Les médiats exposent les événements de telle manière qu’ils soient oubliés, font alliance objective avec les politiciens pour transformer la culture en agent de divertissement collectif, ou traitent la crise économique comme une représentation propice au maintien des hiérarchies sociales : voilà quelques-uns des procédés dont Christophe Gallaz dresse, dans un premier mouvement, le minutieux inventaire.
Mais il va plus loin. Son originalité consiste à signaler que la destruction de la parole par les médias entraîne elle-même un autre langage, plus brut et plus brutal. C’est celui de la violence et du mal qui ravagent aujourd’hui le monde, et dont le spectacle est devenu parfaitement nécessaire à ceux qui l’observent – comme un bon vieil indice du véridique et du réel.
Vaste thème passionnément discuté aujourd’hui, abordé dans ces pages sous des angles variés et fondés sur maints exemples, qui sont choisis sur la scène française comme sur la scène helvétique et nous promènent du sport aux industries de l’humanitaire. La fin du siècle en miroir – sur lequel Etienne Delessert, en connivence acérée, fait danser ses propres figures.