Poche
Parution Mai 2022
ISBN 978-2-88907-008-4
192 pages
Format: 105x165 mm
Disponible

Préface de Geneviève Simon

Madeleine Bourdouxhe

La Femme de Gilles

Zoé Poche
Parution Mai 2022
ISBN 978-2-88907-008-4
192 pages
Format: 105x165 mm

Préface de Geneviève Simon

Résumé

« Le désir ça naît comme ça, d’un rien. »
Quand Gilles se met à en aimer une autre, le monde d’Élisa vacille. Elle, « la femme de Gilles » tout entière dévouée à son mari, se résout à se taire, souffrir et espérer.
Un roman intemporel, écrit dans une langue limpide et bouleversante de simplicité.

 

 

Autrice

Madeleine Bourdouxhe

Née à Liège où elle a passé son enfance, Madeleine Bourdouxhe (1906-1996) étudie la philosophie à Bruxelles, fréquente le monde des lettres et des arts. Publié en 1937 chez Gallimard à Paris, son premier ouvrage, La Femme de Gilles, lui procure succès et reconnaissance. Résistante lors de la Seconde Guerre mondiale, elle refuse de confier ses textes à des éditeurs contrôlés par les Allemands, À la recherche de Marie paraît donc en 1943 chez Libris, à Bruxelles. Après la guerre, elle continue à écrire, nouvelles, et récits. Nommée au poste de secrétaire perpétuelle à la Libre Académie de Belgique en 1964, elle s’impose définitivement comme figure de la littérature belge avec le succès de la réédition de La Femme de Gilles en 1985, adapté au cinéma en 2004 par Frédéric Fonteyne. L’œuvre de Madeleine Bourdouxhe a depuis fait l’objet de plusieurs adaptations théâtrales et est traduite dans une dizaine de langue.

Dans les médias

« La Femme de Gilles, œuvre la plus connue de Madeleine Bourdouxhe, figure parmi les textes féministes pionniers du XXe siècle. En préface, Geneviève Simon analyse, en épinglant certains passages du livre, l’écriture de l’autrice belge tout en revenant sur les tourments intérieurs de l’héroïne. »

« Il y a de la tragédie antique, du drame ordinaire à la Büchner dans ce récit d’une femme au foyer trompée par un mari brutal. Il y a surtout l’incroyable modernité de ce monologue intérieur virtuose, d’une justesse et d’une concision implacables. Après la réédition du second roman de la Belge Madeleine Bourdouxhe, disparue en 1996, Zoé poursuit avec ce petit chef d'œuvre de 1937 le développement d’un catalogue où prospèrent les trésors de la littérature féministe. » Nicolas Julliard

« C’est une histoire d’amour et d’adultère. Banal ? Apparemment oui. Tout est dans une langue ennemie de l’effusion, de la psychologie — comme l’héroïne, pas moins effacée, pas moins inoubliable : la résignation, ici, mène à la grandeur tragique. N’attendez pas vingt ans, lisez ce livre. II justifie une vie d’écrivain. » François Kasbi

« Ne vous fiez pas à l’image de cette créature lascive en couverture. La Femme de Gilles n’a certes que son époux en tête, mais elle combat aussi sa douleur de le voir la délaisser pour une autre. (…)

Considéré comme un texte féministe pionnier du XXe siècle, le roman a d’abord de quoi désarçonner la notion telle qu’elle se vit au XXIe siècle. N’est-elle pas misérable, cette femme qui interroge à peine les rôles d’épouse, de mère et de ménagère qui lui sont assignés, alors même que son mari lui a finalement avoué sa tromperie ? Et pourquoi Victorine, praticienne libre des plaisirs de la séduction, est-elle malgré tout « une petite garce » ?

Les réponses tiennent dans le déroulé du récit, dont la tension sourde ne cesse de s’accentuer au fil des pages jusqu’à un épilogue effarant. Elles tiennent aussi dans l’écriture intimiste de l’autrice, quoique sans psychologisation, qui emporte le lecteur avec une précision millimétrique dans les affres d’un cœur qui souffre d’amour. » Bérénice L’Épée

« Publié en 1937, ce roman de l’aliénation conjugale est considéré comme un texte pionnier du féminisme, plusieurs fois réédité. Proche de Madeleine Bourdouxhe, Simone de Beauvoir cite son œuvre en exemple dans Le Deuxième Sexe. » Isabelle Rüf

« Ils sont rares ces textes qui vous percutent et vous habitent même plusieurs jours après en avoir tourné la dernière page. La Femme de Gilles est de ceux-là.

(…)

La profonde tristesse de l’héroïne crée une tension narrative obsédante. La langue de Madeleine Bourdouxhe est absolument magnifique, aussi simple que sensible. La justesse des sentiments d’Élisa, de l’injustice qui la poursuit, du carcan que représente le rôle d’épouse, font incontestablement de ce livre un texte avant-gardiste de la littérature féministe. »

Un article de Manon Rolland à lire ici

« Un superbe livre écrit avec une sincère empathie pour chacun des personnages. On les voit, on les entend, ils nous touchent par leur simplicité, leurs failles et leur honnête humanité. » Anne-Laure Gannac

Écouter les conseils de lectures de « Vertigo » ici

« Un texte qui parle de la souffrance amoureuse avec justesse et pudeur. Inoubliable. »

La femme de Gilles, coup de cœur d’Erika Menu, librairie L’Attrape-cœur (Montmartre), à regarder ici

Coups de cœur

« Un texte bouleversant par son écriture épurée qui décrit avec finesse les sentiments universels et faussement simples d’une femme trompée et d’un amour trop grand. Sublime! »

« [LE CLASSIQUE DU MOIS]
À votre tour, tombez éperdument amoureux de  »La femme de Gilles«  de l'écrivaine belge Madeleine Bourdouxhe, notre classique de l'été.
Édité en 1936 chez Gallimard, ce classique de la littérature, adoubé en son temps par Simone de Beauvoir, tombe dans l'oubli pendant un demi siècle. Redécouvert par les courants féministes et réédité, ce roman d'une modernité folle interroge l'espace du couple et la dévotion d'une femme pour son mari, jusqu'à l'abnégation. Une œuvre intemporelle ! Aux excellentes Éditions Zoé. »

« Tombé dans l'oubli depuis quelques années, ce petit chef d'œuvre de l'écrivaine belge Madeleine Bourdouxhe, salué en son temps par Jean Paulhan et Simone de Beauvoir, reparaît aujourd'hui. Un roman d'une actualité étonnante sur l'obsession amoureuse, sur la domination et l'oubli de soi. Un très grand roman, à (re)découvrir! »

« Voici un texte d'une simplicité troublante, nu, intimement bouleversant. Le portrait d'une femme amoureuse, dévouée à son mari volage et égoïste… Un personnage intemporel, inoubliable, dont la droiteur force le respect et annule tout jugement. Un livre précieux, d'une grande émotion. »

« Madeleine Bourdouxhe transforme la plus vieille histoire d'amour du monde en drame d'une rare puissance littéraire. Merci aux éditions Zoé d'avoir permis à ce texte de retrouver les tables des librairies ! Un classique à mettre à côté de La Femme rompue de Simone de Beauvoir sur vos étagères. »

« Lecture du week-end: La Femme de Gilles. Madeleine Bourdouxhe y explore les méandres de la passion amoureuse dans ce qu'elle recèle de plus exclusif, de plus tragique et de plus brûlant. Un roman qui s'impose comme le portrait de cette brûlure, un chef-d'oeuvre sensible! »

« L'écriture de Madeleine Bourdouxhe traduit l'aliénation amoureuse en des séquences courtes et puissantes. Déjà alors, en 1937, la banalité du quotidien de la femme au foyer d'Elisa illustre la possible et tragique perte d'identité qu'induit la servitude amoureuse. » Marcia

« La femme de Gilles est faite de simplicité et de tendresse: elle veut et compte accepter le désir que son mari porte à une autre. Bouleversant. »

« Publié pour la première fois en 1937, le roman raconte un amour fou, celui d'Élisa pour Gilles, son mari et le père de ses enfants, qui s'éprend d'une jeune femme de leur entourage. Bouleversant, intemporel, d'un réalisme cru, un ouvrage à lire absolument. »

Extrait

« Oh non, il n’y a rien… c’est plutôt moi qui change… car enfin… les courses comme d’habitude… le syndicat… Il porte le café chez maman… C’est plutôt moi… mon état. »

Élisa en était   la quatrième marche de béton. Comme pour les autres elle racla la neige, la repoussa en un petit tas vers la gauche, elle brossa jusqu’à ce que le béton fût net. Alors elle s’agenouilla sur la marche nettoyée et attaqua la cinquième.

« Tiens, là, plus haut… encore. »

Elle tendit le buste, appuya sa main gauche en plein dans la neige et regarda la trace du soulier clouté. Il y eut une petite tension des muscles de son visage, comme si elle perdait un peu de souffle. « Cher petit cœur… »  Elle n’avait pas parlé mais ses lèvres frémirent selon le rythme des mots.

Encore une marche de faite… là, comme cela… la grande plaque de neige   repousser, c’est le plus agréable… et puis brosser… Et encore un nouveau tas… « Tous ces petits tas, je lui demanderai tout à l’heure de les enlever la pelle, oui… Et puis il prendra encore cet air-là… Ah ça, tout de même ! » Elle se retourna, s’assit sur une marche encore pleine de neige et resta là un moment, sa brosse la main. Elle le revit nettement, assis devant le feu, les jambes tendues, les pieds appuyés sur la porte du four ouvert, avec cet air nouveau de repu sommeillant. Une volonté demi endormie tirait sa tête en avant, en arrière, par petits mouvements saccadés ; puis brusquement il se redressait, s’agitait comme s’il s’ébrouait : il y avait quelque chose de fripé dans son joli visage et les veines de son front saillaient davantage. « Ah oui, je dirai : Si tu allais ramasser les tas avec la pelle ? et il dira : Ouf ! les tas, qu’est-ce que ça peut foutre… Et puis il aura cet air. Il… »

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