Meienberg s’est suicidé le 24 septembre 1993 au moment où ce livre fut publié. Composé d’une mosaïque de reportages aux couleurs violentes, il interroge l’état inquiétant du monde entre 1989 et 1992. Que ce soit dans le Haut-Karabakh, en Algérie, lord de la guerre du Golfe, Meienberg observe et raconte de façon passionnée et mordante. Les idéologies sont détruites, les certitudes évaporées, restent l’arrogance des puissants et l’humiliation des démunis. Elles sont symbolisées par l’Amérique en fête, après le triomphe sur l’Irak, lors d’une parade « sans pudeur ni cervelle ». Meienberg est désespéré. « A quoi bon écrire encore ? Tout est consommé. »
Le retour à ses racines émotionnelles s’impose pour lui redonner le goût d’agir. Il séjourne près du couvent qui a abrité son adolescence, puis il trouve la force d’écrire l’éloge funèbre de sa mère avec un humour éclatant, exemple du traitement qu’il inflige à sa sensibilité.
Le dernier livre de Meienberg, perspicace et tourmenté.