Domaine français
Parution Jan 2023
ISBN 978-2-88907-093-0
160 pages
Format: 140x210 mm
Disponible

Domaine français
Disponible

Douna Loup

Boris, 1985

Domaine français
Parution Jan 2023
ISBN 978-2-88907-093-0
160 pages
Format: 140x210 mm

Résumé

Janvier 1985. Boris Weisfeiler, quarante-quatre ans, disparaît dans le Chili de Pinochet. Né en URSS au sein d’une famille juive, ce surdoué des chiffres s’était exilé aux États-Unis pour pouvoir exercer librement les mathématiques. Silhouette longiligne, large sourire, il s’évadait souvent pour marcher seul dans les contrées les plus sauvages possibles.
2019-2020. Douna Loup, petite-nièce de Boris, veut comprendre cette disparition irrésolue. De Boston à Moscou en passant par le Chili, elle mène l’enquête, rencontre des témoins, rassemble des pièces à conviction. En nous transportant dans le Chili des années 80, elle nous entraîne aussi au plus intime d’elle-même.

Autrice

Douna Loup

Née à Genève, Douna Loup a grandi dans la Drôme, a travaillé à Madagascar et vit désormais à Nantes. Elle a publié au Mercure de France L’Embrasure (2010, Prix Schiller découverte, Prix Michel-Dentan et Prix Senghor du premier roman), Les lignes de ta paume en 2012, L’Oragé en 2015. En 2019 paraît aux éditions Zoé Déployer, suivi de Les Printemps sauvages (2022, Zoé poche 2023). Son écriture se caractérise par un rythme entêtant et sensuel, par une langue qui revient à la ligne quand elle veut, et qui traduit le sentiment de liberté auquel aspirent ses personnages. Avec Boris, 1985 (Zoé, 2023), Douna Loup dit « je » pour la première fois.

Distinctions

 Boris, 1985 , de Douna Loup, dans la sélection du prix des lycéens et apprentis de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur 2024-2025

 Boris, 1985  de Douna Loup, en lice pour le Prix littéraire Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur 2024

En savoir plus

Dans les médias

« (…) Celle qui écrit ces lignes parle de ceux qui traversent ses livres. C’est Douna Loup, qui, de L’embrasure (Mercure de France, 2010) aux Printemps sauvages (Zoé, 2021), compose une œuvre ouverte aux vents de ses libertés douloureuses. Cette fois-ci, pour ce cher disparu, elle s’est fait une douce violence : la première personne du singulier.
Lui, le grand-oncle, c’est Boris. Boris Weisfeiler, porté manquant un jour de janvier 1985 lors d’une grande randonnée pédestre dans le Chili du sinistre Augusto Pinochet.
(…)
Trente-cinq ans plus tard, voilà donc sa petite-nièce, Douna, partie sur ses traces, de Chicago (où dès les premiers jours de son voyage, elle se brise la jambe, comme un sombre avertissement…) à Santiago en passant par Moscou. Boris n’est nulle part et Boris est partout. Dans le souvenir des siens et les mensonges des témoins de son ultime escapade. Douna le cherche et c’est elle, bien sûr, qu’elle trouvera. » Olivier Mony

« Il a dans toute démarche d'écriture une sorte de quête aveugle : comme une recherche dont on ignorerait la finalité dernière, et qui fait que parfois, simplement, on trouve. Quoi ? Un motif, une forme, un livre… et soi-même, peut-être. (…)

Le titre a des allures d’épitaphe, qui annonce surtout une manière d’odyssée à la fois intime et historique, avec sa part de mystère infracassable et d'absolue nécessité. (…)

L’originalité du récit est de ne pas chercher à unifier ce matériau dans la beauté lisse d’un style: s’il y a un «je», c’est celui d’abord qui collecte les hypothèses, consigne les témoignages, s’interroge, sur le sens du présent retenu, passe dans l’émotion au « tu » de l’absent, presque au poème élégiaque, comme dans un journal de bord ou un carnet de voyage improvisé. (…)

Douna Loup creuse cette question de l’être autant qu’elle interroge les faits, qui sont en eux-mêmes passionnants, car ils amènent progressivement, comme dans les meilleures enquêtes criminelles, à découvrir ce que put être une secte allemande dans un pays de dictature…

Elle en restitue sans insister le trouble, modeste frisson d’abord, qui vibre ensuite jusqu’à une sorte d’horreur feutrée, d’autant plus forte qu’elle est sans image, comme demeure sans corps la mort de Boris. Et c’est pourtant vers une forme de vie revenue que conduit finalement le livre, avec ce que cela suppose d’incertitude, dans la beauté de liens invisibles, retrouvés au-delà du temps. »

Un article de Fabrice Gabriel à lire ici

« C'est comme une urgence. Cet homme dont elle n'a jamais été proche, dont elle a peu entendu parler, devient un objet de fascination. Voilà Douna Loup partie sur les traces du grand-oncle Boris, racontant sa quête au gré d'un journal de bord où l'on comprend bien que la démarche est plus importante que la réussite éventuelle de son entreprise. Chaque indice, chaque rencontre, devient un frémissement. Chaque pépin, et notamment une jambe brisée qui ralentit sérieusement les choses, une tragédie. (…)

Plus l'enquête avance, plus son issue est incertaine, et plus le récit se gorge de poésie. Comme si, à défaut de résoudre le mystère Boris Weisfeiler, il fallait au moins en faire quelque chose de beau. »

Un article de Thomas Messias à lire ici

« Tout en nous transportant dans divers paysages, en s'imprégnant des lieux et en magnifiant cette nature sauvage dans laquelle aimait marcher Boris, elle dresse un beau portrait de ce grand-oncle disparu qu'elle ne connaissait pas, réussissant à faire revivre cet homme libre insaisissable auquel elle semble parfois s'identifier avec empathie, un «dialogue muet» s'instaurant entre eux. (…)

Au-delà des arrestations arbitraires, des séquestrations et des tortures commises sous la dictature dont son grand-oncle a très probablement été victime, Douna Loup, nomade dans l'âme, y célèbre en effet la vie : l'attrait de l'inconnu, tous ces voyages et ces rencontres qui enrichissent et permettent de se découvrir. Et, dans un accord profond avec la nature, son texte exalte une intense présence au monde. »

Une chronique à lire ici

« États-Unis, Chili, Russie: entre janvier 2018 et mars 2020, Douna Loup enquête, interroge membres de la famille, ex-compagne et amis de Boris Weisfeiler. Si le fil conducteur du livre ne lui apparaît pas encore clairement à ce moment-là, reste son envie de raconter la vie de cet oncle dont la trace a été perdue quand il avait 44 ans, et qu'elle a longtemps jugé « insaisissable ». Au fil des témoignages se dessine un homme brillant, solitaire et passionné par la randonnée. À une condition : qu'elle se fasse dans des endroits reculés, loin de tout et de tous. « Raconter sa vie, son parcours, c'est une façon de lui rendre hommage », confie la romancière, qui dit regretter que l'histoire de son grand-oncle se soit, jusque-là, uniquement racontée par le prisme du fait divers, ce « qu'il n'est pas », assure-t-elle. »

« L’enquête prend la forme d’un journal, où les péripéties de la petite-nièce se tressent au fil biographique lacunaire de ce mathématicien et grand randonneur. La piste se perd aux abords de la Colonia Dignidad, secte allemande ayant servi de centre de torture sous Pinochet, où l’humanité s’est montrée capable du pire. Le mystère demeure, impénétrable. « J’espérais résoudre une absence », écrit Douna Loup, tentée par le lyrisme et le poème pour nourrir « ce souvenir que je n’ai pas et qui est douloureux », qui finit par s’inventer dans ces pages somptueuses où la communion avec la nature tient lieu de rencontre avec l’absent. » Thierry Raboud

« Avec poésie et finesse, Douna Loup mêle sa quête aux bribes de l’histoire qu’elle parvient à rassembler. Au-delà de ses interrogations («Ai-je bien le droit de fouiller dans ta vie, d’être intrusive avec un mort?»), elle rejoint ce mystérieux grand-oncle dans son rapport fusionnel avec la nature. «Tu as été vivant, tu as mangé des fruits, gravi des sentiers, dormi près des bêtes et des eaux. Tu as été un vivant heureux parmi les vivants libres. C’est à cette énergie de vie qui irradie et à ta pratique solitaire de la marche en montagne que je veux me relier.» » Eric Bulliard

« L’écrivaine peu à peu se rapproche et brosse le portrait de ce grand-oncle à travers des archives et les lieux qu’elle arpente et que lui-même avait parcourus jadis. Entre eux, le même amour de la nature sauvage. L’auteure cherche des liens invisibles, des racines, une façon de se sentir vivante au milieu du réel. Même si la vérité se refuse à elle, prisonnière de bouches scellées. Passionnant. » Florian Sägesser

« Ni mort, ni vivant. Aujourd’hui, seule l’écriture peut accueillir le disparu et lui donner une place. Tous les éléments étaient réunis pour une enquête au parfum de thriller haletant, mais la romancière est plus subtile : elle avance prudemment, avec honnêteté et délicatesse, elle fait revivre l’homme. C’est cela qui l’intéresse. (…)

Cet homme happé par la forêt ressemble à un personnage de Douna Loup. «  Tu es une sorte de fauve très particulier que j’apprends à rencontrer dans les ombres », écrit la romancière. « Tu m’apprends à tenir bon, à lutter, chercher. » Devant cet aventurier secret, comment ne pas penser au deuxième livre de la Genevoise, L’Embrasure (Mercure de France, 2010) ? Un homme était retrouvé mort dans la forêt, un mystérieux carnet de notes à ses côtés. Plus récemment, Les Printemps sauvages évoquait la vie d’une héroïne dans les bois, en quête d’un frère inconnu. (…)

Les traces de Boris se perdent dans les méandres d’une rivière et dans les mensonges de policiers corrompus. La romancière, elle, se dit «porteuse d’absences». Elle en prend soin. «Je suis heureuse d’être là et de tout ce que cette poursuite d’un autre vivant me fait découvrir de moi-même et du monde.» Comme dans toute son œuvre, son écriture révèle les liens invisibles entre les absents et nous, ces liens ténus mais tenaces qui font grandir et rendent plus vivants. »

Un article de Julien Burri à lire ici

« Se lisant parfois comme un roman d’aventure Boris, 1985 est davantage encore, une exploration calme du cœur des ténèbres doublé d’une introspection profonde, l’écriture étant vécue comme un nouage, entre le monde des vivants et celui des défunts. »

Un article de Fabien Ribery à lire ici

« Au fil des recherches de l’autrice, de ses interrogations, de sa fréquentation des lieux que Boris a parcourus, se dessine le portrait d’un homme qui cherchait sa liberté en s’évadant dans la nature. Il y était enfin à sa place, « inscrit dans le paysage », comprend Douna Loup, dont l’écriture témoigne elle aussi d’une sensibilité intense et poétique au vivant. Et d’imaginer quel repos cela doit être « de ne plus être juif lorsqu’il est assis sous le chêne, de ne plus être russe sur son radeau solitaire, de ne plus être un homme, de ne plus être qu’un souffle libre, doux, dans la tendresse brute de la vie ».

Il sera rattrapé par les limites de l’identité. Mais sa petite-nièce l’a enfin rencontré, et c’est un apaisement. Parce qu’elle connaît ce « besoin si pressent de partir, d’aller dans le vif sauvage, dans l’indompté des paysages », et qu’elle a pris conscience qu'elle portait en elle son silence, l’énigme de son absence, une disparition au cœur de tous ses livres. » Anne Pitteloud

« Ce livre est le récit passionnant d’une femme qui a voulu comprendre pour quelle raison et dans quelles circonstances un parent qu'elle n’a jamais pu connaître (mais auquel elle ressemble) s’est, un jour, évanoui dans la nature. » Cristina Buemi

« Un soir de janvier 2018, Douna Loup entend la chanson « Vino del Mar », « dédiée à Marta Ugarte, jeune femme militante de gauche, torturée puis jetée à la mer d’un hélicoptère par les soldats de Pinochet en 1976 », et ses souvenirs du mystère familial remontent. Elle prend la décision de partir avec ses deux filles sur les traces de Boris, à Boston puis au Chili, et de mener sur le terrain ses propres investigations durant trois mois.

De retour à Nantes où elle vit aujourd’hui, l’écrivaine fait de cette quête à la fois journalistique et très personnelle un livre, « Boris, 1985 », où pour la première fois, elle assume le « je ». (…)

Ce qu’il y a de Boris en moi ? Sûrement cette aspiration à la marche, à la solitude et au silence. » Douna Loup a choisi de laisser derrière elle ce passé sombre, mais d’en garder durable l’empreinte romanesque et la texture poétique. » Pascale Zimmermann

« Avec  »Boris, 1985« , la romancière franco-suisse mène l’enquête. De Boston à Santiago, de New York à Moscou, Douna Loup part à la rencontre de celles et ceux qui ont connu Boris, cette famille aux racines hongroises, russes et américaines qui cherche, depuis plus de trente ans, à faire la lumière sur sa mystérieuse disparition. (…)

Toujours mouvante, insaisissable comme l’eau, l’histoire de Boris a pourtant donné lieu à un livre. Un ensemble fait de multiples fragments, suite composite de récits de voyage, de notations personnelles, de poèmes en prose, d’e-mails ou de documents d'archives. Une arborescence familière dans l’art romanesque de Douna Loup, constamment traversé par des voix plurielles, tenu par ces fils invisibles que tissent, à leur insu, les êtres entre eux, d’une génération à l’autre. »

Douna Loup en entretien avec Nicolas Julliard, à écouter ici

« Impressions de voyage, souvenirs de famille, enquête historique et cold case, il y a tout cela dans ce récit tissé de lettres, de journaux intimes, d’interviews, de poèmes… Un récit libre comme le fut l’objet de sa quête, Boris, à qui Douna Loup s’adresse par-delà les décennies : « Je te comprends, je te salue ». (…)

L’enquête de Douna Loup se fait plus « impalpable », reconnaît-elle. « Je renonce à y voir clair », puis quelques lignes plus loin : « En réalité on ne renonce jamais ». La preuve : ce livre. S’adressant à son grand-oncle Boris, elle y écrit : « Je vois ces liens invisibles qui nous mêlent, nous augmentent, nous précèdent et nous poursuivent ». Les liens du sang nourris et enrichis dans cette quête intime. » François Montpezat

« Une forme d’esthétique du fragment, du collage qui est très intéressante et propre à Douna Loup. La quête n’aboutit pas vraiment, mais on apprend avec [l’autrice] à connaître Boris, ce personnage fascinant. » Nicolas Julliard

« Un livre bouleversant, très réussi sur le dosage entre l’intime, le ressenti, et le côté documentation. Sur la place que les absents occupent dans nos vies et comment cela ressort en littérature. » Salomé Kiner

« Une enquête entre le travail de flic et de journaliste. En tant que lecteur, on se crée toute une cartographie, de Boris, des lieux où il a été. » Sarah Clément

Le « Débat livre » de Vertigo, à écouter ici

« Douna Loup comprend sans mal le souffle de liberté qui devait habiter Boris lors de ses expéditions, elle que la nature enivre tout autant. En s’approchant au plus près de ce mystérieux grand-oncle, elle a pu mesurer « tout ce que cette poursuite d’un autre vivant (lui a) fait découvrir (d’elle-même) et du monde. » »

Une chronique d'Élisabeth Miso à lire ici

« Douna Loup expose les pièces du dossier sans juger et met le lecteur à la place d’un juré d’assises. En l’absence de preuves, c’est son intime conviction qui est sollicitée. À vous de juger ! »

Une chronique d’Henri-Charles Dahlem à lire ici

« On peut voyager très loin pour suivre une ombre portée. Qu’importe si elle se soustrait sans cesse aux rayons lumineux et à l’espoir d’atteindre le corps qui, avec le temps, l’allonge un peu plus. Seule compte l’odyssée. Douna Loup porte bien son patronyme. C’est une chasseuse. (…) Plus elle avance, plus la vérité se dissipe et plus s’éloigne, dans le soleil couchant l’ombre de cet oncle scientificiue et rêveur, brillant et discret, qui n’aimait pas laisser des « traces de son passage dans le monde ». Sur la photo de couverture, prise en 1962, il ressemble, boucané et sauvage, à Emile Hirsch dans « Into the Wild », lui aussi parti sans se retourner et disparu dans une nature dont la beauté dédommage Douna Loup de ses désillusions, de ses équations irrésolues. Boris était un algorithme, il est désormais un héros de roman. » Jérôme Garcin

« Avec autant de pudeur que de détermination, d’une plume économe où affleure une émotion contenue, Douna Loup écrit ce qui est à la fois un carnet de voyage et d’enquête. (…) De Boston à Moscou, en passant par le Chili, Douna Loup s’est approchée au plus près qu’elle pouvait du mystère, tout en témoignant de sa propre vie en mouvement. De Boris, elle se souvient aussi qu’il écrivait des poèmes (disparus), mais répugnait à toute correspondance, ce qui aurait pourtant permis à sa famille d’approcher ce qu’il vivait en exil. “L’impact des mots va bien au-delà du destinataire”, invoquait-il. Ce récit en est la preuve éclatante. » Geneviève Simon

« La romancière Douna Loup, veut comprendre. Plus elle cherche Boris, à travers les témoignages de ses proches, les carnets qu'il tenait, les rapports d'enquête de l'époque, l'immersion dans les lieux où il est passé, plus la beauté des liens invisibles apparaît. Un court récit d'une rare sensibilité. » Delia Balland

« Voilà un récit singulier qui réveille dès à présent la conscience collective. (…) De février 2018 à avril 2020, l'écrivaine franco-suisse s'entête : elle se rend de Boston à Moscou, de la Californie du nord à Santiago, sur les traces de ce Boris énigmatique, né en 1941 en URSS, stigmatisé en raison de ses origines juives, empêché de faire carrière dans son pays natal mais adoubé outre-Atlantique en tant que spécialiste génial des algorithmes. Boris a péri dans d'obscures circonstances, au bord d'une rivière chilienne. Détective privé, carabiñeros, avocat, juge, personne n'aura le dernier mot. Douna Loup n'y trouve pas son compte, mais ressuscite ce Boris Weisfeiler avec panache, sensibilité. Et dit combien il est important de ne pas oublier. Ni les siens, ni les bourreaux qui les ont exterminés. » Delphine Peras

« Bref et ciselé, ce récit d’une grande densité confirme, si c’était nécessaire, que l’on a affaire ici à l’une des grandes voix francophones de la littérature contemporaine. (…)
Comment dire l’absence, comment restituer une vie à partir des miettes qui restent ? Comment raconter lorsque la vérité est inaccessible, parce que ceux qui la détiennent mentent ou se taisent pour toujours ?
Ces questions inextricables, Douna Loup nous les pose en filigrane de ce récit qui mêle sa voix à d’autres, au fil des hypothèses (…). En chapitrant chronologiquement sa recherche, le récit mêle aussi les genres, reprenant tour à tour les codes du journal intime ou du carnet, de la poésie, du roman épistolaire, voire du polar, sans jamais les faire tout à fait siens, pour inventer sa propre grammaire. Même la fiction repoussée à dessein s’invite parfois par effraction, à l’échelle de quelques lignes qui concluent un chapitre. »

Une chronique d’Arthur Brügger à lire ici

« Que faire lorsque la réalité devient bien plus forte que la fiction ? Quand un fantôme familial vient vous hanter au point de devenir une obsession ? Boris, 1985, une histoire personnelle mais aussi politique. »

Douna Loup, invitée de Catherine Fruchon-Toussaint dans l’émission « Littérature sans frontières » à écouter ici

« Douna Loup raconte avec sensibilité les investigations qu’elle a menées, à la suite de sa grand-tante Olga, aux Etats-Unis et au Chili. Peu à peu se dessine le portrait d’un homme brillant et secret. II était né dans une famille juive d’Union soviétique, avait émigré aux États-Unis, était mathématicien. L’enquêtrice suit différentes pistes, pense être tout près de la vérité mais en vain lors de sa rencontre avec un ancien policier qui, elle le sent, ment. Sur toute l’affaire rôde l’ombre sinistre de la Colonia, une secte allemande, proche des tortionnaires de Pinochet. » Frédérique Fanchette

« On suit cette enquête familiale avec beaucoup d’intérêt et d’empathie, d’autant qu’elle nous replonge dans ces années 80 dont, finalement, nous avons choisi d’oublier de nombreux éléments. Douna Loup dresse en creux le portrait d’un homme rare et intègre, auquel on s’attache rapidement, même s’il reste, jusqu’au bout du récit, une énigme. » Jean-Philippe Blondel

« Douna Loup court après un autre, d’un autre temps, dans lequel il y a pourtant beaucoup d’elle-même. Cet autre, elle apprend aussi à le retrouver dans ses songes, qu’elle retranscrit de mots flottants – des poèmes rêvés, des rêves poétisés. Des mots qui semblent osciller sur cette rivière Los Sauces vers laquelle Boris se dirigeait avant de s’évaporer dans la nature. « La volonté d’effacer un passé lugubre scelle les lèvres. » Les non-dits entremêlés de mensonges forment un nuage opaque qui brouille l’esprit de l’auteure et de son lecteur.
A la recherche de vérités, de réponses cachées, écorchées, un pas après l’autre, il faut avancer. Et alors peut-être, l’auteure se rapprochera de cette vérité qui deviendra aussi la nôtre. » Julie Fischer

Coups de cœur

« D’une tragédie personnelle et intime, Douna Loup dont Boris est le grand-oncle, livre un récit vaste et puissant sur le Chili des années 1980. L’enquête irrésolue héritée de sa propre histoire familiale devient celle menée par chaque famille chilienne amputée d’un membre par Pinochet et sa meurtrière DINA. »

« Dans ce récit autobiographique, Douna Loup nous conduit à sa suite sur la trace de son fascinant grand-oncle Boris, génie des mathématiques russe exilé aux États-Unis, disparu dans des circonstances mystérieuses dans le Chili de Pinochet alors qu’il était parti randonner. Une quête intime qui rejoint la grande Histoire. » Mélanie Chenais

« Douna Loup part sur les traces de son mystérieux grand oncle, scientifique brillant, randonneur solitaire, aimé de tous et disparu en 1985 dans le sud du Chili. Une enquête sur un fantôme familial aux allures d'odyssée, de Moscou aux confins des Andes et qui s'ancre dans l'horreur de la dictature de Pinochet. Un texte bercé par une écriture mélancolique et pleine de tendresse, une magnifique découverte ! »

« En 1985, Boris disparaît dans le le Chili de Pinochet. Jusqu'à aujourd'hui personne ne sait ce qui lui est arrivé. Douna Loup mène une enquête passionnante sur les traces de son oncle. De la Russie communiste à la dictature chilienne, elle traverse une vie et notre histoire contemporaine. » Faustine

« Boris Weisfeiler a quarante-quatre ans lorsqu’il disparaît dans le Chili de Pinochet en 1985. Ce brillant mathématicien, né en URSS et exilé aux États-Unis pour exercer librement sa discipline, aimait marcher dans les contrées sauvages. L’écrivaine Douna Loup, petite nièce de Boris, fait le voyage du Chili en 2020 pour comprendre cette disparition inexpliquée. Une enquête intime, à fleur de peau et de mots, pour dénouer les mensonges et les silences. »

« En allant enquêter sur la mort de son grand-oncle restée sans réponse, Douna Loup nous livre un roman intime sur la quête de soi. Ce qui est très bien mené ce sont ces deux quêtes, celle sur ce grand-oncle mystérieux dont la mort n’a jamais été élucidée et sa quête d’elle-même en faisant tout un périple à travers le Chili pour tenter de le découvrir. Très bien écrit, nous sommes vite happés par ce livre intime mais qui fait appel aussi à nos absents. » Claire Renaud

« Douna Loup part sur les traces de son grand-oncle Boris, né en URSS et disparu au Chili en 1985. Dans cet ouvrage intime, l'autrice enquête sur un terrain empli de silence, où les témoins ne sont pas très coopératifs. Un récit qui nous éclaire sur une période obscure de l'histoire chilienne, où sous la dictature de Pinochet toute personne pouvait disparaître sans que des recherches soient menées. » Margot

« Sensible, poétique, touchant. Boris a disparu en 1985 au Chili durant une randonnée. Douna Loup, sa petite-nièce, part sur ses traces en 2019. »

« Récit-enquête qui vibre des reliefs fuyant d’une ombre, quête intime sensible et passionnante autour de la figure d’un grand oncle épris de liberté, disparu dans le Chili de Pinochet en 1985. De New York à Moscou aux sentiers troublant de la dictature chilienne, Douna Loup remonte le fil décousu d’une histoire, arpente-les troués d’une présence insaisissable et ses mystères. Autant de matières, de faits rassemblés, de rencontres qui croisent les spectres fuyants de tout un régime, les angles morts d’une existence. Autant de traces, de contours floutés creusés de nécessité, dans ce texte qui dessine en filigrane le portrait d’une absence, irrigué de poésie. » Mathieu Lartaud

« Douna part à la recherche de Boris son grand-oncle disparu au Chili en 1985, c'est une magnifique quête de la vérité avec en toile de fond les bouleversements de l'Histoire de la fin du 20ème siècle. » Simon Roussel

« Douna Loup se lance dans une enquête afin de retrouver les traces de son grand-oncle Boris disparu en 1985 dans le Chili de Pinochet. Epopée familiale mais aussi littéraire aussi touchant que captivant. »

Extrait

Début janvier 2018, je sors d’un concert avec ton prénom dans la tête, Boris.

Je viens d’entendre la chanson Vino del mar, dédiée à Marta Ugarte, jeune femme militante de gauche, torturée puis jetée à la mer d’un hélicoptère par les soldats de Pinochet en 1976.
Boris, mon grand-oncle, a disparu au Chili en 1985. Et cette chanson résonne comme un appel à me souvenir et à aller le voir.

L’histoire de Boris n’a jamais été proche de moi, mais elle était là, elle faisait partie du paysage familial. Ce grand-oncle brillant, aventurier, mathématicien russe devenu américain, avait disparu mystérieusement aux abords d’uen secte allemande au Chili. J’entendais alors des mots effrayants comme tortures, rétention, extrémisme…

Il y a un site sur Boris Weisfeiler. Nourri par sa soeur Olga, qui a passé plus de trente ans à se battre pour obtenir vérité et justice. Des recherches, des procès, des voyages, et toujours ce même flou quant aux faits. Le 5 janvier 1985, Boris randonnait au Chili, la veille il avait passé la nuit dans la montagne avec un berger, le matin il lui a dit au revoir et il est parti. Il est descendu près de la rivière El Ñuble, et c’est là que l’on perd sa trace. À moins de cent kilomètres de la Colonia Dignidad, la tristement fameuse secte allemande suspectée de pratiquer la séquestration, la torture et bien d’autres atrocités au pied des Andes.

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