Domaine français
Parution Août 2025
ISBN 978-2-88907-480-8
128 pages
Format: 140x210
Disponible

Domaine français
Parution Août 2025
Disponible

Sébastien Ménestrier

La petite zone avec de la lumière

Domaine français
Parution Août 2025
ISBN 978-2-88907-480-8
128 pages
Format: 140x210

Domaine français
Parution Août 2025

Résumé

Après des mois difficiles, Bastien retrouve l’énergie de la rue, les gens, du travail. Il fait de nouveau partie du monde et il observe ses proches avec une limpide délicatesse: sa mère dont le pouvoir s’étiole, son fils qui le tire vers la forêt, sa sœur au corps blessé. Il écrit aussi des histoires, sur les amours et les luttes des habitants du quartier. Il est inquiet, sur le fil. Il doit rester concentré.

Auteur

Sébastien Ménestrier

Sébastien Ménestrier est né en 1979. Pianiste et enseignant, il met en scène des personnages dont la fragilité intérieure fait mouche et donne leur grâce brute à ses livres: Où la chanson va (Zoé, 2023), Le chant de Shilo (Zoé, 2022) et Pendant les combats (Gallimard, 2013), finaliste du Goncourt du premier roman et lauréat du festival de Chambéry.

Agenda

Dim. 14.9.2025 , 11h00

au salon Le Livre sur la Place (Nancy)

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Mer. 15.10.2025 , 19h00

à la Libraire l’interstice (Besançon)

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Dim. 9.11.2025

au salon de Foucherans (Doubs)

Dans les médias

« En quelque 120 pages, la France contemporaine est décrite par Sébastien Ménestrier, celle des travailleurs et des quartiers populaires, celle qui manifeste pour plus de justice sociale. Plusieurs destins se croisent, cabossés, parfois cernés par l’angoisse. L’écriture à la fois rapide et apaisée sait déplier l’instant, montrer la beauté des liens humains, même irrésolus et déchirés. Alors le lecteur aussi se sent bien, sans que le monde mis en scène soit édulcoré pour autant. Sébastien Ménestrier signe son troisième livre chez Zoé et compose une œuvre en équilibre entre dureté et tendresse. » Julien Burri

« Sébastien Ménestrier, finaliste du Goncourt du premier roman en 2013 avec Pendant les combats, revient avec la chronique inspirante d’un retour à la vie. Bastien sort d’une maison de repos, où l’a conduit une anxiété incontrôlable. Le quadragénaire reprend peu à peu pied en puisant une force nouvelle dans tout ce qui l’entoure, à commencer par ses proches. Il y a sa sœur, chirurgienne de 40 ans installée à Paris, son fils qui n’habite plus avec lui, mais avec qui il renoue.
(…)
Raconté avec une attention soutenue aux détails de la vie ordinaire, le livre enchante par sa capacité à trouver de la lumière dans les plus petits interstices. » Caroline Rieder

« Pour tenir le coup au sortir d’une dépression, Bastien accompagne des enfants handicapés, et en particulier le petit Thomas. Mais il se fait surtout observateur d’une sensibilité hors-pair, de ses proches et des gens, à l’école ou dans la rue. Avec simplicité, il constate les petites joies de la vie de tous les jours comme les événements les plus marquants, sans jamais les dramatiser. Exactement comme son héros, Sébastien Ménestrier transforme une matière brute en histoires attendrissantes et fait surgir la poésie qui se niche dans l’ordinaire dans La Petite zone avec de la lumière. »

Une chronique de Pauline Dublange à lire ici

Coups de cœur

« Au fil des jours, au fil des mots… Dans la simplicité douce et sincère de son écriture se dégage une tendresse palpable. Bastien, marqué par une période difficile, s’accroche avec délicatesse à ce qui l’aide à tenir, il écrit, il observe le monde qui l’entoure… Ce sont des fragments de vies esquissés avec pudeur qui composent ce récit touchant … » Dominique Apolit

« Un texte très sobre, sensible, toujours juste. Bastien est un homme qui sort juste d’une maison de repos. Malgré son parcours et ses difficultés, il est empathique, attentif aux autres. Un roman empreint de délicatesse et de douceur » Hélène Perentidis

« La petite zone avec de la lumière mêle avec brio et finesse le retour à la vie de Bastien et les courts textes qu’il écrit. Les deux s’entrelacent avec réussite, se mixte pour ne faire plus qu’un. Le style va de pair, des phrases courtes, du rythme, des images. «… Il faut retourner à la vraie vie après être tombé, à la vie de tous les jours et que c’est là que ça se complique. », avec délicatesse et sensibilité, Sébastien Ménestrier et Bastien montrent un chemin possible. » Max Buvry

« Mais que c’est beau ! C’est un livre du peu. L’histoire d’un homme, Bastien, qui s’occupe de Thomas. Qui rend visite à sa mère, à sa soeur, à son fils. Il écrit. Il écrit des histoires contenues dans ce livre. C’est un texte bouleversant. Une écriture de l’intime. » Madeline

« Des personnages fragiles, instables, dépeints avec subtilité. Et, tour de force, l’auteur en cristallise force et densité. Un livre touchant sans misérabilisme. » Fabrice Martzloff

« Lu d’une traite : un livre intime, sincère et touchant. Une écriture limpide. J’ai complètement été empoignée ! » Céline

« Parfois, il y a des livres qu’on voudrait écrire, qu’on lit en retenant ses larmes, parce que c’est doux, parce que c’est simple, parce que ça ressemble à la vie et que l’écriture y met des mots. Sûrement parce que c’est délicat et volatile, on se sent heureux et triste à la fois… Quel très beau livre…. À fleur de peau, sensible, émouvant, subtile. » Charlotte Demousseaux

« Bastien revient à la vie peu à peu après un séjour en maison de repos, quand l’anxiété s’était faite trop pesante. Ce retour, il le fait en renouant avec les gens : ce petit garçon dont il s’occupe à l’école ; sa mère malade d’avoir trop possédé ; sa sœur au corps fracassé par un accident de moto ; et tous les autres, ceux de la rue, des luttes, de l’immeuble d’en face, tous ces autres dont il tisse des instants de vie, revenant à la sienne par l’écriture. Un court roman tout en sensibilité, traitant de thèmes importants avec délicatesse. » Emmanuelle Cassagnes

Extrait

Novembre dans la chambre jaune, il fait nuit. Je mange sur la table que j’ai remontée de la cuisine, j’ai allumé le chauffage électrique. Ça chauffe très vite avec une odeur de plastique brûlé, je l’éteins après pour la nuit. Je me couche en survêtement dans le lit étroit avec la couverture bleue et la grise par-dessus, au chaud. Mon cœur qui bat trop vite me réveille à cinq heures, j’ouvre les yeux et je dois me calmer. J’allume la lumière et lis un moment, j’essaie de me concentrer, j’y arrive. Après j’écoute les nouvelles du matin à la radio, je sors du lit dans le froid et m’habille vite, je descends au salon. C’est un désert ce salon, je le traverse sans rien regarder. Dans la cuisine je prends des pommes que je mets dans mon sac, je mange peu, je veux être léger. Quand j’écrirai je raconterai ça peut-être, ce que ça fait d’avoir un corps léger, ce que ça change. Coco me trouve trop maigre, elle pense que la maigreur lui va parce qu’elle a toujours été comme ça, qu’elle est vieille. Que moi je ne suis pas fait pour ça.
Je pars travailler à vélo, il fait encore nuit quand je sors du centre-ville par le pont blanc au-dessus de la rivière. Sur les terrains de sport en bas je vois des garçons s’entraîner aux barres fixes. Plus loin, dans le terrain vague près des bâtiments de l’armée, un chien s’arrête de jouer quand je passe près de lui. Il a de grandes pattes blanches, moi mon casque noir épais, on se regarde. Et puis on repart chacun de son côté, on s’oublie. Une fois dans le quartier, sur la voie piétonne, je croise ce garçon en fauteuil roulant poussé par son père, on se voit chaque matin. On hésite à se dire bonjour, je continue. J’arrive au boulot en avance, je fais couler le café pour les femmes de ménage en attendant Thomas. Thomas a huit ans, il est petit pour son âge, blond et je m’occupe de lui. Je suis assis à sa droite en classe quand il travaille, je sors avec lui dans les couloirs quand il n’en peut plus, je le serre contre moi quand il veut se tirer. Il est fort malgré son petit corps, ses jambes surtout. J’ai mis du temps à savoir m’y prendre avec lui, à le serrer à la taille avec un seul bras jusqu’à ce qu’il puisse se calmer. Thomas est rusé. Le matin il se fait déposer à l’école en taxi depuis son internat, je l’attends à la grille. Un jour où son chauffeur habituel est malade, il demande à son remplaçant de le déposer plus loin dans la rue. Dès que la voiture s’arrête il ouvre la portière et part en courant. Quand je le retrouve place Cassin on marche à distance un moment, puis je le rattrape sur le parking de la station essence. On est chacun d’un côté d’une Renault grise, il a une pierre à la main. Je lui demande de la poser, s’il te plaît. Il me regarde, il voudrait la poser. Et puis il la lance dans le pare-brise qui se fêle de partout à la fois. Il est content une seconde, il ne sait plus quoi faire ensuite. Alors c’est fini, il s’approche de moi, il se rend. Je laisse un mot au proprio de la Renault et je prends Thomas par la main, sa main chaude, un peu moite, il est toujours chaud. On rentre et on arrive dans la classe où il s’endort presque aussitôt, il est épuisé. Les autres enfants ne font pas de de bruit pour ne pas le déranger, la maîtresse me fait signe qu’on peut le laisser dormir. Elle s’appelle Sandra, elle a une voix grave et je la vois toute la journée aller d’une table à l’autre, d’un enfant à l’autre.

Du même auteur

Où la chanson va
Où la chanson va

« Neuf histoires écrites à partir de la musique, des chansons, de ce qu’elles peuvent raconter. Suivre Bashung, Amy Winehouse, Bartók, Brahms, Gershwin, Nina Simone, Babx, Thom Yorke, Nick Cave. Neuf histoires pour affronter le danger, neuf histoires pour s’en tirer. » S. M.

Les chanson à l’origine…

Le chant de Shilo
Le chant de Shilo

Le chant de Shilo est porté par la voix d’une jeune fille qui se fait garçon pour accompagner Ulysse jusqu’à Troie, car elle pense que l’aventure est là. Mais l’aventure n’y est pas. L’aventure, c’est rester sur l’île où elle a fait escale, ne plus avoir de roi.…