Domaine français
Parution Fév 2013
ISBN 978-2-88182-885-0
Format: 142x210mm
Épuisé

Avant-propos de Olivier Bauer

Poche
Parution Oct 2021
ISBN 978-2-88927-926-5
256 pages
Format: 105x165mm
Disponible

Avant-propos de Olivier Bauer

Ella Maillart

Cette réalité que j’ai pourchassée

Domaine français
Parution Fév 2013
ISBN 978-2-88182-885-0
Format: 142x210mm

Avant-propos de Olivier Bauer

Domaine français
Parution Oct 2021
ISBN 978-2-88927-926-5
256 pages
Format: 105x165mm

Avant-propos de Olivier Bauer

Résumé

Les lettres qu’Ella Maillart a échangées avec ses parents déroulent le récit de ses années de grands voyages, de 1925 à 1941. Écrites sur le vif, elles saisissent ses humeurs du moment, annoncent les projets d’itinéraires, esquissent des réflexions sur l’Orient et l’Europe. Elles sont ici accompagnées de photographies et complétées par des reportages écrits pour divers journaux et magazines. Voile sur le Léman, fouilles en Crète, entraînement sportif et pérégrinations dans les montagnes d’URSS, sans oublier le récit classé « confidentiel » d’une visite à Winston Churchill en 1936 : une plongée dans la trépidante existence de la voyageuse.

Première édition en 2002

Réédition en 2005

 

Autrice

Ella Maillart

Ella Maillart (1903-1997) a été l’une des voyageuses les plus audacieuses de la première moitié du XXe siècle: navigatrice, figurante sur des plateaux de cinéma berlinois, aventurière dans les républiques soviétiques reculées, correspondante en Mandchourie, baroudeuse dans le Turkestan chinois, disciple de sages dans le Sud indien. Dès 1946, elle revient en Suisse et s’établit à Chandolin d’Anniviers où elle passe désormais six mois de l’année, « de la dernière à la première neige. »

Dans les médias

« (…) Tous ces moments particuliers décrits avec précision, sincérité, authenticité et clairvoyance mettent en évidence l’attachement qu’Ella Maillart portait à son époque et à son entourage, ses réflexions sur un monde en constant mouvement, en mutation permanente, en changements déterminants. (…) »

Jean-Marc Theytaz

« On s’attendait à beaucoup de la part d’Ella Maillart, mais pas à cela: en 1936, l’intrépide journaliste a obtenu une entrevue avec Churchill! Inédite, son interview menée tambour battant voisine dans ce recueil avec les lettres que, de 1925 à 1941 et de l’Inde à la Chine en passant par la Crète et Kaboul, l’aventurière envoyait fidèlement à ses parents en signant Kini. »

« La parution récente de deux ouvrages d’Ella Maillart est l’occasion rêvée de plonger ou de replonger dans cette œuvre aux contours singuliers. (…)

S’il est une chose qui ressort de cette correspondance, c’est bien la valeur de ce « presque ». Ella Maillart sait mieux que quiconque qu’il n’y a pas de contrées véritablement désertes, que tout espace est habité, tout au moins traversé, et que si la rencontre est rare, elle demeure possible partout, même dans les coins les plus reculés. » Alexandre Chollier

« Pendant une vingtaine d’années, elle avale les kilomètres, à pied, à dos de mulet ou de chameau, en train, se posant dans des oasis, des monastères, sous une yourte, dans une pension luxueuse, un dortoir de fortune. La liste des pays qu’elle a découverts a de quoi donner le tournis. Toujours curieuse de rencontres, de paysages, de légendes. (…) Ella Maillart creuse son destin, le force. (…) Une captivante correspondance. » Thierry Clermont

Coups de cœur

« Ella Maillart, l'écrivaine voyageuse par excellence. »

Extrait

À bord de Bonita

Baie d’Aranci

Golfe de Terranova (Sardaigne)

23 juillet (1925)

 

Mes chers parents,

Que de choses à vous raconter ! Tout d’abord je ne me rappelle pas si, dans ma carte de Bonifacio, je vous ai remerciés pour votre lettre du 13 juillet. Nous avons quitté cet endroit le 18, poussées par une bonne brise d’ouest et voulant longer la côte est de la Sardaigne. Au lieu d’aller jusqu’au bout du détroit de Bonifacio où il n’y a guère d’îles, nous avons traversé un splendide archipel nommé Maddalena. Seulement, il n’était pas permis de passer là parce que c’est une zone fortifiée, réservée aux autorités de la marine italienne. Nous nous sommes dit: Allons-y, nous verrons bien ce qui arrivera. Au coucher du soleil nous sommes passées près d’un sémaphore qui a levé deux drapeaux accompagnés de deux coups de canon. Cela voulait dire « stoppez immédiatement » (MN), ce que nous avons fait, un dinghy nous a accostées, nous signifiant en italien que nous ne pouvions pas passer et un remorqueur de marine nous a prises jusqu’à Maddalena, petite ville de 8000 habitants, sur l’une des îles, où nous avons jeté l’ancre et passé la nuit. Durant notre remorquage entre les îles nous avons vu toutes les installations, usine à gaz, station de radio, fortifications, etc. Ensuite la police et la marine ont contrôlé nos papiers et inspecté le bateau. Ils étaient certains que notre gramophone était un émetteur et ont fouillé partout à bord, cherchant caméras et radios. Finalement ils ont pris nos appareils photo, pour en développer les films ! Nous leur avons expliqué que les pêcheurs de Bonifacio nous avaient dit que l’on pouvait passer par là, et que nous ne faisions qu’une croisière de plaisance. Puis il y a eu un conflit entre les militaires et la police parce que cette dernière nous avait fait débarquer avec nos passeports tandis que le commodore nous avait interdit de mettre pied à terre !

(…)

Entre-temps, les officiers du petit destroyer Montrose s’étaient présentés et nous avaient invitées à un dîner qui a eu lieu hier. Ils ont été évidemment très chics et sympathiques. Lorsqu’ils ont appris que le Marlborough nous avait offert 4 livres de lard, et des gâetaux et des sardines, ils étaient prêts à nous faire cadeau de tout – en fait ce matin ils sont venus avec 20 livres de peinture émail blanche et ont poursuivi le travail de peinture, tandis que nous peignions le pont ou naviguions avec le dinghy de 14 pied du commandant du Vampire. – Ils nous ont apporté du mastic, du blanc de plomb, une ligne de loch, du coton pour les lampes, 5 boîtes de cigarettes, etc. Vous pouvez imaginer notre joie ! L’autre jour l’aumônier du Marlborough a nettoyé nos cuivres !! Aujourd’hui nous avons déjeuné sur le Montrose, juste avant son départ pour Malte. ce soir nous sommes les invitées d’honneur du capitaine Dutton (Marlborough).

Nous avons trouvé à bord une lettre des officiers du sous-marin Lucia (qui est parti ce matin), disant qu’ils étaient prêts à nous fournir du lard pendant les 3 prochains mois !! Voilà, le vent a heureusement tourné, à présent c’est la tramontane, et nous mettons les voiles ce soir.

Le prochain port où nous irons certainement est Cagliari que nous devrions atteindre dans les 2 jours, j’espère. Mais après cela nous ne sommes pas sûres de notre itinéraire et si vous envoyez quelque chose à Palerme, merci de l’adresser c/o Consulat de France.

En hâte,

Votre Kini

pp. 35-40

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