Autres traductions
Parution Avr 2021
ISBN 978-2-88927-888-6
256 pages
Format: 140 x 210 mm
Disponible

Roman traduit de l'italien par Anita Rochedy

Autres traductions
Disponible

Roman traduit de l'italien par Anita Rochedy

Poche
Parution Avr 2023
ISBN 978-2-88907-107-4
304 pages
Format: 105x165 mm
Disponible

Roman traduit de l'italien par Anita Rochedy

Fabio Andina

Jours à Leontica

Autres traductions
Parution Avr 2021
ISBN 978-2-88927-888-6
256 pages
Format: 140 x 210 mm

Roman traduit de l'italien par Anita Rochedy

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Roman traduit de l'italien par Anita Rochedy

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Parution Avr 2023
ISBN 978-2-88907-107-4
304 pages
Format: 105x165 mm

Roman traduit de l'italien par Anita Rochedy

Résumé

Chaque matin, à une heure où le coq dort encore, le Felice, 90 ans, quitte le village et part vers les sommets, personne ne sait vraiment où. Jusqu’au jour où le narrateur décide de lui emboîter le pas. Voici le récit de ses journées en compagnie du vieil homme et des autres habitants du village, à observer l’entraide quotidienne, les gestes simples et les habitudes immuables. L’écriture de Fabio Andina, aussi sobre que sensible, instille dans Jours à Leontica le rythme lent et serein d’une existence au cœur de la montagne.

Auteur

Fabio Andina

Fabio Andina est né à Lugano en 1972, et a étudié le cinéma à San Francisco. Jours à Leontica, publié en 2018 chez l’éditeur italien sous le titre La pozza del Felice, est son premier roman traduit en français. La traduction allemande, parue en 2020 chez Rotpunkt Verlag, lui a valu un important succès. Fabio Andina vit aujourd’hui à Leontica, dans les Alpes tessinoises.

 

 

Distinctions

Fabio Andina, lauréat du prix du public de la RTS 2022 pour  Jours à Leontica 

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 Jours à Leontica  de Fabio Andina, lauréat du prix Rev’nature des lecteurs, organisé par l’association  Entrez, c’est ouvert  (Isère)

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Dans les médias

« Besoin minimum. Satisfaction maximale. A tous ceux qui voudraient placer le wifi ou un chargeur de téléphone dans la pyramide de Maslow, lisez Jours à Leontica de Fabio Andina. Là, le dépouillement n’est pas un «art de vivre» ni un mantra de développement personnel mais un fait, un élément en dur, une simplicité comme réduite à la matière et qui est ô combien puissamment constituante.

Ce premier roman (…) c’est à la fois sept jours dans les pas du Felice et l’éternité à Leontica, petit village alpin du val Blenio. Sept jours quasiment pareils et pourtant tous différents, un quotidien où le dictat des trois huit n’a aucune prise et surtout aucune valeur. (…)

A la fois récit initiatique et journal anthropologique, Jours à Leontica permet aussi aux lectrices et lecteurs d’expérimenter lenteur et silence jusqu’à un épilogue poignant, dont on ressort avec une tendresse chevillée au cœur et l’envie de marcher longtemps. » Bérénice L’Épée

« Ici, le rare est humain, les aventures fugaces sont celles de gestes en voie d’extinction, aux frontières d‘une modernité qui nous inonde de résidences touristiques et de téléphones portables. En réalité, l’auteur explore le très proche, le très intime. Si vous rêvez de vous couler à l’aube dans les eaux froides de montagne, d’écouter le silence et les mots comptés, de caresser un âne, de retrouver le goût des tisanes et ces feux allumés dans les poêles et dans les yeux, ce livre est sans doute pour vous. » Alain Lallemand

« Les journées et les chapitres se suivent au rythme de la marche, apparemment immuables et pourtant imprégnés des subtiles différences des saisons et des rencontres que le lecteur vit en même temps que les protagonistes grâce à une écriture minutieuse, sobre et puissante à la fois, comme un documentaire avant montage. La montagne tessinoise est vue ainsi à travers le prisme de ses habitants les plus intimes, dont on apprivoise petit à petit l’affection bourrue et un peu défiante envers elle; de cette méticulosité sensorielle apparemment répétitive naît, chez le narrateur, comme une lente révélation, le sentiment de vivre chaque instant dans la plénitude de son impermanence. » Blaise Guignard

« Des journées emplies de blancs, de silences. « Je me demande bien à quoi il pense, le Felice », dit le narrateur qui le suit pas à pas. Le mystère n’est pas dissipé.

On est quelque part entre l’Italien Paolo Cognetti – pour le décor, même si ce n’est pas le Val d’Aoste, et la limpidité du style – et Charles Ferdinand Ramuz : la Suisse, le naturalisme en ce qu’il touche à l’universel, la condition humaine – osons le terme. (…)

Dans le rituel immuable des journées, décrit dans toute sa méticulosité banale, se glissent des rencontres (…). Puis il y a des moments, des « presque rien » dont le souvenir se grave. Quatre biches surprises dans la lueur des phares, un chat qui quémande un bout de pain, une procession que vient filmer la télé, un linge étendu qui congèle…

Ainsi va la vie du Felice, telle l’eau du torrent, toujours semblable et jamais la même, coulant vers un ailleurs. « Entrer dans la gouille revient comme qui dirait à naviguer le long des fleuves et à travers les lacs, les mers et les océans », note Fabio Andina. Son récit transporte dans un autre monde, son épilogue émeut. » François Montpezat

« Le Felice est le personnage principal de ce roman écrit par Fabio Andina, mais il n'est pas le seul personnage, loin de là. Car le narrateur décrit le microcosme qu'est le Val Blenio, où tous les habitants se connaissent et apprécient le Felice.

La modernité ne fait qu'effleurer ce monde qui vit à un autre rythme que dans les villes et où les solidarités naturelles ont toujours cours, ce qui n'empêche pas quelques différends ou moqueries entre habitants, mais sans conséquences. »

Une chronique de Francis Richard à lire en entier ici

« Un beau livre, imprégné de mélancolie, admirablement traduit par Anita Rochedy. (…) Jours à Leontica est un roman d’une grande sensibilité qui pose plus de questions qu’il ne donne de réponses et c’est tant mieux. On se laisse simplement bercer par le rythme lent de cette prose qui se donne le temps de regarder chaque flocon de neige tomber doucement dans l’eau glacée. » Stéphane Maffli

« Une ambiance particulière, assez exceptionnelle. Nous sommes au plus près des gestes, des traditions, des rituels, on retrouve l’âme montagnarde qui peut se perdre aujourd’hui. On ressent énormément de choses dans la pudeur et les ellipses. » Virginie Troussier(minute 27)

À écouter/regarder en entier ici

« Un livre plein d’images et de sensations. (…) Ces journées nous dépaysent complètement : on n’est pas seulement dans des paysages sauvages et âpres, on est aussi dans un autre temps. (…) La recette du bonheur est peut-être là ; dans l’émerveillement devant la nature. »

Une chronique de Geneviève Bridel dans l’émission « Le Trio » à réécouter ici

« C'est une histoire de montagnes resplendissantes, de montagnards pugnaces et taiseux, ainsi que celle de villageois, entre un automne finissant et un hiver naissant. (…) Le rythme de vie à Leontica semble immuable. Le narrateur croise des femmes et hommes confrontés à la nature, aux gestes ancestraux inlassablement réitérés, qui sous la plume de Fabio Andina ont des visages, des âmes, des attitudes. Ils additionnent leurs solitures, leurs malheurs vécus, jamais exposés.

Une écriture sobre met en valeur le temps qui s'écoule lentement, des vies simples et difficiles qui s'accordent au milieu des montagnes  »d'une blancheur douce et silencieuse« . Une traduction de qualité d'Anita Rochedy, parsemée de dialecte local, rend Jours à Leontica plein de charme, de sensibilité, avec un Felice solaire, franc du collier, plein de mansuétude, qui vit paisiblement, en totale harmonie avec la nature. »

Une chronique de Chris L. à lire en entier ici

« Une merveille de sobriété et de sensibilité »

« Jours à Leontica allie lenteur et progression romanesque, répétition immuable du quotidien et émerveillement, concrétude et impermanence. Dans ce deuxième roman de Fabio Andina, l’extraordinaire naît de l’attention portée aux gestes et aux détails qui forment la matière des jours. Il ne se passe rien, ou si peu, et pourtant nous sommes tenus en haleine. (…)

Dans ce récit à fleur des gestes, au ras des choses, le silence est marque de pudeur et les ellipses ouvrent des fenêtres étonnantes, ponctuées d’images et de scènes marquantes – la mort d’un renard, des biches léchant le sel sur la route, surprises dans la lumière des phares, les repas en silence qui ressemblent à des célébrations. » Anne Pitteloud

« C’est une manière d’être au monde, frugale et  »sans chichis«  qu’observe Fabio Andina, dans une langue sobre, précise et imagée, dont la traductrice, Anita Rochedy, a gardé les mots en patois tessinois ou les termes locaux qu’elle a traduits par des équivalents romands tels que  »parquer«  ou  »s’encoubler« . »

Un entretien d’Anita Rochedy avec Geneviève Bridel à écouter en entier ici

« Alors que ces Jours à Leontica se succèdent les uns aux autres, on pourrait croire qu’il ne se passe rien, alors que l’inverse transparaît de ces pages délicates, sensibles, qui puisent dans le quotidien d’une vie réduite à l’essentiel toute sa puissance.(…) La vie à Leontica est un trésor inestimable, que Fabio Andina immortalise en fidélité avec ce qu’il dépeint : avec autant de sobriété que de maestria. » Geneviève Simon

« Felice est attachant peut-être parce qu’il est un des derniers participants d’un monde en voie de disparition. (…) Au fil de la lecture, on a l’impression d’être complètement hors du temps. »

Une chronique de Noé Gaillard à lire en entier ici

« Fabio Andina, est un guetteur d'histoires, passionné par leurs liens avec la nature. C'est une déclaration d'amour à un village, à ceux qui l'habitent, un texte d'une rare humanité, nécessaire à la préservation des cultures et des traditions. » Virginie Troussier

« Jours à Leontica appartient à la catégorie de ces romans envoûtants et rares que l’on ne peut se résoudre à quitter une fois la lecture achevée. Comme on voudrait garder tout près de soi son personnage central auquel on s’est fortement attaché. Il s’agit du deuxième roman du Tessinois Fabio Andina, le premier à être traduit en français, par l’excellente Anita Rochedy.

Le village de Leontica, où l’auteur réside une partie de l’année, est perché dans les Alpes tessinoises. Dans un style qui laisse une grande part à l’oralité et fait chanter les mots de dialecte, il nous offre la description minutieuse et attachante d’une communauté villageoise aujourd’hui, et campe un personnage aussi fascinant qu’inoubliable : le Felice. (…)

Nulle monotonie dans le récit qui se déploie au rythme des mille allées et venues du Felice, tant sont intenses l’attention et la présence dans le moindre de ses gestes : casser du bois, faire du feu, préparer un repas frugal ou une tisane d’herbes médicinales. Tant est sensuelle et entière sa communion avec son monde. Tant sont émouvants les échanges avec les voisins les plus proches, la Vittorina, frêle et timide comme un oisillon, ou l’Emilio, ami de toujours. »

Un article de Marco Dogliotti à lire en entier ici

« C'est un livre coloré, fascinant, que celui de Fabio Andina (…). [Il] nous offre la description frugale, sans précipitation d'une microsociété, d'une microculture. (…) Les 250 pages regorgent de personnages pittoresques, hommes et femmes, souvent au-delà des 80 ans, quelques enfants aussi, dont on apprend les habitudes. Sont dépeints des tableaux de la vie quotidienne. Faits et gestes, discussions ou moments taciturnes, rencontres, tout se déroule calmement. » Jean Martin

« L'écriture minimaliste de Fabio Andina réussit à insuffler la lenteur du temps s'écoulant goutte à goutte. Précise, détaillée et riche d'adjectifs variés, elle déroule minutieusement de petits instants successifs comme un film au ralenti, leur donnant ainsi toute leur intensité, leur plénitude. Et le lecteur se coule aisément dans ce rythme. (…) C'est un beau roman d'initiation magnifié par la présence du Felice, un authentique philosophe dont le rapport au monde, au temps et à la nature se double d'un grand respect de l'autre. »

Une chronique d'Emmanuelle Caminade à retrouver en entier ici

« En suivant Felice jusqu’à ses derniers jours, on est fasciné par cette vie qui s’est écoulée comme un torrent, dans la sobriété, en accord avec la nature, les hommes et les bêtes. » Cosette Haenny-Baillod

« Il est des endroits que la fureur du monde n’atteint pas. Situé dans les Alpes Tessinoises, sauvage massif enchâssé entre la Suisse et l’Italie, Leontica fait partie de ces lieux où le temps arrête sa course. (…)

Cette existence minimaliste, spirituelle, s’inscrit au cœur même du village. Vieux et jeunes s’entraident au quotidien, vouant un respect empreint d’affection au patriarche. Dans un style aussi dépouillé que la vie du Felice, Fabio Andina ralentit le rythme et livre le récit sublime et sensible d’existences aux antipodes du consumérisme, au sein d’une nature souveraine. » Christèle Hamelin

« Jours à Leontica sent les châtaignes grillées, le romarin et les belles solitudes du temps qui passe, lentement s’écoule, comme une rivière avant la fonte des neiges. Un texte enfilé de silences qui laissent à la pensée le temps d’infuser tel un chant poétique, une ode à cette vie là-haut, dans les villages de montagne. » Fabien de la librairie Decitre à Grenoble; propos recueillis par Antoine Girardier

« Certains écrivains racontent volontiers qu’ils attendent des mois que mûrisse la première phrase, celle qui par enchantement (!) fera le reste. D’autres, qu’ils passent davantage de temps à couper, élaguer, triturer qu’à écrire. Ces affres de l’écriture semblent épargner l’Italien Fabio Andina tant sa narration coule comme une rivière verte et silencieuse, avec cette limpidité, cette fausse facilité chères à Hubert Mingarelli. Sans doute est-ce un leurre, sans doute l’auteur a-t- il patiemment et joyeusement trituré ces Jours à Leontica, son premier livre traduit en français. Roman en forme de récit – on imagine que le narrateur est Fabio Andina, mais qu’importe – il s’ouvre ainsi : « C’est lui qui frappe et me réveille. Il n’est même pas cinq heures et demie. » Et hop, le raconteur d’histoires dévale les escaliers, sort de sa cabane et c’est parti pour deux cent cinquante-deux pages d’escapades insolites en compagnie de son guide et mentor « le » Felice, « nonante ans », un des rares habitants de Leontica, village des Alpes tessinoises. » Martine Laval

« Froid, neige, nourriture simple, commodités spartiates : ce qui pourrait être folklore devient, au contraire, l’âme du récit. Avec une bonne dose d’’autodérision, Fabio Andina nous invite à retrouver l’air pur et les torrents, à se contenter de peu et à l’apprécier. »

« Un rapport à la nature très pur, très tendre. C’est vraiment très très beau. » Jean-Baptiste Hamelin (librairie le Carnet à spirales, Charlieu)

« C’est l’un de ces livres rares qui continue de résonner longtemps après qu’on l’a rangé dans sa bibliothèque. On sait qu’on le relira avec le même plaisir, décuplé même, pour retrouver les personnages, les montagnes, les sensations et les émotions qui nous ont traversés.  Un texte empreint de pudeur où le style sobre de Fabio Andina nous invite dans le quotidien de Felice, quatre-vingt-dix ans, ancien maçon qui habite une fruste baita à Leontica, petit village des Alpes tessinoises. (…) Le temps semble un personnage à part entière ; il coule lent et « cotonneux » dans cette vallée du Blenio, à l’écart du monde ou presque. (…)
Il ne faudrait pas croire pour autant qu’il ne se passe rien : ici aussi les locations estivales et les résidences secondaires se multiplient, les glaciers fondent, la renouée du Japon s’étend, un mulet en rut sème la panique dans le village, et voilà qu’une mystérieuse lettre venant « de Chine » arrive chez le Felice… Confié aux bons soins de la traductrice (de Paolo Cognetti et Davide Longo, entre autres) et contrebandière culturelle Anita Rochedy, le texte est parsemé de termes du dialecte local, des mots de tous les jours qui s’accordent avec la beauté simple des lieux et nous invitent un peu plus à entrer dans l’intimité de Leontica. » Guillaume Lebaudy

« Le décroissant qui sommeille en nous se délectera de chacun des gestes des habitants de Leontica, décrits avec acuité à travers le regard observateur d'un narrateur-compagnon, de voyage – pas dans le temps, le récit se passe bel et bien aujourd'hui, quelques détails nous y ramènent sans cesse et parfois avec brutalité. Mais quand même, c'est une autre époque qui se dessine au rythme des châtaignes décortiquées, des rares palabres échangées et des souvenirs d'enfance évoqués, du crépitement de la Sarina, des travaux abattus quotidiennement à l'extérieur. » Léo Cerone

« Dans l’infatigable répétition des mêmes rituels, des mêmes gestes, des mêmes lieux, des mêmes gens, du même Leontica, le Felice, en silence, invite le lecteur à trouver son souffle et sa joie dans la sobriété. Une sobriété excellemment traduite dans le style sec, économe et taiseux de l’auteur, tout en restant généreux et abondant, mais pas d’une abondance qui ne vient que de la nature seule, celle de la sobre et belle Leontica. » Loris Salvatore Musumeci

Coups de cœur

« Que de beauté et d’émotion dans le récit à bas bruit de l’existence d’un coeur simple. La montagne et son petit peuple prennent vie sous nos yeux. Vous n’êtes pas prêts d’oublier le Felice, un personnage grandeur nature ! »

« Dans un style aussi dépouillé que la vie du Felice, Fabio Andina livre le récit sublime et sensible d’existences aux antipodes du consumérisme au sein d’une nature souveraine. Un texte admirable pour ralentir la cadence, apprécier le cliquetis de la pluie, s’écarter de la rumeur du monde, écouter le bruit du silence. » Article paru dans Rando Passion et Magazine Initiales

« Une pépite donc que Jours à Leontica pour lequel on érpouve une infinie tendresse. »

« Une petite merveille à l'écriture sobre et sensible, sur le rythme du temps, peuplée de personnages que vous n'êtes pas prêts d'oublier. » Manuel

« Une écriture sobre et sensible qui nous transporte dans de magnifiques paysages de montagnes italiennes. Un récit qui rappelle les meilleurs livres de Paolo Cognetti ou Sylvain Tesson. Une perle à découvrir ! »

« Durant dix jours, l'auteur installé dans le village de montagne de Leontica, va suivre un vieil homme solitaire et mystérieux dans son quotidien réglé comme du papier à musique. Une belle amitié pleine de respect, de silence, d'observation mutuelles va naitre entre eux. De l'aurore au crépuscule, on découvre une solidarité entre les habitants, des descriptions de paysages, des routines comme des mantras.
C'est une lecture calme, en douceur, au rythme de la vie qui passe. »

Evelyne Levallois

« Dans un magnifique récit plein d'humanité, en cohésion avec la nature, sans faux-semblant, Fabio Andina nous offre une bulle hors du temps sensible, frugale et généreuse. »

« Un texte merveilleux, infiniment merveilleux, qui sent les châtaignes grillées, le romarin et les belles solitudes du temps qui passe, lentement s'écoule, comme une rivière avant la fonte des neiges. » Fabien Bernier

« C'est un livre qui se sirote, où le temps s'égrène lentement, au rythme de la nature et des saisons. Cette lenteur est toute relative d'ailleurs: il se passe toujours quelque chose à Leontica, où nous côtoyons les habitants du village aux habitudes immuables. Avec son écriture sensible, Fabio Andina nous enchangte et fait revivre en nous des souvenirs de montagne. Un très beau livre. »

« Dans un style aussi dépouillé que la vie du Felice, Fabio Andina livre le récit sublime et sensible d'existences aux antipodes du consumérisme au sin d'une nature souveraine. Un texte admirable pour ralentir la cadence, apprécier le cliquetis de la pluie, s’écarter de la rumeur du monde, écouter le bruit du silence. » Christelle Hamelin

« Un immense bonheur de lecture ! Quelques jours dans la vie bien remplie d'un nonagénaire, dans la vie d'un village des Alpes tessinoises, presque vidé de ses habitants. Nature, simplicité, solidarité, beauté. »

« Leontica est un petit village haut perché du Tessin. L'auteur y vit et passe une grande partie de son temps avec son ami Felice, un vieil homme de 90 ans. Dans ces villages, on ne parle guère, quelques mots à peine, quelques réflexions sur la vie, la souffrance, le temps qu'il fait. On y vit en symbiose avec la montagne, les saisons. On doit se contenter de ce qu'elles nous donnent…. Un magnifique éloge de la sobriété et de l'accord avec le monde. » Antoine Fron

«  Un livre envoûtant grâce à sa description minutieuse, poétique d’un univers parfois âpre mais tellement humain. » Chantal Nicolet

« Au coeur des arbres séculaires et des lacs de montagne, le Felice mène à 90 ans une vie dure comme le granit, simple et authentique, où chaque journée se ressemble, mais est pourtant vécue intensément. Jours à Leontica est le récit de la transmission de gestes ancestraux, du vivre-ensemble, un éloge de la lenteur et d'un art de vivre au gré de la nature qui entoure ce petit village des Alpes tessinoises. » Mickaël Kobler

« Nous avons lu et aimé ce récit à bas bruit de l'existence d'un coeur simple. La montagne et son peuple y brille de tous ses feux. Vous n'êtes pas prêtes d'oublier le Felice ! D'une limpidité exemplaire ! »

Extrait

Au sortir de la pinède la pente s’adoucit un peu et le Felice accélère le pas. Nous traversons une myriade de buissons de myrtilles et d’arbustes, de rhododendrons et peut-être d’azalées alpines. Dans le noir ils se ressemblent tous. Ici et là on entrevoit les silhouettes sombres et basses du pin mugho et les troncs élancés de quelques sapins solitaires. Il pleut toujours et un vent à la limite du supportable me cingle le visage. J’ai le nez qui coule, je me mouche dans la manche dégoulinante et froide de mon pull. Le reste de mon corps est trempé de sueur.

J’arrive presque à voir où je mets les pieds maintenant. Un sillon d’environ vingt centimètres de profondeur et soixante de largeur. Comme ceux que creusent les vaches dans les alpages. J’entends le Gurundin murmurer à ma droite mais ne parviens pas à la voir. Si mes calculs sont bons, nous avons plus ou moins franchi les 1500 mètres. Je n’y mettrais pas ma main à couper, cela dit, parce que j’ai encore de la peine à me situer et n’ai plus aucune notion du temps. Je ne porte pas de montre, quant à mon Natel il est resté chez moi. De toute façon, qui pourrait bien m’appeler à une heure pareille ? Le Felice non plus ne porte pas de montre. Il marche devant, léger et pieds nus malgré le froid qu’il fait, il ne porte rien d’autre que son short taillé dans un jeans, une chemise en flanelle à manches courtes déboutonnée et son parapluie ouvert au-dessus de la tête.

Le mois dernier, en septembre, le Felice a eu nonante ans.

Le grondement du Gurundin à droite nous accompagne, et ma perception des formes et des distances se précise pas à pas. Les nuages sont en train de se lever et les silhouettes sombres des montagnes commencent à se détacher du ciel, qui s’éclaircit timidement.

Après un silence interminable, le Felice dit bòn et s’arrête, je m’arrête à mon tour, reprends mon souffle, et là je la vois.

Une tache couleur de plomb entre les roches noires.

La gouille.

Il se déshabille. Sa peau, qui contraste avec le noir qui nous enveloppe, semble resplendir. Il ne porte pas de slip. Il accroche son short et sa chemise à une branche de sapin tout près et, sans y réfléchir à deux fois, s’immerge tout entier dans la gouille, nu comme un ver, exactement comme le disait la rumeur. Je reste immobile et retiens ma respiration, de peur que le moindre de mes gestes m’arrache à ce moment.

Il est sous l’eau et ne laisse dépasser que son nez. De la vapeur s’en échappe. Je me décale sous le sapin pour me protéger de la pluie, même si à ce stade je suis déjà presque trempé jusqu’aux os. Et là j’attends. Je sens mes épaules se frigorifier et commence à être secoué de frissons. Je frappe mes bras contre mes flancs, me frotte les mains, bats des pieds. J’attends.

Il se redresse, sort de la gouille, retourne s’abriter sous son parapluie et s’installe sur un rocher, d’où il regarde immobile les petits points blancs des lampadaires de la vallée. Il me tourne le dos. Je contemple alors la gouille d’encre. Je me demande pourquoi je me fourre toujours dans des situations pareilles, j’ai froid, il pleut, il fait nuit noire. Mais c’est moi qui l’ai voulu. Je me déshabille, me jette à l’eau dans un semblant de plongeon, je hurle aussi quelque chose mais ne sais pas quoi et m’écorche au passage les genoux sur les cailloux du fond.

J’aimerais n’avoir rien d’autre que le nez qui dépasse, comme lui, mais impossible, l’eau est beaucoup trop froide. Je le rejoins d’un bond. Il lève légèrement son parapluie et l’approche de moi. Nous restons comme ça, nus et silencieux, à sécher dans le vent.

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