Ce livre est le fruit d’un amour déçu. Celui que son auteur a longtemps voué sans réserve à Jean de La Fontaine et à ses fables, source d’enchantement, d’enseignement, de sagesse. L’idylle a cessé le jour où la lecture attentive de deux vers considérés jusque-là comme anodins a jeté une nouvelle lumière sur le message du fabuliste. Tout a basculé : Metin Arditi a découvert un auteur qui prêche l’indifférence à autrui, l’hypocrisie et l’opportunisme, et trouve normal que le pire châtiment soit réservé à qui tente d’améliorer sa condition.
Ecrivant sa déception à son « Cher Jean », Metin Arditi nous donne sa lecture personnelle, strictement axée sur la question éthique, des Fables de La Fontaine. Il conclut par un portrait de l’exception française qui, « dans son inégalable élégance et son incomparable inutilité », doit beaucoup à ce fabuliste si peu moral.