Le nouveau livre de Nicolas Meienberg jette un surprenant éclairage sur l’attitude du général Ulrich Wille pendant la Première Guerre mondiale (et celle de son fils Ulrich Wille II en 1939-45). Le commandant en chef de l’armée suisse ne cache ni ses sympathies pour l’Allemagne prussienne, ni le peu de cas qu’il fait du Conseil fédéral. Ces convictions, développées au fil d’une correspondance régulière avec sa femme, née von Bismarck, font apparaître, au-delà de la personnalité d’un homme, celle d’un clan, puissant et arrogant.
Meienberg pose la question : un clan, qu’est-ce que c’est ? Une famille géante ? Une fusée à plusieurs étages ? Un mille-pattes qui rampe à travers les siècles vers une victoire certaine ?
« Chacun et chacune d’entre nous appartient à un clan, a des grands-parents dans son arbre généalogique, la plupart ont des oncles, des tantes, cousins, neveux et nièces. Mais quand le clan s’appelle Wille-von Bismarck, puis s’étend aux Rieter, Schwarzenbach, von Weizsäcker, von Erlach, la puissance et la richesse sont autres que chez les Müller, les Meier et les Meienberg. Alors l’histoire du clan appartient à l’histoire suisse, et peut-être à l’histoire allemande. »