Un couple élève leur enfant dans un village de montagne. Il n’y a pas de télévision à la maison, mais la petite peut aller la regarder autant qu’elle le souhaite chez le voisin Egon. Elle ne parle pas beaucoup et, à cinq ans, fait encore pipi au lit. Les parents sont un peu perplexes, mais, l’un occupé à sauver les espèces en voie de disparition, l’autre à s’affranchir des rôles de mère et d’épouse, ils manquent d’écoute.
Jouant avec les réalités parallèles que crée l’imagination, Sarah Elena Müller dessine avec finesse les mécanismes d’aveuglement et de déni qui empêchent les adultes de voir ce qui cloche. Grâce à une langue qui grandit avec l’enfant placée au centre de son récit, et à travers des portraits de femmes, elle interroge sans jugement les faux-semblants de plusieurs générations.