Domaine français
Parution Jan 2020
ISBN 978-2-8897-744-5
160 pages
Format: 140 x 210 mm
Disponible

Domaine français
Disponible

Poche
Parution Août 2022
ISBN 978-2-88907-005-3
224 pages
Format: 105x165 mm
Disponible

Préface de Astrid De Larminat

Anne-Sophie Subilia

Neiges intérieures

Domaine français
Parution Jan 2020
ISBN 978-2-8897-744-5
160 pages
Format: 140 x 210 mm

Domaine français
Parution Août 2022
ISBN 978-2-88907-005-3
224 pages
Format: 105x165 mm

Préface de Astrid De Larminat

Résumé

Artémis : seize mètres d’aluminium, taillé pour les mers de glace. Quatre architectes paysagistes embarquent sur ce voilier pour étudier le territoire du cercle polaire arctique. En plein cœur d’une nature extrême, soumis à une promiscuité qui fait de ce voyage un huis clos, ils vont être confrontés aux contraintes du groupe, du capitaine et de ce désert aussi toxique qu’ensorcelant.
Pendant les escales, la narratrice court sur le sol mousseux de la toundra. À bord, elle doit tout apprendre de la navigation, de ses compagnons, du froid, de la fabrication du pain comme de la préparation du poisson ou de l’hygiène intime.

Autrice

Anne-Sophie Subilia

Suisse et belge, Anne-Sophie Subilia vit à Lausanne où elle née en 1982. Elle a étudié la littérature française et l’histoire à l’Université de Genève. Elle est diplômée de la Haute École des arts de Berne, en écriture littéraire.

Elle écrit pour des ouvrages collectifs et des revues, pour la radio ou encore pour la scène avec Hyperborée, performance inspirée d’une navigation le long des côtes groenlandaises.

Poète et romancière, elle est l’auteure de LÉpouse (Zoé, août 2022), abrase (Empreintes, 2021, bourse Pro Helvetia), Neiges intérieures (Zoé, 2020, Zoé poche 2022), Les hôtes (Paulette éditrice, 2018), Qui-vive (Paulette éditrice, 2016), Parti voir les bêtes (Zoé, 2016, Arthaud poche 2018, bourse Leenaards) et Jours d’agrumes (L’Aire, 2013, prix ADELF-AMOPA 2014).

Distinctions

Anne-Sophie Subilia, lauréate du prix littéraire des Collégiens de Sion 2021 pour  Neiges intérieures 

Dans les médias

« Le journal recueille états d’âme, sentiments inavouables et descriptions minutieuses du quotidien avec une sincérité rude et sans filtres. Pour s’échapper, pour se supporter soi-même et supporter les autres, la narratrice court sur la toundra sans sentier ni piste. Et écrit, comme on construit une « forteresse ». Un moment volé pour soi et sur le temps commun car « écrire prend du temps et on en manque ». « J’écris tout simple », avait-elle annoncé. Simple mais dense. » Véronique Rossignol

« La narratrice peint avec une grande acuité l'ambivalence des rapports humains dans ce petit groupe. (…)

Sous forme d'un journal de bord, c'est la chronique très poétique d'un périple un peu mystérieux. Les paysages y sont magnifiquement décrits. « Les glaces de mer nous entouraient, elles flottaient dans leurs splendides jupons turquoise. » Les personnages à peine esquissés prennent pourtant une densité magnétique. De quoi embarquer avec plaisir à la poursuite de ces «  neiges intérieures ». » Bernard d'Epenoux

« Ces notes montrent que la vie en collectivité dans des conditions d'hygiène et de nourriture limites, de froid et d'humidité, donc rien moins que confortables, ne favorise guère les relations sereines, mais plutôt les tensions, les arrière-pensées, les non-dits. Ces notes révèlent la complexité de toute âme humaine (…). Les Neiges intérieures, enfin, semblent faire allusion aussi bien aux carences affectives de la narratrice, dont elle est bien consciente, qu'à ces neiges qui forment un jour une fine visière blanchâtre bordée de gris mauve derrière des montagnes brunes… »

Une chronique de Francis Richard à lire en entier ici 

« Avec Neiges intérieures , Anne-Sophie Subilia nous emmène aux confins du monde habitable (…). La narratrice est sensible à l’âpreté d’un monde désolé qu’elle imagine – parfois – abandonné par Dieu, et qu’elle prend en charge, constamment, par l’intensité inquiète de son regard à elle, par le présent chaque jour recommencé de son écriture et de son attention aux autres et au paysage. (…) Loin d’être un simple récit de voyage au Groenland , Neiges intérieures offre une magnifique méditation sur l’extrême difficulté à dire l’abandon tout en invitant, quoique un peu en creux, à réfléchir à l’exploitation médusante, archétypale, qu’on peut faire de cet imaginaire et de son pouvoir de fascination. »

Un article de Claire Paulian à lire en entier ici

« [La Narratrice] observe l’espace, les archipels parfois habités, et devine la vie intérieure : le jeu des alliances, une soudaine nostalgie de la terre ferme et familière, la découverte de la biographie des uns et des autres bien qu’il soit décidé tacitement de ne pas s’épancher. Des confessions au milieu d’une si profonde solitude pourraient déraper ; le climat est excessif, la discrétion doit le tempérer. » V.B.-L.

« C’est dense et difficile à lâcher. Et cela met en évidence ce que nous sommes. »

Un article de Noé Gaillard à lire en entier ici  

« ce petit livre ouvre 2020 avec grâce, intelligence, poésie et néanmoins une certaine noirceur dans cet univers blanc. » SimoneTremblay

Un entretien avec Anne-Sophie Subilia à lire en entier ici

« Issu d'une résidence artistique dans le cercle polaire arctique, Neiges intérieures est assurément un roman. Prenant la forme d’un journal, il permet à sa jeune auteure suisse de restituer, non seulement les émotions déclenchées par des paysages indomptables mais aussi la vie collective sur l'Artémis, un voilier de seize mètres taillé pour les mers de glace. (…) [Les] premières pages [sont] saisissantes. (…) 

Racontant la nourriture, l’hygiène, les rapports de force et de curiosité, les défaillances physiques qui peuvent mener aux visions, l’écriture tient de la survie : une tentative pour s’extraire, penser au-delà du capharnaüm collectif. Une réussite. » Bertrand Leclair

« Neiges intérieures n’est pas le récit de voyage [d’Anne-Sophie Subilia], mais un roman. Le voyage initiatique de six passagers désignés chacun par une initiale. Aux paysages nus, à l’os, répondent en écho les rapports humains parfois tendus de ce huis clos. Une narratrice raconte les petites humiliations de la vie en commun, un capitaine dominateur, mystérieux, la beauté de la terre vierge, les cabanes abandonnées et les objets laissés par leurs anciens occupants, la pêche et la préparation des poissons. L’attachement, le besoin de tendresse, la peur de l’autre. Ses personnages sont eux aussi des pôles, certains s’attirent, d’autres se repoussent; le froid peut mordre, un mot malveillant tout autant, créer des crevasses dans la peau ou dans le cœur. »

Un article de Julien Burri à lire en entier ici 

« (…) la froide intensité d’un huis clos qu’Anne-Sophie Subilia resserre jusqu’à l’oppression. La Lausannoise a mis les voiles pour longer, un mois durant, les fjords groenlandais. Une expérience qu’elle distille dans ce carnet de bord fictionnel. Comme autant de solitudes superposées, six personnages dénués de nom et d’histoire s’y heurtent en courtes notes tenues d’une plume dépouillée, habile à inventorier les faits, à consigner le progressif délitement du rapport à soi et aux autres. (…) » Thierry Raboud   

« De livre en livre Anne-Sophie Subilia interroge le paysage. Ici, c’est à l’eau de la mer glacée du Groenland qu’elle irrigue sa plume. Quatre architectes paysagistes embarqués 40 jours sur un voilier, l’Artémis, pour étudier le territoire du cercle polaire arctique. La narratrice consigne faits et gestes dans ses cahiers de voyage. L’occasion d’observer les effets de l’immensité blanche et hostile du paysage, du confinement et de la promiscuité dans des conditions éprouvantes sur la nature humaine. Vertigineux. »

Anne-Sophie Subilia était l’invitée de Marlène Métrailler dans l’émission « Caractères ». Un entretien à réécouter ici 

« C'est un roman surprenant, très bien écrit, avec de belles descriptions sur le paysage, la navigation, la maigre végétation rencontrée, les traces d'habitat abandonné. »

Un article de aifelle1 à lire en entier ici 

« Anne-Sophie Subilia imagine un déroutant et sensible périple au Grand Nord. Son aventure est tout intérieure.

Journal fictif d’expédition, Neiges intérieures (…) campe des corps qui s’éprouvent, se dissolvent au contact de l’Arctique. Ils sont aussi marqués par une promiscuité toxique minée par « les jeux d’alliance ». (…) Le roman se singularise par une écriture sèche, qui ne salive pas ses adjectifs et progresse par petites foulées. La syntaxe se joue de glissements, bonds, distorsions, ruptures. (…) »

Un article de Bertrand Tappolet à lire en entier ici 

« Anne-Sophie Subilia a navigué un mois dans le Grand-Nord (…). De son voyage à bord du Knut, le bateau du Gruérien Benjamin Ruffieux, elle a tiré non pas un récit de voyage proprement dit, mais un roman, une fiction nourrie de cette expérience. Neiges intérieures se lit comme un journal intime. (…) Elle décrit le froid, la « houle d’hiver », le paysage minéral, les cabanes abandonnées sur le rivage. Le titre du livre indique évidemment qu’il s’agit aussi d’une expérience intérieure, mais qui passe par le concret, parfois le trivial. (…) 

Anne-Sophie Subilia transforme cette suite de notes en une œuvre littéraire à part entière, singulière et passionnante. » Eric Bulliard

« Un récit de voyage poétique et sensoriel dans le Grand Nord (…). C’est comme si nous étions immergés dans des carnets de notes, sans l’impression qu’une pensée rationnelle a tenté a posteriori d’organiser la matière recueillie. (…)

La vastitude polaire peut dégager une solitude hantée. Soudain, souvent, jaillit une phrase dont la poésie, coupante comme les pierres gelées, relance le désir de vivre, d’écrire, et la curiosité pour le dépaysement. Chaque chapitre est un puzzle, avec des pièces qui ont l’air estrangères les unes aux autres et pourtant s’emboîtent. Un roman sensoriel, qui exprime la puissance romanesque du voyage. » Isabelle Potel

« Neiges intérieures excelle à restituer par petites touches la pression croissante d’un huis clos où les personnages se repoussent et s’attirent comme des pôles. Dans ces conditions extrêmes, les gestes les plus simples prennent des proportions étonnantes, les préoccupations sont bien souvent terre-à-terre, la blancheur infinie et grandiose contrastant ainsi avec les préoccupations matérielles, et parfois mesquines, de la diariste. (…)

Curieusement, il nous reste peu d’images de ces paysages dépouillés. Neiges intérieures s’avère avant tout le reflet d’états intérieurs, un voyage intime presque immobile, récit de sensations et de perceptions subtilement mené par l’écriture elliptique d’Anne Sophie Subilia, qui déjoue nos attentes. C’est ainsi, comme en sourdine et tout en finesse, que se dessine pour finir une échappée intime, une manière de baisser les armes. « Peut-être que les paysages nous reconfigurent quand nous évoluons dedans ? » »  Anne Pitteloud

« Neiges intérieures déploie la minéralité des paysages nordiques dans une écriture sans concessions.

Un texte traversé par la question du silence, car il s’agit avant tout de ne pas trop en dire, de faire confiance aux liens et aux images qui se formeront dans l’esprit du lecteur. Un travail d’orfèvre sur la réserve et le sous-entendu, qui fait de l’écriture une aventure en soi. »

Un article d’Aliénor Debrocq à lire en entier ici

« C'est un texte si pur, à ce point ciselé, qu'il semble taillé à même la mer de glace que la narratrice va longer. (…) Il s'agit, pour l'auteur, de saisir, avec un regard affûté, d'une précision redoutable, ce qui se joue dans ce huis-clos, entre les six personnages confinés, quarante jours durant, en milieu fermé. (…) Ce qui se dégage peu à peu, au fil des détails sèchement consignés, c'est un portrait en creux, chaotique, heurté, douloureux, de la narratrice elle-même.  [Un] texte poignant, d'une beauté râpeuse, abrasive, et d'une humanité bouleversante. »

Une chronique à lire en entier ici

« Du marché Jean-Talon au littoral groenlandais : réflexions sur le paysage intérieur »

Un entretien d’Anne-Sophie Subilia avec Miruna Craciunescu, à lire en entier ici

« Récit subtil, à la croisée des genres, le journal de bord fictionnel de l’une des voix les plus originales de la littérature romande d’aujourd’hui est une belle illustration du mouvement de géopoétique initié par Kenneth White. (…)
Ce voyage quasi initiatique, reflet d’une expérience vécue mais profondément réinterprétée au fil d’une écriture d’une grande justesse, qui sait dire les plus petits faits et les infimes transformations du paysage, disséquer les faits et gestes des navigateurs, les faiblesses de la nature humaine aiguisées par les conditions extrêmes, émeut profondément par l’intimité qui s’en dégage. Anne-Sophie Subilia transforme les fragments nourris de ses carnets en une œuvre littéraire à part entière, singulière et passionnante. »

« Journal de bord d’une âpre traversée qui se transforme en équipée intérieure. (…)
Le lecteur est immergé dans ce huis clos décrit au jour le jour. Aucun évènement, pas de dramaturgie, ni début ni fin. Le récit commence après leur départ, s’achève avant l’arrivée, comme suspendu dans le vide. (…)
Au terme de cette traversée du désert, rien de fracassant n’advient. Les vraies révélations sont murmurées. Elles ouvrent des passages dans les forteresses intérieures. »

Un article d’ Astrid De Larminat à lire en entier ici

« Dans un style à la fois lapidaire et poétique qui épouse le fil de la pensée, Anne-Sophie Subilia (…) joue avec les non-dits et fait ressortir les rapports de force entre les personnages, notamment le traitement réservé aux femmes. Loin des vérités toutes faites, on découvrira par ailleurs que certains ne sont pas ce qu’ils paraissent. » Caroline Rieder

« Lire l'ailleurs lorsqu'on ne peut pas partir… C'est possible grâce à (…) Anne-Sophie Subilia qui navigue dans le cercle polaire.
Le froid, l’apprentissage de la navigation, l’absence d’intimité dans le huis-clos du bateau, cerné par l’immensité glaciale de la mer et des paysages désolés, sans quasiment aucune trace animale ou humaine, transforment l’indifférence des participants en tensions, quand ils ne les rejettent pas dans la solitude. La narratrice, qui combat son mal-être en partant courir dès que le bateau accoste, voit ressurgir sa peur de l’abandon. »

Un article de Martine Freneuil à lire en entier ici

« Cynique, mais réaliste, Anne-Sophie Subilia dépeint une situation de confinement, où la promiscuité et l’imposition du collectif, au lieu de pousser à l’entraide et à la solidarité, mène à la réclusion, à un individualisme exacerbé et une rivalité dangereuse. (…)

Avec très peu de choses, l’autrice parvient à créer de beaux tableaux et surtout des attentes, une réelle tension, une atmosphère où le malaise est palpable. À chaque page, on s’attend au pire : un conflit, une mutinerie, un accident, une tempête. Il y a comme une violence qui couve en toile de fond et n’éclate jamais au grand jour. Celle-ci s’exprime dans les petits gestes égoïstes et les mesquineries acerbes lâchées au détour d’une conversation innocente. La lâcheté se tapit derrière la fatigue des visages et obéit à la loi du plus fort. Les Neiges intérieures d’Anne-Sophie Subilia sont-elles empreintes de cynisme ? Peut-être essaient-elles juste de nous faire comprendre que les paysages sont salvateurs, car ils ont le pouvoir de nous reconfigurer. »

Une chronique de Lucie Tardin à lire en entier ici

« (…) Au centre de toute cette architecture mouvante, sans aucun point fixe si ce n’est la satisfaction des besoins essentiels, la peur d’être abandonnée qui la rend si réticente à se lier aux autres, si froide et distante, dont on finit par comprendre l’origine, et dont la narratrice, au bout de ces 40 jours quasi bibliques, finit par se débarrasser comme on mue, comme on laisse derrière soi tout ce dont on n’aura plus jamais besoin.
Un livre magnifique, précieux, dont les images se contemplent longuement, s’associent aux sensations et aux émotions contenues, toujours au bord de l’avènement. La joie, au bout, d’être arrivée à bon port intérieur. »
Un article de Flore Delain à lire en entier ici

« Il y a quelque chose d’absurde à être confiné dans un petit bateau avec trois autres participants à l’expérience, alors que l’océan, le ciel et le paysage arctique semblent illimités… La narratrice, dont les passionnants carnets de notes composent le roman, en ressent le malaise, tout en appréciant cette expédition qui oblige chacun à collaborer, mais aussi à faire face à ses limites. Pures, glacées et lumineuses, les émotions brillent à l’intérieur comme des cristaux gelés, tandis que les travers humains résistent au froid. Excellent. »

« La narratrice a embarqué sur un voilier pour étudier le cercle polaire arctique. Sur terre, elle court, happée par le paysage hors norme. A bord, elle scrute l’équipe, retranscrit ses impressions en phrases courtes et sèches. Une immersion par une auteure lausannoise de talent. » Albertine Bourget

« Le décor est majestueux, dans son défilé d’aurores boréales, de presqu’îles, d’icebergs, de fjords, de cirques accidentés, de nuits étoilées, de brouillards intenses. L’œil s’aguerrit à profiter de ce spectacle intense, magique. (…) Dès qu’une escale le permet, la narratrice s’échappe, s’approprie la toundra et court. Pour retrouver certaines sensations, pour s’isoler, pour pousser son corps vers d’autres limites, pour s’autoriser une parenthèse erratique. De précieux instants de liberté au cœur d’un huis clos. De même, écrire semble, pour celle qui tient ces carnets, apporter un espace de solitude retrouvé, chèrement conquis. (…) Avec le récit de cette vie au jour le jour, sans sillage, elle explore avec acuité l’ambivalence d’une singulière expérience. D’une écriture concise, percutante, sans concession, elle met à nu les désordres intérieurs, les équilibres précaires, l’ensorcellement face à tant de beauté. “Je ne suis pas en danger. Personne n’est en réel danger. Alors de quoi avons-nous quand même peur ?” De se découvrir différent de celui/celle que l’on croyait ? » Geneviève Simon

« Un livre écrit d’une manière tout à fait exceptionnelle. L’écriture est simple, profonde et incisive. Les paysages inoubliables. »
Une chronique de Flore Delain à réécouter en entier ici

« Livrée à la rudesse de cette nature immense et sauvage, [la narratrice] tient une sorte de journal de bord, composé de courts chapitres, tous dotés d'une écriture finement travaillée et originale.
On y ressent le froid mordant, le sel et les odeurs des machines, alors que ces immenses espaces se dessinent au gré du déroulement de ce voyage. Un texte fort et immersif, à lire absolument, d'une étoile montante de la littérature en Suisse romande. »

Une chronique de Dylan Roth à lire en entier ici

« (…) Elle voyage sur la ligne de crête qui sépare la chaleur des autres de la quête d’une impossible intimité. Anne-Sophie Subilia a choisi ces gestes, ces besoins primordiaux, cette angoisse pour le début énigmatique et envoutant de Neiges intérieures, son troisième roman.

Un récit en forme de journal, écrit avec finesse et précision ».

Un article d’Alain Nicolas à lire en entier ici 

« Une expérience inédite où la dimension humaine occupe une place essentielle et un récit de voyage envoûtant au cœur de l’Arctique avec des paysages à la fois fabuleux et hostiles. »

Une chronique à lire en entier ici

EPIC OMOT offre sa carte blanche à Anne-Sophie Subilia et Chloé Charrière, une promenade musico-littéraire à réécouter ici

« On entendrait presque la glace se briser sous nos pas…

Entre liberté et isolement, la narratrice nous transporte dans ce voyage en huis clos qui fait naître chez elle des sentiments contrastés, tout en étant entourée d’une nature extrême et confrontée aux contraintes de la vie en groupe. D’une grande poésie. »

« Envie de naviguer et d’un peu de fraicheur ? Bon, de la fraicheur polaire car avec Neige intérieures, tu pars pour le grand nord. Tu rejoins une expédition sur un voilier qui remonte la côte du Groenland. Tu n’en sauras pas plus et, à vrai dire, ce n’est pas important. Ce qui m’a plu, c’est la description des paysages désolés et fascinants. Le quotidien des membres d’équipage avec ses liens qui les unissent et les éloignent. La narratrice nous confie de manière intime son cahier de bord, avec minutie et sensibilité. J’ai fini ce livre avec l’impression d’avoir pris une grande respiration. »

Coups de cœur

« Un roman qui nous fait faire le plein de sensations ! »

« Un huis clos sur un voilier, entrecoupé de running dans le pôle Nord. Un roman sur les rapports humains ! » Ariane

« L’art de Subilia repose sur une phrase simple, dense, tendue; le huis clos se joue ici aussi, et avant tout, avec la phrase: chaque mot est pesé; l’inutile n’y a pas sa place, tout comme les gestes que chacun-e doit apprendre pour que le commun survive sur ces flots hostiles. (…) Saluons les éditions Zoé, qui savent dénicher des textes, bien sûr, mais qui savent mettre entre les mains des lectrices et lecteurs une très belle collection de poche dont la fabrication (format, papier, façonnage) nous ravit toujours. »

« Neiges intérieures est un voyage au cœur d'une expédition dans le cercle polaire. Au delà de la description des paysages sublimes et extrêmes, c'est le quotidien de cette équipe que l'auteur décrit avec minutie et sobriété. Face à l'immensité et à la solitude, c'est un hymne à la vie et à la difficulté de, parfois, s'acclimater à l’autre. » Julien

« Bien plus qu’une expédition, un formidable voyage au cœur de la nature humaine. » Christèle

« Dans la forme et dans le fond, un voyage passionnant dans l'Arctique et dans l'âme humaine. » Hervé

« Ce journal fictif d’expédition nous emmène dans un récit d’une densité et d’une poésie remarquables. » Aurélie

« Ce n'est pas un roman, mais un faux journal de voyage au cercle polaire. La nature n'y est pas merveilleuse, mais hostile et dangereuse. Les rencontres ne sont pas belles, mais teintées de jalousie, rancœurs et coups bas. Ceci n'est pas un roman, mais un livre simple, profond, superbement écrit. » Lucie

« Neiges intérieures est autant un voyage dans des paysages magnifiques qu’une réflexion sur les rapports humains qui, dans ces conditions, deviennent fascinants… »

Un livre, un carnet de bord, un journal de bord de fiction… La narratrice remplit des notes et met en épigraphe une citation de Paul Émile Victor, de Victor Hugo…
Une belle aventure humaine collective !
 

Droits vendus

Allemand
Acquéreur A · B · Fischer
Année 2021

Extrait

Courir

 

Le bruit d’un torrent près des tempes

le bruit du vent dans le cou

je suis seule

pour un moment

j’écris vite et mal

dans ma tête il y a un bourdonnement de corde tendue

je ne comprends pas ce que c’est

si c’est positif ou négatif

peut-être un reste d’excitation.

Pour le moment rien ne me rassure ici, le paysage m’est hostile.

Je le repousse depuis notre arrivée.

Je vais courir chaque fois que c’est possible.

Mes camarades ont bien compris que c’était nécessaire.

J’ai besoin de me défouler et quand je reviens je suis plus calme.

Ce n’était pas prévu.

 

Maintenant c’est devenu une habitude.

Quand je cours je reprends une sorte de pouvoir.

C’est sans doute une chose de civilisation.

C’était la deuxième ou troisième fois qu’on nous déposait à terre. On s’était éparpillés pour faire nos besoins. À voir les visages quand on s’est retrouvés, on pouvait tout de suite lire qui avait pu se soulager et qui non. J’étais du premier groupe. Mon sourire devait paraître agaçant pour les camarades qui avaient encore mal au ventre.

Je me suis mise à courir dès le début.

En partie à cause du type de sol.

Cette mousse, je n’en ai pas l’habitude, elle donne envie de se propulser. Les pistes, il n’y en avait aucune. Bien sûr, pas de sentier. C’est d’ailleurs perturbant.

J’ai fait le tour d’un lac avant de monter vers un amas de roches. J’étais prudente, un accident serait problématique. Arrivée sur la crête, le paysage s’est ouvert, dominant plusieurs vallées.

J’ai pris conscience de l’immensité et d’un certain miracle. Au loin, au fond du fjord, un glacier gris tombait dans la mer. J’ai dit merde que c’est beau juste dans ma tête. Je ne savais pas quoi penser d’autre.

Il faut que je m’arrête. Écrire prend du temps et on en manque.

 

 

Expulser

 

Je voulais dire que si je me suis mise à courir, c’est aussi pour expulser un malaise qui sinon grandit. C’est dans la gorge que ça commence à rétrécir. Ça m’est arrivé presque tous les jours depuis le début de l’expédition. Ce n’est pas une question de température et je sais que ce n’est pas un mal de gorge. Ça se propage ensuite dans le thorax et parfois ça va même jusqu’à la migraine. Je n’ai pas le mal de mer, mais j’ai cette autre chose. On dirait que tout se rétrécit. Il faut dire qu’à bord l’espace est assez minimal. On se bouscule facilement sans faire exprès et lorsqu’on s’assied dans le carré, on se demande si on prend la place de quelqu’un. On n’a pas d’intimité, sauf quand on regagne sa couchette sarcophage. Grâce à une paroi, on a une sensation d’isolement entre nous.

N. dit que pour lui, le seul moment où il peut vraiment se retrouver avec lui-même, c’est la nuit. Le reste du temps, on est soumis à nos présences. Il faut aimer ça sinon on est foutu. Alors courir est utile. Si je reste immobile, il se peut que je me retrouve ensevelie sous tout ce qui provient des autres. On vit les uns sur les autres comme dans une navette spatiale. Et le paradoxe, c’est cette immensité dans laquelle nous flottons.

Au début je ne parvenais plus à entendre mes pensées. Ma tête était prise d’assaut par les camarades les plus bavards. C. est de caractère timide et effacé, c’est celle qui parle le moins et prend le moins de place. Nous cherchons constamment l’équilibre collectif. Parfois le paysage passe au second plan. La vie à bord prend le dessus et on doit régler ce quotidien pour assurer notre avancée.

 

 

Cabane I

 

J’écris tout simple.

Pas la force de faire mieux pour le moment.

On vient de me déposer.

Les autres restent sur le bateau.

Le soir est en train de venir, je ne ferai pas long, juste le temps de l’inventaire.

C’est une cabane de chasse peinte en vert olive, sur des pilotis, à environ 30 mètres du rivage.

J’ai peur qu’ils ne reviennent pas me chercher.

C’est étrange d’avoir cette pensée.

La cabane me servirait de refuge, mais je n’ai pas vu grand-chose à manger dedans sauf une boîte de petites saucisses allemandes et des soupes en sachet.

Je suis à l’intérieur. Il y a une fenêtre qui donne sur le fjord, une banquette, un sommier, une table en bois et les objets de base. Le vitrage de la fenêtre est solide et récent. Le conduit du poêle à bois semble neuf.

C’est confortable et propre, mais je suis déconcentrée.

Une grande veste de pêcheur est suspendue dans l’entrée. Je veux la décrire de manière exacte et pour ça je l’enfile : elle m’arrive aux genoux, elle sent le camphre, ce n’est pas désagréable.

Il y a aussi une salopette avec l’écusson industriel qu’on voit souvent.

Des crayons et des allumettes. Il y a tout pour être bien.

Je pense même que cette cabane est bien fréquentée par les autochtones. C’est comme si on venait de la quitter.

J’ai peur que personne ne revienne avant l’année prochaine. Qu’ils me laissent. Qu’ils se trouvent mieux sans moi.

Je sais avec ma tête qu’ils n’oseraient jamais. Alors pourquoi la peur ne s’en va pas ?

C’est ça quand je dis que ce voyage nous expose tout le temps à nous-mêmes.

Je guette à la fenêtre. La mer est encore calme, mais la lumière commence à baisser. Je veux m’assurer que le bateau est encore là et qu’il est animé. C’est le cas, ils ont même fait du feu à bord, j’aperçois la fumée. Je réalise qu’il fait froid et que ma main a de plus en plus de mal à écrire.

 

Ils sont venus me chercher juste avant la nuit. Les silhouettes des montagnes étaient devenues plus sombres que tout le reste.

J’ai caché mes mains sous les manches.

Pour cette question du froid on s’est juré qu’on veillerait les uns sur les autres et que si l’un de nous décelait une engelure, il devrait le signaler tout de suite.

 

Enduire tout à l’heure mes doigts et mes orteils de gaulthérie.

 

Cette nuit un morceau de glace a heurté le bateau. Je le note parce que plus nous avancerons, plus nous aurons de la glace. Heureusement il n’y a pas eu de dégâts, mais nous allons devoir veiller à tour de rôle. C’est mon tour. Je n’ai rien dit pour mes doigts. Écrire me fait mal, mais me tient chaud. Et aussi parce que j’ai réfléchi. Je crois que si je devais décrire les aurores boréales, je dirais qu’elles ressemblent à des flammes au ralenti. Leur danse aléatoire me fait penser aux flammes. C’est émouvant, je ne sais pas pourquoi. Sans doute parce que c’est inhabituel, éphémère, et qu’il n’y a pas de geste humain pour décider de les produire.

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Parti voir les bêtes

Il arpente campagne, forêts et bitume ; il hume, écoute, observe. Réinstallé dans le village de son enfance, il fréquente une poignée de paysans, s’occupe de Cyril, son filleul, s’éprend de Claire, bricole des meubles.
Il parle peu, parle mal. La modernité et l’urbanisation de sa contrée le rongent.…