« Ils étaient comme deux coureurs de fond. Depuis des jours et des années ils couraient ensemble… Subitement il s’est arrêté, au bord du chemin, et elle, qui n’avait jamais couru sans lui, devait continuer, c’était comme ça. »
Dans ce récit autobiographique, Mary Anna Barbey évoque, aux côtés de son mari d’abord, seule ensuite, la lente séparation des conjoints : le cancer, la découverte de la vie hospitalière, l’espoir et le désespoir, l’arrachement, puis les mois de deuil par lesquels elle a dû passer pour trouver une nouvelle force de vivre.
Ce témoignage s’écarte des récits sur le cancer pour éclairer plutôt le parcours de l’un vers la mort, de l’autre vers la solitude. Pour dévoiler la lutte de celle qui cherche surtout à dire et qui, par la réussite d’une écriture aussi précise que retenue, trouve le chemin de la communication.