Domaine français
Parution Août 2016
ISBN 978-2-88927-341-6
144 pages
Format: 140 x 210 mm
Disponible

Domaine français
Disponible

Elisa Shua Dusapin

Hiver à Sokcho

Domaine français
Parution Août 2016
ISBN 978-2-88927-341-6
144 pages
Format: 140 x 210 mm

Résumé

À Sokcho, petite ville portuaire proche de la Corée du Nord, une jeune Franco-coréenne qui n’est jamais allée en Europe rencontre un auteur de bande dessinée venu chercher l’inspiration depuis sa Normandie natale. C’est l’hiver, le froid ralentit tout, les poissons peuvent être venimeux, les corps douloureux, les malentendus suspendus, et l’encre coule sur le papier, implacable : un lien fragile se noue entre ces deux êtres aux cultures si différentes. Ce roman délicat comme la neige sur l’écume transporte le lecteur dans un univers d’une richesse et d’une originalité rares, à l’atmosphère puissante.

 

Autrice

Elisa Shua Dusapin

Née en 1992 à Sarlat-la-Canéda d’un père français et d’une mère sud-coréenne, Elisa Shua Dusapin grandit entre Paris, Séoul et Porrentruy. Elle est diplômée de l’Institut littéraire suisse de Bienne. Son premier roman, Hiver à Sokcho (Zoé, 2016, Folio 2018) obtient les prix Robert Walser, Alpha, Régine-Desforges, Révélation SGDL. En 2021, sa traduction anglaise reçoit le National Book Award for Translated Literature. Plusieurs fois adapté au théâtre, le livre est en cours d’adaptation au cinéma par le réalisateur Koya Kamura, avec Roschdy Zem dans le rôle principal. Suivent Les Billes du Pachinko (Zoé, 2018, Folio 2020), prix suisse de littérature et Alpes-Jura, et Vladivostok Circus (Zoé, 2020, Folio 2022), sélectionné pour le prix Femina. Ses trois romans sont traduits dans plus de 35 langues.

Distinctions

Elisa Shua Dusapin, lauréate du prix Alpha 2017 pour Hiver à Sokcho

Elisa Shua Dusapin, lauréate du prix Robert Walser 2016 pour  Hiver à Sokcho 

Elisa Shua Dusapin, lauréate du prix Révélation 2016 de la Société des Gens de Lettres pour  Hiver à Sokcho 

Elisa Shua Dusapin, lauréate du prix des lecteurs de la librairie Esprit large à Guérande pour  Hiver à Sokcho 

Elisa Shua Dusapin, lauréate du prix Régine Deforges 2017 pour  Hiver à Sokcho 

Elisa Shua Dusapin, lauréate du prix de la SPG pour  Hiver à Sokcho 

Elisa Shua Dusapin, lauréate du prix Littéraire des Collégiens de Sion 2019 pour  Hiver à Sokcho 

Elisa Shua Dusapin, lauréate du National Book Award 2021 pour  Hiver à Sokcho  (littérature traduite)

Dans les médias

« … La phrase est aussi pleine de réserve, de non-dits, que la relation [entre les deux personnages principaux] reste irrésolue, et les gestes ébauchés. Frustration, indétermination, lassitude rendent la séduction oblique. Corps et émotions, engourdis par le froid glacé de Sokcho, dégèlent lentement. » Véronique Rossignol

« … Une passion cachée est à la base [des] rencontres manquées et [des] dialogues laconiques et crée la tension continue de l'histoire. L'auteure la raconte en demi-teintes et réussit à créer en peu de touches des atmosphères de grande intensité. Elle fait voir et sentir des endroits pleins de mélancolie. Le jury [du Prix Walser] estime que le livre  »Hiver à Sokcho«  est  »un petit chef-d'œuvre qui convainc par la force évocatrice de son écriture dépouillée« . (…) » C-MAS

« … [Hiver à Sokcho] dessine l'acte fondateur d'une écriture puissante, précise, sensuelle. (…) Le génie de cette histoire est de suspendre le temps entre différentes tensions et symboles, entre l'écriture picturale et l'écriture de la phrase sur le papier, entre la lumière du dessin et les ombres de l'idéogramme, entre le geste prémédité de la cuisine et la gestuelle intuitive du dessin, l'encre du poulpe et celle de l'art visuel où il ne faut pas confondre brouillon et brouillage; entre la surface sensible et l'intérieur de l'être dans cette Corée où on se refait le portrait pour améliorer sa carrière; tension des origines entre deux  »finisterres« , Granville, La Normandie de l'artiste et Sokcho, le Corée du bout et du début du monde. (…) [On assiste] à la naissance d'un authentique écrivain baignant dans son intime dramaturgie. (…) » ljm

« Ce qui frappe le plus à la lecture du livre d'Elisa Shua Dusapin, c'est sa capacité à faire jaillir un monde sensoriel et émotionnel très riche à partir d'une écriture profondément dépouillée. (…) Se limitant au strict nécessaire, Elisa Shua Dusapin creuse la matière des mots, évide les images et parvient, par un gracieux miracle, à aller au plus près des sensations, en équilibre sur la crête des choses qu'elle décrit. Simple, essentielle, dépourvue de toute emphase, sa langue, toute en transparence, semble nue, d'une beauté pudique. Excellant dans l'art du presque rien, elle injecte dans le moindre détail une grande puissance d'évocation. » Estelle Lenartowicz

« L'hiver coréen
Sokcho, petite port de Corée du Sud, en plein hiver. L'héroïne est employée dans un hôtel modeste, où elle cuisine pour des clients venus s'isoler du monde. A la différence des pensionnaires, cette fille d'une poissonnière du port, née d'un père français qu'elle n'a jamais connu, n'a pas choisi Sokcho. Elle y vit entre son emploi monotone et les poissons cuisinés par sa mère, en rêvant de Maupassant et de Monet, qu'elle a étudiés durant de brèves études à Séoul. Un jour arrive un Français, auteur de bandes dessinées, qui s'installe à l'hôtel. Fascinée par cet être venu d'un pays auquel elle se sent appartenir sans l'avoir connu, la jeune fille noue avec lui une relation d'amitié complexe. Sur fond de paysages pluvieux, Elisa Shua Dusapin dessine peu à peu le portrait d'une jeune fille fragile, qui entrevoit, sans pouvoir s'en saisir, le dépassement de son existence. Un premier roman humble et poétique. »
Violaine Morin

Elisa Shua Dusapin parle de son premier roman, Hiver à Sokcho, sur le plateau du 12:45 (RTS).

Visionner l'entretien ici : http://www.rts.ch/play/tv/12h45/video/12h45?id=7978211

« … Entre la narratrice et Yan (…) se nouent des relations furtives, toute en nuances, éphémères, avec pour cadre cette ville où l'hiver n'a jamais été aussi froid depuis des années. Il se dégage de ce récit un charme indéniable, sans doute parce que les dialogues ne disent pas tout – les personnages sont sur la réserve de leurs différences –, sans doute aussi parce qu'il est à la fois précis quand il s'agit du dessin des choses et sybillin quand il s'agit de la pensée des êtres. » Francis Richard

« Elisa Shua Dusapin excelle à décrire l’évolution [des] relations [entre les deux personnages], le malaise qui s’y installe. (…) En quelques semaines, les malentendus se succèdent ; ils se disputent un peu et, dans un silence particulier, s’observent. Le monde, les sentiments semblent assourdis. Chaque chose qu’ils partagent, chaque moment où une complicité semble s’esquisser, est suivi d’une sorte de repli, de refus obstiné. (…) Shua Dusapin ne raconte tout cela qu’au travers de ce que la jeune femme pense, de ce qui se joue en elle, de ses choix, de son dégoût pour sa vie, comme si la présence de cet « étranger » la forçait à se « justifier ». C’est dans son creux que tout émerge, qu’une relation profondément étrange se noue, qu’un vide se comble pour en ouvrir un autre, comme si la vie n’était qu’un effritement perpétuel, quelque chose qui échappe, comme de la neige qui fond entre les doigts.

Pourtant, le récit ne se limite pas à l’analyse subtile des sentiments, aux évitements, à ce qui manque, aux questionnements existentiels d’une jeune femme qui se révèlent par l’intrusion d’un homme qui perturbe son existence morne. C’est le mouvement même de projection intérieure de cette femme vers l’inconnu qui constitue le cœur du roman. D’abord centré autour d’un ballet sentimental minuscule, ce mouvement se déplace vers un plan plus symbolique. Car, plus le récit progresse et plus se met en place cette mécanique de l’échec du sentiment, plus le désir d’être avec l’autre, de partager avec lui une part de soi, de trouver en lui un écho de sa propre identité mobile, se noue à une réflexion sur le geste créatif. Ce que l’homme dessine prend de plus en plus de place dans le processus qui pousse la jeune femme à se décentrer, à s’extraire de ce qu’elle est. Le dessin, le trait, l’encre qui invente des mouvements, transmets des sentiments, cet autre langage graphique – qui se partage plus aisément, avec une évidence plus nette – devient l’espace même du désir.

Hors du réel, hors de ce que Shua Dusapin décrit avec une précision remarquable, avec une économie de moyens stupéfiante – une apposition, une ponctuation changeante, un rythme qui se brise, une phrase qui semble s’arrêter –, se joue ainsi la nature même du désir, celui de s’échapper de soi-même, de toucher à la pureté d’une émotion qui n’existe peut-être pas. (…) Le désir devient (…) une possession inversée, une projection impossible.

Hiver à Sokcho n’est que ce moment suspendu qui renverse la vie. Les instants éphémères où l’illusion de se trouver par le truchement de l’autre, en excédant sa solitude, demeure possible. Shua Dusapin, avec une lucidité presque effrayante, décrit l’impossibilité de réduire deux étrangetés qui se rencontrent et affirme une solitude absolue. La force de ce premier roman, plus que dans son sujet étrange, presque abstrait, plus que dans son ambiance où tout semble flotter irrémédiablement, se loge dans son écriture même, dans ce qu’elle suspend du geste, de la pensée et des sens. Tout se joue dans un équilibre entre la pensée et la sensation, l’abstrait et le concret, le réel et le fantasme. Le langage devient le réceptacle du malaise de la vie, de l’instabilité des identités, de l’insatisfaction et des moyens qu’on trouve pour y remédier.

Shua Dusapin réussit à faire tenir ensemble les manifestations du monde – les paysages, les températures, les saveurs, les couleurs, les bruits – et leurs projections dans un univers mental qui les défait, les reconfigure sans cesse et les augmente. Son écriture, épurée, lumineusement simple, douce et tranchante à la fois, dit le désordre intérieur qui s’affronte à un réel éperdument chaotique. Le frottement de ces deux espaces s’incorpore ainsi à un langage qui déplace des frontières, changeant, imprévisible. Et au milieu, tels deux silhouettes juste esquissées, les personnages errent au bord d’eux-mêmes, jamais ensemble et jamais vraiment seuls.

De cette emprise d’une conscience sur un autre, dans ce mouvement de distanciation de soi en même temps que de dévoration de l’autre – l’ambiguïté de la fin du récit est admirablement menée –, ne peut advenir qu’une fuite qui ne finit pas, un abandon absolu. On réalise alors, avec les personnages, comme lovés dans leurs silences, que rien ne se partage, que les corps, les âmes ne se touchent jamais vraiment, que la vie n’est qu’une fuite interrompue, parfois, subrepticement, par des instants suspendus dont on ne sait que faire, qui nous encombrent. Les désirs demeurent insatisfaits toujours. Et la souffrance à être soi, ou plutôt à n’être pas différent de soi, à ne savoir que faire de l’étrangeté de l’autre et de la vie, ne font qu’accentuer l’immense vide qui menace de nous avaler et dans lequel, toujours, on retombe. » Hugo Pradelle

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« …L'efficacité de la technique narrative d'Elisa Shua Dusapin (ESD) est juste éblouissante, le recours à la mise en abyme maîtrisé, son vocabulaire est précis, l'ambiance celle d'un huis clos. Peut-être est-ce un effet induit de cette écriture du murmure, du silence, intimiste et tout en retenue? La parole de la narratrice se fait de plus en plus rare au fur et à mesure que Hiver à Sokcho tend vers son terme: le roman absorbe sa propre histoire. C'est que les mots n'ont pas été tissés, ils ont été déposés, délicatement, pour raconter. (…)

C'est (…) un roman limite au plus près du corps, à la frontière, subtilement érotisé, les occurrences anatomiques y sont légion on frotte, emmitoufle, caresse, blesse, soigne, répare ce corps… Et ces doigts, ce visage, son ventre, ses seins, les genoux, les sourcils, le nez, les hanches, ce texte est traversé d'une belle énergie physique, tout en pudeur (…). » Éric Essono Tsimi

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« … Le lien fragile qui se tisse entre [les deux personnages] vient animer ce récit d'une tension efficacement distillée, teintée d'érotisme diffus. Leurs dialogues vides, sans cesse menacés d'ornières silencieuses, avancent de questions fermées en réponses de Normand pour dessiner cette évidence: chacun rêve à ce que l'autre représente, mais sans pouvoir l'exprimer autrement que par son art. Celui du pinceau pour le quinquagénaire taiseux. Celui des fourneaux pour [la] jeune Franco-Coréenne (…). Etrange roman d'amour sans amour, où l'on se gave de boudin de poulpe et de bière de riz pour contrefaire l'appétit, pour croire à l'envie. (…) » Thierry Raboud

« … Hiver à Sokcho déploie un climat, une atmosphère autant émotionnelle que physique, qui enveloppe le lecteur. Le balancement des phrases, les aplats de couleurs: le roman parle d’identités multiples, d’incommunicabilité, de solitude et de la Corée, à la fois décor et personnage. (…)
Sensuel et retenu et pour ces raisons mêmes érotique quoique d’un érotisme d’hiver, jouant sans cesse sur le caché et le nu, Hiver à Sokcho marque l’entrée en scène d’un nouveau talent. » Lisbeth Koutchoumoff

« Pour se faire une idée de la plume d’Elisa Shua Dusapin, croisez l’érotisme feutré de Duras, l’ambiance contemplative de Murakami et saupoudrez d'un zeste de malentendus à la sauce Sarraute. Mais pour que l’effet magique de la plume de la jeune auteure agisse, il faudra dévorer son livre, assurément. Son roman est de la famille des ceux qui apaisent l’âme tout en faisant vibrer vos sens. Son regard sensible posé sur les petits détails vous emportera loin. Au moins jusqu’en Corée. »
Marianne Grosjean, Tribune de Genève

Anik Schuin reçoit Elisa Shua Dusapin dans Versus-lire sur la RTS.

« …un très joli premier roman en apesanteur, sans un mot de trop… » Grégoire Leménager

« …un premier roman d'une beauté singulière par la grâce des images qu'il fait naître. » Françoise Dargent

« … Un premier roman très mélancolique, poétique, à l'écriture lumineuse, pure, efficace. » Marjorie Allias

Une chronique sur Un hiver à Sokcho à écouter ici
 

« Rester très ancrée pour garder ma liberté littéraire »

Elisa Shua Dusapin invitée de David Berger dans La Matinale – RTS la 1ère

À écouter ici

Elisa Shua Dusapin « Une voix à soi ».

« Très préoccupée de sensations, et de représentations visuelles évocatrices, l’écriture d’Elisa Shua Dusapin est dense et généreuse, économe mais jamais sèche.

« A 14 ans, en lisant  »L'Amant« , de Marguerite Duras, j'ai découvert cette écriture si différente des classiques que j'avais étudiés jusque-là. Il y avait une rugosité, quelque chose de pas complètement lisse… Cela m'a permis de comprendre qu'en littérature on pouvait avoir une voix à soi. » La légère étrangeté de sa langue, qui est au cœur de ses romans, elle la doit peut-être à sa double culture. (…) Il faut suivre cette plume d’avenir. » Clémentine Goldszal

« Dans ce texte aux consonnances durassiennes, la simplicité de l’histoire et de la langue ne sont qu’une illusion : le temps suspendu, la manière elliptique de raconter, la façon de suggérer l’intimité en l’effleurant seulement lui donnent une épaisseur et une puissance décuplée par le métissage des cultures ? A l’instar de la neige qui tombe sur les vagues, la douceur apparente peine à dissimuler la violence qui a figé il y a près de cinquante ans les deux Corées, dont la frontière s’étend à quelques kilomètres de Sokcho. »

Une chronique de Fabien Nègre à lire ici

« Il y a le froid qui suspend le temps, il y a des incompréhensions aussi entre cet homme et cette femme. Les décors finement ciselés par l'auteure emportent le lecteur dans un univers inédit et d'une incroyable force. » Adélita Genoud

Coups de cœur

« Un premier roman très réussi, l'histoire d'une rencontre évoquée tout en subtilité, grâce à l'écriture délicate et poétique de l'autrice. Il y a quelque chose d'aérien dans ce récit, une fragilité sobrement maîtrisée dans le lien qui se crée entre ces deux personnages en recherche d'absolu, une pudeur retenue. Très belle découverte. » Camille

« Choisissez-le les yeux fermés, lisez-le les yeux grands ouverts puis offrez-le à vos proches. Ce livre est un baume merveilleux à partager… »

« Un roman pur et minimaliste, une histoire d’amour et d’amitié fragile, un lien qui se tisse doucement dans ce roman doux mais avec tant d’émotions. » Cécile

« Sokcho, petite ville portuaire du Nord de la Corée du Sud est le témoin d’une danse entre deux êtres qui se trouvent mais ne cessent de se chercher; entre un dessinateur de bande dessinée normand venu chercher l’inspiration et une franco-coréenne travaillant dans une pension.
Ce livre ne raconte pas une histoire d’amour, mais commence et s’arrête à la naissance de celle-ci. La fragilité des sentiments, l’emprise qu’ils prennent peu à peu sur les corps, l’inexplicable d’un phénomène surgissant du néant, comme la lumière et les couleurs qui viennent teintés les paysages immaculés de blanc peints par Elisa Shua Dusapin. Beauté froide, la prose est sobre, dépouillée de tout artifice, nous berçant dans un univers où l’amour est discret et peine à se dévoiler.
Un premier roman prometteur. »

« Premier roman formidable à l’équilibre parfait entre le doux et le brutal. » Marine

« Une atmosphère étrange et pleine de charme émane de ce premier roman. L'art de la suggestion est délicieusement maitrisé : détails, effleurements, silence, nous font aller à l'essentiel. »
Coup de cœur de Géraldine, Littérature.

 Un coup de cœur général pour ce premier roman très maîtrisé et d’un charme fou, en forme d’exquise esquisse, sensible, sensuelle et délicate. On est séduit par cette histoire d’attirance et d’hésitation, de murmures et de non-dits… Délicieux.

Il ne se passe pas grand-chose dans cette histoire. Mais tout le charme de ce roman tient à l'atmosphère qui s'en dégage. Dépaysement assuré !

Frédérique

Un premier roman tout en délicatesse et poésie, qui nous fait découvrir la Corée moderne par petites touches subtiles. Un roman sur la cuisine, les odeurs, la chirurgie et la filiation, l'amour aussi ! Un petit bijou.

Cette écriture aussi féroce que subtile confère à ce premier roman force, justesse et sensibilité. Une immense réussite!

NOUS AVONS AIMÉ !

Une écriture acérée pour des portraits tout en douceur. Un 1er roman d'une grande justesse !

Repérer Hiver à Sokcho sur la liste des livres à paraître, et savourer déjà le temps de l'attente. Se préparer un thé, plonger dans ce roman si délicat, les détails donnant de l'ampleur aux lieux, aux personnages qui s'effleurent. La trame est simple; les mots choisis, tout l'espace entre eux habité. On ne le referme pas ce livre! La dernière page reste ouverte, comme la porte entrouverte de la chambre de Kerrand dans la pension Park; on apprécie d'y passer la tête pour retrouver des ambiances de cette histoire, comme à la dérobée un coup de crayon. Etre touché-e par ce texte et avoir envie de le partager.

Claire & Pablo

« Le premier roman d'Elisa Shua Dusapin, qui relate la rencontre entre deux êtres fragiles et discrets, brille par la poésie qui s'en dégage, la délicatesse de son écriture et la beauté de ses personnages. La jeune femme et le dessinateur, tous deux malmenés par la vie, vont apprendre à se découvrir mutuellement, avec une retenue particulièrement émouvante.

L'auteure, malgré ses 23 ans, fait preuve d'une maturité impressionnante et prouve avec ce texte superbe qu'elle fait déjà partie des écrivains à suivre de très près. »

La narratrice, une jeune femme de père français qu'elle n'a pas connu et de mère coréenne, travaille dans une pension à Sokcho, petite ville portuaire de Corée du Sud, à 60 km de la frontière nord. Nous sommes en hiver, le calme est revenu après la saison touristique, quand arrive un auteur de bd français à la pension.
Par petites touches, avec une écriture délicate et poétique, l'auteure nous livre le récit de cette rencontre, qui est presque une absence de rencontre, tant la communication entre ces deux êtres de culture différente est difficile. Rythmé par de courts chapitres de scènes de la vie quotidienne et familiale de la jeune femme, Elisa Shua Dusapin nous offre le temps de ce court roman un voyage au cœur de la culture coréenne. Un premier roman très réussi et une auteure à suivre.

Nous passons un hiver à Sokcho, Corée du Sud, non loin de la frontière qui délimite le pays de son obscur voisin du Nord. C’est une jeune franco-coréenne, tout comme l’auteure, qui nous raconte son histoire, cette rencontre avec un homme, auteur de bande dessinée, venu du nord-ouest de l’hexagone et comme échoué dans le froid hivernal de cette petite ville portuaire. C’est un petit roman, ce séjour que nous faisons auprès de ces deux êtres, en recherche d’un soleil, d’une émotion amoureuse, d’un destin pris dans le brouillard de leur vie. Et c’est un petit roman d’une grande intensité, qui nous fait vibrer, nous laisse aller à la vie, nous emporte dans les habitudes d’une vie d’Ailleurs. Tout est à lire en prenant le temps d’observer, de ressentir et de se laisser happer par l’ambiance et la rencontre entre ces deux personnes qui se cherchent, barrière de la langue et des perceptions, se découvrent, vont autant l’un vers l’autre que l’un contre l’autre, comme le mouvement des vagues. L’Hiver à Sokcho est un écrin que l’on quitte sur la pointe des pieds, totalement charmée par l’univers d’Elisa Shua Dusapin.

Fanny.

Si votre libraire un tantinet despote et autoritaire vous « obligeait » à lire une PÉPITE, il choisirait celui-là !

Les toujours géniales éditions Zoé nous révèlent une magnifique plume qui comptera désormais dans le paysage littéraire. Si vous aimez Kawabata, Mishima, Duras ou Sagan, embarquez dès maintenant pour ce superbe Hiver à Sokcho!

Dans Hiver de Sokcho, ville balnéaire de Corée du Sud, une rencontre amoureuse entre un dessinateur de BD normand et une jeune franco-coréenne. Mais lorsqu’on a dit cela, on n’a rien dit. Il y a toute la délicatesse de l’écriture, les ellipses et les pensées évanescentes des deux personnages qui donnent une profondeur étonnante à ce court roman. Un charme désuet et mystérieux.

Nathalie

Un très beau livre tout en finesse et en sensibilité, invitation à l'échange, la découverte, le voyage.

Coup de cœur !

Une histoire à la douce mélodie d'un paysage d'hiver.

Approuvé par l'arbre à lettres

« Au cœur de l'hiver sud-coréen, Elisa Shua Dusapin nous conte l'histoire d'une découverte, celle de l'autre, de sa culture, de son monde si différent. Un premier roman poétique à l'atmosphère saisissante ! »

Eva

« Avec délicatesse et retenue, Hiver à Sokcho marque par sa justesse et l'apparente simplicité d'une écriture qui recèle un mystérieux pouvoir d'envoûtement. »

« Un hiver tout doux vous attend dans la ville endormie de Sokcho, ville frontière entre la Corée du Sud et Corée du Nord. Un premier roman original et troublant » Emilie & Sophie

Ce récit raconte une tranche de vie dans une ville balnéaire de la Corée du Sud proche de la frontière. L'histoire est simple : une jeune femme de Sokcho rencontre un auteur de BD qui puise son inspiration dans les pays au sein desquels il séjourne quelques semaines. C'est la rencontre de deux sensibilités et de deux cultures. La jeune femme, fille d'un français, aime la France et est attirée par Kerrand, le dessinateur venu chercher le calme dans ce lieu. Quelque chose se noue entre eux deux, une compréhension, une complicité ténue et fragile.
Le récit s'ancre dans la description de l'hiver à Sokcho, du calme de la ville qui semble en déclin, des canalisations qui s'éventrent, du poisson que l'on cuisine, de la nourriture qui tient une place importante dans ce texte. De même que le souci des corps, de l'esthétique.
L'écriture peut sembler plate, mais non. Elle est riche de plein de petites notations qui décrivent les relations, le mode de vie, la culture, créant une atmosphère originale et exotique. Elle montre un monde lointain, une autre vie. Elle montre aussi le dessinateur dans sa démarche de création.
Un premier roman accrocheur, beau et touchant, au style élégant.

Droits vendus

Thai
Acquéreur Library House
Année 2024

Macédonien
Acquéreur Perun Artis
Année 2023

Lituanien
Acquéreur Kitos Knygos
Année 2023

Cinéma
Acquéreur Koya Kamura (réalisateur)
Année 2023

Kurde
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Année 2022

Finlandais
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Année 2022

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Année 2022

Serbe
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Année 2022

Albanais
Acquéreur Botime Pegi
Année 2022

Bulgare
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Année 2022

Norvégien
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Année 2021

Russe
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Année 2021

Géorgien
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Année 2020

Hébreu
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Année 2020

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Année 2020

Italien
Acquéreur Ibis, FinisTerrae e Xenia edizioni
Année 2020

Roumain
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Année 2019

Danois
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Année 2019

Anglais
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Année 2019

Portugais
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Année 2018

Français (poche)
Acquéreur éditions Folio
Année 2017

Espagnol
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Année 2017

Allemand
Acquéreur Aufbau Verlag
Année 2017

Coréen
Acquéreur Book Recipe
Année 2016

Extrait

Il est arrivé perdu dans un manteau de laine.

Sa valise à mes pieds, il a retiré son bonnet. Visage occidental. Yeux sombres. Cheveux peignés sur le côté. Son regard m’a traversée sans me voir. L’air ennuyé, il a demandé en anglais s’il pouvait rester quelques jours, le temps de trouver autre chose. Je lui ai donné un formulaire. Il m’a tendu son passeport pour que je le remplisse moi-même. Yan Kerrand, 1968, de Granville. Un Français. Il avait l’air plus jeune sur la photo, le visage moins creux. Je lui ai désigné mon crayon pour qu’il signe, il a sorti une plume de son manteau. Pendant que je l’enregistrais, il a retiré ses gants, les a posés sur le comptoir, a détaillé la poussière, la statuette de chat fixée au-dessus de l’ordinateur. Pour la première fois je ressentais le besoin de me justifier. Je n’étais pas responsable de la décrépitude de cet endroit. J’y travaillais depuis un mois seulement.

Il y avait deux bâtiments. Dans le premier, réception, cuisine, salle commune, deux étages de chambres en enfilade. Couloirs orange et verts, ampoules bleuâtres. Le vieux Park appartenait à cette époque d’après-guerre où les clients s’appâtaient comme les calamars : à coup de guirlandes clignotantes. Quand j’étais aux fourneaux les jours clairs, j’apercevais la plage se dérouler jusqu’aux monts Ulsan gonflés vers le ciel comme des seins de matrone. Le second bâtiment, à quelques ruelles du premier, avait été rénové de façon traditionnelle, sur pilotis, pour faciliter le chauffage au sol et rendre habitables les deux chambres aux parois de papier. Dans la cour intérieure, une fontaine gelée, un châtaigner nu. Aucun guide touristique ne mentionnait l’établissement du vieux Park. On y échouait par hasard après avoir trop bu, ou manqué le dernier bus.

L’ordinateur a planté. Pendant qu’il haletait, j’ai donné au Français les renseignements sur le quotidien de la pension. D’habitude le vieux Park s’en chargeait. Ce jour-là, il était absent. Petit-déjeuner de cinq à dix heures dans la cuisine attenante à la réception, derrière la baie vitrée. Toasts, beurre, confiture, café, thé, jus d’orange et lait offerts. Fruits et yaourts, mille wons à déposer dans le panier sur le grille-pain. Mettre le linge dans la machine au fond du couloir au rez-de-chaussée, je me chargeais de la lessive. Code du wifi : ilovesokcho, tout lié sans majuscules. La supérette ouverte vingt-quatre heures sur vingt-quatre, cinquante mètres en bas de la rue. Bus à gauche après la supérette. Réserve naturelle de Seoraksan, à une heure de là, ouverte jusqu’au coucher du soleil. Prévoir de bonnes chaussures à cause de la neige. Sokcho, une destination balnéaire. Qu’il soit prévenu, il n’y avait pas grand-chose à faire en hiver.

Les clients étaient rares à cette période. Un alpiniste japonais et une fille d’à peu près mon âge, échappée de la capitale pour se remettre d’une opération esthétique du visage. Elle était là depuis deux semaines, son petit ami venait de la rejoindre pour dix jours. Je les avais tous logés dans la maison principale. Depuis le décès de la femme de Park l’an passé, la pension fonctionnait au ralenti. Park avait vidé les chambres du premier étage. En comptant la mienne et celle de Park, toutes étaient prises. Le Français dormirait dans l’annexe.

Il faisait nuit. Nous nous sommes engagés dans une ruelle jusqu’à l’échoppe de la mère Kim. Ses boulettes au porc exhalaient un mélange d’ail et d’égouts, dont la bouche régurgitait les effluves trois mètres plus loin. Les plaques de glace craquaient sous notre poids. Néons blafards. Après avoir traversé une deuxième ruelle, nous sommes arrivés au portique.

Kerrand a fait coulisser la porte. Peinture rose, miroir en plastique imitation baroque, bureau, couverture violette. Ses cheveux frôlaient le plafond, il ne pouvait pas faire plus de deux pas du mur au lit. Je lui avais attribué la plus petite chambre pour m’épargner du ménage. La salle de bain commune se trouvait de l’autre côté de la cour mais un auvent parcourait la maison, il pourrait rester au sec. De toute façon, cela ne le dérangeait pas. Il a scruté les imperfections du papier peint, posé sa valise, m’a donné cinq mille wons que j’ai voulus lui rendre. Il a insisté d’un ton las.

 

En retournant à la réception, j’ai fait un détour par le marché de poissons pour chercher les restes que ma mère me mettait de côté. J’ai traversé les allées jusqu’à l’étal quarante-deux sans prêter attention aux regards levés sur mon passage. Vingt-trois ans après que mon père avait séduit ma mère puis était reparti sans laisser de traces, mon métissage français restait source de commérages.

Ma mère, trop fardée comme toujours, m’a tendu un sac de bébés poulpes :

–          On n’a que ça en ce moment. Il te reste de la pâte de piment ?

–          Oui.

–          Je vais t’en donner.

–          Pas la peine, j’en ai encore.

–          Pourquoi tu ne l’utilises pas ?

–          Je l’utilise !

Dans un bruit de succion, elle a enfilé ses gants de caoutchouc jaune et m’a dévisagée, suspicieuse. J’avais maigri. Le vieux Park ne me laissait pas le temps de manger, elle allait lui parler. J’ai protesté. Depuis que je travaillais j’engloutissais des toasts chaque matin et des litres de café au lait, je n’avais sûrement pas maigri. Le vieux Park avait mis du temps à s’habituer à ma cuisine mais il me laissait maîtresse des repas de la pension.

 

Les poulpes étaient minuscules. Je pouvais en prendre une dizaine par poignée. Je les ai triés, puis caramélisés avec des échalotes, de la sauce soja, du sucre et de la pâte de piment diluée dans de l’eau. J’ai réduit le gaz pour qu’ils ne s’assèchent pas. Une fois la sauce suffisamment condensée, j’ai ajouté du sésame et la pâte de riz gluant, le tteok, en rondelles de la taille d’un pouce. Je me suis mise à couper des carottes. Dans leur reflet sur la lame, les rainures végétales se confondaient curieusement avec la chair de mes doigts.

Un courant d’air a refroidi la pièce. En me retournant, j’ai vu Kerrand entrer. Il voulait un verre d’eau. Il a bu en observant mon plan de travail comme un tableau qu’on ne comprend pas. Déconcentrée, je me suis entaillé la paume. Le sang a moussé sur les carottes, durci en croûte brunâtre. Kerrand a sorti un mouchoir de sa poche. Il s’est approché pour l’appliquer sur ma plaie.

–          Il faut faire attention.

–          Je n’ai pas fait exprès.

–          Heureusement.

Il a souri, sa main pressée contre la mienne. Je me suis dégagée, mal à l’aise. Il a désigné la poêle.

–          C’est pour ce soir ?

–          Oui, à dix-neuf heures, dans la salle à côté.

–          Il y a du sang.

Constat, dégoût, ironie. Je n’ai pas compris la nature de son ton. Entre-temps, il était ressorti.

Il n’est pas venu manger.

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