Domaine allemand
Parution Juin 2008
ISBN 978-2-88182-626-9
64 pages
Format: 105 x 165 mm
Disponible

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Domaine allemand
Disponible

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Gerhard Meier

Habitante des jardins

Domaine allemand
Parution Juin 2008
ISBN 978-2-88182-626-9
64 pages
Format: 105 x 165 mm

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Domaine allemand

Traduit de l'allemand par Marion Graf

Résumé

«Le lendemain matin, c’était le 17 janvier 1997, j’appelai Dorli par son nom, et tout resta silencieux. » Gerhard Meier, dans ce texte intime et foisonnant, s’adresse à celle qui fut sa compagne pendant soixante ans, déroulant encore une fois pour elle le tapis bigarré d’une conversation ininterrompue où s’entrecroisent le passé et le présent. Dans ce grand poème en prose sur la littérature, sur la vie et sur le deuil, il convoque les vivants et les morts, l’Engadine et son village d’Amrain, avec les personnages de vent qui peuplent ses chemins, et Marcel Proust et Peter Handke, et Tolstoï et Chopin, et Baur et Bindschädler, et le prince André et Natacha et les fleurs.
Avec ce livre profondément émouvant, Gerhard Meier rejoint le cœur secret de son œuvre.

Auteur

Gerhard Meier

 

Grâce à Gerhard Meier, l’un des écrivains contemporains les plus universels, «la Suisse devient un grand pays», affirme Peter Handke. C’est presque un paradoxe. Car on ne fait pas plus provincial que Meier, qui a toujours vécu à l’écart des milieux littéraires : né en 1917 à Niederbipp, village de la campagne soleuroise qu’il n’a presque jamais quitté, Gerhard Meier s’est consacré à l’écriture à l’âge de cinquante-quatre ans. De 1938 à 1971, il est designer, puis directeur technique dans une fabrique de lampes. Son chef d’œuvre est la tétralogie de Baur et Bindschädler, qui paraît entre 1979 et 1990: un genre inclassable, vaste tapisserie aux dessins raffinés, où se tissent récit, roman, dialogue philosophique, extraordinaire hommage aux pouvoirs de l’art et de la littérature. Paru chez Zoé, sous forme de trilogie, Baur et Bindschädler (1993), et Terre des vents (1996).

 

Extrait

 

Le 1er décembre 1987, après que le voyageur eut longuement examiné les lignes du portail en bois sculpté de la cathédrale de Split, où saint Jean, lors de la Cène, pose encore une fois son visage triste sur l’épaule de Jésus, tout en cherchant – c’est une variante – d’une main, consolation dans la manche de son maître, il descendit sur la promenade de la plage ensoleillée où un cireur, un vieillard, désoeuvré depuis longtemps, à coup sûr, se mit à se cirer lui-même ses chaussures.

Ainsi commence l’une des petites épopées du recueil de Peter Handke Encore une fois pour Thucydide, dont les épreuves arrivèrent un beau jour à Sils- Maria où toi et moi étions les hôtes de la Maison de Nietzsche, logeant dans une pièce adjacente au salon et cabinet de travail de Friedrich Nietzsche, dont nous séparait une simple cloison de

planches. L’esprit du grand marcheur flotte encore dans ces pièces, dirait-on, si bien qu’il devait également souffler sur les épreuves, surtout de nuit, car pendant la journée, nous les emportions avec nous, par exemple dans le Val Bregaglia, à Soglio, où il y a le Palais de Salis avec, par derrière, le jardin dit historique, que l’on ressent tout de suite comme paradisiaque, comme une réminiscence du jardin d’Éden. Rainer

Maria Rilke est venu ici en poursuivant les roses, il les a humées, il a lu, écrit des lettres, rêvé sur ses Élégies commencées à Duino, qu’il avait pensé terminer à Soglio. C’est là que nous sommes allés nous asseoir, Dorli et moi, sous l’un des deux arbres géants, au milieu des pieds d’alouettes, des roses, des phlox, des pivoines fanées, des pommiers, des poiriers et des cerisiers rabougris, tandis que de petites haies de buis s’efforçaient de contenir les arbres, les roses, le phlox, et que les montagnes, à bonne distance, y plongeaient le regard.

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