après-guerre, ont subi le « changement d’âme » que Chappaz redoute. Dans une forme poétique libre, ouverte à l’écorchure de l’ironie, en des « poèmes-cartes postales » ou de brèves évocations, Chappaz retrempe sa langue au monde, s’arme de fables exemplaires, dénonce la machine touristique comme un gigantesque abus d’intimité.
Ces poèmes (sacrément) profanes cumulent sans dommage l’acte politique et l’élaboration esthétique.