Domaine français
Parution Sep 2022
ISBN 978-2-88907-048-0
160 pages
Format: 140x210 mm
Disponible

Domaine français
Disponible

Gabriella Zalapì

Willibald

Domaine français
Parution Sep 2022
ISBN 978-2-88907-048-0
160 pages
Format: 140x210 mm

Résumé

Depuis l’adolescence Mara est habitée par un tableau suspendu dans le salon de son H.L.M. Willibald, qui a acheté cette toile dans les années 1920, la hante toute autant. Lorsqu’il fuit Vienne en 1938, il n’emporte que ce Sacrifice d’Abraham, soigneusement plié dans sa valise. Entrepreneur et collectionneur juif, il refait sa vie au Brésil, loin des siens. Lors d’un séjour en Toscane chez sa mère Antonia, Mara déchiffre les lettres de Willibald qu’elle retrouve dans un hangar. Elle observe les photos, assaille de questions Antonia, « qui sait mais ne sait pas ».

Autrice

Gabriella Zalapì

Gabriella Zalapì est plasticienne, d’origines anglaise, italienne et suisse, elle vit à Paris. Formée à la Haute école d’art et de design à Genève, elle puise entre autres son matériau dans sa propre histoire familial, reprenant photographies, archives, souvenirs et les agençant dans un jeu troublant entre histoire et fiction. Antonia (Zoé, 2019, Le livre de poche, 2020), son premier roman, a reçu le Grand prix de l’héroïne Madame Figaro et le prix Bibliomedia. Dans Willibald, l’écriture précise et réduite à l’essentiel de Gabriella Zalapì peint les plis et les replis d’un homme dont la vie aussi tragique que romanesque a fait de sa famille la victime collatérale.

Agenda

Jeu. 19.9.2024 , 19h00

à la librairie Atout Livre (Paris)

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Sam. 28.9.2024 , 16h30

aux Correspondances de Manosque

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Mar. 8.10.2024 , 19h00

à la librairie Passages (Lyon)

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Mer. 9.10.2024 , 19h00

à la Maison de la Poésie (Paris)

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Ven. 18.10.2024

à la Foire du livre de Francfort

Jeu. 9.1.2025 , 19h00

au Théâtre national de Besançon

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Dans les médias

« Il y a d’abord eu un premier envoûtement à la lecture d’Antonia (…) lancinant coup d’essai de Gabriella Zalapi. [L’auteure] creuse à nouveau dans sa propre histoire familiale pour agencer les pièces de son puzzle. Le résultat offre une réflexion subtile sur la mémoire, la transmission, la filiation et la construction de soi. » Alexandre Fillon

« Comme dans son beau premier roman, Antonia, la plasticienne Gabriella Zalapi construit judicieusement son récit autour de photos privées et de fragments d’un tableau. Le Sacrifice d’Abraham a été emporté par l’arrière-grand- père lorsqu’il a fui l’Autriche sous l’Anschluss. Un dialogue texte-images subtil, d’une beauté poignante, qui raconte les souffrances de l’exil et les silences qui pèsent sur les vies. » Yann Perreau

« (…) L’œuvre elle-même, au centre d’un dispositif aussi sophistiqué que fascinant d’exploitation d’archives familiales, est volontiers brouilleuse de pistes. Alors, va pour le portrait, fût-il chinois. Après tout, le cosmopolitisme est sans doute ce qui se rapproche le plus de la vérité fuyante de Gabriella Zalapì. (…)

Des traces profondes et incertaines laissées par l’Histoire, vieilles photos sépia, portraits comme surgis du passé, une famille ballottée par les temps, échouée entre Parme, Milan, Genève ou Rio de Janeiro… Gabriella Zalapi reconnaît que ce Willibald, libre variation autour d’un personnage follement charismatique, l’a habitée durant trois ans et demi. Elle admet aussi que dans un monde saturé d’images, écrire une vie au présent gravitant autour d’une seule (un tableau d’un maître flamand oublié retraçant le sacrifice d’Abraham) ne fut guère aisé. Qu’importe, la magie de la grâce aux violences sourdes de son écriture est là. » Olivier Mony

« Tisserande : «Ouvrière qui fabrique les toiles et les étoffes au métier à tisser traditionnel».
C’est bien de cela qu’il s’agit avec Gabriella Zalapi: la quête des fils de l’histoire, leur collecte, un soin patient pour lustrer les mots, choisir leurs couleurs, le découpage des images, puis le tissage délicat jusqu’à former un maillage, une étoffe artisanale, noble et humble. Une toile.

(…)

Dans Willibald comme dans Antonia, des photographies anciennes, en noir et blanc, certaines découpées, tronquées, sont insérées par l’écrivaine-peintre dans son texte, nouées avec les paragraphes du récit, des lettres, des listes, des menus. C’est là la marque de fabrique de la talentueuse tisserande. » Pascale Zimmermann

« Dans Antonia comme dans Willibald , Zalapì construit un puzzle qui tient autant de l'installation d'art contemporain que du roman, un subtil agencement de fragments de tableaux, de photos anciennes et de textes.

(…)

À la sortie d' Antonia, des lecteurs et lectrices ont demandé à Zalapì ce qui était vrai dans le roman. Elle n'a pas répondu. Une des spécificités de son travail est là, dans ce trouble né d'une fiction créée à partir de photos privées. '' La fiction offre des possibilités infinies de combler des vides, permet de concentrer ce que moi j'ai pu percevoir. Mais c'est aussi et surtout par son minimalisme et son refus du romanesque dans une histoire qui aurait pu en déborder que Zalapì est très contemporaine. Et les dialogues sont tout en pudeur et choses tues. Tout comme une interview de Gabriella Zalapì, quand elle se garde de tout raconter, et à certaines questions vous observe de son étrange regard vert, sans un mot.

Un article de Sylvie Tanette à lire ici

« À la faveur d’un séjour en Toscane, auprès de sa mère, Mara découvre des lettres de Willibald, des photos, quelques traces qu’elle décide de suivre. Et l’énigme l’aspire. La voilà qui se retrouve dans une histoire pleine de trous, de silences. Elle voudrait savoir « qui est l’homme qui a tant aimé « Le sacrifice », le seul tableau que Willibald a emporté dans sa valise en quittant Vienne. Le personnage va pourtant demeurer dans un clair-obscur, comme une présence spectrale mais obsédante qui se diffuse à travers l’écriture laconique.

Le charme entêtant du livre tient au rayonnement obscur qu’y exerce le tableau sauvé par Willibald. Ce « Sacrifice » peint par Govaert Flinck, un élève de Rembrandt, qui représente Abraham s’apprêtant à sacrifier son fils Isaac : un instant « à l’état pur  », où « la vie retient son souffle ». Le thème du sacrifice trouve de nombreux échos dans « Willibald »; il y résonne comme dans un souterrain. » Michel Audétat

« « N’achète que des toiles avec lesquelles tu as quelque chose à vivre » est le conseil [que Willibald] répète dans une lettre à un ami de jeunesse, mais ce « vivre » demeure opaque à sa petite-fille, qui s’obstine, dit-elle, à chercher «un truc»…

La beauté du livre de Gabriella Zalapi tient peut-être à l’apparente trivialité d’un tel mot – ce « truc » – qui prend chez elle, avec une sorte de grâce indescriptible, valeur de Graal absolu, comme si le livre entier avançait vers l’impossible vérité du mot juste, celui qui réunirait dans ses lettres définitives la révélation de la peinture et le sésame d’une vie. Ou d’une mort : un peu comme dans un film d’Antonioni, l’énigme demeurera d’une disparition inexpliquée, qui nous laisse en miroir nos seules interrogations. Le livre s’achève ainsi sans solution, sur l’image magnifique et dérisoire de trois petits verres anciens « à la transparence trouble », que Willibald avait laissés en 1938 à un musée de Vienne, avant de quitter l’Europe. » Fabrice Gabriel

« Gabriella Zalapì, plasticienne elle-même, joue par fragments et images une délicate et singulière partition, osant (pari réussi !) la vérité que peuvent offrir des lambeaux de mémoire. » Jacques Lindecker

« D’abord, une citation de Saint-Augustin dans « Les Confessions » : « Nous ne pourrions pas rechercher un souvenir perdu si l’oubli en était absolu ». Ensuite, l’incipit : « La salle est surchauffée. Une voix d’homme annonce : « Lot numéro 467 ». C’est leur lot. Silence. Elle ne voit pas les mains discrètes qui font grandir les prix »…

Et le bonheur de lecture est immédiat : on plonge dans « Willibald », le deuxième et nouveau roman de la grande Gabriella Zalapi. Après une première venue en littérature avec « Antonia » (2019), la plasticienne d’origine anglaise, italienne et suisse vivant à Paris signe là l’un des plus aboutis, l’un des plus beaux textes de cette rentrée d’été-automne 2022.

(…)

D’une écriture étincelante, « Willibald » a des allures d’un film de Michelangelo Antonioni- c’est simplement beau, oui… »

Un article de Serge Bressan à lire ici

« (…) Son œil de plasticienne joue certainement un rôle dans son approche singulière : photos d’antan, fragments familiaux et bribes étrangement transmises lui permettent d’élaborer de courts ouvrages dont la simplicité apparente – une écriture à la blancheur bistre – voile une sophistication patiemment mûrie. (…)

Willibald est hanté par le tableau d’un peintre flamand, peut-être disciple de Rembrandt, allez savoir. Un Sacrifice d’Abraham comme il y en a des tas dans les musées. Mais celui-ci laisse une empreinte dans la mémoire de Mara. (…)

Le geste d’Abraham a-t-il été arrêté dans la vie du fascinant et fuyant Willibald ? Pourquoi cet aïeul a-t-il emmené le seul Sacrifice en exil ? Peut-on concilier la généalogie et l’identité ? Tout savoir ? Gabriella Zalapi écrit par petites touches, comme on reconstitue un puzzle. Avec une précision qui ressort de l’énigme. Il lui faut peu pour beaucoup toucher. Elle y parvient à nouveau. » Thibaut Kaeser

« Reconstituer l'histoire de cet aïeul en consultant minutieusement les archives, en comblant par la fiction toutes les choses qu'on ne sait pas, les trous de l'histoire, essayer de découvrir pourquoi il a pris ce tableau-là, cette scène-là, ce qu'il y trouvait, telle est la matière que l'écrivaine a modelée en récit subtil, mêlant réalité et fiction. L'originalité de ce roman tient aussi au fait qu'il est parsemé de nombreuses photos non légendées quelquefois tronquées, mal cadrées volontairement, qui créent leur propre sens. Il y a là toute une réflexion sur le rapport texte/image qui ne sert plus de simple illustration. Un texte épuré qui va à l'essentiel et refuse tout romanesque. Un texte profond qui invite, conclura Gérard Meudal, « à la relecture et au questionnement ». »

« Willibald est le deuxième livre de Gabriella Zalapì, et, comme son premier roman Antonia, je l’ai lu avec fascination. (…)

Ce livre pourrait être un jardin, des fleurs qui paraissent semées au hasard le long d’un chemin sinueux, mais dont l’agencement possède une grâce naturelle. (…)

La généalogie tremblante de cette famille, l’exil, le goût pour l’art et les objets, l’Italie, la Suisse, l’Autriche, des enfants séparés de leurs parents, l’affection inattendue, parfois lointaine, mais réelle, tendue par une élégance poignante, m’ont parlé, comme si ce livre m’adressait un signe. Viens et reste dans mes pages. » Colombe Schneck

« L’histoire de Willibald est faite de fragments, de trous. De son écriture raffinée et ramassée, Gabriella Zalapì donne corps à une quête impossible. “Que fait l’exilé pour survivre à ses multiples pertes? Que fait un exilé pour survivre les racines à l’air aux journées qui se succèdent?” Au-delà de l’homme qu’était son arrière-grand-père, Mara cherche à cerner les motifs de sa résilience, par-delà les soubresauts de l’Histoire, les trahisons, les espoirs déçus. Ce tableau peut-il symboliser le pays, l’ancrage sur lequel Willibald s’est appuyé ?

À l’image des inconnues avec lequel doit composer Mara, Gabriella Zalapì signe un texte économe, qui en révèle finalement peu, sans que sa force en pâtisse. Parce que les réponses comptent moins que les questions. Et que le mystère est plus riche, plus intéressant, plus captivant. La fascination pour Le Sacrifice d’Abraham en est la preuve. En ceci, l’art ressemble à la vie: l’un comme l’autre dépassent toute tentative d’éclaircissement. » Geneviève Simon

« Peintre et plasticienne anglo-italo-suisse, Gabriella Zalapì excelle dans le trompe l’œil, les faux-fuyants, le brouillage de pistes. Dans l’art, aussi, d’écrire au présent de l’indicatif le passé décomposé. Et d’ajouter, de sa main, un vernis transparent au « Sacrifice d’Abraham »,vieux de quatre siècles, mais plus éblouissant que jamais. » Jérôme Garcin

« Là où Gabriella Zalapì nous saisit, c'est dans sa capacité à mettre son écriture succincte, en fragments, au service d'un récit prenant, dont la lecture, par moments, ressemble à un vieil album de famille qu'on feuillette, mais qui garde jalousement ses secrets. »

Un entretien de Gabriella Zalapì avec Ellen Ichters a écouter ici

« L’artiste plasticienne, anglaise, italienne et suisse, procède par fragments, par motifs de textes et de photographies pour composer un récit délicat autour de la mémoire, de la filiation, de la transmission. »

Un article d'Élisabeth Miso à lire ici

« Antonia en 2020, Willibald en 2022, les deux romans que Gabriella Zalapì a mis au monde ont un air de famille. Même titre en forme de prénom, même écriture au scalpel, même art d’incruster des photographies personnelles. Les clichés sont recadrés, grossis jusqu’à rendre la trame apparente, mêlant parfois deux visages. La fiction vient combler les trous laissés par ce forage généalogique, et la vérité affleure, secrète, compacte, prodigieusement émouvante. (…) Entre le texte et l’image, le mystère danse. » Marine Landrot

« Gabriella Zalapì raconte cette quête généalogique à l’aide de fragments épars qu’elle assemble délicatement au fil de son récit. L’histoire est trouée, faite de silences que son écriture picturale laisse soigneusement s’exprimer. Dialogues et descriptions se suivent sans qu’aucune distinction ne se signale, tout s’enchaîne et s’entremêle par petites touches impressionnistes pour former finalement une série de tableaux mémoriels. La solitude de Willibald, la torpeur d’Antonia, la quête de Mara. Page après page l’autrice tisse doucement des liens entre eux trois, comme on restaure une toile abîmée, et fait réapparaître par sa plume évanescente, une filiation blessée. »

Présentation de Willibald par Elishéva Gottfarstein à regarder ici

« Gabriella Zalapi construit ses livres de façon à préserver l’ombre. On retrouve les courts chapitres, les scènes concises, comme des arrêts sur image. On retrouve aussi les photographies, tirées d’albums de famille, recadrées sur des détails, qui ponctuent le texte, ouvrent des portes, font entrer des bouffées d’atmosphères. Aucune image n’est légendée, laissant le lecteur libre d’imaginer à sa guise. (…)

Roman sur l’exil, le déracinement, la réinvention de soi, sur les rapports entre parents et enfants, sur, enfin, la façon dont l’art éclaire et comble nos failles, Willibald se déploie à la façon des tables gigognes. Gracile en taille, compact, resserré sur le noyau des êtres et des événements, il englobe tous les silences: celui qui se dégage des tableaux, celui que renvoient les photographies, les lettres, celui qui règne dans les maisons, dans les cœurs. Et en cela, Willibald est grand. » Lisbeth Koutchoumoff

« (…) C’est à partir de ce manque, de ce blanc qui se remplit de questions, que Gabriella Zalapì construit son récit. « Il y a des images qui deviennent des organes », écrit-elle. « Il y a des images qui obstinément rythment une vie, qui se manifestent au gré des hasards pour nous rappeler un flux souterrain. » Willibald est l’exploration de ces « références invisibles », celles qui ont marqué Mara et qu’on devine à l’origine de sa propre trajectoire de plasticienne.

Des images rythment d’ailleurs cette enquête sur le passé d’un arrière-grand-père au destin aussi romanesque que tragique, qui a eu de durables répercussions sur ses descendantes. Mara, adulte, découvre sa correspondance chez sa mère en Toscane, interroge Antonia qui restera longtemps muette, scrute les photos pour faire parler les silences, l’autrice déroulant les plis de son questionnement dans une écriture elliptique et élégante, une construction fragmentaire qui fait entrer les éléments en résonance comme les pièces d’un puzzle. Les zones d’ombre s’éclairent peu à peu tandis que la mise en fiction et la photo remplissent aussi les vides de la mémoire. Sobre, juste et passionnant, Willibald plonge ainsi aux racines d’un récit familial troublant qui diffuse encore sa lumière sombre. » Anne Pitteloud

« (…) La sidération devant cette peinture est le fil affectif qui relie Mara à son arrière-grand-père. Longtemps après que sa mère l’a vendu aux enchères, elle se plonge dans les archives familiales, et il est temps pour Antonia de se souvenir. Willibald disait : « Heureux est celui qui oublie ce qui ne peut être changé. » Ce beau deuxième roman, après Antonia (2019), s’effeuille délicatement vers une racine tragique, où l’art a joué bien des rôles. » Frédérique Roussel

« Pareil au portrait de Willibald en couverture, le nouveau roman de Gabriella Zalapi narre avec une légèreté qui se dérobe au moment de fixer les choses. Habité par l’art – dont un tableau précieux – et les souvenirs, mais aussi par l'exil, la disparition, la rupture de transmission familiale, ce récit délicat, presque impalpable, dessine par volutes le parcours d’un personnage fantôme, nimbé de mystère, dont la présence en filigrane hante pourtant deux générations de femmes: suscité par le pouvoir des mots et des images collées ici et là, Willibald vit encore… »

« L’écriture de Zalapi est tendre et fluide. Elle raconte, avec délicatesse et ellipses, les tourments d’une famille pleine de morts violentes, d’obligations, mais aussi d’amour, de choix, de libertés. L’autrice est si proche de ses personnages (dont on devine qu’ils sont inspirés par sa propre généalogie) qu’elle s’affranchit dans les dialogues, de tous ces tirets, qui matérialisent typographiquement le changement de locuteur.

Au fil du roman, on découvrira de quelle époque date le tableau, et par quel élève de quel grand maître il a été réalisé. On ne se refuse pas le plaisir d’essayer de vérifier s’il existe vraiment dans l’histoire de l’art. Mais, malicieuse, Zalapi se joue de nous. Elle sème des petits cailloux, ici des photos de famille tronquées, là des détails de tableaux, qui ressemblent à… mais qui ne sont pas tout à fait…

Que faire de ma vie, s’interroge Willibald, à 40 ans, arrivé au Brésil. Afin d’obtenir le droit d’y rester, on lui demande de prouver son utilité pour son pays d’accueil. Comme les migrants aujourd’hui. » Anne Kiesel

« Deuxième roman publié de Gabriela Zalapì après Antonia, Willibald remonte la mémoire familiale avec pudeur, les silences et la délicatesse d’une plume qui confie l’essentiel sur la page, dans une écriture à l’os et une esthétique romanesque entre peinture et poésie. » Karine Papillaud

« C’est le récit d’une enquête : celle de Mara pour comprendre pourquoi Willibald avait choisi entre toutes cette toile issue de l’atelier de Rembrandt. Que lui disait ce pur instant où Abraham lève le couteau pour immoler son fils Isaac avant que l’ange n’arrête son geste ? « Elle me parle d’une sidération que je connais très bien », avait écrit Willibald. Et aussi : « Mon ambition est de m’installer dans l’image. » Était-il Abraham ou Isaac ? Mara interroge sa mère Antonia qui connut Willibald. Il lui faut ébrécher son silence, le secret enfoui.

Gabriella Zalapì, qui est plasticienne, ponctue le texte (de portée autobiographique ou pas, peu importe) de fragments de tableaux et de portraits photographiques pixélisés, décadrés. Ajoutant à l’énigme de ce roman sur le pouvoir des images qui « obstinément rythment une vie, se manifestent au gré des hasards pour nous rappeler un flux souterrain », celui des liens du sang. Un récit poétique plein de charme. » François Montpezat

« (…) La restitution par un musée viennois d'objets ayant appartenu à l'aïeul incite Mara à interroger sa mère Antonia et à tenter d’éclairer les zones d'ombre et les non-dits de sa famille éparpillée sur le continent, se plongeant dans la correspondance de Willibald et questionnant le destin du sacrifice restauré – tel un souvenir modifié pour en lisser les aspérités douloureuses. » Blaise Guignard

Coups de cœur

« Willibald, l'insaisissable ! Il brûle la chandelle par les deux bouts, fuit quand on l'approche, par peur de s'enraciner sans doute…Et pourtant on ne peut pas s'empêcher de lui courir après ! Entre le dandy collectionneur d'art et l'aventurier égocentrique, qui est réellement celui qui hante sa lignée familiale ? Zalapì nous charme encore une fois avec ce roman délicat, subtil…presque secret. »
 

« J'ai trouvé ma toile. Dès que je pose mes yeux sur elle, elle me parle d'une sidération, que je connais très bien. N'achète que des toiles avec lesquelles tu as quelque chose à vivre. »
« L’interlocuteur : le séditieux Willibald. Cette toile : le subversif Sacrifice d’Abraham, unique souvenir de cet arrière-grand-père pour Mara. Obsédée par la signification de ce tableau, Mara se confond avec Gabriella Zalapì ; ses questionnements se multiplient, l'écriture reste insaisissable. Les ellipses font échos aux photos tronquées. Les détails paradoxaux du tableau répondent à la transmission incontestable. Toujours concise, elle retrace l’histoire d’attachements incompréhensibles. Fulgurante, elle révèle la réalité de fuites inévitables. Une merveille ! » Nadège Badina

« Si le fil conducteur de ce roman est un tableau, chaque scène est également une petite toile qui invite à un recueillement lumineux et à la suspension du temps. Très beau ! »

« Entre enquête artistique et personnelle, entre la Vienne des années 30 et le Brésil de l'après-guerre, Gabriella Zalapì nous plonge dans un récit qui traverse l'Histoire et l'Art. » Quentin Marais

« Gabriella Zalapì retrouve son Antonia. À travers les yeux de sa fille, c'est le portrait, façon puzzle, de Willibald, le patriarche, qui apparaît. Un homme dont le destin bousculé par le cours de l'Histoire a marqué sa descendante. Au-delà de l'enquête biographique, c'est la langue de l'autrice qui fait de ce roman un moment de lecture remarquable. » Morgane Steinmetz

« Comme dans son précédent roman, l'auteure s'inspire d'un personnage ayant existé dans sa famille, Willibald. Ce livre nous raconte l'histoire d'un tableau,  »Le Sacrifice d'Abraham« , peinture de maître appartenant à l'école Rembrandt achetée par Willibald. (…) Mara n'aura de cesse de chercher à savoir qui était l'homme qui a tant aimé cette toile. Tout comme Mara, on cherche à savoir qui était cet homme, on s'attache aux personnages. Avec une économie de mots, un livre sensible, profond, qui sonne juste. Une écriture à l'os. Une grande réussite ! » Valérie Schopp

« Une histoire d'amour de l'art, de transmission, de secrets enfouis autour d'un tableau troublant. On découvre, à la manière d'un chef-d'oeuvre, le mystère Willibald. On est portés par la douceur de cette saga intimiste familiale. » Ana

« Gabriella Zalapì, plasticienne d'origine anglaise, italienne et suisse, déroule le portrait de Willibald à partir d'un tableau,  »Le sacrifice d'Abraham« . Mara est hantée par ce tableau qui trône dans le salon de sa mère. Il a appartenu à son grand-père, Willibald, qui la fascine tout autant. En fouillant dans le passé familial elle retrace son histoire à l'aide de sa correspondance de VIenne au Brésil où il finit sa vie. Un bijou ! » Magali Tarditi

« Il y a dans ce court texte d’abord un souvenir d’enfance, une image, un tableau : le sacrifice d’Abraham. […] On dirait qu’il y a le même travail que celui du peintre ou d’un restaurateur, relever les couches, les sédiments, comprendre la composition et sa vie sans omettre celui de ceux qui l’ont gardé et regardé. Il est intéressant d’y ajouter quelques photos qu’on ne datera pas toujours et même d’en faire un livre original, inédit, un autre support qui ramasse l’ensemble. Peinture, mots, documents, photos ; en art contemporain, on appellerait ça un dispositif ; dans un livre, une proposition de lecture singulière qui peut être pâli à l’oubli par une mise en relation d’éléments épars de nature et textures différentes. C’est peut-être le meilleur moyen de faire cohabiter un sacrifice, un exil, une renaissance, une image, une histoire familiale, un passé-présent comme un rébus sophistiqué pour adulte pour tenter de rassembler une mémoire intime et familiale. Une œuvre brève et singulière. Un beau travail éditorial. » Fabrice Baumann

« Dans son dernier roman, Gabriella Zalapì parvient, grâce à son écriture précise, concrète et tout en délicatesse, à saisir tout ce qu'un tableau – seul objet emmené par Willibald lors de sa fuite de Vienne en 1938  – peut contenir: puissance, réconfort, doute, désir, secret…En interrogeant sa mère et en déchiffrant les archives de Willibald, son arrière-grand-père, l'héroïne de ce roman, Mara, part en quête de souvenirs et de sa propre histoire. » Gwendoline

« Un beau roman où les liens du sang sont plus que distendus, racontés avec pudeur, poésie et sans haine. Une délicate attention portée à la transmission, le partage qui nous offrent la capacité de nous (re)construire. » Valérie Hanich

« D'abord plasticienne, Gabriella Zalapì s'est prise au jeu de l'écriture. L'histoire familiale lui sert de terreau dont elle creuse la matière afin de nous restituer des bribes de vies. On est happé dès la première ligne, non seulement par les destins humains mais aussi par la qualité littéraire. (…) Le premier roman intitulé Antonia était déjà une pépite littéraire et dans Willibald, l'auteure se surpasse en maîtrise d'écriture. De la dentelle pour nous tisser un réseau de vies humaines passionnant. »
 

« L'obsession de Mara pour le grand tableau du salon l'entraîne dans les contrées reculées du passé familial, là où les secrets des aïeuls hantent son coeur. Une quête aux confins des Arts et de l'Histoire, dont les photos entrecoupant le texte donnent un relief inattendu à cette érudition addictive ! »

« Dans un livre éblouissant et modianesque, Gabriella tire sur le fil d'une histoire de famille. En fouillant dans le grenier en Toscane, elle tombe sur des lettres de son arrière-grand-père qui a fui l'Autriche en 1938 et refera sa vie au Brésil. Collectionneur de tableaux, ces oeuvres continuent de hanter la mémoire familiale. » Philippe Fusaro

« Après son sublime premier roman Antonia, Gabriella Zalapì évoque Willibald, le mystérieux grand-père pour qui l'art surpassait tout: l'amour, la famille, la loyauté… Portrait-enquête composé de mémoires et de traces, Willibald est un roman délicat, gracieux, subtil. »

« Mêlant archives, photos, fragments de teableaux, l'auteure offre un texte d'orfèvrerie subtil de mots évoluant autour d'une seule image. Un bijou littéraire de grâce et d'intelligence. » Clara Lopez
 

« Gabriella Zalapì est de retour avec un roman d'une rare beauté. Un récit poignant sur l'exil et le poids des secrets de famille, génération après génération. »

« Les éditions Zoé nous offrent, comme à leur habitude, un beau texte qui questionne l'intime. Ici, la présence d'un tableau dans l'enfance de la narratrice sera le prétexte à questionner les origines et l'histoire de Willibald, arrière-grand-père juif émigré au Brésil durant la Seconde Guerre Mondiale. D'une belle sensibilité ! »

Extrait

Mara connaît bien Le Sacrifice d’Abraham. De tous leurs tableaux, c’est celui qu’elle passe le plus d’heures à regarder, assise sur le tapis aux motifs « Boteh », captivée comme devant une télévision. Elle aime cette peinture. Son grand format lui jette au visage une image paradoxale qui l’effraie et l’hypnotise. Elle le morcelle en s’attardant sur ses détails, l’affût d’un indice qui lui expliquerait le pourquoi du couteau, le pourquoi du bélier, le pourquoi de l’Ange. Elle est sous l’emprise de son unité, de sa beauté sourde, tragique. Comment est-il possible qu’Isaac soit si docile alors que son père lui cache la vue ? Pourquoi ses mains sont-elles attachées ? Pourquoi est-il couché sur une pierre froide ?

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