« Après Des sirènes, Colombe Boncenne publie un nouveau roman qui, sous les atours d’un recueil de nouvelles, interroge les rapports d’une autrice avec son travail. Son écriture minimaliste, servie par une habileté formelle remarquable, brouille les frontières entre réalité et fiction et nous plonge dans le flux de conscience de sa narratrice, qu’on veut bien croire autofictif. (…)
Colombe Boncenne ne parle à la première personne que pour nous raconter le monde. Ici, l’autofiction est une forme littéraire au service d’un propos, et non une fin en soi. Elle parvient à faire passer des idées très fortes à travers des scènes banales de son quotidien dont elle tire, par une sorte de métonymie mystérieuse, un portrait édifiant de notre société. Cette faculté à aller du particulier au général fait de ce court roman un grand texte, mais, puisqu’il traite de sa propre genèse, on peut aussi le lire comme une critique en creux de ce que la littérature devrait être : au-delà du témoignage, voire de la catharsis, une voix et un regard particuliers dans lesquels chacun peut reconnaître son propre vécu. Le projet était ambitieux. Le résultat, probant, mérite qu’on s’y attarde et fait partie de ces livres qui restent dans la tête. »
Un article de Santiago Artozqui à lire ici