Domaine français
Parution Oct 2015
ISBN 978-2-88927-302-7
224 pages
Format: 140x210 mm
Disponible

Domaine français
Disponible

Jean-Marc Lovay

Le Convoi du Colonel Fürst (nouvelle édition)

Jean-Marc Lovay

Le Convoi du Colonel Fürst (nouvelle édition)

Domaine français
Parution Oct 2015
ISBN 978-2-88927-302-7
224 pages
Format: 140x210 mm

Résumé

« Incroyable, abominable, effroyable, épouvantable, tels auraient été les mots que j’aurais lancés dans l’unique rue du village, si j’avais recouvré l’usage de la parole (à ce moment de la journée d’hier), quand je vis un superbe mouton à tête noire piétiner l’avis de décès de la femme du colonel Fürst. Comme je voulais depuis toujours approcher le colonel Fürst, je me rendis immédiatement à sa maison, pour lui présenter mes condoléances en lui apportant cet avis de décès.»

Première édition en 1985

Auteur

Jean-Marc Lovay

Jean-Marc Lovay quitte l’école à 16 ans. Il voyage en Asie, au Proche-Orient, en Australie, en Ecosse, s’arrête longtemps à Madagascar. Il vit dans des villages de montagne, il vit de toute façon résolument à l’écart. La publication chez Gallimard de ses trois premiers romans, des prix littéraires, un succès d’estime à grande échelle, tout cela ne l’écartera pas de sa trajectoire rigoureuse : non pas hors du monde, car il y est peut-être bien plus que nous, mais loin d’une société nécessairement compromise.

Pour autant, l’écriture de Lovay est le contraire de l’austérité, elle est aussi audacieuse que libre. Lovay creuse dans la langue comme dans un matériau, obstinément, de toutes les manières, tout en sachant aussi laisser le souffle faire.

Comme une danseuse à la barre tous les jours, Lovay impose à son imagination déferlante une rigueur et un travail acharné sur les mots. Il sait garder cette liberté d’esprit absolument singulière tout en la précisant, la taillant, l’affûtant grâce au baroque de sa langue.

Citations sur l’œuvre de Jean-Marc Lovay

JEAN-MARC THEYTAZ, Le Nouvelliste, 09 juin 2015

« Jean-Marc Lovay, lauréat du Prix de l’Etat du Valais 2015. Cette récompense cantonale suprême, arrive à point nommé pour saluer l’œuvre d’un écrivain de dimension nationale et internationale.

Jean-Marc Lovay c’est l’imaginaire, la fulgurance verbale, le jaillissement créateur, un auteur qui a su créer au long de décennies de travail un univers hors normes, qui a cassé les codes sociaux, déconstruit les narrations linéaires, dépassé toutes les logiques et rationalités avec une puissance et un souffle onirique extraordinaires. (…) »

 

 

JERÔME MEIZOZ

Auteur de Le Toboggan des image. Lecture de Jean-Marc Lovay, Zoé  1994

Que Lovay soit suisse, ou plutôt valaisan, est un fait non négligeable, même s’il est à mille lieues de faire du régionalisme littéraire. Valaisan, c’est-à-dire, pour un Parisien, venu d’une «province qui n’en est pas une», formé dans un canton dont la tradition intellectuelle a été monopolisée jusqu’à il y a peu par l’Eglise catholique. Géographiquement, c’est naître dans le berceau ou la tombe dentelée des Alpes. Cet enfermement intellectuel et géographique, Lovay le refuse absolument. D’où sa fascination pour les cols alpins, surtout promesses d’un autre côté, d’un voyage.

 

 

MARIE-LAURE DELORME Journal du dimanche. Magazine littéraire

Jean-Marc Lovay, ce styliste prodige à la vision noire, passe pour un auteur difficile et élitiste. C’est bien sûr le cas. Mais la vue n’est-elle pas d’autant plus belle que le chemin a été ardu ?

 

 

DIDER JACOB  Le Nouvel Observateur

Le monde de Lovay est, on le voit, à l’envers du nôtre : les objets parlent, pensent, vivent, dans une gigantesque prosopopée qui participe de ce que l’auteur, résumant son entreprise, appelle la «pure dysharmonie du chant».

 

 

GERARD MEUDAL  Le Monde

Et le paradoxe de ce style incantatoire est de créer un silence assourdissant, de celui qui s’installe au lendemain des grandes catastrophes. Le livre refermé, on se surprend à guetter les bruits d’une nouvelle manière, à tenter de percevoir le chant des oiseaux, et le silence qui suit est encore de Lovay.

 

 

Interview de LOVAY par Didier Jacob pour Le Nouvel Observateur extrait (2003).

 

Vous vivez toujours en ermite, dans la montagne.

Je n’ai plus les bêtes. Je me lève à 6 heures, je relis ce que jai fait la veille et je m’y mets. Parfois je coupe du bois, ou bien je vais marcher sur les crêtes frontalières. Je fais quelquefois 50 kilomètres pour être à un endroit qui me plaît. Les champignons, si j’en vois, je les laisse. Si quelqu’un d’autre les trouve, tant mieux. Par contre, je jardine. A une époque, j’avais mille mètres de potager, je vendais des oignons, j’avais des poules, des lapins, je faisais des tommes, j’échangeais les fromages contre autre chose. Quand je suis allé à Madagacar, en 1986, j’avais ma présure, je me disais que je pouvais toujours gagner de l’argent avec ça.

 

Comment écrivez-vous ?

J’ai écrit «Polenta» la nuit, à la bougie. Je descendais de temps à autre pour les chèvres. «La Conférence de Stockholm», je l’ai écrite en Australie, chez  l’habitant. Du soir jusqu’au matin, avec une bouteille de gnôle. A une époque, j’avais un minuscule alambic que mon frère m’avait fabriqué avec une Cocotte-Minute. Je la mettais sur un poêle à gaz, avec mon pruneau que j’avais mis à fermenter. Avec cet équipement, il me fallait deux heures et demie pour faire une bouteille. J’ai corrigé le «Colonel Fürst» comme ça : je travaillais deux heures et j’avais mon litre de prune. Quand je travaillais bien, j’en faisais trois dans la soirée.

 

On a l’impression dans vos livres de pénétrer dans un monde à l’envers.

Vous dites ça, mais il m’est arrivé de retourner ma table pour avoir l’impression de travailler après un tremblement de terre. J’ai écrit comme ça, sur ma table retournée comme un plafond qui m’écrase.

 

Vos livres sont une suite de visions. Comment vous viennent toutes ces images ?

Je les vois. Les gigantesques cuisines, c’est parce que, quand j’étais môme, la famille de mon père avait un hôtel. Il y avait des fourneaux à bois, de l’eau chaude qui fumait à gros bouillons. Ça me fascinait. Je voulais être casserolier, quand j’étais enfant. Les immenses toitures de métal, je les vois. J’entends l’eau qui coule. Je vois tout, je vois les immenses tortues qui avancent, devant moi, comme de gigantesques dolmens.

Distinctions

Prix suisse de littérature 2013 pour Jean-Marc Lovay, récompensé pour l’ensemble de son œuvre

Droits vendus

Allemand
Acquéreur Benziger Verlag/Ex Libris
Année 1988

Du même auteur

La Tentation de l’Orient
La Tentation de l’Orient

Tenue en 1968 et 1969, cette correspondance entre Maurice Chappaz, poète d’âge mûr, et Jean-Marc Lovay, écrivain en gestation, saisit en direct les plus fortes étapes de leurs voyages intérieurs.
Au fil de ces lettres envoyées du Paris de Mai 68 ou de Laponie, du Valais, de Kaboul ou…

La Cervelle omnibus
La Cervelle omnibus

Ces poèmes en prose, écrits par Lovay dans sa jeunesse et aujourd’hui complétés, sont fulgurants, parfois lapidaires. Ici résonnent des clameurs violentes que la barbarie du temps a engendrées. Le monde des hommes et celui des animaux sont indissociablement liés, la beauté de la nature, du roc, de la glace…

Chute d’un bourdon
Chute d’un bourdon

« Mère Machyne, grande réparatrice et endormeuse des corps, et père Maschain, petit arrangeur et consolateur des âmes, à la seconde où j’arrivais au bout de la traversée d’une heure qui était peut-être déjà mon avant-dernière heure, et grâce à de prétendus expiatoires hurlements inhumains parvenus jusqu’à moi par un…

Tout là-bas avec Capolino
Tout là-bas avec Capolino

L’inventeur Capolino avait enfin réussi à ne plus jamais mourir.

Tout là-bas avec Capolino est le dixième roman de Jean-Marc Lovay, qui a publié en premier Les Régions céréalières chez Gallimard en 1976. Entre montagnes et forêts, c’est parfois la trace d’un blaireau qui…

Réverbération
Réverbération

L’ancien meilleur apprenti pleureur final Krapotze espérait encore être élu Grand Suicideur, pendant qu’il emmenait son fidèle complice chez Frauline-l’Illuminatrice, là où elle ne pourrait donner naissance à l’unique brodeur de linceul pour oiseaux, le grand Rapetissé, qu’après avoir refusé d’en pleurer la future disparition et rendu sa liberté à…

EpÎtre aux Martiens
EpÎtre aux Martiens

Ayant décidé de suivre l’instinct qui le poussait à s’enfuir du lieu confus de ses origines, Julot ignorait s’il succombait à une obscure fascination du suicide ou s’il obéissait à un puissant désir de renaître ailleurs. Après avoir osé franchir une monstrueuse muraille-frontière il se retrouvait à Tecnos, la Cité-Molosse…

Asile d’Azur
Asile d’Azur

Irrémédiable destin que celui de ce joyeux médecin qui, pour guérir son plus fidèle patient, épouse son triste mal en sachant qu’il ne le sauvera jamais.
A l’entrée d’hiver du jardin zoologique fermé depuis trente ans, le narrateur, après avoir passé devant « la statue du renard blanc érigée…

Aucun de mes os ne sera troué pour servir de flûte enchantée
Aucun de mes os ne sera troué pour servir de flûte enchantée

Aucun de mes os ne sera troué pour servir de flûte enchantée, un roman que Jérôme Meizoz, spécialiste de l’œuvre de Jean-Marc Lovay, nous invite à lire ainsi : « Qu’on dépose ses habitudes mentales, qu’on entre dans le Palais Postal ouvert à la nouvelle règle…

Polenta
Polenta

Dans un univers figé par l’hiver, réduit à quelques huttes situées dans une sorte de non-lieu étrange, évoluent trois personnages : Hector, le narrateur et une fillette qui se met au service des deux hommes. Ceux-ci sont en proie à des pulsions innommables, se laissent envahir par des terreurs paranoïaques,…

La Négresse et le chef des Avalanches et autres récits
La Négresse et le chef des Avalanches et autres récits

La célèbre Conférence de Stockholm, cinq histoires à écouter, une nouvelle inédite et un poème narratif sont ici réunis. Ces textes « vous emmènent les yeux fermés dans un univers autonome, un monde de machinations fantastiques (Jules Verne salue ici Tinguely), dans un village où la tendresse pour…

Midi solaire
Midi solaire

«Tu parles de guêpes, dit l’Invaincu, comme ma mère parle d’un toit d’où je ne suis pas tombé, mais tu sais autant que moi que pour une mère, dès qu’on est né on commence à tomber. Vers la misère ou vers la richesse, toujours pour une mère on tombe, et…

Un soir au bord de la rivière
Un soir au bord de la rivière

Non loin d’un village une étrange cérémonie se déroule au bord de la rivière un soir où le soleil se couche à l’est. Balz, le protecteur des lapins raffoleurs de coquelicots, et le narrateur accompagnent à la baignade une jeune fille sans nom. Deux enfants, le chef et le teneur…

Conférences aux antipodes
Conférences aux antipodes

En 1993 et 1984, Jean-Marc Lovay donna plusieurs conférences en Suède et en Australie, lors d’échanges culturels.
Inventés pour être dits publiquement, écrits parfois dans les pays concernés, ces textes ouvrent une autre porte sur le monde romanesque de Jean-Marc Lovay. Ils éclairent sa façon de créer des histoires,…