Et si le Coca-Cola n’était pas une boisson ?
S’il ne l’était qu’accessoirement ?
S’il fallait dire en somme : peu importe l’ivresse pourvu qu’on ait le flacon ?
Au fil des ans, le fameux breuvage s’est effacé derrière ses signes : la bouteille, le nom, l’écriture en pleins et en déliés, la ligne dansante. Et ceux-ci – de pastiches en parodies, de citations en détournements – mènent une vie parallèle, aux antipodes de leur vocation première.
Tout nous porte à croire que le centre ne commande plus entièrement l’immense configuration symbolique. Il est encore en mesure d’en infléchir la course, mais sa marge de manœuvre devient étroite.
Toutes amarres rompues, la galaxie Coca-Cola court dès lors le risque d’emprunter une trajectoire qui n’est pas celle que les spécialistes d’Atlanta ont calculée et de dériver à l’infini.
A nous de comprendre en quoi cela nous concerne.