Domaine français
Parution Août 2022
ISBN 978-2-88907-025-1
224 pages
Format: 140x210 mm
Disponible

Domaine français
Disponible

Poche
Parution Sep 2024
ISBN 978-2-88907-409-9
272 pages
Format: 105x165 mm
Disponible

Préface de Lisbeth Koutchoumoff

Anne-Sophie Subilia

L’Épouse

Domaine français
Parution Août 2022
ISBN 978-2-88907-025-1
224 pages
Format: 140x210 mm

Domaine français
Parution Sep 2024
ISBN 978-2-88907-409-9
272 pages
Format: 105x165 mm

Préface de Lisbeth Koutchoumoff

Résumé

Janvier 1974, Gaza. L’Anglaise Piper emménage avec son mari, délégué humanitaire. Leurs semaines sont rythmées par les vendredis soir au Beach Club, les bains de mer, les rencontres fortuites avec la petite Naïma. Piper doit se familiariser avec les regards posés sur elle, les présences militaires, avec la moiteur et le sable qui s’insinue partout, avec l’oisiveté. Le mari s’absente souvent. Guettée par la mélancolie, elle s’efforce de trouver sa place. Le baromètre du couple oscille. Heureusement, il y a Hadj, le vieux jardinier, qui sait miraculeusement faire pousser des fleurs à partir d’une terre asséchée. Et Mona, psychiatre palestinienne sans mari ni enfants, pour laquelle Piper a un coup de coeur. Mais cela suffit-il ?
Plus que jamais, dans L’Épouse, Anne-Sophie Subilia révèle la profondeur de l’ordinaire. La lucidité qui la caractérise ne donne aucune circonstance atténuante à ses personnages.

Autrice

Anne-Sophie Subilia

Suisse et belge, Anne-Sophie Subilia vit à Lausanne où elle née en 1982. Elle a étudié la littérature française et l’histoire à l’Université de Genève. Elle est diplômée de la Haute École des arts de Berne, en écriture littéraire.

Elle écrit pour des ouvrages collectifs et des revues, pour la radio ou encore pour la scène avec Hyperborée, performance inspirée d’une navigation le long des côtes groenlandaises.

Poète et romancière, elle est l’auteure de LÉpouse (Zoé, août 2022), abrase (Empreintes, 2021, bourse Pro Helvetia), Neiges intérieures (Zoé, 2020, Zoé poche 2022), Les hôtes (Paulette éditrice, 2018), Qui-vive (Paulette éditrice, 2016), Parti voir les bêtes (Zoé, 2016, Arthaud poche 2018, bourse Leenaards) et Jours d’agrumes (L’Aire, 2013, prix ADELF-AMOPA 2014).

Distinctions

Anne-Sophie Subilia, lauréate d’un Prix suisse de littérature pour son roman  L’Épouse 

En savoir plus

Dans les médias

« Tout en finesse et en observations, L’épouse est un roman qui touche aux cinq sens: l’ouïe en entendant les dromadaires brouter dans le champ d’à côté, l’odorat en se promenant sur un marché, le goût en dégustant les galettes de Maryam, le toucher en caressant l’ânesse de Hadj, le jardinier inespéré, et la vue, bien sûr, quand la mer, les paysages, les coutumes et les mentalités de la population ne sont que découvertes. L’écriture est très pointue dans le choix des mots, ce qui donne un élan musical et poétique au texte. (…)

La première publication de L’épouse date de 2022, avant les attaques conduites par le Hamas contre Israël en octobre 2023, et 50 ans presque jour pour jour après le déclenchement de la guerre du Kippour. Sa réédition en format poche renforce encore la pertinence du récit et de la mémoire à laquelle il fait appel dans des conflits qui nous atterrent. A lire pour ne pas oublier! » Marie-José Brélaz

« Le très beau et subtil récit d’Anne-Sophie Subilia, sobrement intitulé «L’épouse», suit ainsi le quotidien de Piper de janvier à juillet 1974. Tantôt languide et mélancolique, tantôt prise d’une frénésie affective devant un bébé orphelin, Piper ne trouve de source de réconfort et d’évasion que dans le jardin de la maison, que le vieux jardinier Hadj transforme semaine après semaine en une oasis miraculeuse. Inspiré d’un album photos familial de l’auteure, «L’épouse» suit avec une attention à fleur de peau le lien de Piper à son homme, à la mer, à sa solitude et au monde. » Isabelle Falconnier

« Pour faire sentir ce bout de terre ensablé, ce sentiment d’oppression de la vie à Gaza, l’auteure aurait pu classiquement s’intéresser à l’action humanitaire du mari. On la découvrira par les bribes qu’il en raconte à sa femme. Le quotidien de l’épouse met la loupe sur d’autres éléments qui agissent comme autant de révélateurs : cet intérieur nu mais si chaleureux qu’elle découvre en suivant une petite fille qui lui a pris spontanément la main alors qu’elle se baladait sur la plage, l’attitude tantôt suspicieuse tantôt moqueuse des soldats aux checkpoints, ces regards de femmes qui réprouvent et envient en même temps ses tenues. Car si Piper affiche une élégance qui tranche avec les vêtements rapiécés de la population locale, elle va se battre pour les aider, et pour se sentir utile, notamment en s’occupant d’un nourrisson délaissé dans un hôpital dépourvu de tout.

(…)

L’Épouse peint à petits traits le portrait nuancé et délicat d’une femme, d’un couple que les tensions n’épargnent pas, et d’une région. Un livre qui touche et sensibilise à la fois. » Caroline Rieder

« Il faut du cran pour écrire, depuis la Suisse, un roman qui se situe à Gaza, dans les années 1970. C’est ce que l’on se dit en empoignant L’Epouse d’Anne-Sophie Subilia. On connaît le talent de la romancière et poète depuis Parti voir les bêtes et Neiges intérieures, en 2016 et 2020. On sait que l’hyper-précision du regard sur les êtres et les choses est un de ses leviers poétiques, sa façon de déposer ce qui normalement s’enfuit, s’échappe, disparaît, l’essentiel donc. Mais Gaza, la Palestine, l’un des conflits les plus anciens et les plus douloureux de la planète? Qu’allait donner la rencontre entre ce fracas-là et son écriture sismographique, à l’affût des ondes même les moins perceptibles qui parcourent le quotidien? La réponse est simple: L’Epouse est l’une des grandes réussites de cette rentrée.

(…)

L’ombre ici est le halo de solitude qui entoure chaque être. Pour le rendre visible, Anne-Sophie Subilia n’écrit pas de façon surplombante, elle écrit aux côtés de ses personnages, parfois de loin, comme quand Piper surgit sur la pergola, parfois de plus près, mais sans aller au-delà, sans glisser de caméra dans leurs entrailles. Cette tension entre proximité et retenue parcourt tout le roman à la façon d’une rivière souterraine.

(…)

Dans une langue qui attrape de façon saisissante les couleurs d’un crépuscule, le parfum des peaux, les silhouettes dans la foule, on suit Piper se débattre face à la solitude et au désœuvrement et tenter d’avoir une prise sur ce qui l’entoure. Anne-Sophie Subilia capte ces points de contact entre les êtres, dérisoires et primordiaux, comme un échange de regards, une complicité qui se passe de mots, un rire partagé. Au gré des jours, et des rencontres, Piper avance, dans les rues de Gaza, sur la plage, avant que les jeeps de l’armée israélienne ne chassent les baigneurs, à l’hôpital des enfants. Elle avance, elle agit, oui, elle agit. »

Un article de Lisbeth Koutchoumoff à lire ici

« Ce livre parle de l’Histoire et de ses retournements. Il se passe à Gaza dans les années 1970, au sein de ce milieu d’expatriés claquemurés dans les quartiers bien protégés. Mais il y a une jeune femme qui refuse de vivre dans un ghetto. C’est difficile à assumer, car elle va à contre-courant. L’héroïne est l’épouse d’un homme d’affaires, toujours sur les routes. Elle s’émancipe de cette vie sociale artificielle, de cette existence d’entre-soi, parce que les autres, les personnes qui font son ménage, sa lessive, son jardin lui semblent beaucoup plus intéressants. Elle veut briser le mur de verre, dans l’espoir de pouvoir être elle-même en se rapprochant de ces gens avec lesquels elle a des affinités. C’est une bonne idée de renverser les clichés, et Anne-Sophie Subilia le fait d’une manière très fine, subtile. Ce roman est d’une extrême richesse humaine. »

« (…) par touches, le monde réel, ses drames et ses beautés s’insinuent dans le quotidien de L’Épouse, que l’ennui y rend plus réceptive. Mais peut-elle enrôler quelques riches personnalités locales dans sa vie sans en faire craquer les limites, personnelles et sociales ? La finesse et l’intuition d’Anne-Sophie Subilia donnent leur pleine mesure dans ce jeu de miroirs qui, d’un face-à-face politiquement correct, tire une aventure humaine délicate et poignante. »

« Ce n’est pas un roman historique, plutôt un exil dans le paysage ancien. Ici, nul discours surplombant sur les conflits israélo-arabes au lendemain de la guerre des Six Jours. L’époque et ses affres ne se dessinent qu’au fil de cette écriture pointilliste, formidablement méticuleuse dans sa description de l’infra-ordinaire (« elle renifle dans le mouchoir à carreaux blanc, blanc, gris »).

Et comme souvent chez Anne-Sophie Subilia, il y a des ouvertures qui sont des impasses, des errances qui font récit ; pas non plus un roman d’aventures. C’est un roman du déracinement, qui s’agrippe aux petits riens du quotidien quand la terre est de sable, blues de l’expat remarquable dans sa manière initiatique de laisser entendre que l’ailleurs n’est pas qu’une géographie: c’est aussi une distance humaine. » Thierry Raboud

« Le roman avance à l’instar d’un album photo mis en mots, en effet : d’une ambiance à l’autre, on découvre les particularités des lieux – la maison, le marché, le littoral, les sites touristiques, Gaza, le monastère Saint-Georges, la mer Morte, Tel-Aviv, Jérusalem …

Des éclats d’ordinaire dont l’écriture s’évertue à transmettre l’extraordinaire (…).

On sent le plaisir de l’autrice à faire germer des images et du sens à partir de mots denses et subtils. Son livre nous pousse à cultiver un esprit à la fois vagabond et attentif, patient et réceptif, pour savourer pleinement cette somme de micro-récits, de scènes fragmentaires, d’impressions multiples qui constituent le corps du roman. Les fleurs s’épanouissent à la fin, qui laissent pantoise la femme dans son jardin jailli de rien, né de l’infime, sous les mains d’un vieil homme pieux et patient. »

Un article d’Alice Bottarelli à lire ici

« Paradoxalement, cette chronique douce-amère d’un quotidien peu enthousiasmant fait la force de ce roman. Ici, il n’est pas question de politique, encore moins de prendre parti et pourtant, au détour d’une chose vue, d’une difficulté rencontrée pour se procurer telle ou telle chose, on saisit parfaitement le drame qui se noue ici. La vie n’est pas seulement en suspens pour Piper et Vivian, mais pour tous ces habitants qui les entourent. À la différence que pour les expatriés, il existe une porte de sortie… »

Une chronique de Henri-Charles Dahlem à lire ici

« (…) La prise de conscience de l’abîme entre sa vie bourgeoise et le quotidien des Gazaouis fragilise davantage [l’] équilibre [de Piper]. L’espace du jardin intérieur où cohabitent le beau et l’utile devient alors son échappatoire. Grâce à une écriture délicate et poétique, ce magnifique roman tout en nuance envoûte le lecteur qui se trouve au plus près des sens de ce beau personnage tâtonnant dans sa juste relation au monde. »

Une chronique d’Aline Sirba à lire ici

« Anne-Sophie Subilia suit son personnage pendant quelques mois, dans l’abîme de son quotidien comme dans ses escapades touristiques. La simplicité du style, sa fluidité, sa poésie, la richesse évocatrice des descriptions subliment le récit. Ils animent le marché palestinien, font un petit éden du jardin créé par Hadj, le vieil arabe, nous livrent la noblesse d’un monastère orthodoxe sur les flancs du mont Sinaï, la misère d’une cabane de pêcheurs, ou l’opulence agressive de Tel-Aviv. On pense à Georges Perec, tant la plume est précise dans la description des menus évènements qui font le quotidien. Mais on peut aussi bien penser à Rudyard Kipling, tant elle restitue avec brio l’atmosphère des réunions d’expatriés, entre alcools forts sous les pergolas, ou au restaurant, à Jérusalem, autour du merlot local estampillé Domaine de Latroun. »

Une chronique de Christiane Sistac à lire ici

« Un livre complexe, atypique et surprenant, plein de délicatesse et de profondeur qui n‘émet aucun jugement explicite sur ses personnages et la situation de Gaza mais qui, à travers la banalité de ce quotidien pour les uns et le tragique pour les autres, égraine ses questions de façon apparemment neutre mais toujours précise et forte avec une implacable lucidité. Un roman original et exigeant comme on les aime. »

Un article de Dominique Baillon-Lalande à lire ici

« Dans son dernier roman, l'écrivaine vaudoise Anne-Sophie Subilia nous plonge dans le quotidien d'une épouse d'un délégué humanitaire à Gaza dans les années 1970. Et effleure l'espace qu'il reste en marge de la mélancolie, de l'ennui et de l'attente. »

Un entretien d’Anne-Sophie Subilia avec Charlotte Frossard à écouter ici

« Anne-Sophie Subilia « habite et contemple le monde avec un regard critique, pointu, allié à une forme de bienveillance presque révolutionnaire dans cette ère de l’invective. Elle a aussi une conscience aiguë de la portée des mots », observe l’écrivain Michel Layaz, devenu un ami après avoir été son professeur à la Haute École des arts à Berne.

La journaliste Isabelle Cornaz, amie d’enfance de l’auteure, relève une acuité qu’elle a perçue dans « Abrase », recueil poétique né d’un voyage commun aux Açores : « C’est frappant de voir ce qu’elle en a extrait. Quelque chose de très personnel et de très délicat. C’est aussi une des rares personnes que je connais qui arrive à allier liberté et rigueur. » »

Un portrait signé Caroline Rieder à lire ici

« Récit de l’enlisement qui sonde la perte de sens à travers des gestes très concrets, une attention fine aux lieux, aux corps (…). « Je voyais le vieil Hadj, sa lenteur qui donnait son rythme aux phrases, sa sagesse, ces rencontres inabouties. » Et nous sommes captivé-es nous aussi par ce récit de l’infime, où beaucoup se devine alors que subsiste un sentiment d’étrangeté. »

Un article d’Anne Pitteloud à lire ici

« Il fallait du talent pour imposer une héroïne sans grade et presque sans nom, sans occupation et sans projet, qui est juste « l'Épouse » d'un délégué de la Croix-Rouge en poste à Gaza pour un an ; elle n'a rien d'autre à faire que d'attendre son mari. Anne-Sophie Subilia réussit la gageure de nous ramener en Palestine en 1974 sans s'attarder sur le contexte politique et, en laissant la vedette à cette femme ordinaire, trop privilégiée, trop belle, trop blanche et qui fait semblant de s'occuper, d'installer la tension au cœur même du désœuvrement. » Martine Freneuil

« Une des sensations suisses de cette rentrée littéraire. » Anne-Sophie Subilia, invitée d’Emmanuel Khérad dans La librairie francophone.

« La question de l’humanitaire est posée avec beaucoup de tact. J’ai suivi avec la plus grande attention le parcours de cette femme qui essaie de trouver sa place. Elle est dans un choc de cultures, dans une violence politique. C’est intéressant sous deux angles : d’une part la question de la société, d’autre part une question psychologique. Un roman très fourni et touchant. Un grand bravo ! » Nathalie Clérin, Librairie de La Mazerine, à La Hulpe (Belgique)

Une émission à écouter ici

« Subtil, troublant, habité, le livre raconte quelques mois de la vie d’une femme venue rejoindre son mari délégué du CICR à Gaza en 1974. Une réussite. » Isabelle Falconnier

« (…) À part deux prolepses elliptiques, le récit s'écoule au présent. Les jours se suivent, similaires, ponctués de quelques excursions, à Tel-Aviv, en Cisjordanie, jusqu'au monastère Saint-Georges, au monastère Sainte-Catherine dans le Sinaï. Mais la mélancolie s'infiltre dans la maison. Malgré la bonne volonté amoureuse de Vivian, le couple se craquelle. Il boit trop. Elle pense à repartir. Un jour qu'elle se rend à l'hôpital, elle traverse par hasard la nurserie. Un bébé dont personne ne s'occupe attire son regard… Elle ira enfin à Jérusalem avec Vivian. Ils sont agnostiques. Elle priera pourtant, le front collé au calcaire du Mur des lamentations. Tout n'est peut-être pas perdu.

Ce roman confirme le talent d'Anne-Sophie Subilia, écrivain suisse, à immerger son lecteur dans les univers qu'elle dépeint, à éveiller en lui un sentiment d'étrangeté. Chaque scène a une texture, une étoffe, une lumière. La situation est tragique, brutale, mais il y a la beauté des fleurs qui renaîtront, la douceur des bêtes, le regard des enfants et des vieillards, et tout cet amour malgré les pudeurs. Quelle énigme que le monde. » Astrid De Larminat

« Anne-Sophie Subilia, dont on avait aimé Neiges intérieures, donne avec l’Épouse un roman dont l’ordinaire est le matériau. Le contraste entre la monotonie du quotidien de l’épouse du délégué et la situation dramatique des Gazaouis crée une tension, une sensation d’insécurité à chaque page. Pourtant, la vie de Piper n’est pas vide. Naïma, une étrange petite fille rencontrée sur la plage, s’attache à elle. Elle devient amie avec Mona, une psychiatre palestinienne de l’hôpital d’Al-Shifa. Et la dureté de la présence militaire israélienne n’entame pas l’impression de calme pesanteur.

La plume d’Anne-Sophie Subilia excelle à faire ressentir cette atmosphère étrange, en restant au ras de la réalité matérielle, des objets, des animaux, des gestes, des regards. Et quand quelque chose se passe, qui implique une action, qui demande la participation des deux époux, c’est par cette esthétique du détail que le lecteur le comprendra et le vivra. » Alain Nicolas

« Dans L'Épouse, Anne-Sophie Subilia raconte les tranches de la vie d'une « femme de », épouse d'un délégué humanitaire du CICR, en poste à Gaza dans les années 1970 : les fêtes entre expatriés, les rares interactions avec les Palestiniens et les Israéliens, l'immense solitude dans une région où tout peut basculer en un instant… »

Anne-Sophie Subilia, invité de Mohamed Kaci dans l’émission MOE, à regarder ici

« Comment façonne-t-on nos journées ? Comment fait-on avec le désœuvrement et la mélancolie ? »

Anne-Sophie Subilia était l’invitée de Yasmine Thomet Sur Canal 3, une émission à écouter ici

« Outre l’indéniable capacité à donner du relief à la vie minuscule, la grande force de L’Épouse tient à sa narration, menée à la troisième personne et maîtrisée au fil à plomb par l’autrice suisse : focalisant sur le personnage de Piper, cette narration témoigne tout à la fois de ses faits et gestes, et de sa vie intérieure, à l’instar d’une caméra sur l’épaule qui nous permettrait de partager les tremblements intimes du cameraman. Sans déroger jamais à ce principe solidement établi aux premières pages, le récit peut osciller entre le dedans et le dehors du personnage, sa vie intime et son environnement immédiat ; ce sont les détails qui font événement dans le défilé des jours, un simple regard, une sensation d’étrangeté, de décalage, et c’est ainsi que le récit devient chaque page plus poreux à ce qui l’environne, sachant pour autant se garder tant de la dénonciation que de l’analyse sociopolitique.

(…)

Abrasif, le sable de l’histoire immédiate sculpte peu à peu une nouvelle Piper au regard plus aiguisé, dont les émotions sincères, en prise avec la vie la plus matérielle, en viennent paradoxalement à jouer le rôle du grain de sable dans la machinerie humanitaire, à l’issu d’un très beau final. » Bertrand Leclair

« C’est un roman d’une immense délicatesse qui se lit comme on siroterait un verre d’orgeat glacé un jour de canicule. (…) Anne-Sophie Subilia a ce talent rare de transformer en magie du quotidien des détails à première vue insignifiants, un regard plus lourd qu’un autre, une enfant qui chaparde un sac, un coucher de soleil sur une langue de sable battue par le vent. C’est éminemment politique et poétique. » Alexandra Schwartzbrod

« Gaza, 1974. Piper, qui accompagne son mari en mission humanitaire, se sent désœuvrée, inutile. Balayer le sable dans la maison et retrouver d'autres expatriés au Beach Club ne suffisent pas à combler le vide. D'autant que l'atmosphère porte à l'inquiétude : les menaces semblent pouvoir surgir à chaque instant, de n'importe où. Surtout pour des familles auxquelles elle s'attache sans avoir les moyens d'influer sur leur destin. » Pierre Maury

« Qu’est-ce que la beauté ? Pourquoi vit-on là où l’on vit, pour quoi faire ? Dans L'Épouse, Subilia tisse des liens prodigieux, comme autant de possibilités de réponses. Un roman qui infuse lentement en nous. » Gladys Marivat

« L’écriture claire, précise, magnifiée par la prose poétique, explore les changements qui s’opèrent chez la jeune femme, maladroite parfois, en décalage souvent, ébranlée mais inefficace face aux injustices criantes que subissent à sa porte les Gazaouis. La distanciation du style résonne à la perfection avec son regard naïf et lointain. Dans une construction remarquablement maîtrisée, l’autrice imprime à la gravité du sujet une subtilité hors norme. »

Une chronique à lire ici

« C’est peut-être le plus difficile en littérature et dans tous les arts : rester dans la simplicité sans jamais tomber dans la facilité. Dénicher les petits riens qui font sens, donner à ressentir le poids ou la profondeur de l’ordinaire. La romancière et poète vaudoise Anne-Sophie Subilia possède cette forme de grâce. Dans L’épouse, elle la met au service du portrait troublant d’une femme de délégué humanitaire. (…) Anne-Sophie Subilia parvient à donner des airs universels aux quelques mois vécus par cette femme exilée et séduit par la délicatesse de cette écriture qui sait dire les odeurs, les lumières, le sable, le vent, la marche d’un scarabée… » Éric Bulliard

« Comment supporter l’hostilité et l’incompréhension lorsque personne n’a requis votre présence mais que vous êtes là, malgré tout ? Que faire de soi, de ses mains, de son corps, de sa tête, de sa voix, lorsque vous n’avez aucune réelle obligation ? L’abnégation est-elle encore de l’amour ? Inspiré d’un album photo de famille de l’auteur, L’Épouse suit avec une attention à fleur de peau le lien de Piper à son homme, à la mer, à sa solitude et au monde.
Mélancolique, flottante, c’est au rythme des fleurs qui poussent que la jeune femme trouvera sa place.

On sent dans ce nouveau livre d’Anne-Sophie Subilia, née à Lausanne en 1982, tout à la fois son intérêt pour les relations entre les êtres, la rencontre avec l’autre, et sa passion de l’Ailleurs et des voyages, elle qui a vécu autant à Berlin qu’à Strasbourg et Montréal tout en voyageant régulièrement autour du monde. Et puis l’écrivaine et poétesse aussi – Les hôtes chez Paulette en 2018, abrase aux éditions Empreinte en 2021 : la langue de L’Épouse glisse comme une caresse timide et brûlante sur la peau. » Isabelle Falconnier

« Comment venir en aide aux gens défavorisés sans verser dans un néo-colonialisme toxique ou dans la figure du sauveur adulé ? Comment penser les différences entre les cultures européennes et arabes sans glisser dans le relativisme culturel ? Anne-Sophie Subilia offre de belles réflexions autour de ces questions délicates, que l’on peut facilement partager au vu de l’hybridité du personnage de Piper, à la fois générique et personnel, permettant l’identification critique du lecteur.

(…)

On ne peut qu’admirer l’audace qu’a eue Subilia de poser un regard blanc sur la réalité des Gazaouis d’il y a quarante ans pour faire résonner des enjeux contemporains, judicieusement, et sans jamais omettre de faire crisser le sable sous nos dents tout au long de la lecture, de nous en mettre plein les ongles, les casseroles, le plancher. Le coup de balai est inutile, il faut accepter son omniprésence. »

Une chronique de Florence Bordeleau-Gagné à lire ici

« Il n’est pas véritablement question de salut par l’altérité dans les pages ouvragées par Anne-Sophie Subilia. Mais de quelque chose de plus complexe, personnel, de moins transcendant mais de tout autant essentiel : le nœud de relations humaines qui permet de se sentir humain au quotidien quand tout (ou presque) invite à vous retrancher loin de la sincérité. Entre monotonie désavouée et mélancolie aux éclats lumineux, la Lausannoise transmet ce sentiment avec l’étoffe de la délicatesse. » Thibaut Kaeser

« C’est l’histoire d’une femme qui s’éteint… mais qui, comme un jardin de fleurs, un matin peut voir éclore le merveilleux. » Christelle Moncalvo

« « La femme du délégué n’a pas de mission spécifique. Elle accompagne. Elle n’a pas la responsabilité des opérations, ni l’adrénaline, ni les fatigues. Elle n’a pas la satisfaction, la griserie, ni le brut contact du travail. Elle a le farniente si elle le souhaite. Est-ce agréable ? » Et peut-on écrire un roman à ce sujet ? La Vaudoise Anne-Sophie Subilia l’a fait, avec la délicatesse et la ciselure qui caractérisent son écriture et sa vision poétique du monde. (…)

Si la guerre du Kippour s’est terminée il y a peu, laissant ses traces cruelles sur l’existence des Gazaouis et marquant à jamais l’Histoire telle que le lecteur peut la connaître aujourd’hui, on peut mettre ses connaissances en matière d’enjeux géopolitiques internationaux au vestiaire pour entrer dans le roman. Car c’est par le regard de Piper, « la femme du délégué humanitaire », que l’atmosphère arbitraire sera rendue palpable, sans pour autant prendre le premier plan. La fiction se concentre en effet sur cet « alter ego », ce double fantomatique pris dans un quotidien qui, d’ailleurs, va s’ensabler inéluctablement. » Bérénice L’Epée

« De la géopoétique à la géopolitique, il n’y a qu’un pas, franchi hardiment quand Anne-Sophie Subilia décide d’écrire « L’Épouse », son roman le plus mûr et le plus abouti à notre sens. [Une] fiction délicatement imaginée, alors qu’elle s’appuie sur une réalité difficile et douloureuse : la vie à Gaza, au cœur des Territoires palestiniens occupés. Nous sommes en 1974, soit une année après la guerre du Kippour gagnée par Israël.

Frustrations enflammées des pays et populations arabes face à cette débâcle humiliante. C’est donc dans un contexte sociopolitique très tendu que prend corps le roman. Sang-froid néanmoins d’Anne-Sophie Subilia, ici très bonne romancière, aussi lucide que sensible, qui jamais ne juge ou condamne. Elle observe et raconte. »

Un artile de Ghania Adamo à lire ici

« Ce roman d'ambiance, très descriptif, se focalise sur un personnage désœuvré, à la fois effacé et très visible par sa différence culturelle et ses particularités vestimentaires, qui peine à trouver sa place à Gaza où son mari a été dépêché en tant que délégué humanitaire. Cette femme prénommée Piper se caractérise par une passivité propice à la contemplation. Sa posture lui confère le recul nécessaire pour observer d'un œil critique l'activité de son mari et, peu à peu, s'impliquer à son tour. Par des actes à la fois vitaux et dérisoires. »

Un entretien d’Anne-Sophie Subilia par Sabine Dormond à lire ici

Coups de cœur

« Ce portrait de la traversée du désert d'une femme délaissée donne la mesure du talent d'Anne-Sophie Subilia, sa capacité à faire entendre les dissonances dans la mélodie des jours. Son sens de l'observation et du détail rendent obsolète la psychologie de bazar. Elle nous fait sentir la tension dans l'attente et les grains de sable qui crissent sous la dent. On pense un peu à  »Un thé au Sahara«  de Bowles et au  »Patient anglais«  d'Ondaatje. Mais, on se dit surtout qu'on est en présence d'une magnifique écrivaine. » Pascal Thuot

« J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture minutieuse d’Anne-Sophie Subilia. Son personnage du jardinier et de ses fils est la grande réussite du livre. Et sa fin éclatante. Il y a cette attention au monde de Subilia qui emporte l'adhésion. La mienne en tout cas. » Hervé Guillerme

« Gaza, 1974, un couple européen. Lui est délégué humanitaire et souvent absent en raison de ses missions, elle est  »l'épouse« , celle qui accompagne. Avec une écriture précise, Anne-Sophie Subilia décrit le quotidien de cette femme, en en faisant ressentir toute la tension, la lassitude, le sable qui s'infiltre en tout lieu mais également le désir de se rendre utile, l'espoir des rencontres, l'atmosphère d'un pays inconnu, ses odeurs et ses bruits et la volonté de trouver sa place. » Gwendoline

« Un voyage quasi immobile dans l'intranquillité de l'oisiveté. L'autrice livre un récit sans concession qui dérange autant qu'il fascine. » Marion Wolff
 

« Piper est la femme d'un délégué de La Croix Rouge en mission en Palestine. Elle apprend à composer avec sa nouvelle vie, entre solitude et empathie pour le peuple palestinien. Un très beau récit ! »

« Piper s'ennuie dans sa villa, chasse les grains de sable qui reviennent sans cesse chaque jour dans la cuisine et la nourriture, lutte contre la chaleur, attend le soir pour retrouver son mari qui revient du travail pour boire un verre, ou deux, ou plus…La vie d'une femme expat en somme. Mais il va falloir trouver une place, se prendre en main, résister à la dépression qui rampe autour de soi. C'est un roman magnifique, plein de sensiblité. Avec des images photographiques qui restent en tête longtemps. » Amélie Forestier
 

« Grâce à la délicatesse de son écriture, l’écrivaine suisse nous offre un roman tout en retenue qui nous fait ressentir avec subtilité le décalage entre la situation de l’héroïne, son intimité, son empathie, ses maladresses quelquefois et la situation politique et humaine de ce peuple sans pays. »

« Superbe! »

« Sublime roman, une écriture tout en délicatesse pour dire la solitude, et notre irrépressible attirance pour l'autre, cet étrange étranger. » Lucie Lisant

« L'épouse vit en apesanteur dans un pays qui la trouble autant qu'il la fascine: la Palestine, 1974. Entre saveurs, senteurs, silences et rencontres furtives, se dessine un portrait de femme ordinaire dans un climat insolite. Un roman raffiné, soigné, pictural, bercé de chaleur et teinté de douceur… »

« Magnifique roman sur l'attente et l'intime d'une femme expatriée à Gaza, ayant suivi son mari membre du HCR. C'est également un subtil mélange de douceur, d'odeurs de jardin et de cuisine, de vie quotidienne avec ses bonnes surprises et ses désillusions. » Béatrice Leroux

« Ce roman nous happe et nous retient dans sa langue voyante, lucide et percutante. Il nourrit notre soif de connaître, de comprendre Gaza, malgré l'antipathie provoquée par l'épouse, cette femme qui souvent nous agace. Embarrassée par ses privilèges, elle incarne les fossés culturels qui la séparent des palestiniens, la violence de son origine dans un monde en guerre. (…) Un texte (…) terriblement pertinent, écrit sur une ligne de crête et contenant toute l'intensité de cet inconfort. »

« J'aime beaucoup l'atmosphère d'attente qui se dégage de ce roman. Il y a un vrai décalage entre la vie tranquille de cette femme et la situation politique. » Mickaël Kobler

« L'écriture est fine, poétique, envoûtante; la lecture agréable et émouvante. » Laure

« Voici un magnifique roman d'ambiance. Celle de Gaza dans les années 1970, où Piper, femme d'humanitaire en mission, découvre une vie bien différente de l'Europe. Tout est nouveau pour elle. Elle vit assez librement, bien que comme dans une prison dorée. Son statut d'étrangère, sur une terre déjà si complexe, lui permet de découvrir le quotidien des habitants. Un texte délicatement mélancolique à découvrir!
Plus que jamais, dans L’Épouse, Anne-Sophie Subilia révèle la profondeur de l'ordinaire. La lucidité qui la caractérise ne donne aucune circonstance atténuante à ses personnages. » Marion Mallinger

« Le coup de coeur du jour: le délicat et subtil L'Épouse de Anne-Sophie Subilia (publié par les non moins délicates et subtiles Editions Zoé). (…) Un très beau récit, empreint de sensualité, de lumières, d'odeurs et de saveurs, qui décrit avec humanité une femme et un territoire. » Mélanie Chenais

« Gaza, 1974. Du sable à perte de vue qui s'insinue dans chaque recoin de la maison de Piper, femme d'un délégué du CICR. Le temps passe lentement, la moiteur est partout. En parallèle à la mélancolie, des rencontres lumineuses, dont celle avec le jardinier qui fait pousser des fleurs dans le sable. Un texte dont le style délicat et sensible s'oppose à la violence des affrontements. » Aurélie Sonnay

« De la douceur au milieu d'un monde de violence. Un roman de sable et de soleil. Un bijou ! »

« Je viens de lire L’Épouse de Anne-Sophie Subilia et ce livre a agi comme un charme. J'ai beaucoup aimé cette narration délicate, précise. Un récit dans lequel le réel, le quotidien dit le politique, la violence de la colonisation, la force habile et déterminée d'un peuple avec le soin apporté aux autres, aux animaux et aux plantes comme un réconfort. » Géraldine Hérédia

« C’est un récit poétique. La force d’Anne-Sophie Subilia est de nous faire ressentir que le quotidien, les petites choses de la vie, ça peut être beau, touchant. » Phaedra Othman
À écouter ici: https://www.rfj.ch

« Attention, pépite ! Un de mes coups de coeur de rentrée littéraire ! » Daniel Snevajs

Droits vendus

Grec
Acquéreur World Books
Année 2023

Géorgien
Acquéreur Academic Press of Georgia
Année 2023

Italien
Acquéreur Gabriele Capelli Editore
Année 2023

Extrait

Elle retourne à la cuisine, se penche sur sa lettre et continue sa phrase. C’est que nous avons un jardin de sable. Son collier de grosses perles en bois lui fait un poids au cou. Du menton, elle joue avec. Elle raffole des kumquats, c’est peut-être pour ça que son collier ressemble à une rangée de ces petits agrumes. Elle s’interrompt une seconde pour se gratter le tibia. La maison aussi est remplie de sable, on s’accoutumera. Un rai de lumière entre dans le champ de la feuille de papier. La femme se décale, puis se lève. Elle se hisse sur la pointe des pieds et tire un casier en rotin poisseux. Elle tend encore le bras et saisir l’anse d’une tasse de camping. Chaque vertèbre affleure sous la blouse fleurie. Sa tignasse gonflée remplit le creux de la nuque. Elle s’énerve à chercher le sucre et le café. Quelque chose la fait sursauter, pivoter, guetter. « Vivian, c’est toi? » Mais il n’y a personne dans son dos. Lui est parti à l’aube.

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