Deux amis, l’âge venu, se promènent, flânent, parlent, retrouvent, plus vrai que ce qu’ils ont sous leurs yeux, le monde ancien. Ils parcourent ensemble les chemins du coeur, reprenant les itinéraires du souvenir et des émotions.
Ils ne sont pas semblables, cependant. Baur est habité par le désir insensé de ne regarder qu’en arrière où se trouve l’enfance, plus accomplie que le présent ; il nourrit son rêve de ses lectures, de la musique qui vit dans tête, des tableaux qui lui ont lavé les yeux. Bindschädler, lui, cherche à se détacher du monde et porte son attention sur les phénomènes naturels et objectifs.
Leur forte connivence repose sur le monde spirituel qu’ils partagent. Ils accomplissent à deux un pèlerinage vers l’essentiel, qu’ils nomment silence d’abord, puis amour, enfin lumière dans une ouverture infinie symbolisée par la neige qui ne cesse de tomber et les Psaumes qui résonnent de la gloire de Dieu.
L’un, Baur, raconte ; l’autre, Bindschädler, écoute. Tout le secret de leur amitié est cet échange naturel et vivant de la parole et de l’oreille. D’où la forte originalité de ces trois romans parlés.