Poche
Parution Mar 2018
ISBN 978-2-88927-529-8
160 pages
Format: 105 x 165 mm
Disponible

Préface de Doris Jakubec

Anne Perrier

Le Livre d’Ophélie et La Voie nomade

Zoé Poche
Parution Mar 2018
ISBN 978-2-88927-529-8
160 pages
Format: 105 x 165 mm

Préface de Doris Jakubec

Résumé

Le Livre d’Ophélie (1979) et La Voie nomade  (1986) sont deux livres phares dans l’œuvre poétique d’Anne Perrier. Dans Le Livre d’Ophélie, l’auteur affronte le mal, la violence du monde, la mort, par une parole tour à tour tendre et désespérée, où la révolte côtoie l’émerveillement. Dans La Voie nomade, Anne Perrier reprend ce balancement déchirant entre des forces contraires, mais d’une voix portée par l’appel des grands espaces. Ici, la poésie se tient en équilibre entre la beauté sensuelle de l’existence et sa cruauté dévastatrice, pour les dépasser, s’en alléger.

Autrice

Anne Perrier

Anne Perrier (1922-2017) est née à Lausanne où elle a passé la majeure partie de sa vie, avec des ouvertures sur le Valais, sur la Grèce, et la Crète. Elle découvre tôt l’écriture versifiée, fait d’immenses gammes d’alexandrins avant de trouver sa propre poétique, radicale, sobre, musicale, aux images fulgurantes. En 2012, elle est la première femme à recevoir le Grand Prix national français de la poésie pour l’ensemble de son œuvre.

Dans les médias

« Et voici qu’une poétesse, une poète d’ici, une poète disparue revient […] nous murmurer ses vers, nous éblouir de ses strophes. Sa mort, survenue il y a un peu plus d’un an, n’enlève rien à la vivacité, à la force de ses mots. Ses écrits semblent intacts, frais comme au premier jour, encore plus forts peut-être depuis que leur auteure a rejoint les ombres. […] » Eléonore Sulser

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« (…) « Qu'on me laisse partir à présent/ Je pèserais si peu sur les eaux/ J'emporterais si peu de choses/ Quelques visages le ciel d'été/ Une rose ouverte. »

Toute la poésie d'Anne Perrier se tient dans ces vers retenus, ce désir d'allègement, cette volonté de silence aussi, qui est toujours guidée par un désir de beauté. (…) »

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« La poétesse vaudoise, disparue il y a une année, impressionne par sa limpidité et sa concision. Ses poèmes, écrit Doris Jakubec dans sa préface, sont «habités par le chant croisé de la vie humaine dans sa beauté tragique et de la mort comme clé du passage vers les espaces illimités ». Tension sobre qui oppose la désolation du monde aux beautés fragiles qui s’y opposent, une rose, un brin, de fugaces signes célestes. D’infimes épiphanies se retrouvent ainsi subtilement enserrées dans l’espace ténu de quelques vers entourés de blanc. Une épure pourtant féconde de puissantes images. » Thierry Raboud

« Zoé a réuni « Le Livre d’Ophélie » et « La Voie nomade » dans un même volume. Ainsi peut-on garder dans sa poche ces deux œuvres poétiques remarquables, précédées par une préface de Doris Jakubec. Celle-ci rappelle l’attachement d’Anne Perrier pour les rives de la Méditerranée, pour la Grèce ou l’Afrique du Nord, dont ses pages sont empreintes. Le soleil, une flûte, un citron mûr, le vent et la mer sont les maîtres mots de cet univers finement ressenti. » Benjamin Chaix

Extrait

Qu’on me laisse partir à présent

Je pèserais si peu sur les eaux

J’emporterais si peu de chose

Quelques visages le ciel d’été

Une rose ouverte

 

La rivière est si fraîche

La plaie si brûlante

Qu’on me laisse partir à l’heure incandescente

Quand les bêtes furtives

Gagnent l’ombre des granges

Quand la quenouille

Du jour se fait lente

 

Je m’étendrais doucement sur les eaux

J’écouterais tomber au fond

Ma tristesse comme une pierre

Tandis que le vent dans les saules

Suspendrait mon chant

 

 

Passants ne me retenez pas

Plaignez-moi

Car la terre n’a plus de place

Pour l’étrange Ophélie

On a scellé sa voix on a brisé le vase

De sa raison

 

Le monde m’assassine et cependant

Pourquoi faut-il que le jour soit si pur

L’oiseau si transparent

Et que les fleurs

S’ouvrent à chaque aurore plus candides

Ô beauté

Faisons l’adieu rapide

 

 

Par la rivière par le fleuve

Qu’on me laisse à présent partir

La mer est proche je respire

Déjà le sel ardent

Des grandes profondeurs

Les yeux ouverts je descendrais au cœur

De la nuit tranquille

Je glisserais entre les arbres de corail

Écartant les amphores bleues

Frôlant la joue

Enfantine des fusaïoles

Car c’est là qu’ils demeurent

Les morts bien-aimés

Leur nourriture c’est le silence la paix

Ils sont amis

Des poissons lumineux des étoiles

Marines ils passent

Doucement d’un siècle à l’autre ils parlent

 

 

De Dieu sans fin

Ils sont heureux

Ô ma mémoire brise-toi

Avant d’aller troubler le fond

De l’éternité

 

 

Ainsi parle Ophélie

Dans le jardin désert

Et puis se tait toute douleur

La rivière scintille et fuit

Sous les feuilles

Le vent seul

Porte sa plainte vers la mer

 

De la même autrice

La Voie nomade
La Voie nomade

Anne Perrier est née à Lausanne où elle vit actuellement et où elle a publié une grande partie de ses livres. Bien qu’à l’écart des modes et des houles médiatiques, cette œuvre poétique a été saluée par la critique comme l’une de celles qui occupent une place importante dans la…