Domaine français
Parution Fév 2016
ISBN 978-2-88927-312-6
286 pages
Format: 140 x 210 mm
Disponible

Préface de Alain Mabanckou

Domaine français
Disponible

Poche
Parution Jan 2021
ISBN 978-2-88927-833-6
352 pages
Format: 105 x 165 mm
Disponible

Préface de Alain Mabanckou

Max Lobe

Confidences

Domaine français
Parution Fév 2016
ISBN 978-2-88927-312-6
286 pages
Format: 140 x 210 mm

Préface de Alain Mabanckou

Domaine français
Parution Jan 2021
ISBN 978-2-88927-833-6
352 pages
Format: 105 x 165 mm

Préface de Alain Mabanckou

Résumé

De retour au pays, Max Lobe est parti dans la forêt bassa rencontrer la vieille Mâ Maliga pour qu’elle lui raconte ce qu’elle sait du mouvement de l’indépendance au Cameroun et de son leader Ruben Um Nyobè. Confidences est le récit de cette femme volubile et espiègle, qui a vécu dans sa chair la résistance contre la puissance coloniale. En racontant, elle n’oublie pas de boire, et de faire boire son interlocuteur. C’est donc avec un mélange de légère ivresse et de profonde gravité que le lecteur découvre l’histoire de l’indépendance du Cameroun et de sa guerre cachée.

 

Auteur

Max Lobe

Né à Douala en 1986, Max Lobe grandit dans une famille de sept enfants. Il arrive en Suisse à l’âge de 18 ans, deux ans après l’obtention de son Bac. À Lugano, il suit des études de Communication et journalisme. Passionné d’histoire et de politique, il suit un Master en Politique et Administration publique à l’Institut des Hautes Etudes en Administration Publique de Lausanne. Il est établi aujourd’hui à Genève. Ses textes, tous publiés aux éditions Zoé, comprennent notamment 39 Rue de Berne (2013), Confidences (2016, Prix Amadou Kourouma 2017), ou encore La Promesse de sa Phall’excellence (2021).

S’inspirant de la littérature traditionnelle africaine ainsi que des réalités de l’immigration en Suisse, Max Lobe traite des thématiques comme l’homophobie, la religion, la violence et de la situation des personnes sans-papiers.

Dans les médias

« Impossible de ne pas se laisser envoûter, comme on le ferait à l’écoute d’un griot. L’auteur réussit pleinement à faire se croiser oralité et écriture. […] Plein d’émotions et d’ambivalences, avec souvent une pointe d’humour salvateur, le récit nous renvoie vers ceux qui, aujourd’hui encore, en Afrique et ailleurs, vivent les horreurs de la guerre. » Lucienne Bittar

« Dans un récit aussi éloigné du dolorisme que de la nostalgie, l’auteur prend le large et revisite l’histoire de son pays natal, le Cameroun, à l’aube des Indépendances. Une vieille femme, témoin de cette période troublée accompagne et guide le narrateur : Ma Maliga. Incarnation de la sagesse, cette figure digne d’un conte joue le rôle d’intercesseur : par le mérite d’une écriture  au plus près du parler populaire, mais sans affectation ni exotisme, au gré d’une déambulation agrémentée par de larges rasades de vin de palme, se révèle peu à peu l’épopée de Ruben Um Nyobè, figure révolutionnaire qui, encore aujourd’hui, fait l’objet d’un silence embarrassant. »

« …Portée par un verbe vif et cocasse, sa gouaille emprunte à une langue métissée, imagée, réinventée, et sait transformer les souvenirs, malheureux ou drôles, en un livre d’histoire épique. » Frédérique Briard

« …Le lecteur s’attache à [la] vieille dame au caractère bien trempé et à son parler très imagé. La légèreté et l’autodérision toujours bien présentes dans l’écriture de Max Lobe, permettent, paradoxalement, de mieux saisir la gravité des faits qui se sont joués à cette époque. Si l’écrivain se refuse de pointer du doigt un coupable, il semble penser que seul un travail de mémoire apaisé peut, à l’avenir, empêcher ces événements de se répéter. (…) »

Lire l’article entier ici

« …Confidences (…) se lit comme un livre d’histoire d’un nouveau genre, vivant et porté par la voix du peuple. » Gladys Marivat

« … Passionnant, riche de notations ethnographiques et enluminé par un style imagé pour mieux rendre les saveurs de l’oralité, l’ouvrage du jeune romancier camerounais est aussi la quête identitaire de l’immigré qui découvre un pan occulté de l’histoire de son pays. » Luigi Elongui

« … [Mâ Maliga] raconte tout à partir de l’intime, du quotidien des gens, et notamment de la petite fille qu’elle fut et pour qui les affaires du village, la routine familiale, les querelles des parents s’entremêlent intimement avec la vie politique. Nous assistons ainsi à une belle fresque, cocasse, vivante et caustique de l’existence d’une communauté villageoise du Cameroun (…)

Roman à hauteur d’homme ou de femme, Confidences est précieux non seulement parce qu’il raconte des événements terribles à partir du regard et de la langue des gens qui n’ont d’autres références et d’autres sources que leurs épreuves et leurs souvenirs, mais parce que ce faisant, il opère une sorte de réappropriation de l’Histoire par ceux qui l’ont subie. (…) »  Charif Majdalani

Article entier ici

« Un ouvrage documenté, poignant, parfois drôle et superbement ficelé. » (Marianne Grosjean)

Jeudi 3 mars, Max Lobe était l’invité culture d’Olivier Rogez sur RFI, autour de son dernier roman, Confidences.

Réécouter l’émission en cliquant ici.

Max Lobe est l’invité de l’émission 64 minutes pour parler de son dernier roman, Confidences. Revisionner l’émission ici (Max à 17:37).

« … Max se questionne (…) profondément (…) sur son identité propre d’Africain ou d’Africain Suisse, sur la vérité historique de son pays,la version écrite des colons et celle dite par le témoin le plus fiable, le peuple (…).

… nous sommes témoins de ce récit drôle et poignant et resterons longtemps troublés par ces pages d’une histoire bien souvent gommée de nos manuels et de la conscience collective, notamment française. » Sylvie Génot

« La guerre d’indépendance a également inspiré Max Lobe, qui publie aux Editions Zoé « Confidences ». Celles d’une vieille dame, Ma Maliga, qui a vécu dans sa chair la résistance contre la puissance coloniale. Elle lui a montré des traces de fouet sur sa peau, lui a parlé de camps, de torture, de disparition. Ma Maliga évoque aussi sa propre mère, timide femme à tout faire d’une famille française, qui se rebellera pour devenir une porte-parole d’Um Nyobè, figure de la résistance. Mais Ma Maliga insiste: parfois les rumeurs ne sont que des rumeurs, et les souvenirs, fabriqués. Là encore, l’on apprend la grande Histoire, tourmentée et complexe, grâce à celle des petites gens. » Clarisse Juompan-Yakam

Dans le superbe décor de la librairie de Paris, place de Clichy, Max Lobe répond aux questions de France 24 sur son dernier roman, Confidences, et sur l’histoire de l’indépendance du Cameroun.

Max Lobe était l’invité du journal de midi sur la RTS pour parler de son dernier roman, Confidences.

« (…) Pour remonter aux origines, Max Lobe s’est enfoncé dans le temps. Il a tendu l’oreille aux murmures des ancêtres, s’est aventuré à la découverte de l’histoire et surtout des histoires multiples du Cameroun. Le voici en pays bassa, dans la forêt, à l’écoute de Ma Maliga, une vieille maman, malicieuse et déterminée, amatrice de vin de palme, qui a vécu dans sa chair la résistance contre la puissance coloniale. Elle en reste marquée au propre comme au figuré. Ces combats, violents, douloureux, sont incarnés par un homme, Ruben Um Nyobè, dont la geste historique vue à travers l’œil et les souvenirs de Ma Maliga forme l’ossature du livre, tandis que de brefs chapitres, à la première personne, racontent la redécouverte du Cameroun par l’auteur. (…)

Confidences est une toute nouvelle expérience d’écriture. Même si l’humour reste une composante essentielle du discours de l’écrivain, une gravité nouvelle s’est posée sur ses pages. (…) » Éléonore Sulser

« (…) S’effaçant derrière sa narratrice, Max Lobe lui laisse le champ libre. Enivrée et enivrante, elle déploie avec aisance une parole truffée de termes en basa et d’expressions du cru, de mots doublés, d’onomatopées, un parler fluide et rythmé qui demande à être lu à voix haute. Inscrivant son récit dans une culture de l’oralité propre à l’Afrique, l’auteur recrée ainsi avec talent une langue qui sonne juste: on entend littéralement la vieille femme raconter les événements, les ponctuer de son rire, de ses exclamations, de ses lamentations. C’est que l’enjeu du langage est central dans le lutte d’un peuple pour sa liberté, qui passe aussi par cette reconquête (…).

Confidences allie ainsi précision des faits et subjectivité de la voix narrative. Il est aussi la rencontre entre un récit fondateur porté ar une parole vive et les préoccupations intimes de l’auteur, qui s’interroge sur son identité de migrant et son rapport à sa terre d’origine. (…)

Sa démarche, le récit de son périple et ses réflexions ponctuent le récit de Mâ Maliga, les deux discours alternant sans se mêler au fil de Confidences. Et, alors que la voix de la vieille femme résonne à nos oreilles de toute son oralité imagée et flamboyante, Max Lobe, lui, semble avancer avec précaution, ses phrases brèves et sobrement descriptives conférant à chacun des mots poids et intensité. (…) » Anne Pitteloud

« (…) Max Lobe a décidé il y a quelques mois de  faire un voyage au Cameroun. Le but de ce retour aux origines: découvrir l’histoire violente mal connue de son pays en partant sur les traces de Ruben Um Nyobè, héros martyr du mouvement pour l’Indépendance. Dans Confidences, (…) l’écrivain a pour guide Mâ Maliga, une vieille femme qui a vécu de près cette  »guerre cachée«  qui a ensanglanté les années 1950. C’est elle qui va raconter (…) les événements tragiques qui ont marqué son village au milieu de la forêt, dans le sud du pays. La verte octogénaire (…) livre ainsi un récit copieusement arrosé au vin de palme où la politique est distillée dans la chronique familiale. Dans son savoureux parler métissé, elle évoque ainsi sa mère, aussi puissante que dicrète, son père,  »un intellectuel long-crayon« , sa tante surnommée  »la Reine de la machette«  et le mari de celle-ci rentré fou de la guerre d’Indochine, la doyenne du village au bassa ponctué de mots d’allemand, héritage de l’ancien colonisateur (…).

»Que mes mots-ci que je vais sortir là maintenant de ma bouche sans dent entrent bien-bien dans tes oreilles et restent là-bas en dedans de ta tête« , avait averti Mâ Maliga au début de son témoignage. Max Lobe a attentivement écouté la leçon. » Véronique Rossignol

« Avec un peu de boisson et un grand talent de conteuse, la grand-mère du narrateur raconte à son petit-fils « sa » résistance à la colonisation. Une plongée individuelle et collective dans la guerre d’indépendance du Cameroun. »

Coups de cœur

« Je viens de terminer cette pépite et je suis sans mots. L'impression de découvrir un nouvel auteur, une autre écriture, un autre récit de l'histoire, une autre réalité. Dans Confidences, Max Lobe reviens au Cameroun, à la rencontre de la vieille Mâ Maliga. De cette femme en pleine forêt, il apprendra l'histoire du mouvement de l'indépendance du Cameroun et de l'emblématique Ruben Um Nyobé, figure de cette révolution. Entre alcool de Palme, de rires et de larmes, toute la mémoire de Mâ Maliga refait surface. C'est magnifique. C'est bouleversant. » Leo

Droits vendus

Français
Acquéreur éditions Proximité
Année 2017

Extrait

I

 

Voilà, ça y est. Je suis dans l’avion qui m’amène à Douala.

Retour au pays.

Mon cœur bat si fort.

La joie, mais aussi la peur de rentrer à la maison.

Douala, j’y ai vu le jour et passé les dix-huit premières années de ma vie.

J’y ai grandi sans presque jamais me rendre dans une autre ville du pays. À l’exception de Yaoundé, la capitale.

Doualaien, qu’est-ce qui fait de moi un Camerounais ?

Cela me rappelle des amis genevois qui, malgré l’excellent réseau ferroviaire suisse, n’ont jamais traversé la Sarine à Fribourg pour se rendre en Suisse dite alémanique.

Qu’est-ce qui fait d’eux des Suisses ?

Pourquoi se décider seulement maintenant à retourner au pays ?

Kamerun : une guerre cachée aux origines de la Françafrique (1948-1971).

J’ai assisté à une présentation de ce livre à Genève, en présence de deux de ses co-auteurs : Thomas Deltombe et Jacob Tatsitsa.

Ils abordent la guerre d’indépendance du Cameroun dans les années 50.

La découverte de mon ignorance m’exaspère.

Je lis abondamment sur le sujet. Je creuse et des nappes de questions apparaissent : je décide de faire le pas du retour au pays.

Encore une petite hésitation.

Il me vient alors un si beau passage de L’Énigme du Retour de Danny Laferrière :

« On naît quelque part, si ça se trouve, on va faire un tour dans le monde, voir du pays, comme on dit,

Y rester des années parfois, mais, à la fin, on revient au point de départ. »

Mais, à la fin, on revient au point de départ.

Il était temps de retourner vers cette terre mal connue.

Surtout vers cette histoire récente, si peu abordée, voire gommée.

Sciemment.

 

 

II

Mon fils, que personne ne te raconte des histoires : que tu viennes de Douala ou de Yaoundé, il te faut seulement passer par Boumnyébel pour arriver dans mon village-ci où nous sommes là maintenant, à Song Mpeck. C’est obligé oh ! Ou ça ou rien ! Sauf si tu décides par toi-même de contourner par le ciel. Mais là, hum, je ne sais pas, moi, comment ça se trame, hein. De ma vie à moi, je n’ai jamais mis mes pieds dans un avion. Je n’en ai même pas encore vu un, comme ça, de mes propres yeux-ci ; sauf peut-être quand ça vole ici en haut, au-dessus de nos forêts, en nous cassant les oreilles avec son bruit. Tu m’entends ? Vous autres qui vivez de l’autre côté là-bas chez les Blancs, vous êtes les seuls à savoir où vous trouvez votre part de courage pour monter en dedans de ces appareils-là oh !

La route que tu as prise pour venir ici, celle-là qui relie Douala et Yaoundé a été construite il y a des années et des années maintenant par notre Papa président. Nyambè Lui seul sait quelles bénédictions Il lui versera pour cela. Mais tu sais quoi, mon fils ? Certaines mauvaises langues se sont très vite déroulées mille et deux mille fois pour dire que c’est seulement par chance que la route-là passe aussi par ici, à Boumnyébel. Je ne sais pas, moi, hein, pourquoi les gens aiment trop taper leur bouche-là sur des problèmes qui ne les regardent pas et qui les dépassent même en taille. Tu comprends ce que je te dis là ? Les bouches ont raconté partout ici dans la région que notre Papa président ne nous avait même pas dans ses plans ni en dedans de sa tête à lui lorsqu’il a demandé à ses gens de goudronner l’axe lourd Douala-Yaoundé. Mais voilà, ce qu’elles oublient, ces longues bouches-là, c’est que chance ou pas chance, nous aussi nous avons maintenant une bonne route pour arriver à notre village. Est-ce que ce n’est pas une bonne chose ?

Ah mon fils, qu’on ne te mente pas, avoir une route bitumée dans ce pays-ci, c’est une très bonne chose. C’est une chance. À mon époque à moi ? Oh que c’était différent ! Très différent même …

Ékiééé ! Je suis déjà là en train de discuter avec toi alors que je ne vous ai même pas encore souhaité la bienvenue, ni à toi ni à mon fils Makon qui t’accompagne ici. J’espère que vous avez fait un bon voyage, parce qu’en ces temps de fin d’année-ci, en décembre comme là-là maintenant, les gens meurent beaucoup sur nos routes. Un-deux, c’est un accident. Un-deux, ce sont des morts partout ! Je te jure. Wuyè !

 

Ah Makon ! Est-ce que tu peux aller dans ma cuisine, là-bas derrière la maison, pour me chercher une dame-jeanne de matango. C’est du très bon vin de palme. C’est un de mes fils du village qui me l’a rapporté hier en rentrant de son champ. Non. Attends. Tel que je te connais, toi Makon, tu risques de ne nous rapporter que la moitié de la bouteille ou même la bouteille vide. Est-ce qu’on peut demander au chat de contrôler du poisson ? Reste donc ici avec notre invité, j’irai moi-même chercher ce matango-là.

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