Domaine français
Parution Août 2023
ISBN 978-2-88907-246-0
144 pages
Format: 140x210 mm
Disponible

Domaine français
Disponible

Elisa Shua Dusapin

Le vieil incendie

Domaine français
Parution Août 2023
ISBN 978-2-88907-246-0
144 pages
Format: 140x210 mm

Résumé

Après quinze ans d’éloignement, Agathe, scénariste à New York, retrouve Véra, sa cadette aphasique, dans la bâtisse du Périgord où elles ont grandi. Elles ont neuf jours pour la vider. Les pierres des murs anciens serviront à restaurer le pigeonnier voisin, ravagé par un incendie vieux d’un siècle. Véra a changé, Agathe découvre une femme qui cuisine avec agilité, a pris soin de leur père jusqu’à son décès, et communique avec sa sœur en lui tendant l’écran de son smartphone.
C’est dans une campagne minérale qu’Elisa Shua Dusapin installe son quatrième roman, peut-être le plus personnel à ce jour. À travers un regard précis et affirmé, empreint de douceur, elle confronte la violence des sentiments entre deux sœurs que le silence a séparées.

Autrice

Elisa Shua Dusapin

Née en 1992 à Sarlat-la-Canéda d’un père français et d’une mère sud-coréenne, Elisa Shua Dusapin grandit entre Paris, Séoul et Porrentruy. Elle est diplômée de l’Institut littéraire suisse de Bienne. Son premier roman, Hiver à Sokcho (Zoé, 2016, Folio 2018) obtient les prix Robert Walser, Alpha, Régine-Desforges, Révélation SGDL. En 2021, sa traduction anglaise reçoit le National Book Award for Translated Literature. Plusieurs fois adapté au théâtre, le livre est en cours d’adaptation au cinéma par le réalisateur Koya Kamura, avec Roschdy Zem dans le rôle principal. Suivent Les Billes du Pachinko (Zoé, 2018, Folio 2020), prix suisse de littérature et Alpes-Jura, et Vladivostok Circus (Zoé, 2020, Folio 2022), sélectionné pour le prix Femina. Ses trois romans sont traduits dans plus de 35 langues.

Distinctions

Elisa Shua Dusapin, lauréate du prix Victor Noury de L’Institut de France pour  Le vieil incendie 

Elisa Shua Dusapin lauréate du prix Wepler-Fondation La Poste 2023 pour  Le vieil incendie 

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Elisa Shua Dusapin lauréate du prix Fénéon 2023 pour  Le vieil incendie 

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Elisa Shua Dusapin, lauréate du prix Millepages 2023 pour  Le vieil incendie 

 Le vieil incendie  d’Elisa Shua Dusapin, en lice pour le Grand Prix Littérature Périgord 2024

Elisa Shua Dusapin lauréate du Prix de l’Académie romande pour  Le vieil incendie 

Dans les médias

« Elisa Shua Dusapin confirme, avec Le vieil incendie, la force de son écriture et son identité narrative. Ici, des sœurs, dont on découvre les sentiments réciproques au détour d’une phrase, une vieille maison encerclée par l’hiver, des souvenirs d’enfance qui se mêlent au présent. La romancière sait à merveille faire dialoguer les émotions humaines avec leur environnement naturel. On aime ses personnages (Agathe, la narratrice, mais surtout sa sœur Véra) d’autant plus qu’ils résistent à notre regard. » Géraldine Savary

« Une fois encore, mais plus intensément encore, Elisa Shua Dusapin pourvoit de l’étrangeté dans l’ordinaire avec tant de grâce. » Guenaël Boutouillet

« Le roman au charme subtil, au rythme lent, est centré sur la relation entre les deux sœurs, qui s’affine et s’affirme au fil des jours. Il s’intensifie en émotion alors que les souvenirs de la narratrice remontent, permettant de mieux comprendre le lien qui les unit et l’ambivalence de leurs sentiments. L’écriture sensible et évocatrice rend bien l’ambiance de fin d’une époque (…). Comme dans la vie, il reste autour des personnages une part d’incertitude, de flou lorsque le récit s’achève. » M.D. et S.H.

« Entre le froid et les couleurs de novembre, les fromages qui se balancent dans une cage à oiseaux, une cache à alcool secrète, un ancien amour, un vieux pigeonnier dont l’incendie n’a jamais trouvé d’explications, l’irruption des chasseurs locaux, l’auteure compose un tableau comme à son habitude mélancolique, mais aussi empreint de touches d’humour. On y retrouve la patte d’une écrivaine qui, patiemment, construit une œuvre branchée sur sa petite musique intime, et dont l’écriture, elliptique, laisse toujours une place au lecteur. » Caroline Rieder

« (…) Trame ouverte qui ressortit au conte dans la description de cette bâtisse corsetée par une forêt vibrante de présences, où les fromages vieillissent dans une cage à oiseaux, où le décor minéral dominé par un château au pigeonnier incendié semble palpiter encore des récits légendaires du père. Les menaces y sont diffuses et le rapport à l’autre toujours distordu, vu par le prisme d’une caméra thermique, d’un œilleton monté à l’envers sur la porte d’entrée, d’une visioconférence brumeuse. Dans la combe, l’étang tourbeux avale le reflet de la lune ; univers merveilleux éclairé à la bougie, qui pourrait tendre vers un néoromantisme noir n’était ce pointillisme descriptif, cet antilyrisme placé sous l’égide de Perec.

Car le personnage d’Agathe travaille à une adaptation à l’écran du roman W ou le souvenir d’enfance, et l’on ne peut s’empêcher de déceler un sous-texte perecquien dans l’étrange aphasie du personnage de Véra, surtout dans cette prose dénuée de pathos, qui excelle à ouvrir l'imaginaire en consignant cet infime du quotidien que l’auteur de La vie mode d’emploi appelait l’infra-ordinaire.

Avec ce roman très personnel, écrit et ancré dans le territoire de sa naissance comme pour boucler un cheminement littéraire autant qu’identitaire, Elisa Shua Dusapin signe une méditation sur l’absence – de voix, de père, d’enfant, de foyer -, dont la brièveté est le masque d’une complexité qu’on ne lui connaissait pas encore. Elle ouvre ainsi son œuvre à une dimension nouvelle, où ses évanescences coutumières font place à un décor tellurique, tandis que la dialectique entre violence et douceur prend des formes plus âpres, odorifères et sauvages. Ce livre en main, on est emporté. »

Un article de Thierry Raboud à lire ici

« (…) Ainsi, les lieux et les personnages ne servent qu'une cause, celle de la sororité et de l'indispensable réappropriation de sa propre vie dans le lien familial. La subtilité de l’écriture réside dans une maîtrise absolue de cet art des silences. Elisa Shua Dusapin excelle dans cet exercice qui révèle une puissante délicatesse. » Yasmina Giaquinto-Carron

Elisa Shua Dusapin dans l’émission « Café des arts », à écouter ici

« Dans cet environnement minéral mais aussi très sensuel et même parfois menaçant, les deux sœurs ont neuf jours pour vider la maison de leur enfance dans une tension tissée de non-dits. » Laurence de Coulon

« Quatrième roman de l’autrice, Le Vieil Incendie est, à l’instar de ses précédents textes, poétique et hautement singulier. (…) Texte le plus intime de l’autrice, son dernier opus a pour personnages deux sœurs séparées depuis de longues années qui se retrouvent à la suite du décès de leur père. Elle y décrypte la complexité et la profondeur de leur relation sororale à l’occasion des neuf jours qui les voient s’affairer à vider la maison familiale. La campagne, tout à la fois sauvage, hostile, inquiétante et enveloppante est le théâtre de leurs retrouvailles et des rémanences du passé de la famille. Cet art de saisir les ramifications instantanées de l’intime, de qualifier les silences, d’en peser la densité et la permanence, cette écoute attentive des battements du monde, même les plus discrets, confèrent au Vieil Incendie un onirisme quasi magique. » Lucie Eple (librairie Le Pied à terre)

« Le livre peut ainsi se voir comme une succession de passés se frayant un chemin jusqu’à nous, depuis les histoires du père guidant les touristes dans les grottes jusqu’aux remémorations d’Agathe, en passant par ces ossements millénaires découverts près du château, le souvenir du W de Perec et cet événement énigmatique et pourtant central, le vieil incendie du pigeonnier. Elisa Shua Dusapin compose avec ce texte bref un roman d’une étonnante densité. L’intime – jusqu’au pan de la vie new-yorkaise de la narratrice – y est exploré avec une extrême finesse de résolution, en connexion permanente cependant avec l’expérience universelle, la famille, l’école, l’histoire. Son écriture est sobre, efficace. Les actions s’enchaînent et se suspendent au rythme des sensations ou des souvenirs. Comme dans Vladivostok Circus, elle reste au plus près du corps, du bien-être ou du malaise, faisant de sa lecture une expérience rare qu’en cette rentrée il serait dommage de manquer. » Alain Nicolas

« Dans ce roman, l’ordinaire d’une histoire de famille cède le pas à l’extraordinaire d’une histoire particulière et en constitue sa force, servie par une écriture précise qui sait dire la confrontation muette avec le temps qui passe, où les non-dits ont dû se résoudre à devenir des non-faits. » Bérénice L’Epée

« Elisa Shua Dusapin raconte les retrouvailles avec Agathe dont le métier et le quotidien sont les mots et Véra enfermée dans le silence… La communication n’est pas simple. Des souvenirs reviennent. Un roman empli et de violence, et de douceur… »

« Les 7 romans incontournables de la rentrée littéraire » : un article de Serge Bressan à lire ici

« Avec les livres précédents, la romancière interrogeait les difficultés de communication quand les langues séparent. Ici, elle poursuit sur cette thématique, mais de façon plus intime, encore plus déchirante. (…)

Elisa Shua Dusapin a une langue bien à elle pour exprimer la solitude à deux ou à plusieurs. « Ce matin j’ai cru entendre Véra sous la douche mais le bruit durait, c’était le vent. II vient rouler sur notre façade comme un nageur au bout de son couloir. » La structure du livre – un déroulé en neuf jours, un par chapitre -, le style épuré contribuent à donner une impression d’inéluctabilité, de marche du destin qui ne laisse pas de place à la nostalgie. Le temps a passé, les deux sœurs ont changé. « Je veux en finir avec la maison et cette vieille histoire », pense la narratrice. La clé de la bâtisse condamnée sera jetée dans l’étang. » Frédérique Fanchette

« Une manière de raconter la vie par l’envers, à contre-courant. Une attention extrêmement fine aux liens humains, à l’introspection. » Salomé Kiner

« Une ambiance de feuilles mortes en pleine nature. Un éloge des non-dits. Elisa Shua Dusapin dépeint très bien la violence qu’il peut y avoir quand on est enfant; des passages très marquants. » Sarah Clément

Écouter le « Débat livres » de l’émission « Vertigo » ici

Elisa Shua Dusapin, invitée de Jennifer Covo dans le 19h30, à visionner ici

« Après Vladivostok et Sokcho, Elisa Shua Dusapin nous emmène dans le Périgord et raconte les retrouvailles entre deux soeurs. Agathe, qui écrit des scénarios aux États-Unis et Véra, aphasique depuis l'enfance, restée dans la maison familiale. La plus solide n'est pas celle qu'on pense. Véra, que sa sœur a laissée avec le père pour partir à New York, semble avoir avancé dans la vie alors que l'aînée est tournée vers le passé et se prend les pieds sur ses racines. La vieille bâtisse craque de partout, les sentiments entre les sœurs aussi. L'écrivaine confirme son talent pour déployer une écriture économe, qui caresse les personnages et les bruissements de la nature. » Géraldine Savary

« (…) Toujours l’indicible gronde, en osmose avec la faune, la nourriture, les paysages, décrits dans toute leur étrangeté féerique. Depuis son brillant premier roman, Hiver à Sokcho (2016), Elisa Shua Dusapin s’est toujours intéressée aux membranes qui contiennent les êtres, et à la nécessité de les percer comme de les rapiécer. Passer d’un monde à un autre, sortir de soi pour mieux connaître son for intérieur, accueillir la différence pour discerner ce qui nous unit, autant de thèmes qu’elle défriche à la serpe étincelante de ses mots, sans décevoir. » Marine Landrot

« Le nouveau livre d’Élisa Shua Dusapin, en déplaçant ses enjeux propres, donne un nouveau souffle à une œuvre qui se dessine avec une sûreté remarquable. On y retrouve les mêmes questions, le même trouble, la même beauté de la langue, mais comme accentués. Une expérience puissante et troublante qui détonne dans le paysage de la littérature d’aujourd’hui.

Les récits d’Élisa Shua Dusapin (…) relèvent un peu d’un paradoxe qui transmue la simplicité en quelque chose d’extraordinairement élaboré, la banalité en étrangeté, la parole en silence. Tout y est d’une clarté opaque. Décalé, disjoint, comme rejoué sans fin à l’intérieur de soi et dans l’univers qui nous entoure, comme si la prose, la fiction, nous redimensionnaient dans un espace lui-même redimensionné. Ses livres altèrent le monde, nous altèrent, profondément. (…)

Et le minimalisme de l’écriture, la sobriété du ton ou des péripéties mêmes, l’attention portée au rythme – dans ce livre, il y a comme une compacité du silence qui vient toujours tout contrecarrer –, à des voix qui semblent totalement, irrémédiablement, intériorisées, font d’Élisa Shua Dusapin une écrivaine très atypique. Très libre finalement (…). »

Un article d’Hugo Pradelle à lire ici

« Le véritable lieu du roman, ce sont les gouffres. Le père travaillait comme saisonnier aux grottes de Lascaux, de Villars, au gouffre de Padirac. La maison que l’on vide a l’apparence d’une caverne et le château voisin ressemble à un escargot. Le ventre d’Agathe n’a pas pu garder l’enfant qu’elle portait. Comme dans les grottes, la vie est soumise à des processus de transformation lente : l’eau se calcifie, se concrétise, les paysages de Dordogne ont des ventres, les corps qui ont peur ou qui se souviennent se liquéfient. La langue du récit elle-même subit la mutabilité générale. Elle est déplacée, tantôt aérienne, tantôt heurtée. Elisa Shua Dusapin fait des choix déroutants, qui peuvent aller parfois jusqu’à l’impropriété grammaticale, afin de troubler ce qui pourrait apparaître comme une fausse harmonie. Le château, qui s’appelait le « Puy Geoffroy », est devenu sur les cartes, sous l’effet d’un malentendu, le « Pigeon froid ». Comment faire confiance au langage ? « Il y en a qui disent que c’est quand on aime le plus qu’on dit les choses qu’on pense le moins. »

Tout ne tombe pas dans les profondeurs. De même que les stalagmites montent, les lentes métamorphoses ne vont pas toujours dans le sens de la mort, de la mésentente et de l’oubli. La beauté du livre vient aussi de sa suspension sur un seuil où tout est possible, la difficulté comme la douceur. Les filles ont laissé tomber dans l’étang la clé de la maison, et elles s'apprêtent à retourner à leurs vies séparées, mais les pierres de la maison serviront à restaurer le pigeonnier du château. Et elles ont pensé l’une et l’autre : que signifie être là pour quelqu’un ? La parole pourrait-elle revenir aussi brusquement qu’elle est partie ? Ce carrefour fantastique des possibles est peut-être ce qu’Henri Michaux (1899-1984), grand expert en métamorphoses, appelait la « connaissance par les gouffres ». » Tiphaine Samoyault

« Tendre et rude tout à la fois, souvent surprenant, le récit trompe notre horizon d’attente et ne se dirige jamais exactement où on l’imaginait. Les personnages sont bien plus complexes qu’ils n’y paraissent de prime abord et les liens de sororité sont décrits avec une grande lucidité. Une belle réussite. » Jean-Philippe Blondel

« Des fromages dans une cage à oiseaux. Une cache à alcool idéale pour la contrebande. On a l’impression d’être dans un récit où la réclusion et la poussière pavent la voie au mystère, voire au surnaturel. Un fantôme à la Henry James ne serait pas de trop. Il n’en est rien. (…)

La mort détermine les aléas de la vie, les relations qui s’y tissent. Il faut communiquer bon gré mal gré. Un défi lancé aux non-dits, aux silences. Mais la langue est une matière malléable qui réserve des surprises. Elisa Shua Dusapin a suffisamment de finesse pour faire du langage un enjeu cardinal. (…)

[Le roman] exprime une maturité plus affirmée, une qualité pourtant présente dans ses livres depuis ses débuts. Le sens de l’épure d’Elisa Shua Dusapin s’est enrichi d’une forme de minéralité et d’un peu de glaise. Il fore désormais dans des strates existentielles encore plus profondes. » Thibaut Kaeser

Elisa Shua Duapin, invitée d’Ellen Ichters et Nicolas Julliard dans l’émission « Quartier livre » à écouter ici

« De la maison, Agathe ne veut rien garder. Rien. Ni le fatras d’objets qu’elle contient ni le passé qu’elle représente. Elle aimerait expédier la besogne, peste contre cette sœur à la gentillesse encombrante, mais l’ambivalence toujours réapparaît, rien n’est figé: la maison apaise tout autant qu’elle incommode.
Les pierres de la bâtisse serviront à la reconstruction d’un pigeonnier, dans le château voisin, ravagé par un incendie. L’héritage, métaphoriquement, ce sont peut-être avant tout les mots, les briques de ce français qui permettront l’édification de nouveaux récits, abritant des oiseaux libres d’aller et venir. »

Entretien d’Elisa Shua Dusapin avec Julien Burri à lire ici

« Ce qui sépare Agathe et Véra, ce ne sont pas les mots de trop mais ceux qui ont manqué. L’une, scénariste, a fait de l’échange son métier mais ne sait quoi dire à sa cadette ; l'autre, muette dès l’enfance, fait parler le silence avec une aisance confondante. (…) Avec une sobre délicatesse, Elisa Shua Dusapin esquisse un flou enveloppant dont émergent des détails, âpres ou fluides, qui disent que les liens du sang ne sont pas ce que l’on croit… »

« Quelque chose se cache dans le blanc des pages. Un cri ou le silence. Partout où va Agathe, elle semble marcher sur des cendres. Elle est pleine d’absences et de regrets, c’est un corps où vivent les fantômes. Elle aime, elle est aimée et, pourtant, elle a tant de mal à le penser et à le dire. Elisa Shua Dusapin a les mots parfois déchirants et, souvent, on s’arrête sur eux pour les chuchoter. Elle nous touche, elle nous parle. Un roman brûlant sur la violence des sentiments qui unissent deux sœurs. » Alice Develey

« Elisa Shua Dusapin fait rougir les braises du souvenir, dans une ambiance brumeuse et mélancolique. Un récit sobre et délicat, d’une puissance souterraine. (…)
Le Vieil incendie réussit à dire la tendresse sans en faire guère la démonstration. L’auteure nous a habitués à son écriture sobre et dépouillée, qui, paradoxalement, est particulièrement efficace dans l’évocation des sentiments. Ce quatrième roman rappelle le second, Les Billes du Pachinko, dans lequel l’auteure évoquait déjà la complexité des liens familiaux. Mais ici, a contrario du foisonnement de cette histoire japonaise, l’environnement est ramené au plus élémentaire. Novembre nu, le lieu simple de la maison, le nombre restreint de personnages : Elisa Shua Dusapin est définitivement maîtresse pour créer la richesse à partir de la sécheresse. Et de rallumer, en nous, de vieux incendies. » Julie Seuret

« L'ombre des parents et le deuil : c'est, une fois encore, l'un des thèmes principaux qui traversent cette rentrée littéraire. Mais sous le regard d'Elisa Shua Dusapin, les choses prennent une tournure nouvelle. (…) La réussite du Vieil incendie tient notamment à son absence de concessions. Le regard que pose Agathe sur sa sœur est parfois d'une vraie dureté, et le stress lié à son occupation professionnelle (elle doit adapter W ou le souvenir d'enfance de Georges Perec) est communicatif. La bâtisse familiale, elle, se vide progressivement ; et avec elle, c'est toute une histoire familiale qu'on trie ou dont on se débarrasse, dans un silence amer. » Thomas Messias

Elisa Shua Dusapin, invitée de Farida Gacond dans l’émission « La culture sans confiture » à écouter ici

« (…) La plus forte des deux femmes n’est peut-être plus la même qu’autrefois. Elles se retrouvent et se découvrent à la fois. La nature environnante et la maison où elles ont grandi auprès de leur père vibrent d’échos discrets – Les Trois sœurs de Tchekhov ne sont pas si loin. Quant à la question « serais-tu amie avec moi ? », elle trouvera sa réponse, troublante, à l’image de ce roman empreint de subtiles correspondances. » François Montpezat

« Avec tact et délicatesse, comme sont habitués ses lecteurs, Elisa Shua Dusapin donne naissance à un livre, Le vieil incendie, d'une grande richesse et d'une beauté éclatante. D'une écriture précise, descriptive, limpide, elle suggère, esquisse, réussit à faire entendre les silences, fait plonger au plus profond des solitudes où se noient ses héroïnes. Une écrivaine au talent rare, conforté par un travail méticuleux de la langue française, qui donne naissance à des histoires simples et si prenantes. »

Une chronique de Chris L à lire ici

« Toute la subtilité d’Élisa Shua Dusapin est de faire parler le silence des cœurs, d’oser avouer les inimitiés, tout en dessinant ce que le lien sororal peut avoir d’indestructible, en dépit des sentiments et des parcours. Une belle leçon de littérature et de sensibilité. »

« (…) Une voix dont la justesse surprend tant le thème, a priori rebattu, pouvait susciter de méfiance. Or, loin des clichés, elle en tire un récit à la fois riche et personnel, évitant les pièges en douceur et se dispensant de recourir aux pénibles paroxysmes des règlements de comptes familiaux. On ne hausse guère le ton, chez Élisa Shua Dusapin, on ne casse pas trop la vaisselle : la catharsis, plutôt qu’imposée, advient presque naturellement, à force de persuasion, pour ainsi dire. Plutôt que champ de bataille, le roman se fait alors point de rendez-vous, où tout fait sens et conspire à réparer la relation d’Agathe et de Véra, mise à mal par la fuite permanente d’une narratrice aux phrases trop brèves pour n’être pas suspectes. (…)  De ce « vieil incendie » personne ne sait rien, sinon peut-être le défunt père, véritable clef de voûte du roman et passeur, par ses histoires et son érudition, de bon nombre d’autres mystères. Baignant dans une belle lumière automnale, ce roman du souvenir et du pardon est aussi celui d’une résurrection. » Yann Fastier

« Le quatrième roman de la Franco-Sud-Coréenne Elisa Shua Dusapin se resserre sur une relation sororale avec toute la subtilité dont ses livres ont fait preuve. Bien au-delà de la situation – vider la bâtisse familiale -, c’est le lien, passé, présent, futur (?) entre les deux sœurs qui sous-tend le livre, apparemment aussi doux qu’il est solide. (…) Avec ses phrases courtes, son pointillisme gracieux, son attention à la nature, aux animaux (innombrables ballets des fourmis), à la cuisine – goût que partagent les sœurs -, à la beauté du village au pigeonnier incendié, ce texte tient dans une parenthèse de neuf jours. Dans cette bulle de sensations et d’émotions, une question tournoie : que veut dire « être là » pour l’autre, quel devoir s’impose, ou pas, quand tout le monde est parti ? » Valérie Marin La Meslée

« Au fil des jours et des rangements, les souvenirs d’enfance refont surface. Avec beaucoup de finesse, Elisa Shua Dusapin décrit le lien qui se recrée entre les deux femmes, ainsi que leurs moments de tension. Certaines scènes sonnent très justes, notamment à qui s’est déjà livré à cet exercice, comme les repas improvisés dans le désordre de lieux qui se vident, l’incontournable visite à la décharge ou la dernière nuit de demi-insomnie passée dans une maison promise à la démolition. » David Spring

« Cette écriture est aussi magnifique parce qu’elle est peut-être à la limite de l’aphasie, de ce qu’on ne dit pas, extrêmement économe, d’une complexe simplicité. Beaucoup de choses se construisent en dehors des mots, avec les sens. Vous avez le plaisir du mot et la joie de son économie. »

Mathias Enard reçoit la romancière Elisa Shua Dusapin dans « L’entretien littéraire », à écouter ici

Elisa Shua Dusapin invitée d’Augustin Trapenard sur le plateau de La Grande Librairie, à visionner ici

« C’est avec finesse, acuité et retenue qu’Elisa Shua Dusapin s’immisce dans cette relation bancale qui n’a pourtant rien oublié des heures de complicité d’hier et sous laquelle couve le feu. Et si c’était dans la nature, omniprésente autour de la maison et dont les sœurs aiment profiter, que se gommait ce qui, aujourd’hui, désunit ? Finaliste du prix Médicis, Le vieil incendie clôt un chapitre dans la vie de deux sœurs. Il n’est point écrit qu’il sera le dernier. » Geneviève Simon

« L’intimité du récit nous subjugue avec sa construction en dentelle et ses images douces et percutantes. Si, selon la sœur aînée, «les fleurs ne poussent pas en novembre», peut-être que les agates, oui. On se sent embaumé de l’ambiance aigre-douce du récit, dans lequel on replonge sans cesse – comme on ouvre une boîte de thé pour en savourer l’odeur un peu plus encore –, pour goûter encore à cette poésie narrative. » Loïc Remy

« Le Vieil Incendie ressort de ces ouvrages précieux qui tendent à subsumer la défaillance des langues et à interroger la prétention des littérateurs à transcrire l’indicible, attendu que le déchiffrement du vivant et de l’existant impose de saisir le peu de réalité auquel on a accès dans les interstices isolant les signes. »

Entretien d’Elisa Shua Dusapin avec Jean-Michel Devésa à lire ici

« D'une écriture minimale, tranchante mais renversante de justesse et sous influence perecquienne (Agathe adapte « W ou le souvenir d'enfance » ), Elisa Shua Dusapin souffle sur les braises du passé pour en faire jaillir une étincelle d'amour sororal aussi fragile que profond. » Elisabeth Philippe

« [Un] beau roman qui dégage l’odeur de la terre, des cynorrhodons, de la tourbe du fond de l’étang, de la fiente de pigeon ; les couleurs grisailles de l’automne – cela se passe du 6 au 14 novembre ; les bruits du vent dans les arbres et le panpan des chasseurs ; la course étrange des fourmis et des araignées. Un roman qui s’enroule dans le silence comme on s’enroule dans une serviette au sortir du bain, parce que c’est chaud et réconfortant. Et qui se love peau contre peau: en fin de compte, ce sont les corps qui se reconnaissent… » Jean-Claude Vantroyen

« Tout au long de son quatrième roman, Élisa Shua Dusapin continue de faire preuve d’une rare subtilité. En préférant procéder par petites touches, en évitant les coups de tonnerre. Son « Vieil Incendie » touche au cœur avec ses émotions contenues et s’incruste durablement dans la mémoire. » Alexandre Fillon

« [Un] beau roman, où les passions s’exaltent à feu doux, dans une atmosphère étrange et poétique. » Philippe Chevilley

« Le Vieil Incendie est un roman traversé par les fictions : celles du père, celles d'Agathe qui est scénariste et travaille sur une série adaptée de Pérec, celles des livres qui peuplent la bibliothèque. Malgré ces milliers de mots accumulés, les sœurs portent leurs blessures silencieusement et ne disent presque rien de la mort du père, de l'abandon de la mère, du départ d'Agathe. Et c'est justement dans cette absence de compréhension, de discussion, de langage qu'Elisa Shua Dusapin écrit son roman. Elle donne corps aux silences, à la lenteur des émotions et à la beauté qui se glisse dans des métaphores utilisées avec beaucoup de parcimonie. Jusqu'à ce que les deux sœurs se retrouvent, enfin. » Pauline Le Gall

« Le Vieil Incendie ne révèle pas de secrets de famille ou de rebondissements, il effleure plutôt des mystères du bout des mots, offre un jeu de regards entre deux sœurs qui s'observent, s’envisagent, cherchent à se comprendre et à se reconnaître l'une dans le miroir de l'autre. En quoi ce ciment de l’enfance s'est-il transformé avec les années ? Qu’est devenu ce terreau commun sur lequel elles ont poussé ? Un terreau fait de grottes ancestrales dans lequel leur père était guide et de disputes parentales jusqu'au départ de leur mère, laissant seulement quelques colliers d’ambre et un grand silence. (…)

Le Vieil Incendie conte ce qui lie deux femmes au-delà du langage, leurs gestes, leurs élans, leur mémoire. « Si je n'étais pas ta sœur, tu serais amie avec moi ? » interroge Véra. Tout est là, beau et déchirant. » Olivia de Lamberterie

« Un livre très ténu, très beau. L’histoire de deux sœurs, dont l’une a arrêté de parler pendant l’enfance, l’autre était devenu sa voix. C’est vraiment un livre merveilleux parce qu’il raconte tout ce que le langage ne peut pas dire. [Une] relation très belle, très fragile et très émouvantes. »

Écouter le coup de cœur d’Olivia de Lamberterie, dans « Le masque et la plume » ici ( minute 47)

« Dans un format bref, l’auteure parvient, avec un art consommé de conteuse, à tresser de nombreux fils narratifs autour du tête-à-tête des deux sœurs et leurs souvenirs partagés (…). Cette extrême densité est permise par un style sobre qui se mue parfois en fulgurances poétiques : « Véra bouge sous ma paupière comme un cil qui ne s’en va qu’avec des larmes.» Mais elle découle surtout d’une esthétique de l’ellipse (…). II ne s’agit jamais d’expliquer, pas plus d’analyser, mais de « faire sentir », transmettre une expérience sensible tissée d’absences (…). On craint l’événement tragique ou sanglant mais il n’adviendra pas. L’inquiétude reste diffuse, et le malaise tangible, mais un fragile équilibre demeure, entre les deux sœurs comme en elles. Une fragilité que capte et illumine la langue fine et délicate d’Elisa Shua Dusapin. » Renaud Pasquier

« Ce roman tout en délicatesse nous offre un moment de vie suspendu dans une sorte de hors-temps. Une langue poétique et ciselée qui fait ressortir à chaque moment de cette semaine passée dans le Périgord, des sensations furtives mais fortes. Un très beau roman, qui nous laisse sous le charme. »

écouter le coup de coeur d'Erika ici (minute 35)

« Tout se passe comme si on avait affaire à une plongée dérangeante mais fascinante dans un passé révolu qui resurgit dans ce cadre autrefois familier. Ambiguïté du souvenir d’enfance. (…) L’intrigue du roman est concentrée, pour ne pas dire ramassée, car elle représente les jours que Véra et Agathe ont passés ensemble dans la maison paternelle. Si la trame paraît ténue, elle possède néanmoins une amplitude rare qui tient à la fois à l’acuité avec laquelle Elisa Shua Dusapin décrit les scènes de « discussion » entre Véra et sa sœur et à la profondeur des souvenirs qui se déploient à partir du présent de narration. (…) Que ce soit dans l’élaboration de costumes pour des numéros de cirque, dans la création d’un dessin de bande dessinée, dans la confection d’un plat coréen, on plonge dans une profondeur émotionnelle, une concentration intense qui laisse imaginer ce que représente le travail d’écriture pour Elisa Shua Dusapin. (…) Raconter, créer le souvenir, c’est la définition même de la littérature. » Valery Rion

« Elisa Shua Dusapin aborde dans  »Musique émoi«  un aspect de sa création : son rapport au violon, un instrument qu'elle a beaucoup pratiqué, et qui persiste à faire entendre sa musique pendant l'écriture… »

Une émission de Priscille Lafitte à écouter ici

Coups de cœur

« Ce roman en montre toute la violence et la douceur à la fois. L'amour peut s'exprimer de manières différentes mais la finalité sera toujours la même. » Laurie Djeglou

« Il y a de l'élégance et de la discrétion dans ce Vieil incendie. Il y a des émotions vives dans les silences, les regards et un amour tout à la fois solaire et féroce entre deux sœurs. C'est émouvant au possible, sans chichi. (…) Une véritable pépite. »

« J'ai retrouvé cette écriture simple et délicate que j'ai aimée depuis son premier livre (qui n'a jamais quitté nos tables depuis 2016). Mais j'imagine bien le travail immense qu'il y a derrière cette  »simplicité« . Elisa s'aventure cette fois sur de nouveaux terrains, et c'est encore une réussite. Il y a une pointe de cruauté dans cette relation entre sœurs, mais aussi une grande finesse dans la difficulté de trouver sa juste place par rapport aux autres: dans le couple, dans la parole assumée pour l'autre, dans le refus des assignations. L'ambivalence des sentiments est aussi très intéressante: vouloir et ne pas vouloir être mère, être une grande sœur et refuser ce rôle… Elisa pose des questions intéressantes et surtout elle a l'élégance de nous laisser trouver nos propres réponses, dans ces situations finalement très universelles. » Gabriel Pflieger

« C’est le troisième roman d’Elisa Shua Dusapin que je lis et je crois que je trouve à chaque fois le même sentiment d’apaisement et de calme dans sa plume. Et ce sont pourtant des romans qui bouillonnent d’émotions et de passions. Dans Le Vieil Incendie, deux sœurs se retrouvent dans leur maison d’enfance du Périgord pour la vider après la mort de leur père. Agathe, la narratrice, vit à New York depuis 15 ans, elle est scénariste et s’est tenue éloignée de sa famille pendant toutes ces années. Véra, la cadette qui n’a plus prononcé un mot depuis ses 6 ans, est toujours restée proche de la maison et du père. Les retrouvailles sont donc tout à la fois tendues, gênées et tendres.
Voilà à peine 140 pages qui peignent avec beaucoup de justesse la complexité des liens familiaux, qui mettent en mots les pensées parfois inavouables et cruelles que l’on peut avoir face à nos proches, et toutes les émotions que l’on peine à exprimer : la jalousie, parfois le mépris ou la haine, l’incompréhension.
Les romans d’Elisa Shua Dusapin sont toujours plein de silences et de non-dits, mais ils sont aussi très sensuels. Le corps y est très présent, à la fois à travers le désir qui en émane et par tous les stimuli qu’il absorbe : de l’eau trop chaude sur une peau nue, les pattes d’une fourmi grimpant sur une main, une odeur de nourriture moisie source de dégoût, le sucre d’une boisson anesthésiant des papilles… Une écriture qui prend le temps de faire des zooms, des pauses. Une respiration bienvenue. » Manon Rolland

« Le vieil incendie, un roman fait de silences, de nature, de souvenirs, de redécouvertes et d'amour pudique. Elsa Shua Dusapin explore d'une plume subtile et toute en retenue le lien de sororité. » Cécile

« Un émouvant roman d'atmosphère sur les retrouvailles entre deux soeurs après quinze ans de silence. Une pause poétique et délicate! » Elodie Heintz

« Avec finesse et dans une prose concise, l'autrice nous raconte le quotidien de ces deux femmes le temps d'une parenthèse délicate et dans laquelle nous nous fondons facilement. Nous partageons avec elles ce moment de vie intime qui marque une étape dans leur existence que nous espérons belle et apaisée, une fois la maison quittée et le livre refermé. » Laure Minnegheer

« Direction la Dordogne pour ces retrouvailles entre sœurs. Agathe et Vera ne se sont pas revues depuis 15 ans. Agathe était partie vivre sa vie aux États Unis où elle a réussi à s’imposer comme scénariste. Des retrouvailles qui ne sont pas faciles. Les deux sœurs ont quelques jours seulement pour vider leur maison d’enfance. Vera ne parle pas. Elle est aphasique depuis toute petite. Enfant, Agathe prenait sa défense et se faisait la voix de sa cadette. Voici un autre temps. Elles ont fait des choix de vie différents et se redécouvrent. Elles ont toutes deux bien changer. Agathe le sait jusque dans son corps. Une réalité qui se rappelle à elle malgré cette parenthèse tournée vers l’enfance où souvenirs et regrets se mêlent. J’avais adoré Hiver à Sokcho. J’ai aimé retrouver cette plume de l’autrice qui laisse des respirations dans son texte et qui fait évoluer ses personnages dans un décor où la nature elle-même hésite à déranger ses protagonistes. L’animal et le minéral. La forêt. Une lecture apaisante, mais pas dénuée de tension pour une rencontre avec une famille qui ne ressemble pas à toutes les autres… » Guillaume Le Tirilly

« Des retrouvailles entre deux sœurs à l'occasion de la disparition du père et de la maison qu'il faut vider. Une langue superbe au service de souvenirs, d'émotions. »

« Dans une langue précise et sensible, Elisa Shua Dusapin nous invite dans l'intimité de ces deux soeurs et nous fait ressentir la force des sentiments et des émotions des émotions qu'elles traversent dans cet espace-temps réduit. »
 

« Un texte magnifique, une émotion intense qu’il dégage, on retrouve Elisa Shua Dusapin après Hiver à Sokcho et Les billes de Pachinko qu’on avait beaucoup aimé! » Corinne Le Co

« Beaucoup de sensibilité et de douceur, avec une écriture souple, très originale cette relation entre les deux sœurs. » Laurence Lourdel

« Une écriture douce et sans concession pour raconter les non-dits et les souvenirs de deux sœurs qui se retrouvent pour vider la maison familiale. »

« C'est doux, profond, cela dit beaucoup des blessures que peuvent laisser l'enfance et l'éloignement. Des souvenirs d'antan aux femmes qu'elles sont devenues, Agathe et Vera détricotent les brins emmêlés de leur jeune existence pour pouvoir laisser derrière elles l'amertume qui avait déposé un voile sur leur relation. Un très beau roman. » Aurélie Barlet

« Quitter le nid familial, revenir, en comprendre les fondements puis, pierre par pierre, mieux se connaître et construire son propre abri au-dessus. Avec Le vieil incendie, Elisa Shua Dusapin signe un très beau roman d’atmosphère où l’émotion éclôt souvent avec délicatesse dans le silence, entre les lignes. » Jeremy Parrot

« J'ai retrouvé avec grand plaisir l'écriture tout en retenue de Elisa Shua Dusapin, la façon qu'elle a de cerner sans appuyer la part d'inconnaissable dans le rapport à soi et aux autres. C'est un très beau roman, empreint d'une douleur ténue, sur l'opacité de celles et ceux qui nous sont les plus proches, et sur la façon dont les confrontations familiales viennent révéler ce que nos vies comportent d'inaccompli. » Laura Legros

« Un roman touchant dans lequel les fragilités s'expriment comme une force. » Audrey

« En s'éloignant de ses racines asiatiques et en collant au plus près d'une histoire plus intime, Elisa Shua Dusapin affine ses silences et reprend avec grâce son récit. Sa voix ne change pas et c'est avec plaisir que l'on retrouve sa musique et son ton. Un quatrième roman à l’os. » Benoît Authier

« Le premier mot qui nous vient, c'est la délicatesse. Deux sœurs se retrouvent pour vider la maison familiale, deux êtres en apesanteur, entre silences et malentendus, atmosphère étrange où la nature elle-même semble être en décalage. Un moment de grâce. » Jacky Flenoir

« Un merveilleux roman d'une grande sensibilité! » Lydie Baillie

« Le nouveau roman d'Elisa Shua Dusapin est un bijou d'humanité. Longue vie aux éditions Zoé! » Ariane Herman

« J'ai retrouvé avec plaisir l'atmosphère étrange et intimiste des romans d'Elisa Shua Dusapin. Un moment présent, passé et futur entre ces deux sœurs, le père et l'amoureux, laissé en suspens par l'autrice, comme une série de polaroïds jaunis menant à l'effacement irrémédiable de leur mémoire commune, l'incommunicabilité d'Agathe ligotée par la culpabilité de sa fuite face à la légèreté lumineuse de Véra la muette aux ombres d'Octave et du père. Elisa Shua Dusapin effleure avec pudeur et subtilité les rendez-vous ratés, les faiblesses et engagements impossibles auxquels nous sommes tous confrontés. Un court roman qui laisse une belle place au lecteur. Encore un beau texte édité par Zoé! » Tania Tourjanski

« Mon très gros coup de cœur. Elisa, je t’aime! Pas besoin d'en rajouter. Désolé les filles je suis amoureux d'une périgourdine qui sait écrire, comme personne, l'intime avec grâce. » Pierre Derensy

« Un roman très délicat, subtil et émouvant, par l'autrice d'Hiver à Sokcho. »

« Un grand roman qui ne se déploie pourtant que sur quelques pages. Mais quelles pages! Elisa Shua Dusapin excelle dans la déscription délicate de sentiments dont il est difficile de démêler les fils. La relation entre deux sœurs, obligées pendant quelques jours de cohabiter, souffrant aussi bien d'une trop grande promiscuité que de leur difficulté à se rapprocher l'une de l'autre après trop d'année d'éloignement, est dépeinte avec toutes les nuances d'un tableau de maître. » Vincent Jaboureck

« Dans ce très court roman, chaque mot est pesé, l'odeur du vieux bois et de l'humus vous transporte toujours un peu plus loin. L'autrice nous livre un roman fragile, plein de beauté et de douceur! Tout simplement bouleversant! » Malo

« Un récit sensible, pudique, souvent poétique et tout simplement beau! »

« L'écriture est toute en subtilité et en suspension. Dans les silences reviennent les non-dits et chacun retrouve les traces, les socles et les absences sur lesquelles les relations se sont construites. » Marie Cossart

« Un roman tout en pudeur sur les retrouvailles entre deux sœurs, après quinze ans de silence. Un beau moment de lecture dans le tumulte de cette rentrée. » Ludivine Bourgois

« Nous y voilà! Et pour commencer ce bal de rentrée, une petite gourmandise, courte, au goût doux amer. Un petit texte qui dit l’éloignement, la difficulté à se retrouver, à aimer, à se le dire.
Tout en poésie, délicatesse et pudeur l’autrice raconte le deuil, la maison d’enfance, la famille pour nous amener aux retrouvailles, à l’apaisement. » Sandrine Salin-Ghilliani

« C'est un roman tout en mélancolie et subtiles tensions… Une maison d'en face à vider, remplie de silence habités, de mots suspendus et d'hésitations entre deux soeurs qui doivent reconstruire leur relation sur les cendres d'un vieil incendie. » Laura Picro

« Elisa Shua Dusapion est une jeune autrice qui écrit tout en finesse. Elle n'est jamais frontale, s'attachant beaucoup à la description des hommes et des paysages. Ici, il s'agir d'un retour dans la maison de famille après le décès du père de l'héroïne, qui donne lieu à des retrouvailles avec sa sœur. Elisa Shua Dusapin décrit de façon très belle la manière qu'elles ont de se jauger et de rentrer en contact. Comme souvent dans les fratries, il y a entre elles beaucoup d'amour et de férocité. C'est un roman sur les non-dits de la famille et sur le lien entre frères et sœurs, qui peut être rendu indéfectible par le terreau de l'enfance, malgré des parcours très différents. » Maya Flandin

« Elisa Shua Dusapin sait prendre le temps d'écrire pour sonder l'intime. » Frédérique Gillet-Jardat

« Une maison perdue dans le Périgord. Après la disparition du père, deux sœurs apprennent à se connaître et à communiquer, quand le vide peu à peu doit se faire. Avec ces deux portraits croisés, Elisa Shua Dusapin s’impose comme une romancière pointilliste dans sa capacité à écrire et effleurer les silences, les non-dits et les mots qui n’osent se prononcer. Plus qu’un tableau, son roman s’apparente à la plus fine des esquisses. » Stéphane Capelle

« Retour dans le hameau natal, retrouvailles entre deux soeurs, Agathe et Véra, séparées depuis quinze ans, vente de la maison familiale suite au décès du père, les points de départ de ce quatrième roman d'Elisa Shua Dusapin sont relativement communs. Mais le talent et la subtilité de cette remarquable romancière transmuent cette matière, et le lecteur est immergé dans un univers insaisissable, qui met en scène l'étrangeté permanente de notre rapport au monde, aux autres et à nous-mêmes. La concision de la langue avive réflexions et sensations, et la beauté naît de cette maîtrise formelle sur le chaos. » Benjamin

« Je viens de terminer le Shua Dusapin. Quelle claque! C'est encore plus beau que les précédents. C'est un inestimable moment de lecture que je viens de vivre. Je suis fascinée par cette écriture sans gras où chaque mot est à sa place et a son importance, où le silence est d'une éloquence criante et où l'émotion surgit là où tu ne l'attends pas. » Emilie Pautus

« Je suis dans Le vieil incendie…Quelle autrice décidément fortiche. La France sera-t-elle le dernier pays à s'en apercevoir? Qu'elle s'en aperçoive serait déjà pas mal! » Lucie Eple

« Quel roman! Dans un temps suspendu, l'autrice analyse les relations familiales de ses personnages avec une rare intensité en même temps qu'une précieuse retenue. (…) Surdouée, l'écrivaine suisse réussi une nouvelle fois ce tour de grâce de contenir en si peu de pages une oeuvre incroyable de littérature. » Elodie Viven

« Quelle ambiance, quel automne, quelle humidité, que de beaux silences! » Géraldine Heredia

« La mort d'un père, une sœur mutique qu'elle n'a pas vu depuis 15 ans, voilà ce à quoi est confrontée Agathe; les retrouvailles ne vont pas être faciles. Un roman dépeignant avec une profonde justesse la complexité des liens familiaux. L'écriture douce d'Elisa Shua Dusapin réussit à faire dialoguer les émotions humaines et l'environnement naturel. » Amandine Miraux

« Elisa Shua Dusapin explore, dans une langue délicate, baignée de silence, la complexité du lien sororal. Un récit intimiste, en clair-obscur, de deux soeurs vidant la maison familiale, qui prouve une nouvelle fois le talent et la finesse de l'autrice d'Hiver à Sokcho. Poignant et beau, tout simplement. » Alice Guillemard

« Avec son écriture, qui s'attache à décrire minutieusement tout ce qu'il y a entre les mots, entre les gestes, entre les silences, l'autrice continue de nous toucher au coeur. (…) En explorant, pendant les neuf jours de la narration, toutes les bascules et les leviers émotionnels de cette situation, ce roman cherche à dire l'indicible. Et y parvient. » Ninon

 

« Ce roman, ce texte, ces mots… Après la mort de leur père deux sœurs se retrouvent dans la maison familiale. Cette maison Agathe l'a quitté il y a déjà quinze ans pour vivre sa vie à New York en tant de scénariste. Véra, sa cadette aphasique, y est toujours restée.
Elles n'ont que quelques jours pour vider ce lieu imprégné de souvenirs au cœur de la campagne périgourdine. Quelques jours pour se redécouvrir, s'apprivoiser, communiquer… peut-être.
Comme toujours Elisa Shua Dusapin signe un ouvrage empreint d'une merveilleuse sensibilité. Très intime, elle confronte avec douceur et délicatesse ces deux jeunes femmes éloignées par le temps, l'effluve des sentiments et le silence. » Aude Lemullier

« Merveilleuse Elisa Shua Dusapin !! Avec ce Vieil incendie, elle nous conte deux sœurs séparées par le silence, par des silences. Un texte juste et troublant qui nous immerge totalement dans un Périgord sauvage, où chaque bruit, chaque odeur, chaque pierre mène à la reconstruction du lien perdu, mais aussi de soi… Elisa Shua Dusapin est définitivement une grande romancière de l'intime. » Charline Vincent-Lucas

« Ce quatrième roman est sans aucun doute le plus abouti, le plus personnel aussi. (…) L'ensemble est magnifique et tient par le style impeccable, comme une miniature ou une marqueterie. » Stéphane Émond

« Neuf jours au décor automnal, passés entre deux sœurs, à vider la maison paternelle. Neuf jours d’écriture, parfaitement ajustés pour dire le ressentiment, la tendresse, l’incompréhension et la symbiose! Magnifique! » Julie Rémy

« Avec son écriture poétique et au plus juste, Elisa Shua Dusapin accompagne deux soeurs dans leurs retrouvailles, sans éluder la violence des sentiments et leur fragilité. Magnifique et touchant! » Cécile Vignon

« Un roman du silence plein et puissant! (…) Un roman de la réconciliation qui parle de pardon envers soi et d'acceptation vis-à-vis des choix de vie…Magique et lumineux! » Lucie Arcanger

« Pour faire flamboyer cette rentrée littéraire où, comme chaque automne, plusieurs centaines de romans francophones vont se frayer un chemin vers le foyer des amateurs de lecture, on peut compter sur l'étincelle qui habite le regard de la lumineuse écrivaine bruntrutaine Elisa Shua Dusapin. Il est vrai qu'elle a su d'emblée se frayer, en trois titres magistraux déjà traduits en quelque vingt-sept langues, une place solide au coin du feu de la littérature mondiale. »

« Deux soeurs que tout sépare doivent cohabiter quelques jours pour vider la maison paternelle. L'occasion d'une plongée dans la mémoire familiale, leur lien et leur enfance, dans une langue incisive et épurée. » Marion Spaier

« J'ai beaucoup aimé, cette maison dans la forêt, le pigeonnier, les strates de temps disséminés autour et dans les personnages, les relations entre soeurs, l'onirisme qui pointe… J'aime décidément l'écriture d'Elisa qui appelle une concentration que je mobilise pour garder le continu de l'écriture. C'est le luxe des textes courts et denses de nous laisser un temps de lecture plus libre. Et l'idée de relire me plaît déjà. » Jean-François Tréhant

« Agathe, qui a fui les siens depuis quelques années, retrouve sa petite sœur Véra (aphasique) métamorphosée. L’auteure explore la relation de ces deux femmes qui fût fusionnelle dans l’enfance et qui sont devenues quasiment étrangère aujourd’hui. Un roman intime, doux et amer. » Chloë Chapin

« C'est un livre court et intime, doux et dur, sur les souvenirs d'enfance, la vie, les disputes, les parents. » Katia

« Une fois de plus, Elisa Shua Dusapin nous touche par son élégance, sa subtilité à exprimer les sentiments par des petits riens de l'intime. Infiniment beau! » Mathilde Rioni

« Entre Périgord noir et Périgord vert. Du 6 au 14 novembre. Avec Agathe, Véra, Octave… et la maison d'enfance qu'il faut apprendre à quitter… Quel bonheur que celui de retrouver l'écriture si poétique d'Elisa Shua Dusapin. Merci aux éditions Zoé! Grand coup de cœur! » Cécile Navarra

« Feu de bois, pigeonnier en pierre d’un autre siècle, objets souvenirs, Elisa Shua Dusapin nous plonge douillettement dans cette ambiance. » Béatrice et Caroline

« Elisa Shua Dusapin excelle, une fois de plus, ce qui roman après roman apparaît comme un trait caractéristique de son écriture, à saisir l'émotion lorsqu'elle surgit, lorsqu'elle est encore indéfinissable et hésite entre deux sentiments parfois contradictoires, l'amour et le rejet, l'agacement et le besoin de tendresse, émotions qui traversent les deux soeurs perdues de vues depuis l'adolescence. (…) On retrouve dans Le vieil incendie l'atmosphère déjà présente dans Hiver à Sokcho, où les êtres se frôlent dans l'incertitude de leurs intentions, le corps toujours un peu en décalage avec la conscience, et la conscience flottant entre passé et présent, qui fait de l'écriture d'Elisa Shua Dusapin, l'écriture de l'imperceptible par excellence, avec un parfum de je ne sais quoi et de presque rien que n'aurait sans doute pas désavoué Jankélévitch. » Cécile Roussilhe

« Le vieil incendie, lauréat du prix Wepler, est un texte court, épuré, délicat servi par une écriture à fleur de peau mais dont la douceur apparente ne fait pas oublier la densité du propos. » Alice

« D'incompréhensions en tendresse non dite, le quatrième roman d'Elisa Shua Dusapin est court, tout en douceur et l'émotion suinte entre chaque ligne. J'ai retrouvé dans Le vieil incendie tout ce que j'avais aimé dans son premier roman Hiver à Sokcho, une écriture dense et calme à la fois, tout en pudeur, malgré les bouillonnements intérieurs. Elle détonne dans le paysage littéraire actuel, souvent fait de paillettes, de buzz, de vitesse, il est salutaire de s'arrêter sur ces romans calmes mais pourtant intenses. » Cédric Laprun

« Wahoo! Déjà dans nos chouchous de la rentrée… Elisa suit son chemin du non dit et du silence, de l’interligne et a le culot aussi de revenir en arrière (vers Hiver à Sokcho selon moi) pour un livre qui est une vraie dentelle, qui touche ce moment délicat de l’acceptation de la fin de l’enfance. » Marianne Bétinas et Mélanie Dumont

« Une histoire d'incompréhension, d'amour et de communication, de violence et de douceur. Un texte poétique, plein d'humour et d'une grande subtilité! » Isabelle Gaj

« Avec une plume toujours délicate, Elisa Shua Dusapin explore la complexité et la beauté des sentiments qui unissent deux soeurs, séparées par un continent et quinze années de silence. Un roman d'une douceur admirable. » Anne Zanetti

« Elisa Shua Dusapin explore le lien sororal avec une précision chirurgicale! C'est très beau! » Islem Salmi

« Ce texte est aussi puissant que pudique, et les non-dits de la vie prennent ici, sous la dictée d'Elisa Shua Dusapin, une force vertigineuse. » Guillaume Girard

« Littérature du silence et de l'effleurement, tout est délicat et pouvoir d'évocation chez Elisa Shua Dusapin. C'est absolument merveilleux. » Aurélie Garreau

« Roman tout en pudeur sur les retrouvailles de deux sœurs dans la maison familiale qu'elles doivent vider de ses meubles et souvenirs… Fraternel… pudique… à offrir sans modération. » Alexandra Moreau

« L'écriture sobre et minimaliste d'Elisa Shua Dusapin restitue les non-dits et fait apparaître les liens complexes et l'ambivalence de leurs sentiments respectifs. À ne pas manquer! » Lucie Lisant
 

« Le vieil incendie est un roman subtil à l'écriture ciselée. Elisa Shua Dusapin excelle une fois encore à décortiquer les liens humains. Chacun de ses livres est un cadeau. À lire d'urgence. »

« Une histoire de famille. Vider la maison du père. Elisa Shua Dusapin excelle à dire,  »entre les lignes«  l'essentiel. À lire absolument! » Cyril Colette
 

« Autour de la figure du père disparu, c'est avec une infinie délicatesse que ce roman explore les non-dits, les rancoeurs, et la tendresse des liens, au-delà des différences et des silences. » Estelle

« C'est toujours très doux et plein de sentiments. C'est un roman vraiment beau et touchant. » Pauline Gosset

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Extrait

La bâtisse a l’air fatiguée, le toit affaissé sur les briques comme un géant asphyxié par le lierre. Une voiture est garée sous le noisetier. La fougère écartèle les marches du perron. Par la fenêtre, je devine de la lumière. Je me plaque contre l’oeillet de sécurité, recule aussitôt. Je ne m’attendais pas au visage de ma soeur, front énorme, sourcils écartés, yeux de poisson, ma soeur enflée par cette loupe que mon père prétendait avoir délibérément installée à l’envers. D’après lui, nous n’avions rien à craindre ni à cacher, nos richesses étaient intérieures et le monde entier devait savoir que les plus belles personnes vivaient ici.
— Salut.
Ma voix a sonné plus fort que prévu. Véra répond par un sourire trop grand pour sa bouche. Elle me prend la valise des mains, la pose en bas des escaliers dans la cuisine. Je retrouve le sol de pierre, les meubles en bois, la porte de la salle de bains dans l’ombre de la cheminée. Je ne l’avais pas connue ainsi, l’âtre bouché par des livres. Au-dessus de la table, une cage à oiseaux remplace le luminaire. Des fromages s’entassent derrière les barreaux.
Véra me montre les escaliers puis se désigne au plan de travail, je dois m’installer pendant qu’elle termine la préparation du repas. Je l’ai connue bordélique. Je la complimente. Elle écrit sur son téléphone, me montre l’écran :
« C’est pour bien t’accueillir. »
Je réponds un peu sèchement que nous sommes soeurs et c’est aussi chez moi, passons-nous de ce genre de politesse. Elle allume le gaz d’un geste précipité. Je ne peux m’empêcher d’ajouter :
— Surtout qu’on ne va rien garder.

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