Domaine français
Parution Fév 2022
ISBN 978-2-88927-995-1
112 pages
Format: 140x210 mm
Disponible

Postface: Ingrid Thobois

Domaine français
Disponible

Nicolas Bouvier

Le dehors et le dedans

Domaine français
Parution Fév 2022
ISBN 978-2-88927-995-1
112 pages
Format: 140x210 mm

Résumé

Trébizonde, Kyoto, Ceylan, New York, Genève : Nicolas Bouvier n’a cessé d’écrire de la poésie, dans ses années de grands voyages comme dans ses périodes plus sédentaires. « [Elle] m’est plus nécessaire que la prose, expliquait-il, parce qu’elle est extrêmement directe, brutale – c’est du full-contact ! » Pourtant, il ne fit paraître qu’un unique recueil de poèmes, Le dehors et le dedans.
Composé de quarante-quatre textes écrits entre 1953 (le départ en voyage avec Thierry Vernet) et 1997 (quatre mois avant sa mort), ce recueil est paru pour la première fois en 1982, puis complété à quatre reprises et autant d’éditions. Bouvier s’y met à nu : de tous ses livres, « c’est l’ouvrage qui propose la plus ample et la plus intime traversée de son existence » (Ingrid Thobois).

Auteur

Nicolas Bouvier

Nicolas Bouvier est né en 1929 à Genève. Après deux licences, de droit et de lettres, il part en compagnie de son ami Thierry Vernet pour un premier voyage de quatre ans, en Yougoslavie, au Japon, en Afghanistan, au Pakistan, en Inde et à Ceylan. Père fondateur du travel writing moderne, auteur entre autres de L’Usage du monde et du Poisson-scorpion, il trouve dans le voyage une invitation à l’allègement, une initiation à la transparence et à l’effacement de soi. Véritable chasseur d’images, il travaille également comme iconographe pour divers revues et journaux. Nicolas Bouvier s’est éteint en 1998 à Genève.

Dans les médias

« L’idée qu’un livre puisse avoir sa propre histoire et sa propre géographie a tout pour me plaire, et celle qui veut qu’il gagne à ce qu’elles soient connues, tout pour me ravir. C’est le cas du recueil de poésie Le Dehors et le Dedans, qui reparaît ces jours-ci accompagné d’une remarquable postface.

(…)

Ce ton si rare, seul à même d’être perçu par tout le monde, est à l'œuvre partout dans le recueil, mais je le perçois particulièrement dans le poème « Ulysse », écrit à Praz-de-Fort courant 1978, avant même que Nicolas Bouvier ne se remette à l’écriture du Poisson-Scorpion. L’île de Ceylan s'y métamorphose en navire voguant sur les flots et, à sa suite, le poète prend les traits d’un Ulysse penché sur le bastingage ; prêt à payer sans marchander « le prix exorbitant de la beauté ». » Alexandre Chollier

« On est au cœur de son œuvre. Bouvier ne marque pas une vraie ligne de partage entre « le dehors » et « le dedans », l’extérieur et l’intime, l’étranger, le lointain et les labyrinthes de soi. Ses textes se rattachent, se relient, se font écho. (…) Et de Trébizonde, d’Hokkaido, à Praz-de-Fort ou à Genève, de partout, d’ailleurs, il mélange les lieux, les temps, les dates, les impressions et les réassemble, les réordonne dans le fil d’une vie qu’il continue de raconter. Vie vécue, vie rêvée. Tellement rêvée. » Xavier Houssin

« Par sa pureté et son sens de la mélodie, la prose de Bouvier frôlait déjà la poésie. On pourra penser que la perfection du styliste se suffisait à elle-même. Mais Le Dehors et le Dedans, « récit fragmenté d’un moi fragmenté » selon les mots d’Ingrid Thobois, vaut surtout pour son caractère autobiographique. Le bourlingueur y laisse entrevoir ses gouffres intimes, comme dans l’émouvant poème Morte saison, écrit le soir du suicide de son frère Claude. De façon inattendue chez ce grand pudique, une sous-partie de l’ouvrage s’intitule même Love songs… Un recueil qui complète utilement ses récits de voyage. » Samuel Dufay

« Genève, Kyoto, Ceylan… Une clarinette entendue en Azerbaïdjan, un marché en Bosnie, des paysannes suisses cueillant de la dent de lion… Ces poèmes saisissent des instants de révélations, au moment où déjà ils s’évanouissent. Des images fugitives, lorsque le monde s’ouvre, devient lisible, avant d’être plongé à nouveau dans le brouillard. Mais ces bribes de lumière, ces petites sidérations, suffisent à donner du sens, à acquérir une connaissance, humble, des choses et de notre finitude. (…)

Ce sont souvent les poèmes les plus anciens qui touchent plus immédiatement, ceux du «Dehors», qui semblent plus vibrants. Le monde s’adresse aux voyageurs assoiffés d’ailleurs, les ramenant dans l’instant et devant ce qui s’offre à leurs yeux : « vous tous vous en demandez trop/votre éternité est ici et maintenant ». » Julien Burri

« [Un] recueil aussi fin que dense. Ces pages nous révèlent un autoportrait sensible et intime de ce grand baroudeur parti se frotter au monde. En guise de signature, le lieu et une date, parfois. Ceylan et Genève. Tourfan et New York. Le lointain et le proche. La scène de rue et la confession. Le grandiloquent et la simplicité. Le dehors et le dedans. L'homme aime les contrastes. Pas étonnant venant de celui qui avait un jour confié en entretien : « On ne peut pas connaître la joie si l'on n'a pas connu le chagrin. » » Clément Grandjean

« Des poèmes aussi purs qu’organiques, qui mettent l’auteur à nu. La postface d’Ingrid Thobois offre une brève mais précise analyse de l’œuvre, « intime traversée de son existence ». »

« Publié pour la premièrefoisen1982, [le recueil] fut régulièrement réédité (augmenté chaque fois de quelques poèmes) et ce n’est pas un hasard car, si Bouvier s’y révèle dans son extrême fragilité, il est aussi l’un des rares « à avoir à ce point su rendre grâce aux états de félicité », remarque l’écrivaine Ingrid Thobois dans sa belle postface. Pour notre plus grand bonheur. » Guillaume Lebaudy

« Parallèlement à ses grands récits de voyage, le « flâneur planétaire » Nicolas Bouvier n'aura cessé d'écrire des poèmes. Il les avait réunis en 1982, dans Le Dehors et le Dedans. Vers écrits entre Trébizonde et New York, en passant par Ceylan, l'Iran, Kyoto, la Crimée, la Bosnie… Les bords de la mer Noire lui inspirent ceci : « La vie était si égarante et bonne », qui résonne comme un credo.

En tout, quarante-quatre poèmes, en écho à ce qu’il écrivait dans Réflexions sur l’espace et l'écriture : « On n'est pas délibérément poète (…), on vit dans une dimension poétique où les choses cessent d'apparaître comme isolées, disjointes, solitaires pour laisser éclater leurs harmoniques et leurs innombrables complicités, ou alors on ne vit pas. » » Thierry Clermont

« Dingue ce Bouvier comme il sait photographier une scène vouée à se reproduire, si typique, et la graver dans le marbre. J’emploie à dessein ce mot de photographies pour de tels poèmes instantanés. (…) Enchanté qu’un Européen puisse à ce point saisir les archétypes qui nous habitent, les faire siens et les restituer. » Iraj Valipour

Droits vendus

Polonais
Acquéreur OW SPP
Année 2021

Polonais
Acquéreur Forma
Année 2021

Italien
Acquéreur Edizioni Ets
Année 2012

Géorgien
Acquéreur Nectar Publishing
Année 2012

Espagnol
Acquéreur Jaime Campodonico Editor
Année 2012

Allemand
Acquéreur Lenos Verlag
Année 2007

Grec
Acquéreur Stigmè
Année 2007

Extrait

Le point de non-retour

C’était hier
plage noire de la Caspienne
sur des racines blanchies rejetées
par la mer
sur de menus éclats de bambou
nous faisions cuire un tout
petit poisson
sa chair rose
prenait une couleur de fumée

Douce pluie d’automne
coeur au chaud sous la laine
au Nord
un fabuleux champignon d’orage
montait sur la Crimée
et s’étendait jusqu’à la Chine
Ce midi-là
la vie était si égarante et bonne
que tu lui as dit ou plutôt murmuré
« va-t’en me perdre où tu voudras »
Les vagues ont répondu
« tu n’en reviendras pas »

Trébizonde, 1953

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