Sur les bords des lacs de la haute Engadine, Sils-Maria attire les poètes et les penseurs. Nietzsche disait, « Sils n’a pas son pareil : bizarre mélange de doux, de grandiose et de mystérieux ». C’est que cette vallée entre le nord et le sud n’est pas seulement d’une beauté sublime mais est devenue un haut lieu culturel : la force d’un paysage n’est pas tant d’attacher celui qui le contemple que de le transporter là où il aimerait être plus encore.
Inspiré par ces lieux, Iso Camartin développe de claires réflexions sur le rôle de l’environnement dans la création artistique. Il remplace la notion banale du centre et des marges par celle de contiguïté. Il se déclare régionaliste car pour lui la culture s’ancre d’abord dans ce qui est proche, mais il proclame qu’aucune culture ne peut ignorer le global, « la force explosive de l’étranger ». Il plaide contre le repli sur soi et contre l’isolement, pose des questions essentielles sur l’Europe d’aujourd’hui.