Richard Wagamese naît en 1955 dans le Nord-Ouest de l’Ontario. Sa famille mène la vie nomade traditionnelle des tribus ojibwés, mais plusieurs de ses membres ont séjourné dans les residential schools canadiennes : mis en place par l’État, ces internats concentrent alors des milliers d’enfants dont il s’agit d’effacer toute trace de culture et d’identité amérindiennes. Brisés, beaucoup sombrent dans l’alcoolisme et perpétuent sur leurs proches les violences subies. En hiver 1958, Richard Wagamese est abandonné par ses parents dans un camp près de Minaki. Il connaît les maisons d’accueil, l’adoption, la fugue à seize ans pour échapper aux abus.
Cette tranche de vie, il y puise la matière pour son roman Jeu blanc, l’histoire d’un jeune Ojibwé placé dans un internat catholique, qui trouve son salut grâce au hockey sur glace. À l’instar de son héros, Wagamese parviendra à s’en sortir : à vingt-cinq ans, il renoue intensément avec la culture native, sa langue et sa famille.
Les Étoiles s’éteignent à l’aube, son premier roman traduit en français, raconte précisément une histoire de transmission et de rédemption, le dernier voyage d’un homme usé par l’alcool accompagné et soigné par son fils, sur les traces de leur identité ojibwé.
Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, journaliste et producteur pour la radio et la télévision, Richard Wagamese décède en mars 2017. À la tristesse de cette perte s’ajoute la fin brutale d’une aventure éditoriale qui aura permis à des dizaines de milliers de lectrices et lecteurs francophones de découvrir l’univers de ce conteur hors norme, sa sensibilité à l’état brut. Cependant l’histoire ne s’arrête pas là : peu après paraît Starlight, roman posthume solaire et ode à la nature, qui prend la suite des Étoiles s’éteignent à l’aube.
Richard Wagamese est aujourd’hui considéré comme l’un des principaux écrivains canadiens, récompensé à de nombreuses reprises pour son œuvre et pour son combat en faveur de l’identité autochtone.