Le Titanic n’en finit pas de hanter notre imaginaire. Est-ce parce qu’il était le plus grand et le plus luxueux paquebot jamais construit ? Ou en raison du déroulement étrange de son naufrage ?
Les catastrophes se caractérisent par le tumulte et la précipitation. Celle du Titanic fut marquée par le silence, la lenteur, l’immobilité. Les acteurs du drame eurent le temps d’anticiper l’inévitable et de s’y préparer, comme un condamné à mort à qui l’on a annoncé l’heure fatidique.
De l’atmosphère irréelle, presque théâtrale, qui préside à l’impensable tragédie est née l’idée de cet ouvrage, dans lequel les souvenirs des rescapés permettent de comprendre ce qui s’est passé et en même temps de poser des questions sur le monde qui est le nôtre.
Car aujourd’hui, que nous le voulions ou non, nous sommes tous sur le pont du Titanic. Nous vivons dans une perpétuelle urgence, comme si le futur n’attendait pas son tour. Nous ressentons que toute chose est décalée par rapport au sérieux du monde. Nous éprouvons à chaque instant la beauté de ce qui va disparaître.
Dans la seconde partie, le livre fait écho aux grands thèmes associés au mythe, en prolongeant la réflexion sur le temps qui passe et le temps qui revient, l’unique et son double, la vie et sa perception esthétique.