Le héros de cette histoire, le peintre Mortiz Wank, a cessé de peindre. Entre le monde et lui, le torchon brûle.
Suivant ce personnage dont le prénom évoque la fine ironie de Wilhelm Busch, et le nom le vacillement (Wank doute même de faire partie des vertébrés), le roman zigzague, sur fond d’humour et de désespoir, entre deux points de vue : d’une part, la nausée, l’exécration d’un monde vulgaire et prévisible, d’un univers social défini par la bêtise, l’universelle exploitation et les couples en décomposition, sans oublier gazons et rhubarbes qui prolifèrent à l’envi.
D’autre part, par petites touches imprévues, ballon rouge et chemin de cailloutis, et surtout grâce à Judith, s’esquisse une précautionneuse initiation à la tendresse, et en même temps, à la précarité.
Encore un peu, et ce récit d’une concision absolue finissait en comédie : mais la vie est plutôt une absurde tragédie, à étreindre, à aimer, avant qu’elle ne vous tourne le dos.