Eté 1914. L’Emden, un croiseur allemand, sillonne la mer de Chine et l’Océan Indien pour y couler les navires ennemis. A son bord, Hohberg, un baron autrichien et arabisant qui a longtemps fait du renseignement pour Vienne grâce à sa connaissance des langues et des civilisations proche-orientales.
Pendant ce voyage, Hohberg revoit son enfance au Caire où il a contracté le « virus arabe », son château de famille en Basse Autriche, ses randonnées à cheval en Moravie et en Bohème… L’Histoire défile, des champs de bataille bohémiens de 1866 à ceux de la Première Guerre mondiale, des ports de Tsing Tao à ceux de Penang, Madras ou Trieste, des venelles du Caire à celles d’Alep et de Saana, des combats des Jeunes Turcs à Constantinople à ceux de Berlin, en 1919. Et à travers Hohberg, de plus en plus las de la guerre et de la politique, c’est la vieille monarchie austro-hongroise qui rejoint, dans son agonie, l’empire ottoman.
En se basant sur un fait historique, Langendorf rend visible le goût de la guerre dans les profondeurs de l’homme archaïque. Mais en contrepoint de la fureur belliqueuse s’affirme le personnage de l’orientaliste. Pendant ce temps Dieu regarde et prend une décision inéluctable.