Gottfried Keller (1819-1890) a été successivement et alternativement peintre, poète politique, romancier (Henri le Vert et Martin Salander), dramaturge et homme politique (en tant que chancelier d’Etat à Zurich). « Le rire perdu », la dernière nouvelle des Gens de Seldwyla, retrace la vie politique de Keller, de l’euphorie de la transformation libérale de la Suisse en 1848 à la désillusion. Comptant parmi les maîtres du réalisme européen, Keller teinte son écriture d’un « supplément d’imagination » qui peut façonner la réalité en idylle aussi bien qu’en grotesque, tandis que son goût pour l’ironie bascule parfois dans une satire mordante.