parution février 2013
ISBN 978-2-88182-886-7
format du livre 140 x 210 mm
prix 22.00 CHF

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Jean-Marc Lovay

La Cervelle omnibus

résumé

 

Ces poèmes en prose, écrits par Lovay dans sa jeunesse

et aujourd’hui complétés, sont fulgurants, parfois lapidaires.

Ici résonnent des clameurs violentes que la barbarie du

temps a engendrées.

Le monde des hommes et celui des animaux sont

indissociablement liés, la beauté de la nature, du roc, de

la glace et du ciel rayonnent. Aucune prétention à la

prophétie, comme Rimbaud, souvent évoqué à propos

de son oeuvre, mais la vision tourmentée d’un esprit qui

veut rester lucide.

« Ce texte semble être une formidable et nouvelle

machine à fabriquer de l’énergie » (Didier Jacob à propos

d’une mise en lecture théâtrale de La Cervelle Omnibus).

biographie

Jean-Marc Lovay quitte l’école à 16 ans. Il voyage en Asie, au Proche-Orient, en Australie, en Ecosse, s’arrête longtemps à Madagascar. Il vit dans des villages de montagne, il vit de toute façon résolument à l’écart. La publication chez Gallimard de ses trois premiers romans, des prix littéraires, un succès d’estime à grande échelle, tout cela ne l’écartera pas de sa trajectoire rigoureuse : non pas hors du monde, car il y est peut-être bien plus que nous, mais loin d’une société nécessairement compromise.

Pour autant, l’écriture de Lovay est le contraire de l’austérité, elle est aussi audacieuse que libre. Lovay creuse dans la langue comme dans un matériau, obstinément, de toutes les manières, tout en sachant aussi laisser le souffle faire.

Comme une danseuse à la barre tous les jours, Lovay impose à son imagination déferlante une rigueur et un travail acharné sur les mots. Il sait garder cette liberté d’esprit absolument singulière tout en la précisant, la taillant, l’affûtant grâce au baroque de sa langue.

 

Citations sur l’œuvre de Jean-Marc Lovay

 

JEAN-MARC THEYTAZ, Le Nouvelliste, 09 juin 2015

« Jean-Marc Lovay, lauréat du Prix de l’Etat du Valais 2015. Cette récompense cantonale suprême, arrive à point nommé pour saluer l’œuvre d’un écrivain de dimension nationale et internationale.

Jean-Marc Lovay c’est l’imaginaire, la fulgurance verbale, le jaillissement créateur, un auteur qui a su créer au long de décennies de travail un univers hors normes, qui a cassé les codes sociaux, déconstruit les narrations linéaires, dépassé toutes les logiques et rationalités avec une puissance et un souffle onirique extraordinaires. (…) » 

 

 

JERÔME MEIZOZ

Auteur de Le Toboggan des image. Lecture de Jean-Marc Lovay, Zoé  1994

Que Lovay soit suisse, ou plutôt valaisan, est un fait non négligeable, même s’il est à mille lieues de faire du régionalisme littéraire. Valaisan, c’est-à-dire, pour un Parisien, venu d’une «province qui n’en est pas une», formé dans un canton dont la tradition intellectuelle a été monopolisée jusqu’à il y a peu par l’Eglise catholique. Géographiquement, c’est naître dans le berceau ou la tombe dentelée des Alpes. Cet enfermement intellectuel et géographique, Lovay le refuse absolument. D’où sa fascination pour les cols alpins, surtout promesses d’un autre côté, d’un voyage.

 

 

MARIE-LAURE DELORME Journal du dimanche. Magazine littéraire

Jean-Marc Lovay, ce styliste prodige à la vision noire, passe pour un auteur difficile et élitiste. C’est bien sûr le cas. Mais la vue n’est-elle pas d’autant plus belle que le chemin a été ardu ?

 

 

DIDER JACOB  Le Nouvel Observateur

Le monde de Lovay est, on le voit, à l’envers du nôtre : les objets parlent, pensent, vivent, dans une gigantesque prosopopée qui participe de ce que l’auteur, résumant son entreprise, appelle la «pure dysharmonie du chant».

 

 

GERARD MEUDAL  Le Monde

Et le paradoxe de ce style incantatoire est de créer un silence assourdissant, de celui qui s’installe au lendemain des grandes catastrophes. Le livre refermé, on se surprend à guetter les bruits d’une nouvelle manière, à tenter de percevoir le chant des oiseaux, et le silence qui suit est encore de Lovay.

 

 

Interview de LOVAY par Didier Jacob pour Le Nouvel Observateur extrait (2003).

 

Vous vivez toujours en ermite, dans la montagne.

Je n’ai plus les bêtes. Je me lève à 6 heures, je relis ce que jai fait la veille et je m’y mets. Parfois je coupe du bois, ou bien je vais marcher sur les crêtes frontalières. Je fais quelquefois 50 kilomètres pour être à un endroit qui me plaît. Les champignons, si j’en vois, je les laisse. Si quelqu’un d’autre les trouve, tant mieux. Par contre, je jardine. A une époque, j’avais mille mètres de potager, je vendais des oignons, j’avais des poules, des lapins, je faisais des tommes, j’échangeais les fromages contre autre chose. Quand je suis allé à Madagacar, en 1986, j’avais ma présure, je me disais que je pouvais toujours gagner de l’argent avec ça.

 

Comment écrivez-vous ?

J’ai écrit «Polenta» la nuit, à la bougie. Je descendais de temps à autre pour les chèvres. «La Conférence de Stockholm», je l’ai écrite en Australie, chez  l’habitant. Du soir jusqu’au matin, avec une bouteille de gnôle. A une époque, j’avais un minuscule alambic que mon frère m’avait fabriqué avec une Cocotte-Minute. Je la mettais sur un poêle à gaz, avec mon pruneau que j’avais mis à fermenter. Avec cet équipement, il me fallait deux heures et demie pour faire une bouteille. J’ai corrigé le «Colonel Fürst» comme ça : je travaillais deux heures et j’avais mon litre de prune. Quand je travaillais bien, j’en faisais trois dans la soirée.

 

On a l’impression dans vos livres de pénétrer dans un monde à l’envers.

Vous dites ça, mais il m’est arrivé de retourner ma table pour avoir l’impression de travailler après un tremblement de terre. J’ai écrit comme ça, sur ma table retournée comme un plafond qui m’écrase.

 

Vos livres sont une suite de visions. Comment vous viennent toutes ces images ?

 Je les vois. Les gigantesques cuisines, c’est parce que, quand j’étais môme, la famille de mon père avait un hôtel. Il y avait des fourneaux à bois, de l’eau chaude qui fumait à gros bouillons. Ça me fascinait. Je voulais être casserolier, quand j’étais enfant. Les immenses toitures de métal, je les vois. J’entends l’eau qui coule. Je vois tout, je vois les immenses tortues qui avancent, devant moi, comme de gigantesques dolmens.

Cahier Critique de Poésie

« (…) Jean-Marc Lovay sait rendre avec un sentiment d’immanence d’une rare intensité le heurt entre une angoisse dirimante et une énergie vitale absolue. » Daniel Lequette

Le Temps

"Voilà une oeuvre de jeunesse qui arrive par surprise, son éclat rejaillit sur les livres suivants et ouvre une porte sur leur radicale étrangeté. En 1979, Jean-Marc Lovay publie chez Luccheni La Cervelle omnibus, un recueil de courts textes. Plus de trente ans après, ils sont de retour, relus et complétés. Dès les premières lignes, aucun doute, l'univers de Lovay est là tout entier - son rythme, ses obsessions - porté par une rage juvénile, plus accessible, peut-être, grâce à la frome brève, plus noir aussi dans sa concision imprécatoire. (...)

Il n'y a pas un mot difficile dans La Cervelle omnibus, la syntaxe est limpide; ce qui déroute et laisse ébahi, c'est ce que Jérôme Meizoz appelle "le toboggan des images", ces associations proprement inouïes, la porosité entre le végétal, l'animal, le minéral et l'humain. (...)

La mort rôde, la folie guette, il y a des chutes, de la peur, des pleurs, des pleurs et des rires dans la même phrase, Lovay cultive déjà l'oxymore qu'il poussera à l'extême par la suite. Ces poèmes sont sombres, l'homme a déjà abîmé le monde, la colère et la tristesse sourdent, mais ces textes sont aussi portés par le rythme du vers, par l'énergie des allitérations. (...) Bernard Schlurick dit qu'il faut deux cents pages pour s'adapter à la musique de Lovay. Dans les romans, cette forêt de mots reste parfois impénétrable. ici, en cent pages aérées, on y entre de plain-pied." Isabelle Rüf

Le Monde

C'est une poésie furieuse, saturée, tout habitée encore par la jeunesse de son auteur que trahissent à la fois et presque contradictoirement une originalité radicale et une érudition palpitante qui convoque plus qu'elle n'évoque Rimbaud ou Lautréamont. (..)

Jean-Marc Lovay ne se laisse pas pour autant instrumentaliser par l'inspiration. (...) Il y a aussi une singerie de la poésie qui grimace dans ces textes, une ironie qui se brûle à son propre acide, et toujours l'effroi d'être dupe de la langue des hommes comme de leurs autres triomphes désastreux. (...)

Eric Chevillard

Go Out

"Allégorique, lapidaire et intriguant, Jean-Marc Lovay revient avec un recueil de poèmes de jeunesse. La cervelle omnibus invite au voyage, extérieur et intérieur. De premier au dernier vers, les idées métaphysiques et profondes de l'auteur s'associent à une descrition pastorale et émotive de la nature. Objectif de cette rencontre; l'imagination, l'éprouvé, l'émotion en un mot, le sensible. " (Jadd Hilal)

La Tentation de l'Orient (2023, Zoé poche)

La Tentation de l'Orient

Tenue entre 1968 et 1969, cette correspondance entre Maurice Chappaz, poète d'âge mûr, et Jean-Marc Lovay, écrivain en gestation, saisit en direct les plus fortes étapes de leurs voyages intérieurs.
De Paris de mai 1968, du Valais ou de Laponie qu'il parcourt sac au dos, Chappaz encourage Lovay à suivre son instinct, comme lui-même autrefois.
De Kaboul, New Delhi ou Katmandou, Lovay adresse des lettres inspirées, prélude de l'oeuvre à venir: il rend compte de son cheminement vers l'inconnu et se dépouille de sa carcasse culturelle. Seul demeurera le conseil de son aîné: "garder du primitif en circulation libre".

Préface de Nicolas Bouvier
Postface de Jérôme Meizoz
 

Le Convoi du Colonel Fürst (nouvelle édition)

« Incroyable, abominable, effroyable, épouvantable, tels auraient été les mots que j’aurais lancés dans l’unique rue du village, si j’avais recouvré l’usage de la parole (à ce moment de la journée d’hier), quand je vis un superbe mouton à tête noire piétiner l’avis de décès de la femme du colonel Fürst. Comme je voulais depuis toujours approcher le colonel Fürst, je me rendis immédiatement à sa maison, pour lui présenter mes condoléances en lui apportant cet avis de décès.»

Chute d'un bourdon

« Mère Machyne, grande réparatrice et endormeuse des corps, et père Maschain, petit arrangeur et consolateur des âmes, à la seconde où j’arrivais au bout de la traversée d’une heure qui était peut-être déjà mon avant-dernière heure, et grâce à de prétendus expiatoires hurlements inhumains parvenus jusqu’à moi par un tunnel creusé à travers le ciel, j’apprenais que vous ne pourriez plus jamais m’entendre ni me répondre  et je recommençais à penser à ce que je vous dirais encore si je vous apercevais pour la véritable dernière de toutes les  fausses dernières fois au-delà de ce qui était peut-être déjà le dernier nuage de la vaporeuse et apaisante brume blanche… »

 

Dans les romans de Lovay, on est emporté par la langue et on suspend toute recherche d’un sens immédiat pour laisser affleurer le plaisir de lire des phrases dont le puissant mouvement vous entraîne irrésistiblement vers un sens ultime même si celui-ci se dérobe au fur et à mesure de la lecture. A propos de cette écriture, Charles Méla écrit : «C’est aussi une forme de sainteté, d’exigence absolue, de ne jamais céder sur son désir de quelque chose qui soit tout autre.»

Aucun de mes os ne sera troué pour servir de flûte enchantée

« Et en me retournant vers le ciel dénué de pitié et de cruauté j’entendais finir d’un coup les chants de colère et les chants de joie des oiseaux. »

Tout là-bas avec Capolino

p> L’inventeur Capolino avait enfin réussi à ne plus jamais mourir.

 

 

Tout là-bas avec Capolino est le dixième roman de Jean-Marc Lovay, qui a publié en premier Les Régions céréalières chez Gallimard en 1976. Entre montagnes et forêts, c’est parfois la trace d’un blaireau qui emmène son écriture.

Réverbération

 

L’ancien meilleur apprenti pleureur final Krapotze espérait encore être élu Grand Suicideur, pendant qu’il emmenait son fidèle complice chez Frauline-l’Illuminatrice, là où elle ne pourrait donner naissance à l’unique brodeur de linceul pour oiseaux, le grand Rapetissé, qu’après avoir refusé d’en pleurer la future disparition et rendu sa liberté à l’unique larme encore prisonnière de son âme. Et quand devenus traqueur et poursuiveur de voleurs et de truqueurs de rêves, Krapotze et son complice réussiront à n’être ni grandis ni perdus par leur sublime vanité à vouloir incarner les prodigieuses ombres acharnées à poursuivre l’ombre noire de l’Arracheur de mémoire, personne ne pourra plus les empêcher d’entrevoir encore une fois la Sauveuse, revenue des confins du seul vrai rêve qu’aura été leur vie, pour leur souffler d’oublier que c’était grâce à elle qu’ils étaient nés pour disparaître et qu’ils comprendraient enfin pourquoi elle connaissait toujours tout sans jamais rien reconnaître.

 

Depuis la publication des Régions céréalières (Gallimard, 1976), «l’écriture de Jean-Marc Lovay fait exister un univers mental hanté par la folie, un monde de machinations fantastiques et d’agressions obsédantes dont l’exploration est conduite avec rigueur, humour et dans une cohérence angoissante» (Charles Méla). Ainsi dans «Berceuse», le premier des deux chapitres de Réverbération, neuvième roman de Lovay, le personnage central est précipité au coeur même d'une campagne électorale pour faire miroiter des «suicides généralisés avec ou sans enrichissement de sommeil».

Midi solaire (2004, Zoé poche)

Midi solaire

 

«Tu parles de guêpes, dit l’Invaincu, comme ma mère parle d’un toit d’où je ne suis pas tombé, mais tu sais autant que moi que pour une mère, dès qu’on est né on commence à tomber. Vers la misère ou vers la richesse, toujours pour une mère on tombe, et le seul filet qui puisse recevoir la divagation de nos acrobaties, c’est la tombe. Trop de mères, trop de tombes, moins de bombes, moins de guerres.»

Seul, dans un monde de dictature et de guerre, sans échappatoire, un narrateur dévide tous les fils de plomb de sa révolte dans un langage puissant et outrancier.

Aveuglé jusqu’à l’excès de clairvoyance, l’homme poursuit dans les six récits l’unique élément qui pourrait le réparer dans son destin d’être humain : la liberté.

Polenta (1998, Zoé poche)

Polenta

La Tentation de l'Orient (1997, Zoé poche)

La Tentation de l'Orient
Midi solaire

 

«Tu parles de guêpes, dit l’Invaincu, comme ma mère parle d’un toit d’où je ne suis pas tombé, mais tu sais autant que moi que pour une mère, dès qu’on est né on commence à tomber. Vers la misère ou vers la richesse, toujours pour une mère on tombe, et le seul filet qui puisse recevoir la divagation de nos acrobaties, c’est la tombe. Trop de mères, trop de tombes, moins de bombes, moins de guerres.»

Seul, dans un monde de dictature et de guerre, sans échappatoire, un narrateur dévide tous les fils de plomb de sa révolte dans un langage puissant et outrancier.

Aveuglé jusqu’à l’excès de clairvoyance, l’homme poursuit dans les six récits l’unique élément qui pourrait le réparer dans son destin d’être humain : la liberté.

La Cervelle omnibus: extrait

 

I

 

 

Notre mort,

Car je ne disparais pas,

Dans un endroit je sommeille:

À ma place, sans place,

Nulle part, sans la maladie.

Veau que la vache a avorté dans l’orage de mai,

Imparfait,

Chez les insectes chanteurs,

Parmi les animaux qui ont juré ma perte.

 

 

*

 

 

Quand on sera fatigués de jeter du bois dans

les fourneaux,

Quand une belle maladie logera sous la peau,

Avec la dynamite que ferons-nous,

Que ferons-nous?

 

Et j’ai regardé mes bras coupés,

Et mes jambes arrachées,

Et comme un souvenir d’après,

mon mirage de la vie

au-dessus de la clairière.

 

 

*

 

Ma fille, la rousse d’une seule jambe, la première

de mes trois filles s’est pendue.

Au galetas.

Les mèsanges ne viendront plus jouir sur la poutre

où elle noua la corde,

Et le pleur s’en est allé avec les hirondelles.

*

 

 

L’hiver est descendu

Et le papillon jaune a égaré mon chemin,

Dans le temps il m’a abandonné,

Lui déjà éternel,

Et moi derrière la fenêtre

Avec un chat devenu fou.

 

*

 

 

Au jour de la mort si je suis vivant,

Ça sera encore à vivre un bel instant.

Devant mon cadavre je me dirai, si je vois encore :

Ç’était encore à vivre, c’était une belle mort!

Et je me suis bien possédé,

Danger!

 

*

 

Soeur, il y aura tant de sang qu’on en sera éblouis.

Les chants de guerre et les chants de pitié, ils seront

aveugles.

Noyés dans la pauvreté de nos costumes.

Notre seul être : le sang.

Le ciel issu du fruit, comme le père vomisseur

du sang.

Nous, soeur, vierges dans la vivante caverne !

 

*

 

 

 

Quand les portes de je ne sais quel enfer

s’ouvriront, il ne sera pas trop tard.

Le présent n’aura pas fini, ni la folie de changer

de désespoir comme d’habit.

Une voix dira : « Pourquoi as-tu été si triste? »

Je renverserai tous les verres dans la cambuse.

La geôlière: « Charogne! le bonheur rendait

ton âme furieuse! »

Et je crierai:

Menteuse! Rigole parmi la terre!

Parle-moi de ce qu’on fera demain!

 

*

 

 

Dans l’autre vie, elle sera incroyante, dure.

Elle sera, nous serons absolument victimes

du monde.

Muettes.

À notre toucher, à la vue seule, dieu et les

meneurs d’hommes s’empoisonneront.

Ils brûleront, et les grandes imitatrices seront

fendues par des maladies, et les suiveurs,

et les obéisseuses, détruits par des perfections !

 

*

 

 

Dans cette montagne circule mon catafalque

Avec dessus un nom comme l’intensité de la neige

Quand brûle le soleil

Et n’existe

plus le ciel.